Bugonia est sorti au cinéma le 26 novembre 2025, et son final compte parmi les plus sidérants de l’année. Le film confirme certaines théories farfelues de son protagoniste… tout en révélant une vérité beaucoup plus tragique. Voici l’explication complète de la fin.
Michelle est bien une extraterrestre — et pas n’importe laquelle
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la fin de Bugonia n’est ni un rêve ni une hallucination. Tout est réel dans l’univers du film. Michelle, incarnée par Emma Stone, est bel et bien une extraterrestre — l’Impératrice des Andromédiens, une espèce venue de la galaxie d’Andromède.
Elle révèle que les humains ont été créés à l’image de son peuple, mais qu’un gène caché, ajouté lors d’expériences en laboratoire, a rendu l’humanité agressive. Ce défaut génétique a entraîné guerres, violences et désastres écologiques. Les Andromédiens ne sont donc pas venus pour nous éliminer, mais pour corriger notre ADN. La mère de Teddy faisait partie des travaux visant à retirer ce gène… mais tout a échoué.
Le geste fatal de l’Impératrice
Au moment où Teddy (Jesse Plemons), persuadé d’emprunter un téléporteur, se tire une balle dans la tête, Michelle s’échappe discrètement et rejoint son vaisseau — identique à celui que Teddy imaginait dans ses théories.
Là, elle constate l’échec total du projet : seuls deux sujets humains restaient testables, et l’humanité ne montre aucun signe d’évolution positive. Sa conclusion tombe comme une sentence :
« Nous croyons que c’est fini. Ils ont eu leur temps. »
Elle perce alors la bulle qui protège la Terre (présentée comme plate sur leur interface). Dans la séquence finale, tous les humains meurent instantanément, sans violence ni sang.
À l’inverse, les animaux survivent : chiens, chats, oiseaux… et surtout les abeilles, filmées en train de butiner dans le jardin de Teddy.
Le véritable sens du film Bugonia
La fin de Bugonia ne se contente pas de choquer : elle porte un message profond et ambigu.
Teddy, avatar des complotistes modernes
Teddy incarne un phénomène bien réel : la radicalisation en ligne, nourrie par les forums, podcasts et vidéos conspirationnistes.
Sa fixation sur les Andromédiens et sur la disparition des abeilles lui permet d’éviter d’affronter ses traumatismes :
– les abus subis dans son enfance,
– la maladie de sa mère, fragilisée par son passé d’addiction et aggravée par les dérives pharmaceutiques.
Il cherche un grand responsable — un « ennemi invisible » — plutôt que d’accepter la complexité des causes réelles de la crise écologique.
L’ironie cruelle
Teddy avait (presque) raison : les Andromédiens existent, et Michelle est leur cheffe.
Mais c’est sa propre violence, son comportement paranoïaque et son acharnement contre Michelle qui ont renforcé sa conviction que l’humanité était irrécupérable.
En d’autres termes : il a accéléré la fin du monde qu’il prétendait vouloir éviter.
Un message sur le collectif et la nature
Les Andromédiens parlent en « nous », admirent les abeilles pour leur sens du devoir et leur cohésion.
À l’inverse, les humains vivent trop souvent dans le « je » et l’individualisme.
Le film questionne notre capacité à survivre en tant que groupe : étions-nous déjà en train de vivre notre propre « effondrement de colonie » ?
Une fin sombre… mais porteuse d’espoir
Yorgos Lanthimos assume cette ambiguïté. Il explique que certains trouvent la fin presque optimiste, car la nature, elle, survit.
Le titre Bugonia renvoie à un ancien rituel grec consistant à créer des abeilles à partir d’une carcasse — symbole de renaissance.
L’humanité disparaît, mais le vivant reprend son souffle.
Les abeilles — instrument et métaphore de la vie collective — recommencent à polliniser.
En résumé, la fin de Bugonia est un avertissement :
ce n’est pas une menace extraterrestre qui détruit l’humanité, mais sa propre incapacité à briser le cycle de violence, d’égoïsme et de destruction.
