Pour moi, la fin du film symbolise plusieurs choses.
D’abord, les risques du métier de journaliste et le pouvoir de la vérité.
On s’en rend compte dès le début : une personne que Laura avait interviewée pour un précédent article a été assassinée après avoir témoigné. Le film montre ainsi combien dire la vérité peut coûter cher.
Ensuite, Anne, la femme mise à l’honneur, a choisi de faire appel à une journaliste pour annoncer qu’elle allait donner toute sa fortune à une fondation caritative, sachant que son mari, Richard, ne la laisserait jamais faire par pure avidité.
La presse devient donc un outil de résistance face au pouvoir et à la corruption.
Mais le film montre aussi le prix humain du journalisme : Ben, un ancien amant de Laura, est tué.
Laura se retrouve ainsi au centre du drame qu’elle tente de raconter — preuve que la quête de vérité peut détruire ceux qui la poursuivent.
La fin comporte tout de même une note d’espoir : une nouvelle stagiaire rejoint le journal après avoir lu l’article de Laura sur Anne.
Son texte, au lieu d’insister sur les horreurs, célébrait la beauté et la générosité d’Anne, inspirant cette jeune femme à devenir journaliste à son tour.
C’est une mise en abyme sur le pouvoir de l’écriture, capable d’allumer une flamme chez ceux qui lisent.
Un autre thème central est la cupidité des élites : ces gens riches et puissants prêts à tout pour sauver leur image et leurs privilèges.
Richard protège un médecin coupable de crimes graves pour éviter le scandale.
Et il finit même par tuer sa propre femme, Anne, avant d’essayer de maquiller le tout — un crime qu’il aurait pu faire disparaître sans la ténacité de Laura.
Sur ce yacht, tout le monde prétendait soutenir une bonne cause, mais en réalité, ils n’étaient là que pour soigner leur image.
Le film dépeint un monde où l’argent achète le silence et où la vérité dérange toujours.
Enfin, la scène finale, où Laura monte sur scène pour lire le discours d’Anne devant tous les invités, symbolise la transmission du témoignage.
Elle devient la voix d’Anne — la vérité incarnée —, et on voit le pouvoir de la parole enfin libérée : les mentalités changent aussitôt.
À la toute fin, Laura publie son article.
Carrie, la femme qui avait pris la place d’Anne à bord, échappe à la justice et retourne dans son pays, retrouver sa fille.
La fortune d’Anne, elle, est bien transmise à la fondation.
Et Richard meurt, emporté par sa propre avidité — symbole de tous ces riches obsédés par l’argent et le paraître.
🎬 Mon avis sur The Woman in Cabin 10
Je vais être direct : j’ai trouvé ce film assez faible.
Le début était prometteur, avec une atmosphère mystérieuse et des personnages étranges qui faisaient penser à un whodunit classique.
Mais dès que la véritable Anne est jetée par-dessus bord et que Laura est persuadée d’avoir tout imaginé, le film aurait pu prendre une direction bien plus intéressante — d’autant que les flashbacks de Laura sur sa précédente affaire apportaient une vraie tension psychologique.
Au lieu de ça, la révélation que la vraie Anne est morte et qu’une autre femme, Carrie, la remplace, tombe un peu à plat.
Ce twist manque de surprise — j’ai littéralement levé les yeux au ciel.
L’utilisation de la reconnaissance faciale ultra-avancée pour justifier la supercherie paraît complètement invraisemblable, presque science-fictionnelle.
Le rythme est inégal, les personnages secondaires sont inutiles : ils ne servent qu’à montrer comment les ultra-riches se comportent entre eux, mais ne participent jamais réellement à l’intrigue.
Seuls Richard, Laura, Carrie et le docteur apportent quelque chose.
Le personnage de Ben est mal exploité : son retour à la fin et la tentative de romance forcée avec Laura n’ont aucun sens.
Narrativement, c’est incohérent : il la trahit, puis revient la sauver… pourquoi ?
J’aurais préféré une version où toute l’histoire se déroulerait dans la tête de Laura, rongée par la culpabilité de son précédent article.
Les passagers auraient alors pu symboliser ses fantômes du passé, et la mort d’Anne aurait représenté le point de rupture de sa conscience.
Mais le film n’a jamais osé aller dans cette direction plus psychologique.
La fin m’a paru plate et sans émotion.
Aucun vrai suspense : on devine tout à l’avance.
Carrie s’en sort, Laura survit, Richard meurt — aucune surprise.
Le film veut choquer, mais ne surprend jamais.
Carrie, censée être complice, s’en sort libre, ce qui est assez absurde : elle a quand même participé à une machination qui a conduit à un meurtre.
Côté interprétations, rien d’exceptionnel.
Keira Knightley, que j’apprécie habituellement, livre ici une performance moyenne, handicapée par un scénario faible.
Les autres acteurs sont corrects mais totalement oubliables — notamment Hannah Waddingham, sous-exploitée.
🍷 Verdict : à voir ou à zapper ?
Honnêtement ?
À zapper.
Malgré une durée courte (1h30), il ne se passe pas grand-chose, le rythme est monotone, et le twist final n’a aucun impact émotionnel.
Les images sont belles, surtout celles tournées en Norvège, mais c’est bien le seul atout du film.
