Prosper De Yohann Gloaguen Avec Jean-Pascal Zadi, Cindy Bruna, Mamadou Minté

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Prosper, chauffeur Uber à côté de ses pompes, prend comme passager un homme mourant qui vient de se faire tirer dessus.

Avec Prosper, Yohann Gloaguen signe une comédie urbaine hybride et culottée, qui mêle polar métaphysique, buddy movie intérieur et satire sociale, le tout porté par un Jean-Pascal Zadi en très grande forme. Le point de départ – un chauffeur Uber qui hérite de la conscience d’un gangster en chaussant ses bottines – aurait pu verser dans la farce gratuite, mais le film assume son absurdité avec un sens rare du rythme et du ton.

Prosper, loser attachant, est le prototype du mec qui n’a jamais eu de chance. Quand il se retrouve malgré lui possédé par « King », un caïd charismatique tout droit sorti d’un polar 90s, c’est le début d’une cohabitation aussi explosive qu’improbable. Le duo – bien qu’incarné par une seule personne – devient l’atout comique du film : Zadi se démultiplie avec brio, incarnant tantôt l’ingénuité naïve de Prosper, tantôt la froide assurance de King, avec un jeu très physique et une diction impeccablement contrastée.

La mise en scène de Gloaguen, vive et nerveuse, multiplie les clins d’œil au cinéma de genre (de L’Échine du diable à Get Out, en passant par Freaky Friday), tout en gardant un ancrage très français : on navigue entre banlieue parisienne, trafics de rue et Uberisation du quotidien. La photographie nocturne, signée Claire Mathon (Portrait de la jeune fille en feu), donne une densité visuelle inattendue à cette fable déjantée.

Côté casting, Cindy Bruna surprend dans un rôle tout en ambiguïté, oscillant entre love interest et potentiel suspecte. Mamadou Minté, lui, campe un lieutenant de quartier magnifiquement caricatural, entre menace sérieuse et comédie pure.

Une allégorie sociale masquée

Sous ses atours de film loufoque, Prosper aborde des thématiques bien plus profondes : la dépossession de soi, l’identité masculine, la gentrification violente des quartiers populaires, ou encore la tentation du pouvoir. Que fait-on quand on a enfin des « bottines à sa taille » ? Jusqu’où peut-on aller quand on a les outils, mais pas la vocation ?

Le film évite le piège du discours moralisateur en gardant toujours l’humour au premier plan. Certaines scènes frôlent même l’absurde kafkaïen, notamment lorsque Prosper/King se rend dans une réunion d’anciens détenus… sans être jamais allé en prison.

mage :

Le master proposé affiche une très bonne définition pour un DVD. La palette nocturne du film, riche en néons, reflets urbains et contrastes marqués, est bien rendue, avec une colorimétrie fidèle à la photographie originale signée Claire Mathon. Les noirs restent profonds et les scènes en basse lumière conservent leur lisibilité. Quelques pertes de détails se font sentir dans les plans les plus sombres ou les mouvements rapides, mais rien de rédhibitoire. Un encodage propre qui flatte le style visuel urbain et nerveux du film.


Son :

Le mixage Dolby Digital 5.1 en version originale française est une vraie réussite. Les dialogues – souvent internes, entre Prosper et « King » – sont clairs et bien spatialisés. Les ambiances urbaines (klaxons, rues animées, course-poursuites) sont parfaitement restituées dans les canaux arrière, tandis que la bande originale, à mi-chemin entre trap élégante et jazz digital, donne de l’ampleur aux scènes d’action. Le caisson de basses est sobre mais bien utilisé lors des séquences tendues. Une piste audio vivante et immersive, qui soutient le film sans jamais l’écraser.

Classé ‏ : ‎ Tous publics Réalisateur ‏ : ‎ Yohann Gloaguen Format ‏ : ‎ PAL Durée ‏ : ‎ 1 heure et 28 minutes Date de sortie ‏ : ‎ 9 juillet 2025 Acteurs ‏ : ‎ Jean-Pascal Zadi, Cindy Bruna, Makita Samba, Salimata Kamate, Mamadou Minté Langue ‏ : ‎ Français (Dolby Digital 5.1) Studio  ‏ : ‎ Warner Bros. Entertainment France

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