Cœurs Noirs, c’est bien plus qu’une série d’action : c’est une immersion brutale et bouleversante dans le quotidien des forces spéciales françaises. Disponible sur Prime Video, sa saison 2 pousse encore plus loin le réalisme et l’intensité émotionnelle. Le tournage, débuté au printemps 2024 au Maroc, a bénéficié d’une préparation hors norme : les comédiens ont été formés aux côtés de véritables commandos à Lanester, pour incarner au plus juste les gestes, les réflexes, et la mentalité de ces soldats de l’ombre.
Créée par Duong Dang-Thaï et Corinne Garfin, réalisée par Frédéric Jardin, la série ne cherche pas le spectaculaire gratuit : elle interroge la loyauté, les cicatrices invisibles, et les dilemmes humains derrière chaque mission. Et cette saison 2, marquée par l’arrivée de nouveaux visages et d’enjeux encore plus tendus, nous entraîne dans une opération où tout devient personnel.
La mission : sauver Sab, à tout prix
Le cœur de cette saison tourne autour de la tentative désespérée du Groupe 45 de retrouver Sab (Nina Meurisse), capturée à la fin de la saison précédente. Ce n’est plus seulement une mission militaire : c’est une affaire de famille. Mais pour y parvenir, il faut composer avec des négociations tendues, la présence d’un agent de la DGSE (Pierre, campé par Patrick Mille) venu « coordonner » les opérations, et la collaboration fragile avec Zaïd, un ancien de Daech au passé trouble.
Les derniers épisodes sont d’une tension constante : Zaïd disparaît au pire moment, Moktar – un chef de guerre fanatique – échappe à tout contrôle, et les membres du Groupe 45 doivent se débrouiller seuls, une fois de plus. L’unité est mise à rude épreuve, jusqu’au sacrifice d’Olivier, tombé au combat. Sa mort fracture le groupe, mais soude aussi leur détermination : Sab doit être sauvée, coûte que coûte.
Une libération… mais à quel prix ?
Sab est finalement retrouvée et exfiltrée. Mais cette victoire n’efface rien. Elle laisse même un goût amer : le silence d’Adèle, accablée par le deuil ; le regard perdu de Spit, rongé par un traumatisme qui ne dit pas son nom ; la relation glaciale avec la DGSE, que les méthodes « hors protocole » du groupe ont irritée. Car le commando a pris des libertés : en particulier, l’utilisation de Soraya comme informatrice.
Et c’est là que le coup final tombe : Soraya, cette femme courageuse qui a mis sa vie en jeu pour aider les Français, est capturée par « le Bourreau », figure glaçante des rangs ennemis. Dans les dernières minutes, aucun sauvetage n’a lieu. Aucun hélicoptère ne surgit. Juste une silhouette qu’on emporte dans la nuit. Une injustice insupportable. Et un appel silencieux à une saison 3.
Une fin ouverte, chargée de sens
Ce final laisse les nerfs à vif. Oui, Sab est libre. Mais à quel prix ? Le deuil, les blessures invisibles, la trahison politique… Cœurs Noirs ne fait pas de happy end artificiel. Il montre le coût humain de ces missions. Et sur le plan géopolitique, la série souligne un chaos toujours aussi dense : factions islamistes fragmentées, rivalités entre services occidentaux, alliances fragiles.
La saison 2 se termine comme un cri retenu : un soulagement mêlé de colère. On ne peut que souhaiter retrouver ces personnages, cabossés mais entiers, dans une prochaine saison. Et, surtout, voir enfin justice rendue à Soraya.
