Attention, spoilers ! Le film Substitution: Bring Her Back, deuxième long-métrage glaçant des frères Danny et Michael Philippou (Talk to Me, 2023), est peut-être l’un des moments les plus « WTF » du cinéma en 2025. Entre rituels occultes, deuil dévorant et possession démoniaque, ce cauchemar moderne pousse les spectateurs à bout. Voici ce qu’il faut comprendre de sa fin.
L’histoire, en quelques mots
Andy (Billy Barratt), un adolescent aux abois, supplie son assistante sociale Wendy (Sally-Anne Upton) d’effectuer une visite chez sa tutrice, Laura (Sally Hawkins), qu’il accuse de maltraitances. Avec lui vit sa jeune demi-sœur Piper (Sora Wong), également victime. Mais Laura, ancienne collègue de Wendy, cache une vérité bien plus terrifiante : encore consumée par la mort de sa fille Cathy, elle a entrepris un rituel occulte pour la ramener.
Ce rituel implique d’invoquer un ange noir et d’utiliser deux enfants comme réceptacles : Piper, et Oliver (Jonah Wren Phillips), un enfant disparu que Laura a kidnappé. Le projet ? Créer une créature faite de douleur et de mémoire pour servir de substitut à sa fille défunte.
La fin expliquée : entre survie et rupture du rituel
Alors que le rituel approche de son apogée, Piper découvre la vérité sur Laura et comprend qu’elle a été manipulée pour trahir Andy — dont elle trouve le cadavre. Tentant de fuir, elle est rattrapée par Laura, qui tente de la noyer dans la piscine. Piper, dans un ultime acte de survie, l’appelle « maman ». Ce mot réveille l’humanité brisée de Laura, suffisamment pour qu’elle relâche son emprise.
Piper parvient à s’enfuir et à rejoindre la route, où elle interpelle un automobiliste. Grâce à elle, les autorités sont alertées, et la façade de Laura s’effondre. On ne sait pas exactement ce qu’il advient de Piper ensuite, mais tout laisse à penser qu’elle est placée dans un nouveau foyer.
Dans un dernier plan poignant, elle lève les yeux vers un avion dans le ciel. Andy lui avait dit un jour que les avions transportaient les âmes vers l’au-delà. C’est une fin mélancolique, mais aussi un espoir ténu : Piper a survécu, brisée mais vivante.
Et Oliver ?
Le jeune garçon, utilisé comme instrument sacrificiel, lutte lui aussi contre l’influence de Laura. À chaque tentative de fuite, il ressent une douleur physique extrême, mais finit par briser ses chaînes psychiques. Libéré à temps par l’interruption du rituel, il retrouve son identité. Lorsqu’il est pris en charge par les secours, il prononce enfin son véritable prénom : un signe fort qu’il est prêt à guérir.
Laura, figure tragique et terrifiante
Ce qui rend Substitution: Bring Her Back si dérangeant, c’est que Laura n’est pas un monstre au départ. C’est une mère en deuil, détruite, menteuse certes, mais profondément humaine. Dans un flashback onirique, on la voit proche d’Andy et Piper, presque attendrissante. Mais sa douleur est plus forte que sa morale. Prête à sacrifier d’autres enfants pour ramener la sienne, elle franchit toutes les limites.
Cette idée – qu’une souffrance trop grande peut faire basculer même les plus tendres vers l’horreur – rejoint les thèmes de Talk to Me : comment le deuil, mal digéré, peut devenir possession.
Une fable noire sur le deuil et l’amour dévoyé
Substitution: Bring Her Back n’est pas seulement un film d’horreur surnaturelle. C’est une méditation sur la perte, sur le vide qu’elle laisse, et sur les extrémités auxquelles elle peut nous conduire. Laura est monstrueuse, mais tragique. Piper est une survivante, mais changée à jamais. Et Oliver, silencieux tout au long du film, incarne l’espoir fragile d’un retour à la lumière.
