L’ancien inspecteur de la criminelle, Roy Freeman, suit un traitement contre la maladie d’Alzheimer. En effet, il est chargé de réexaminer une affaire de meurtre. Un condamné à mort que Roy a arrêté dix ans auparavant qui clame aujourd’hui son innocence.
Pour son premier long métrage, Adam Cooper signe un thriller psychologique sombre et intriguant qui repose autant sur son atmosphère que sur le trouble de son personnage principal. Russell Crowe y incarne Roy Freeman, un ancien inspecteur rongé par la maladie d’Alzheimer, appelé à réexaminer une vieille affaire de meurtre qu’il croyait résolue depuis longtemps. Mais à mesure que les souvenirs lui échappent, les certitudes aussi.
Le grand atout du film tient dans la performance de Crowe, impressionnant de fragilité contenue. Son Roy, oscillant entre lucidité et confusion, nous entraîne dans une enquête où l’on ne sait plus très bien ce qui est vrai, inventé ou réinterprété par sa mémoire défaillante. Adam Cooper explore avec habileté ce flou moral, jouant sur les ruptures de récit et une mise en scène volontairement oppressante.
Karen Gillan, Marton Csokas et Tommy Flanagan apportent un contrepoint solide à cette plongée subjective. Le scénario n’évite pas quelques détours classiques du genre, mais la tension reste constante, portée par une atmosphère crépusculaire où chaque personnage semble cacher une part de vérité.
Sleeping Dogs n’est pas un pur film d’action : c’est un polar mental, traversé de doutes, de fausses pistes et de remords. Un thriller introspectif qui repose sur une question simple mais obsédante : et si l’erreur du passé n’était pas dans le dossier, mais dans la mémoire de celui qui l’a résolu ?
