Disponible sur Netflix, La Faille (2007) oppose deux acteurs au sommet de leur art : Anthony Hopkins, machiavélique à souhait, face à un Ryan Gosling encore jeune mais déjà redoutablement charismatique. Ce thriller judiciaire, élégant et retors, nous entraîne dans un jeu du chat et de la souris entre un meurtrier trop sûr de lui et un jeune procureur en quête de victoire… mais aussi d’éthique.
Dès le début, Ted Crawford (Hopkins) semble avoir commis le crime parfait : il tire sur sa femme, Jennifer, mais réussit à manipuler la scène de crime en utilisant l’arme de son rival, l’inspecteur Nunally, amant de sa femme. L’arme du crime disparaît, le témoignage de Nunally est discrédité, et le procès tourne court. Crawford jubile : il s’en sort indemne.
Mais c’était sans compter sur la ténacité de Willy Beachum (Gosling), d’abord arrogant, puis de plus en plus impliqué. Lorsque Jennifer meurt après avoir été débranchée, l’affaire change de nature : il ne s’agit plus d’une tentative de meurtre, mais d’un meurtre. Cela permet de relancer une procédure sans violer la règle du double jugement.
Willy comprend alors l’ensemble du plan de Crawford : la manipulation de Nunally, l’élimination des preuves… Mais cette fois, il agit avec stratégie et sang-froid. Lors du second procès, il met en lumière les failles du scénario de Crawford, exploite les subtilités du droit et parvient à le faire condamner.
La fin de La Faille repose sur une forme de justice poétique : Crawford, convaincu de sa supériorité, se retrouve pris à son propre piège. Et Willy, en mettant la vérité au-dessus de ses ambitions, prouve qu’il n’est plus ce jeune loup carriériste du début, mais un véritable homme de loi.
Un final tendu et jouissif, où l’intelligence du scénario rejoint celle de ses personnages.
