Task Saison 1 : Explication de la fin !

Je ne suis toujours pas remis de la façon dont A Still Small Voice conclut son histoire.
Task passe six épisodes à foncer tête baissée entre braquages, trahisons et fusillades dans la forêt. Et puis, dans le final, la série respire enfin.
Elle n’essaie pas de surpasser le chaos — elle panse les plaies, affronte la vérité et laisse chacun choisir qui il veut être une fois la poussière retombée.
C’est plus calme, oui, mais cette petite voix résonne bien plus fort, surtout pour Tom, Mave, et le fantôme de Robbie qui hante ceux qu’il a laissés derrière lui.

L’épisode s’ouvre sur une pression qui écrase tous les membres des Dark Hearts.
Perry se noie dans la culpabilité et les ordres.
Le Mother Club refuse désormais de protéger Jason : ils exigent que Perry « abatte le garçon », ou qu’il sacrifie sa propre vie.
Et même si Perry se persuade qu’il est un soldat, son bras refuse de bouger quand Jason lui tourne le dos. Cette hésitation lui coûtera tout, car le corps d’Aaron refait surface — ses doigts encore serrés sur une plaque de police.
Un minuscule morceau de métal qui transforme le secret de Perry en un signal rouge visible à la fois pour les flics et les motards.

Pendant ce temps, Mave fait… du Mave.
Elle cache un million de dollars dans le poulailler.
Pas par cupidité, par instinct de survie.
Une amie lui conseille : « Attends six mois. Si personne ne vient, recommence ta vie. Si quelqu’un vient, accuse Robbie. »
C’est pragmatique. Désespéré. Et c’est exactement ce que cette série a lentement révélé d’elle : jeune, effrayée, mais plus dure qu’elle n’en a l’air, et terriblement lucide sur le fait que les adultes autour d’elle ne protègent souvent qu’eux-mêmes.

Et puis, il y a Tom.
Après la mort de Lizzy et Robbie, il doit décider quel genre d’homme il est, maintenant qu’il n’a plus de task force derrière laquelle se cacher.
Avec Alia, il bâtit une nouvelle enquête — pas la version officielle (les OPS ont retiré le dossier), mais celle que deux âmes obstinées construisent quand le système leur dit d’arrêter, et que leur conscience leur dit de continuer.
Ils retracent les indices semés depuis des semaines et découvrent un quasi « smoking gun » : le téléphone utilisé pour piéger Cliff a borné à deux pâtés de maisons de chez Graasso.
Ce n’est pas encore une preuve légale, mais c’est la carte qu’on suit quand on devine déjà la vérité.

Pendant que Tom et Alia se rapprochent, Dorsy, le patron de Graasso et autre branche pourrie des Dark Hearts, nettoie les miettes.
Son plan : maquiller la mort de Graasso en suicide, régler « le problème Lizzy » et s’occuper de l’argent de la drogue plus tard.
Mais Graasso ne lui en laisse pas le temps.
Leur confrontation tourne court : l’élève dépasse le maître.
Puis un autre monstre surgit : Vincent du Mother Club abat Dorsy et tente de finir Graasso.
Graasso, blessé mais lucide pour la première fois, tire à son tour et survit.
Cette fusillade, c’est la confession que Graasso n’a jamais pu prononcer : il a été corrompu, il a financé la stabilité de sa sœur avec de l’argent sale, il est en partie responsable de la mort de Lizzy.
Et il lui reste encore quelque chose à faire : prévenir Mave.

Ce qui suit, sur la propriété de Mave, est le dernier nœud dramatique du récit.
Jason arrive, persuadé que l’argent peut le sauver.
Il prend Mave en otage, la force à marcher vers le poulailler.
Tom et Alia arrivent quelques secondes plus tard, suivant encore le signal du téléphone de Graasso, qu’ils retrouvent agonisant dans sa voiture.
La confrontation est violente et bruyante, dans cet endroit autrefois rempli de grain et de souvenirs d’enfance.
Elle se termine comme elle doit : un gamin qui confond la terreur avec le pouvoir face à un flic qui a déjà trop gaspillé de vies.
Graasso tire sur Jason d’une balle dans la tête.
Mave survit.
L’argent reste caché.
Le dernier porte-voix des Dark Hearts s’éteint.

Mais Task refuse la célébration facile.
Pas de triomphe héroïque, pas de caméra qui s’élève pour saluer « les gentils ».
Juste Tom, assis dans un couloir d’hôpital, face au prix humain de tout ça.
Kathleen, recousue, sur le départ, se moque des bureaucrates.
Et Tom confesse, à sa manière d’ancien prêtre, qu’il sait où est l’argent — et qu’il ne le rendra pas.
Il ne ruinera pas la seule chance que les Prenast ont de recommencer à zéro.
C’est moralement faux.
Mais profondément humain.
Robbie est mort.
Mave a encore deux enfants à élever.
Parfois, la miséricorde, c’est simplement fermer les yeux.

Le final choisit soigneusement ses batailles de pardon.
Tom rend visite à Graasso à l’hôpital.
Graasso réclame l’absolution, comme dans un confessionnal.
Tom ne la lui donne pas.
Il ne sermonne pas.
Il dit simplement :

« Je n’ai jamais donné de pénitence à personne.
Les gens se punissent déjà assez eux-mêmes. »

Cette phrase résume la série : la punition n’est pas toujours le but.
Le but, c’est la personne que tu décides d’être après avoir vu ce que tu as fait.

Graasso a essayé de sauver Mave.
Il se réveillera chaque matin avec le visage de Lizzy en tête.
Les deux choses sont vraies.

La plus grande confession de Tom se joue au tribunal.
Toute la saison, il a porté le crime d’Ethan comme une blessure qu’il refusait de toucher.
Il évitait les visites, les discussions, la paternité.
Mais en prenant soin de Sam, et en voyant Graasso se briser sous le poids de la faute, il comprend enfin.
Quand Tom prend la parole pour la déclaration familiale, il choisit la voie la plus difficile : le pardon.
Il dit à son fils qu’il l’aime, et qu’un foyer l’attendra à sa sortie.
Ce pardon n’efface pas le passé, mais il brise la chaîne qui liait cette famille à un seul jour de violence.

Et Tom laisse Sam partir.
C’est peut-être la scène la plus douce et la plus courageuse de la série.
Il aime ce garçon, mais Daniel lui rappelle : aimer ne veut pas toujours dire garder.
Alors Tom respire, fait une petite valise, et accompagne l’enfant qu’il adore vers un avenir meilleur, sans lui.
Pas de fusillade, pas de musique héroïque : juste un homme qui choisit d’être généreux plutôt que possessif.
Et la série traite ce choix comme le vrai acte de bravoure.

Pendant ce temps, Mave accomplit ce que Robbie a tenté d’assurer : elle part.
Pas de scène spectaculaire — juste une porte qui se ferme, une photo souvenir, des enfants dans la voiture, l’avenir inconnu, mais plus léger.
La série nous fait comprendre, sans le dire, que Tom a fermé les yeux sur la provenance de l’argent.
C’est sale, mais ça épargne des vies.
Et Task accepte cette zone grise.

Si on suit la logique interne du show, cette fin n’est pas un rebondissement : c’est la gravité.
Depuis le début, Task parle de ces lignes que l’on franchit, et des échos que ces choix laissent dans les familles.
Robbie a braqué parce que la douleur devait frapper quelque chose.
Aaron a trahi parce que l’amour et la peur la rendaient à la fois courageuse et maladroite.
Graasso a pris l’argent pour sa famille, puis la culpabilité l’a ramené du bord du gouffre.
Tom a bu pour dormir.
Mave a protégé des enfants qui n’étaient pas les siens, parce que quelqu’un devait le faire.
Et tous, au final, choisissent la compassion plutôt que le contrôle.
C’est cette petite voix du titre.
Pas forte, mais tenace.
Elle dit : « Fais la prochaine chose gentille que tu peux. »


Les grands axes de la fin :

  1. La chute de Jason et Perry :
    Leur lien père-fils tordu se brise. Perry meurt en avertissant Jason, preuve que la loyauté déformée peut tuer.
    Avec leur disparition, le gang perd son centre le plus explosif.
  2. La rédemption de Graasso :
    Tuer Jason ne l’absout pas, mais c’est un pas. Il veut dire la vérité, assumer, cesser de marchander avec le destin.
    Sa « peine » est d’ouvrir enfin les yeux.
  3. La ligne morale de Tom :
    Il contourne la loi pour protéger les faibles, mais il reste intransigeant avec les puissants.
    Miséricorde pour les uns, responsabilité pour les autres — c’est l’épine dorsale de Task.

La fin suggère que Mave, Tom, Alia et les autres avancent, chacun abîmé mais plus juste.
Le monde n’est pas sauvé, mais il respire un peu mieux.
Task avait commencé comme un thriller.
Il se termine comme une étude de la miséricorde.
Les morts tombent, les coupables ne paient pas tous, mais les survivants ont enfin une chance de bâtir quelque chose de plus propre.

La petite voix, ce n’est pas la sirène ni le coup de feu.
C’est le choix de pardonner, dire la vérité, et lâcher prise quand s’accrocher ne ferait que blesser.

C’est la fin.
C’est le sens.
Et pour une série qui avait commencé dans le vacarme des armes et des masques, c’est peut-être le rebondissement le plus audacieux de tous.
Quand la fumée retombe et que la vérité parle d’une voix douce et ténue…
Que choisiriez-vous ?
La miséricorde ou le jugement ?

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