Réalisé par Noah Baumbach, Jay Kelly raconte la crise existentielle d’une star de cinéma au sommet de sa gloire. Jay Kelly, icône hollywoodienne à la carrière impressionnante, voit sa vie vaciller lorsqu’il perd un ami proche, un réalisateur qui avait profondément marqué son parcours. Cette disparition provoque chez lui une remise en question totale : sa carrière, sa famille, ses choix… tout devient soudain fragile.
Cherchant à donner un sens à son existence, Jay entreprend alors un road trip improvisé à travers l’Europe. Bien entouré au départ, il se rend vite compte que la seule personne véritablement présente à ses côtés est son manager, Ron Sukenick, figure loyale au-delà même de son rôle professionnel.
Voici l’explication complète de la fin de Jay Kelly !
Explication de la fin de Jay Kelly
La conclusion du film se déroule lors du prestigieux Festival du film de Toscane, où Jay est célébré pour l’ensemble de sa carrière. Pourtant, au moment où les projecteurs devraient être les plus flatteurs, il se retrouve terriblement seul : son entourage, ses filles, son père… tous se sont éloignés, lassés ou blessés par ses errances.
Seul Ron demeure à ses côtés, malgré l’annonce de son propre départ professionnel. C’est pour Jay un premier signal : toutes ces années, il a confondu loyauté rémunérée et amour sincère. La présence de Ron, gratuite, bienveillante, révèlent le vide affectif dans lequel Jay s’est laissé glisser.
Un hommage qui devient prise de conscience
Lorsque le festival projette un montage retraçant la carrière de Jay, ce dernier est frappé par les parallèles évidents avec la filmographie réelle de George Clooney (Ocean’s Eleven, Out of Sight, The Midnight Sky…).
Dans la salle, il distingue plusieurs silhouettes symboliques :
- son vieil ami Timothy, avec qui la rancœur n’est jamais vraiment apaisée,
- son ami disparu Peter,
- son jeune moi,
- et son ancien amour Daphne.
Ces apparitions ne sont pas littérales, mais représentent l’ensemble de ce qu’il a laissé derrière lui : les amitiés perdues, les relations abîmées, les versions de lui-même sacrifiées à la gloire.
Le moment le plus bouleversant survient lorsque le montage montre une scène intime : ses filles enfants, en train d’improviser un petit spectacle dans le jardin. Dans la réalité, Jay avait quitté cette scène trop vite, pressé par le travail.
Mais dans ce « souvenir recomposé », le Jay de l’écran dépose sa mallette et reste, symbolisant ce qu’il aurait aimé choisir : sa famille plutôt que sa carrière.
Le Jay du présent comprend alors la somme de ses regrets.
La dernière réplique : une demande de “nouvelle prise”
Le film se conclut sur Jay, brisé et lucide, essuyant ses larmes avant de regarder la caméra et de murmurer :
« On peut recommencer ? J’aimerais en avoir une autre. »
Cette phrase résonne de manière puissante :
- c’est la même demande qu’il fait au début du film, sur un plateau de tournage, lorsqu’une prise ne lui convient pas ;
- mais ici, elle devient un appel désespéré à refaire sa vie, à corriger ses erreurs, à reprendre depuis le début ce qu’il a gâché.
Il n’y a évidemment pas de seconde prise dans la vie. Ce constat rend cette réplique déchirante, presque universelle : qui ne souhaiterait pas « une autre prise » ?
Une fin désirée par Baumbach dès l’écriture
Noah Baumbach a confirmé avoir imaginé cette réplique avant tout le reste :
« J’avais la réplique pour la fin, et je savais comment je voulais qu’elle soit dite… On peut dire que j’ai construit tout le film à l’envers. »
Ainsi, tout Jay Kelly n’est qu’une montée progressive vers cette confession finale, vers cette lucidité douloureuse, vers cet instant où Jay ne joue plus — il avoue.
