La série El Refugio Atómico vient tout juste d’arriver sur Netflix et elle fait déjà beaucoup parler. Sur le papier, l’idée est simple : un groupe de personnes s’enferme dans un bunker pour échapper à une catastrophe mondiale. Mais, comme souvent dans ce genre de récits, la réalité est bien plus complexe. Aujourd’hui, je vais revenir en détail sur la fin, expliquer ce qu’elle signifie, analyser les points importants de l’histoire et donner mon avis général. Alors prenez place, servez-vous quelque chose à boire, et c’est parti.
Dès le départ, la série installe une atmosphère oppressante. Les personnages, persuadés que le monde extérieur est détruit, s’enferment dans un bunker présenté comme leur seul refuge. L’espace est clos, les règles sont strictes et les tensions apparaissent très vite. Mais au fil des épisodes, on sent que quelque chose ne colle pas. Des indices disséminés ici et là laissent planer le doute : et si la catastrophe n’avait jamais eu lieu ?
Dans le dernier épisode, tout explose, au sens figuré. Max, qui a peu à peu gagné la confiance des autres, parvient à prendre le contrôle du bunker. Son objectif n’est pas seulement de survivre, mais de sauver Mimi, une jeune fille malade dont l’état s’aggrave rapidement. Pour cela, il n’a qu’une solution : sortir, affronter la surface, trouver un hôpital. Il est soutenu par Asia, la petite sœur de son ancienne compagne Anne, décédée avant les événements. Cette relation compliquée crée déjà un dilemme émotionnel fort, mais Max n’a pas le choix.
Il se prépare, enfile une combinaison pour se protéger des radiations supposées, et approche de la porte blindée. Mais Minerva, la propriétaire du bunker et véritable chef de cette machinerie, l’a compris. Elle envoie Jao pour le stopper. Pendant ce temps, Asia découvre que Mimi est morte. Elle tente de raisonner Max, de l’empêcher de sortir, mais lui est déterminé : il n’en peut plus de cette prison souterraine. C’est alors qu’Asia, dans un moment de sincérité bouleversant, lui avoue son amour. Elle n’a jamais osé le dire, pensant que c’était une trahison envers sa sœur. Max reçoit ses mots, lui promet de revenir, puis franchit la porte. La série s’achève là-dessus, sur cette ouverture qui nous laisse haletants : a-t-il découvert le vrai monde, ou seulement une autre illusion ?
Pour comprendre cette fin, il faut revenir au cœur de l’intrigue : le bunker lui-même. Contrairement à ce que tout le monde croit, il n’a jamais été construit pour sauver l’humanité. La catastrophe mondiale n’existe pas. Pas de guerre nucléaire, pas de radiation, pas de fin du monde. Tout est une invention de Minerva et de son frère. Leur objectif est purement financier : escroquer les plus riches en leur vendant une place dans un abri de luxe. Pour y parvenir, ils ont déployé une mise en scène impressionnante. Minerva a créé des environnements trompeurs, a tourné une fausse vidéo d’une dizaine de minutes montrant un monde détruit, irradié, chaotique. Les pensionnaires, terrifiés, ont cru à ce spectacle et ont accepté leur enfermement.
Ce plan machiavélique ne se limite pas à enfermer quelques milliardaires crédules. Minerva a également profité de la situation pour escroquer leurs familles, leur soutirant encore plus d’argent. Le plus effrayant, c’est que cette supercherie n’était programmée que pour durer trois semaines. Ensuite ? On ne sait pas. Les créateurs de la série laissent volontairement cette zone d’ombre. Venaient-ils éliminer les pensionnaires ? Lancer une nouvelle illusion pour prolonger le confinement ? Tout est possible. Mais c’était sans compter sur Max, la variable imprévue qui menace de tout faire s’effondrer.
Le personnage de Max est fascinant parce qu’il incarne à la fois la rébellion et le doute. Contrairement aux autres, il ne se laisse pas berner par les images ou les discours de Minerva. Sa volonté de chercher la vérité le pousse à prendre tous les risques, même celui de mourir à la surface. Mais le twist, c’est que la série ne nous dit jamais clairement ce qu’il découvre. Est-il vraiment sorti dans le monde réel ? Ou Minerva avait-elle prévu ce scénario, avec une nouvelle illusion prête à le piéger ? On sait qu’elle a toujours un coup d’avance, et ce doute final est précisément ce qui rend la conclusion si troublante.
Un autre fil narratif important, c’est la relation entre Max et Asia. Tout au long de la série, une tension sous-jacente se développe. Asia est la petite sœur d’Anne, l’ancienne compagne de Max, morte avant les événements. Elle est partagée entre sa fidélité à la mémoire de sa sœur et ses propres sentiments. Max, de son côté, est tiraillé entre son deuil, sa volonté de survivre et son attirance pour Asia. Ce n’est qu’au moment du final que la vérité éclate : Asia l’aime depuis longtemps. Cette confession bouleverse la dynamique et donne une profondeur émotionnelle supplémentaire au cliffhanger.
Ce choix scénaristique, de mêler le suspense d’un thriller avec les émotions d’un drame intime, rappelle d’ailleurs les codes déjà utilisés par les créateurs de La Casa de Papel. On y retrouve le goût pour les intrigues en huis clos, les jeux de manipulation psychologique et les relations complexes entre les personnages. El Refugio Atómico n’est pas seulement une série de science-fiction, c’est aussi une critique sociale. Elle pointe du doigt la cupidité des riches, la vulnérabilité des foules face à la peur, et la façon dont certains peuvent exploiter ces peurs pour en tirer profit.
Le bunker devient une métaphore : une prison dorée où l’on s’enferme volontairement parce qu’on préfère croire à une illusion rassurante plutôt qu’affronter la vérité. Max, en refusant cette illusion, incarne le besoin de liberté et de vérité, même au risque de tout perdre.
Au final, cette série nous laisse avec plus de questions que de réponses. Max est-il libre ou piégé ? Asia et lui auront-ils une chance de se retrouver ? Minerva a-t-elle encore un plan en réserve ? Tout est laissé en suspens, et cette ambiguïté nourrit la réflexion bien après le visionnage.
Sur le plan narratif, El Refugio Atómico est une réussite. Dès le premier épisode, on est accroché, on veut comprendre, on cherche les indices. Le rythme est soutenu, les retournements nombreux, et même si certains passages paraissent parfois un peu longs ou trop explicites, la tension reste constante. Le final, ouvert, frustrera sans doute une partie du public, mais il est parfait pour nourrir des théories et créer l’attente d’une éventuelle saison deux.
Personnellement, j’ai vraiment apprécié l’expérience. Ce mélange de thriller psychologique, de science-fiction et de drame humain fonctionne bien. L’esthétique est soignée, l’atmosphère angoissante, et les personnages, même secondaires, ont tous quelque chose à défendre. Pour moi, c’est un solide huit sur dix.

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