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Léo, jeune ingénieur brillant et fêtard qui vit à Berlin, doit rentrer dans son village du Doubs pour vendre les terrains agricoles de son père à une entreprise de forage de métaux rares.
Avec Fario, son premier long-métrage, Lucie Prost nous plonge dans une France rurale à la croisée des mondes, entre réalisme et poésie. Le film suit Léo (incarné par un magnétique Finnegan Oldfield), un jeune ingénieur installé à Berlin, qui revient dans son village natal du Doubs pour vendre les terres agricoles de son père à une entreprise de forage de métaux rares. Ce retour aux sources, qui devait être une simple formalité, devient rapidement un voyage initiatique troublant. Entre retrouvailles familiales, vieilles rancœurs et un mystère qui plane autour des truites farios de la rivière locale, le film tisse une atmosphère singulière, à la fois intime et envoûtante.
L’une des grandes forces de Fario réside dans son équilibre entre un ancrage réaliste et une touche de fantastique diffus. Lucie Prost explore avec finesse les contradictions du monde rural : l’attachement à la terre face aux impératifs économiques, la mémoire familiale et la difficulté de renouer avec un passé que l’on pensait derrière soi.
Le scénario avance par petites touches, laissant les émotions et les tensions affleurer sans jamais les surligner. On se laisse happer par la manière dont le film capte l’épaisseur du temps, le poids des souvenirs et la mélancolie d’un territoire qui change. L’histoire des truites farios, qui semblent affectées par un phénomène mystérieux, devient une belle métaphore du dérèglement d’un monde en mutation.
Finnegan Oldfield livre une prestation tout en nuances. Habitué aux rôles de personnages tourmentés (Marche ou crève, Gagarine), il incarne ici un Léo tiraillé entre son désir d’ailleurs et un attachement inconscient à ses racines. Son regard perdu, sa manière d’observer les lieux et les visages qu’il croyait connaître, donnent une profondeur bouleversante au personnage.
À ses côtés, Megan Northam apporte une énergie lumineuse. Son personnage, à la fois ancré dans la réalité du village et sensible aux mystères qui l’entourent, crée un beau contraste avec Léo. Florence Loiret Caille, quant à elle, campe un rôle plus discret mais essentiel, renforçant l’émotion du film par sa justesse.
Lucie Prost s’appuie sur une réalisation fluide et élégante, privilégiant les plans contemplatifs et les silences habités. La photographie, signée Sébastien Goepfert, magnifie la nature du Doubs avec une approche presque sensorielle : l’eau qui clapote, la brume qui s’accroche aux arbres, la lumière qui caresse les visages. Le film capte avec une grande délicatesse la beauté brute des paysages, rendant tangible cette sensation d’un monde à la fois immuable et fragile.
L’ambiance sonore joue également un rôle clé. La musique, discrète mais enveloppante, souligne les émotions sans jamais les forcer. Les bruits de la rivière, du vent dans les arbres, des pas sur la terre humide contribuent à créer une atmosphère immersive, presque hypnotique.
Avec Fario, Lucie Prost signe un premier film maîtrisé, à la fois intime et universel. Porté par un casting inspiré et une mise en scène sensible, le film parle de deuil, de transmission et de la manière dont nos racines continuent à nous hanter, même quand on croit les avoir laissées derrière nous.
Si certains pourront regretter un rythme parfois contemplatif, c’est aussi ce qui fait la force de Fario : une œuvre qui prend son temps, qui laisse respirer ses personnages et qui nous invite à écouter le murmure de la nature autant que celui de nos souvenirs. Un film à la poésie rare, qui marque par sa douceur et son mystère.
Classé : Tous publics Dimensions du produit (L x l x h) : 13,5 x 1 x 17,5 cm; 90 grammes Format : Couleur, PAL Durée : 1 heure et 30 minutes Date de sortie : 19 mars 2025 Acteurs : Lucie Prost Langue : Français (Dolby Digital 5.1) Studio : ESC EDITIONS ASIN : B0DPBB7Z5L
