Comme une odeur de flics par Tom Dragan

Je m’appelle Isabelle, « Isa » pour les intimes. Isabelle Diz, enfin lieutenante Isabelle Diz, et ouais, je suis flic. Du plus loin que je me souvienne, je ne voulais pas être flic, je crois que je voulais être véto ou un truc comme ça.

Chronique : Le personnage principal, Isabelle Diz, se présente avec une franchise rafraîchissante et une ironie mordante. Contrairement à ce qu’on pourrait attendre d’un protagoniste de roman policier, Isabelle n’a jamais rêvé d’être flic. Son aspiration d’enfance était de devenir vétérinaire, un rêve qui s’est évaporé le jour tragique où elle a découvert le meurtre brutal de sa mère. Ce choc, plus que tout autre événement, a défini son cheminement professionnel : devenu flic par une sorte de détournement tragique de ses rêves d’enfant.

La scène de l’enfance d’Isabelle, marquée par la découverte du meurtre de sa mère et l’inefficacité des enquêteurs, est dépeinte avec une intensité qui nous plonge directement dans le traumatisme fondateur de sa carrière. Le « crime de rôdeur », comme l’ont qualifié les policiers, est resté irrésolu, et les murmures d’un enquêteur qui qualifie l’agresseur d’ »animal » la marqueront profondément. Ce moment la pousse à fuir son rêve de soigner les animaux pour endosser le rôle de flic, une décision qu’elle assume avec une certaine amertume mais aussi avec une résilience palpable.

Le roman dépeint la vie quotidienne d’Isabelle avec un réalisme cru, en soulignant la dureté de son travail et la fange qu’elle doit affronter chaque jour. En tant que lieutenant, elle est confrontée à des situations désespérées et des individus qui révèlent les aspects les plus sombres de l’humanité. Le style de Dragan, incisif et sans compromis, reflète cette réalité brutale et l’amertume de son héroïne face à un monde qu’elle ne cesse de vouloir comprendre et changer.

Malgré les défis et les frustrations, Isabelle navigue dans son univers avec une détermination et une force qui révèlent sa véritable passion pour la justice. Son engagement à « pelleter chaque jour la fange des actions humaines » illustre une forme de dévouement impitoyable, renforcée par son passé traumatique et sa quête personnelle de justice.

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