L’anti-héros du film est quelque chose de nerveux Matvei (Aleksandr Kuznetsov), qui arrive dans un appartement familial de Moscou armé d’un marteau et d’une intention meurtrière. Sa cible est le détective Andrei (Vitaliy Khaev), le père de sa petite amie Olya (Evgeniya Kregzhde). Mais le meurtrier chevronné Andrei peut sentir le danger à un kilomètre et son accueil méfiant dégénère rapidement en une bataille à grande échelle impliquant des exercices électriques, des menottes et des fusils de chasse. Ce n’est que plus tard qu’il apparaît que Olya a enrôlé Matvei pour tuer Andrei par vengeance apparente pour une enfance marquée par les abus.
Au cœur de la lutte, Sokolov réduit à trois flashbacks qui remplissent les histoires de Matvei, Olya et le partenaire policier d’Andreï Evgenie (Mikhail Gorevoy). La confrontation dans l’appartement est enracinée dans un précédent pacte de chantage entre les flics tordus, qui a permis à un tueur sexuel dérangé d’échapper à la prison mais s’est finalement terminé par une trahison et une tragédie. Alors que les couches emmêlées de triple-cross apparaissent, les amis et la famille se retournent et le nombre de corps augmente devient un bain de sang.
Construisant une humeur folle à la Looney Tunes avec des couleurs vives de dessins animés, des mouvements de caméra cinétiques et des coupes rapides et zippées, Sokolov continue d’augmenter la sauvagerie à des niveaux absurdement excessifs, ses protagonistes luttant d’une manière ou d’une autre malgré les blessures au crâne, à l’éclatement de l’estomac. Les niveaux de gore sont élevés, mais l’effet global est plus une comédie maladive qu’un porno de torture. Et tandis que de mauvaises choses arrivent aux bonnes personnes dans cet univers de poche sombre et amoral, il y a aussi un soupçon de justice brutale alors que les personnages les plus vénaux récoltent finalement ce qu’ils sèment.
Ce film peut et sera lu comme un commentaire caustique sur la Russie pourrie de Poutine, mais c’est plus une excitation à sensations fortes sans excuse qu’un sermon profond sur la condition humaine. Ne laissant rien à l’imagination. Sokolov est un cinéaste plus arqué et plus habile qu’il n’y paraît. Un talent à surveiller.
Note : 9/10
