Disponible sur HBO, la saison 2 de Peacemaker propulse la série encore plus loin dans la folie interdimensionnelle et la satire politique.
Entre univers parallèles, revanche familiale et machinations de Lex Luthor, James Gunn clôt cette deuxième saison sur un final aussi explosif que tragique, où la question du “héros” devient plus floue que jamais.
Earth-X : l’univers où les nazis ont gagné
L’épisode 7 dévoile enfin l’un des grands mystères de la saison : la dimension Earth-X.
Dans cet univers parallèle, les nazis ont remporté la Seconde Guerre mondiale, érigeant une société où seuls les Blancs jouissent des droits fondamentaux, tandis que toutes les minorités sont traquées et réduites en esclavage.
Face à cette dystopie, les Sons of Liberty se dressent comme la dernière résistance. Parmi eux : Adrian 2, un génie instable chargé de fabriquer des bombes pour combattre le régime.
Pendant ce temps, Auggie 2, version alternative du père de Chris, incarne un “nazi modéré” — un oxymore vivant — qui ne veut pas tuer les héros venus d’un autre monde, mais simplement les renvoyer chez eux.
Cette position ambiguë lui sera fatale : Adrian l’exécute, déclarant froidement qu’“un nazi modéré reste un nazi”. Une ligne dure, à la fois politique et tragiquement cohérente avec la brutalité morale du show.
Le piège final : la capture de Peacemaker
Après avoir survécu à Earth-X, Chris Smith (John Cena) semble enfin prêt à tourner la page : il a affronté ses démons, renoué avec Harcourt et les “11th Street Kids”, et tenté de se reconstruire.
Mais la paix, comme toujours chez Gunn, n’est qu’une illusion.
Dans la dernière scène, Peacemaker est enlevé par des agents de l’A.R.G.U.S., agissant sur ordre de Rick Flag Sr. (Ed Harris).
Chris, inconscient du danger, est jeté dans un fourgon, un sac sur la tête. Lorsqu’il revient à lui, il se retrouve menotté dans le quartier général de l’agence, face à Flag Sr., qui lui réserve un châtiment symbolique et implacable.
« Ceci est pour Ricky, espèce de salaud »,
lâche Flag Sr. en référence à Rick Flag Jr. (Joel Kinnaman), tué par Peacemaker dans The Suicide Squad (2021).
Puis, sans une once d’émotion, il projette Chris à travers un portail interdimensionnel vers Salvation, une dimension expérimentale récemment découverte par Sasha et Harcourt.
Salvation : la prison des métahumains
Les fans des comics DC reconnaîtront Salvation : une planète-prison utilisée par Amanda Waller et l’organisation Checkmate pour exiler les métahumains dangereux.
Autrement dit : un enfer à ciel ouvert.
Dans un long plan final, la caméra s’éloigne lentement pour révéler Chris seul, vêtu de son uniforme, perdu dans un désert étranger, sans espoir de retour.
La paix qu’il cherchait depuis deux saisons s’est transformée en isolement total — une punition ironique pour un homme qui n’a jamais su vivre avec lui-même.
Qui meurt à la fin de Peacemaker Saison 2 ?
Le corps de Chris 2 (la version alternative de Peacemaker sur Earth-X) est confirmé comme mort après son affrontement avec les Sons of Liberty.
Auggie 2 est également tué par Adrian.
Mais le vrai deuil moral de la saison concerne Chris lui-même, condamné à une mort lente et symbolique sur Salvation.
De son côté, Flag Sr. devient un pion majeur du futur DCU : on apprend dans la scène post-générique qu’il agit désormais sous les ordres directs de Lex Luthor.
Le milliardaire, obsédé par la domination de l’humanité sur les surhommes, prépare un plan titanesque pour “purger” le monde des métahumains — prélude direct au prochain Superman : Man of Tomorrow.
Une fin ouverte pour tout le DC Universe
James Gunn, désormais à la tête du DCU, tisse ici les fils de son nouvel univers partagé.
Le sort de Peacemaker n’est pas une fin, mais un point de jonction entre les futures séries et films :
- Supergirl : Woman of Tomorrow,
- Creature Commandos,
- Lanterns,
- et le prochain Superman : Man of Tomorrow, où la question des métahumains exilés sur Salvation devrait prendre une place centrale.
Le sens de la fin
Au-delà de ses clins d’œil et de ses univers parallèles, Peacemaker reste une tragédie humaine.
Chris Smith, soldat obsédé par la paix, se retrouve exilé dans un monde sans guerre, sans cause, sans public.
Le héros qui tuait “pour la paix” est condamné à vivre dans un silence absolu.
C’est peut-être la plus grande ironie de James Gunn : montrer qu’on ne devient vraiment un héros que lorsqu’il n’y a plus personne pour le voir.
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