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Au XVe siècle, le Prince Vladimir renie Dieu après la perte brutale et cruelle de son épouse. Il hérite alors d’une malédiction : la vie éternelle. Il devient Dracula. Condamné à errer à travers les siècles, il n’aura plus qu’un seul espoir : celui de retrouver son amour perdu.
Avec Dracula, Luc Besson signe l’un de ses films les plus ambitieux depuis une décennie, un projet ample, sombre et romantique qui revisite l’icône de Bram Stoker en s’intéressant à ce que le personnage porte de plus intime : la douleur, l’éternité comme châtiment, et le besoin obsessionnel de retrouver un amour perdu. Loin des relectures modernes parfois ironiques ou purement horrifiques, Besson revient à un Dracula tragique, façonné par une blessure originelle qui, au XVe siècle, brise Vladimir et fait naître le monstre.
Le film s’ouvre sur une séquence magistrale, visuellement saisissante, où la perte de l’épouse de Vladimir cristallise la naissance de la malédiction. Besson déploie ici tout son savoir-faire de metteur en scène : ampleur du cadre, maîtrise de la lumière, direction d’acteurs inspirée, utilisation de décors grandioses qui ancrent immédiatement l’œuvre dans une dimension épique. Le prince renie Dieu, non comme un acte de provocation, mais comme un cri primal, une rupture avec le monde des vivants à laquelle Christoph Waltz apporte une profondeur déchirante.
Le film dessine ensuite une errance à travers les siècles où Dracula devient un être condamné, poursuivi à la fois par la mémoire de son amour et par sa propre monstruosité. Caleb Landry Jones incarne avec une intensité rare un visage plus jeune, plus impulsif, plus sauvage de ce mythe flottant entre deux mondes. Son jeu physique, nerveux, presque hanté, crée un contrepoint bouleversant au Dracula plus expérimenté et résigné de Waltz. Entre les deux, Guillaume de Tonquédec surprend dans un rôle inattendu, apportant nuance et ambiguïté à un personnage pris dans l’ombre du vampire.
Visuellement, le film est une réussite totale. Couleurs saturées, nuits profondes, mouvements de caméra fluides et organiques : Besson livre une mise en scène qui convoque autant le fantastique classique que le geste contemporain. Certaines séquences — un bal spectral, une traversée nocturne de Paris, une confrontation dans une cathédrale en ruine — comptent parmi les plus belles images de sa filmographie récente. On sent la volonté d’atteindre un souffle gothique au sens noble du terme : celui où l’émotion prime sur l’horreur, où les ténèbres sont le reflet d’un cœur brisé.
Le scénario explore l’origine du mythe, mais surtout ses zones silencieuses : que reste-t-il d’un homme quand le temps n’a plus de fin ? Comment aimer quand le monde change sans vous ? Et que vaut l’immortalité si elle n’est qu’une errance privée de sens ? Besson aborde ces questions avec une sincérité désarmante, préférant l’émotion à la surenchère, la tragédie au folklore. Dracula n’y est pas un monstre à abattre, mais un homme condamné à ne jamais cesser de souffrir.
Le film s’autorise des moments d’action et de tension, mais ce qui domine est avant tout une atmosphère : celle d’une poésie sombre, élégante, qui fait du mythe une méditation sur le deuil et la survie. Le budget conséquent de 45 millions d’euros se voit dans chaque plan : décors naturels, effets spéciaux soignés, ampleur des reconstitutions, costumes somptueux. Mais jamais la technique ne prend le pas sur l’émotion, et le film trouve sa force dans son mélange de modernité visuelle et de fidélité spirituelle au roman originel.
Dracula version Besson est un film ample, mélancolique, habité par une intensité rare. Christoph Waltz y brille par une présence souveraine, Caleb Landry Jones par une folie contrôlée, et le réalisateur par une vision claire : celle d’un vampire qui n’est pas un prédateur, mais un homme enfermé dans une éternité qu’il n’a jamais désirée. Une relecture ambitieuse, visuelle et profondément humaine d’un mythe que l’on croyait déjà connaître.

Image
Cette édition révèle pleinement l’ambition visuelle de Luc Besson. Le master Ultra HD propose une image d’une précision chirurgicale, idéale pour magnifier les jeux d’ombre — omniprésents dans ce récit d’origine. Le contraste, très appuyé, met en valeur le clair-obscur qui structure la mise en scène :
- noirs profonds, jamais bouchés,
- lumières dorées et rouge sang qui subliment les décors gothiques,
- textures de peau et costumes extrêmement détaillés,
- une restitution remarquable des brumes et matières vaporeuses caractéristiques du film.
Le Blu-ray standard reste très solide et permet réellement de saisir la pleine ampleur du travail pictural : un traitement qui oscille entre réalisme cruel et tableau baroque, parfaitement cohérent avec la relecture psychologique du mythe.
Son
Les pistes audio se montrent à la hauteur du spectacle visuel.
La spatialisation donne à la bande originale et aux effets sonores une dimension immersive impressionnante :
- les chœurs religieux enveloppent l’espace,
- les grognements, souffles et murmures vampiriques surgissent de toutes parts,
- les scènes d’action profitent d’un mixage ample et puissant,
- les voix — y compris celle, glaçante, de Christoph Waltz — restent claires même dans les scènes les plus chargées.
Le travail sonore renforce l’émotion tragique du film : on ressent la solitude, la rage, puis la mélancolie d’un Dracula condamné à errer dans l’histoire.
Bonus
Cette édition se distingue par la qualité de ses bonus, plus informatifs que promotionnels.
• Making-of (14 min)
Présent sur la version Blu-ray et la version 4K, il offre un aperçu concis mais éclairant du tournage. On y voit :
- la direction précise de Luc Besson,
- le travail sur la lumière et les décors,
- la transformation physique des acteurs,
- les choix artistiques entourant la figure de Dracula.
Un module court, mais qui donne les clés principales du projet.
• Documentaire « Dracula – L’Immortel » (30 min)
Le véritable point fort de cette édition.
Avec les interventions de Luc Besson et de Kim Newman, auteur et critique spécialiste du mythe vampirique, ce documentaire propose :
- un retour historique sur la figure de Dracula,
- une analyse des influences de Bram Stoker,
- une réflexion sur les différents “Dracula” de la culture pop,
- une lecture comparée entre l’œuvre originale et la version Besson.
C’est un complément passionnant, érudit et accessible, qui enrichit considérablement la vision du film.
Classé : 12 ans et plus Dimensions du colis : 16,8 x 13,5 x 1,2 cm; 60 grammes Réalisateur : Luc Besson Format : Blu-ray Durée : 2 heures et 8 minutes Date de sortie : 2 décembre 2025 Acteurs : Caleb Landry Jones, Christoph Waltz, Matilda De Angelis, Salomon Passariello, Zoë Bleu Sous-titres : : Français Langue : Anglais (DTS-HD 5.1), Français (DTS-HD 5.1) Studio : M6 Vidéo









