La neuvième saison de Selling Sunset, disponible sur Netflix depuis le 29 octobre, se conclut sur un tourbillon de drames personnels et professionnels qui redéfinissent les équilibres du Oppenheim Group. Entre tensions internes, départs inattendus et romances désastreuses, cette saison laisse présager une suite pleine d’incertitudes.
Le licenciement de Nicole Young : l’incident de trop
Événement central de cette fin de saison : le renvoi de Nicole Young, agente historique de l’agence, après une altercation particulièrement violente avec Chrishell Stause. Lors du dîner de « Galsgiving » organisé par Amanza Smith, Nicole dépasse les bornes en lançant une pique sur les parents de Chrishell — une remarque jugée « décourageante » par Jason et Brett Oppenheim, qui décident de la licencier dans l’épisode 3. Nicole, de son côté, conteste la décision, rappelant que les agents du O Group restent techniquement indépendants. Elle annonce malgré tout son départ pour Nashville, où elle compte poursuivre sa carrière immobilière aux côtés de son mari.
Cœurs brisés et désillusions
Sur le plan sentimental, la saison met aussi en lumière la relation tumultueuse d’Emma Hernan avec son client Blake Davis, jeune héritier aussi séduisant qu’immature. Entre repas catastrophiques, excuses maladroites et une demande en mariage refusée, la romance tourne rapidement au fiasco. Chrishell met en garde son amie contre le risque de « co-parenter avec un homme-enfant », scellant ainsi la fin de cette idylle improbable.
Mary, Chelsea et le choc des egos
Autre front de tension : celui opposant Mary Bonnet et Chelsea Lazkani. Après le cambriolage du domicile de Mary, l’envoi de fleurs filmé par les caméras de Chelsea est perçu comme une manœuvre opportuniste. Le geste provoque une rupture nette entre les deux femmes et enflamme le groupe. Un dîner organisé par Jason vire à la confrontation ouverte, divisant durablement les agents en deux clans distincts.
Nouveaux visages et fractures internes
L’introduction de Sandra Vergara, cousine de Sofía Vergara, apporte une dose supplémentaire de rivalité. Proche de Mary et Bre, elle devient la cible d’accusations de Chrishell, qui la soupçonne d’avoir rayé une voiture — ce que Sandra nie catégoriquement. Ces querelles culminent lors d’une soirée de la Saint-Galentine organisée en deux événements concurrents, symbole de la fracture désormais évidente entre les membres du groupe.
Une fin pleine de promesses (et de chaos)
Entre le départ de Nicole, l’arrivée inattendue d’un chiot baptisé Jet, et un teaser de réunion finale promettant une confrontation explosive, la saison 9 de Selling Sunset s’achève sur une note à la fois dramatique et incertaine. La question reste entière : le Oppenheim Group survivra-t-il à ces divisions internes ? Réponse, sans doute, dans une saison 10 déjà très attendue.
Regretting You est la dernière adaptation d’une histoire de Ken Hoover portée à l’écran. Le film suit deux couples liés par une sœur commune. Lorsqu’un accident tragique provoque la mort de deux membres de la famille, les mensonges et secrets enfouis dans les deux relations commencent à ressurgir. Morgan, la mère, tente de protéger sa fille Clara de la vérité, mais le traumatisme et le poids de ses propres regrets — la sensation d’avoir gâché sa vie dix-sept ans plus tôt — finissent par creuser un fossé entre elles.
Voyons ensemble la fin du film et ce qu’elle signifie. Voici la critique complète et l’explication de la fin de Regretting You. ⚠️ Attention, cette analyse contient des spoilers.
Critique du film
Dans l’ensemble, j’ai trouvé le film correct, sans être exceptionnel. En le comparant à It Ends With Us, j’ai personnellement préféré ce dernier. Cependant, Regretting You propose des thèmes forts et poignants, notamment celui des mauvais choix de vie et du regret d’avoir suivi une voie qu’on n’a jamais voulue.
L’idée de découvrir que les deux personnes que vous aimez le plus — votre mari et votre sœur — vous trahissaient en secret, mais de ne plus pouvoir leur en vouloir parce qu’ils sont morts, est un concept psychologique fascinant. On voudrait être en colère, mais on est aussi anéanti.
Le film illustre bien ce paradoxe. Néanmoins, j’ai trouvé que le deuil de Morgan et Jonah (le mari de la sœur décédée) restait un peu en arrière-plan, alors qu’il aurait pu être plus déchirant. Sans doute parce que la révélation de la trahison anesthésie en partie leur douleur.
La scène d’ouverture est très réussie : elle prépare l’accident fatal de Chris (le mari de Morgan) et Jenny (la sœur de Morgan). Je ne savais pas qui allait mourir — et lorsque j’ai découvert que les deux étaient amants et morts ensemble, j’en suis resté bouche bée.
Au début, le film nous fait croire que Jonah et Morgan ont une liaison, notamment avec le regard qu’ils échangent dans le van et le test de grossesse d’il y a des années — mais on apprend qu’ils n’ont jamais été infidèles. C’est un retournement habile, qui renforce la pureté de leur lien et rend la trahison de Jenny et Chris encore plus odieuse.
Thèmes principaux
Le film gère bien la question du traumatisme individuel. Morgan projette sur sa fille ses propres regrets : elle a peur que Clara répète ses erreurs, notamment dans sa relation avec Miller, un garçon qu’elle juge trop semblable à Chris. Mais en réalité, Miller est davantage comme Jonah — l’homme que Morgan aurait voulu aimer.
Ainsi, lorsque Morgan finit par accueillir Miller dans la famille, cela symbolise son acceptation du passé et la réconciliation avec sa fille.
Ce qui fonctionne moins bien
La réconciliation entre Morgan et Clara est un peu précipitée. Il suffit que Clara, ivre dans un cimetière, découvre l’infidélité de son père pour qu’elle change soudainement d’attitude et dise à sa mère :
“Tu mérites d’être heureuse.”
Étant donné que Chris était le parent auquel elle tenait le plus, et Jenny son modèle, cette réaction manque de réalisme émotionnel.
Quant à la relation Clara/Miller, elle est mignonne et agréable à regarder, mais pas particulièrement marquante. Le vrai cœur du film reste le duo mère-fille, et c’est là que l’émotion fonctionne le mieux.
Interprétations et jeu d’acteurs
Le casting principal est solide, mais Allison Graham (Morgan) livre, selon moi, la performance la plus faible. Ses scènes de disputes avec Clara sonnent souvent faux. En revanche, Dave Franco (Jonah) est convaincant, et leurs scènes ensemble sont réussies.
Les dialogues, parfois un peu plats (“tu es punie”, “tu ne comprends pas”), n’aident pas à donner de la profondeur.
La bande-son, en revanche, est un vrai plus : la chanson When You Were Young des Killers en ouverture donne le ton. Comme le dit Jonah dans une scène :
“La musique te ramène toujours quelque part.” Et cette chanson, en effet, évoque immédiatement la nostalgie de la jeunesse.
La fin expliquée
La fin de Regretting You explore plusieurs thèmes essentiels :
Les regrets et leur influence sur la génération suivante.
Les mensonges et la manière dont ils détruisent les liens familiaux.
L’acceptation de soi et du passé.
Morgan et Jonah regrettent de ne pas s’être choisis plus tôt. Ils ont toujours été loyaux envers leurs conjoints respectifs, contrairement à Chris et Jenny, qui ont agi selon leurs désirs et en ont payé le prix ultime.
Leur relation renaissante à la fin symbolise une seconde chance — celle d’une vie plus honnête.
Les mensonges traversent tout le film :
Ceux de Chris et Jenny, l’adultère.
Ceux de Morgan envers sa fille, pour la protéger.
Ceux de Clara envers Miller, qu’elle utilise pour se venger.
Mais lorsque tous les secrets éclatent, tout s’apaise : Morgan et Jonah peuvent enfin s’aimer ouvertement, Clara accepte Miller, et la famille se retrouve unie autour d’un film, activité symbolique qui rappelle les moments partagés avec le père — désormais recréés avec la mère.
Plus de secrets, plus de mensonges, plus de regrets. Le cercle est enfin brisé.
Conclusion
Regretting You n’est pas un film inoubliable, mais il se regarde avec plaisir. Le twist central surprend, le message touche juste, et le jeu collectif maintient l’émotion. C’est un drame familial classique, idéal pour un dimanche après-midi — ni trop léger, ni trop lourd.
À 20 minutes de l’impact d’un missile nucléaire sur les États-Unis
Ce film s’intéresse aux multiples points de vue entourant ce qui se passerait si un missile balistique intercontinental (ICBM) était en vol au-dessus du nord-ouest de l’océan Pacifique et devait s’écraser dans la région métropolitaine de Chicago, provoquant une dévastation massive et un énorme nombre de victimes.
A House of Dynamite avait beaucoup à dire, et sa fin abrupte a été conçue pour nous laisser réfléchir à ce que nous venions de regarder pendant deux heures — et pour nous forcer à répondre nous-mêmes à la question du sort de cette attaque potentielle.
Alors, voyons ensemble les thèmes plus profonds du film et décryptons cette fin si importante et soudaine. Voici l’explication de la fin de A House of Dynamite. Attention, cette analyse contient des spoilers.
Explication de la fin
La fin de A House of Dynamite m’a vraiment surpris. Tout le film repose sur un compte à rebours de 20 minutes, et dans les films de ce genre, on s’attend généralement à une résolution. Mais ici, on n’a rien eu de tel — et ce sentiment de frustration était volontaire.
Le dernier point de vue présenté est celui du président des États-Unis, la personne la plus puissante du pays. Alors que le missile s’approchait de Chicago, on voyait qu’il était, lui aussi, aussi impuissant que tous les autres. Personne n’avait de réponse, ni de solution. On ignorait qui était à l’origine de l’attaque. Il n’y avait aucun moyen de la tracer. Ils avaient tenté de détruire le missile à l’aide des satellites DSP, mais ils avaient échoué.
Le président se retrouvait donc face à un choix impossible :
laisser le missile frapper et perdre des vies,
ou riposter à l’aveugle, perdre quand même des vies, mais montrer que les États-Unis ne se laisseraient pas attaquer sans réagir.
Il y aurait de toute façon des morts américaines… mais la vraie question était : combien d’innocents ailleurs dans le monde mourraient aussi ce jour-là ?
Le sens du titre
Le titre, A House of Dynamite, est une métaphore du monde dans lequel nous vivons : un monde plein de bombes, de plans de riposte, de murs prêts à exploser à tout instant — mais dans lequel nous continuons simplement à vivre comme si de rien n’était.
Le film illustre cette idée : le monde pourrait littéralement exploser et ramener la planète à l’état où elle était lorsque les dinosaures ont été anéantis par une météorite — symbolisé par le jouet du fils d’Olivia Walker, que l’on voyait dès la scène d’ouverture. Nous avons aujourd’hui notre propre météorite, prête à frapper.
L’impuissance des dirigeants
La fin montre aussi que, malgré tous les protocoles et plans de défense, personne ne sait vraiment quoi faire. Personne ne veut assumer la responsabilité. Les différentes institutions ont des réponses diplomatiques ou militaires contradictoires — montrant que même les puissants sont divisés.
Le président, désespéré, demande même conseil à sa femme — qui n’a pourtant aucun rôle officiel dans la prise de décision.
Cette séquence met en lumière le chaos total qu’un tel scénario provoquerait : des visioconférences avec des gens courant dans tous les sens, la peur de perdre leurs proches, la nécessité de se déshumaniser pour continuer à “faire son travail”.
Les gens allaient mourir, et personne ne pouvait rien y faire.
Les drames personnels
Beeringer évoque sa femme enceinte de six mois, le président appelle la sienne, et Reed Baker parle à sa fille, à Chicago. Ces échanges rappellent les liens humains essentiels, les émotions les plus simples, face à la catastrophe mondiale.
Et c’est justement après cet appel à sa fille que Reed Baker se jette du toit. Il venait d’apprendre que sa fille, sans doute condamnée, n’allait pas mourir seule : elle allait marcher vers son travail avec quelqu’un qu’elle aimait. Cette pensée l’a apaisé. Il savait qu’elle ne mourrait pas terrorisée et isolée.
Mais il n’avait plus personne : sa femme était morte, sa fille allait mourir — il ne voyait plus de raison de vivre.
La portée universelle
Le film nous rappelle que ce genre d’événement pourrait se produire sans que nous en sachions rien. Le compte à rebours de 20 minutes nous montre des scènes ordinaires : des gens marchant dans la rue, attendant chez le médecin, souriant. Personne ne sait qu’un missile se dirige vers leur pays.
C’est aussi cela, la réalité de la menace nucléaire.
La coupure finale en fondu au noir
La fin du film — cette coupure brutale en noir — survient à plusieurs moments, chaque fois qu’un point de vue change. Mais la dernière, au moment des crédits, semble nous renvoyer notre propre reflet : c’est à nous de décider de la suite.
Le président a-t-il riposté ? A-t-il laissé le pays se faire frapper sans réagir ?
C’était une situation sans issue. Mais tout indique qu’il a probablement ordonné une contre-attaque contre un pays dont il ignorait s’il était vraiment coupable.
Cette coupure en noir prolonge le malaise et le message du film : ce scénario pourrait être notre réalité à tout moment. Une simple erreur, et tout ce que nous avons vu pourrait se produire.
Nous vivons, vous, moi, et tous les autres, dans une “maison de dynamite.”
Le parallèle avec Gettysburg
Le film accorde aussi une importance particulière à la reconstitution de la bataille de Gettysburg, la plus sanglante de la guerre de Sécession américaine, avec plus de 50 000 morts.
Ce parallèle souligne combien la guerre moderne est différente : une seule frappe nucléaire pourrait tuer des millions de personnes — comme celle visant Chicago.
Critique du film
J’ai beaucoup aimé ce film. Je m’attendais à quelque chose de bon, mais pas à une œuvre aussi captivante.
Le compte à rebours est une trouvaille brillante : il installe une tension constante. Les multiples points de vue sur la même période créent une richesse narrative fascinante. On entend d’abord des bribes de conversation, puis on découvre plus tard ce qu’il s’est vraiment passé — comme avec Reed Baker.
Le choix de conclure sur le président est également excellent.
Le style de mise en scène, caméra à l’épaule, façon documentaire, renforce le réalisme et m’a rappelé Succession avec sa tension et ses cadrages nerveux.
La musique est remarquable : omniprésente, elle crée une atmosphère oppressante. Lors du dilemme final du président, un motif sonore rappelle À l’Ouest, rien de nouveau, incarnant la mort et la fatalité.
Les acteurs sont excellents : aucun ne surjoue, chacun a sa place. Jared Harris se distingue, notamment dans la scène où il dit :
“Ma fille est à Chicago.” Une phrase simple, mais d’une puissance déchirante.
Idris Elba livre aussi une performance solide, pleine d’humanité et de panique contenue.
Le message passe. L’histoire est forte. L’ambiance est crédible. La musique et la réalisation sont justes.
Un excellent thriller politique. À voir un soir de week-end, avec un sachet de pop-corn : vous ne le regretterez pas.
Aujourd’hui, nous plongeons en profondeur dans les conséquences éthiques et stratégiques de l’opération PET, celle qui a conclu la première saison d’Asset.
Tout s’est terminé, n’est-ce pas, avec l’arrestation de Miryn, arrestation rendue possible uniquement grâce à la coopération extrêmement risquée d’Ashley.
Mais toute cette mission a failli être compromise par un conflit interne entre T, la superviseure directe d’Ashley, et son supérieur, Folk.
Oui, ce conflit a vraiment constitué le cœur dramatique de la finale, non ? Il illustrait parfaitement la tension constante entre le travail de terrain, ce que faisait T, et les directives institutionnelles venues d’en haut.
Et pour préciser, PET signifie Police Executive Team, et Folk incarnait pleinement la froide logique institutionnelle de cet organisme.
Exactement. Et cela nous amène à la question centrale que nous allons aborder aujourd’hui :
Le PET – représenté ici essentiellement par Folk – était-il stratégiquement et éthiquement justifié d’exiger l’arrestation immédiate d’Ashley ?
Arrestation décidée pour sa participation passée aux activités criminelles de Miryn, et ce malgré sa coopération précieuse en tant qu’informatrice.
Moi, je vais défendre que oui, le PET était justifié. Il fallait maintenir la rigueur légale, en se basant sur les faits disponibles à ce moment précis.
Et moi, je soutiens l’inverse : je pense que Folk et le PET ont eu tort, à la fois stratégiquement et moralement. Ils ont privilégié une rigidité juridique au détriment d’une pragmatisme stratégique. Et, plus grave encore, ils ont manqué à leur devoir éthique envers Ashley, qui venait pourtant de livrer leur cible principale. Ce manquement a failli faire exploser l’opération.
Très bien. Ma position, à moi, repose sur la nécessité de maintenir une cohérence légale et une intégrité institutionnelle. Ashley a avoué. Elle a décrit en détail les crimes qu’elle avait commis pendant qu’elle vivait avec Miryn. Donc, la position de Folk découlait de cette réalité juridique incontestable : elle a admis sa culpabilité.
Si le PET avait refusé de poursuivre une arrestation sur la base d’un crime avoué par l’intéressée elle-même, cela aurait compromis la légitimité du service. Et cela aurait pu permettre à la défense de Miryn de contester la procédure — pour enquête viciée ou justice sélective, par exemple.
Je comprends cette volonté de responsabilité, vraiment. Mais je crois que tu ignores la réalité pratique du travail de renseignement. La décision initiale du PET — la volonté de Folk d’arrêter Ashley — était stratégiquement myope. Elle ne tenait pas compte du caractère coercitif probable de son implication dans les crimes.
Miryn lui-même a fini par avouer qu’il avait manipulé Ashley, utilisant ses peurs les plus profondes pour la forcer à coopérer. Et cet aveu a été déterminant pour l’innocenter ensuite.
Certes, mais cet aveu est venu bien plus tard. Au moment où Folk a demandé les mandats, la seule preuve solide, c’était l’aveu de complicité d’Ashley.
Soit, mais parlons aussi de son comportement juste avant la descente finale. Sa coopération, oui, était utile, mais elle a été mise en danger par ses propres actes, non ? Quand elle a refusé de partir comme T le lui demandait, et qu’elle a appelé T devant Miryn, révélant son statut, et le qualifiant même de “bon homme”… C’était une grave erreur de jugement, qui confirmait les doutes de Folk : elle ne pouvait pas être totalement digne de confiance.
Peut-être, mais T avait raison d’être choquée par le plan d’arrestation. Et franchement, elle avait raison de tenter d’appeler Ashley pour la prévenir avant l’arrivée du SWAT. Ashley avait risqué sa vie pour obtenir les informations incriminantes sur Miryn. La menacer ensuite de poursuites, alors qu’elle était leur informatrice clé, c’est envoyer un message désastreux. Cela détruit la confiance de futurs collaborateurs : qui voudrait aider une agence qui vous utilise puis vous jette ?
Mais il faut respecter la chronologie. Quand Folk a demandé les mandats, Ashley avait confessé ses crimes — avant que Miryn n’avoue la coercition. Donc, à cet instant précis, les faits étaient simples : Ashley était complice. Le PET ne pouvait pas agir sur des suppositions émotionnelles sans preuve objective atténuant son intention criminelle. Et ces preuves n’ont émergé que bien plus tard, après la fuite de Miryn.
C’est un point de vue intéressant, mais je pense que Folk, en s’appuyant uniquement sur la procédure, a ignoré des renseignements essentiels, notamment ceux transmis par T. T connaissait l’histoire personnelle d’Ashley, sa mère, le compagnon violent… autant d’éléments que Folk ne possédait pas ou a écartés. C’est ce qui expliquait l’empathie de T : la relation entre Ashley et Miryn reproduisait son propre passé avec un partenaire abusif. Ces éléments suggéraient des circonstances atténuantes évidentes. Mais Folk les a balayés, privilégiant la règle froide au renseignement humain, créant ainsi une crise interne au pire moment possible.
Peut-être, mais le renseignement opérationnel et la preuve juridiquement recevable, ce sont deux choses bien différentes. Le rôle de Folk était d’obtenir une condamnation solide contre Miryn. S’ils laissaient Ashley libre, et que la défense prouvait qu’elle avait participé volontairement au blanchiment d’argent, tout le dossier pouvait s’effondrer. Il fallait des preuves vérifiables, pas seulement de l’empathie.
Mais le risque immédiat de perdre Miryn était bien plus grand que celui de gérer plus tard les délits non violents d’Ashley. Arrêter celle qui avait livré la cible principale, ce n’est pas du bon travail policier. Folk a failli saboter le succès juste pour conserver une illusion de pureté procédurale.
L’objectif principal, c’était Miryn, non ? Mettre en danger la liberté d’Ashley, c’était risquer de perdre sa coopération, la seule qui a conduit Miryn à avouer le meurtre d’Eric et à révéler l’emplacement du corps. Cette rigidité a failli tout leur coûter.
Je ne suis pas convaincu. Folk devait peser le gain immédiat contre le précédent dangereux qu’aurait représenté le fait de laisser partir une participante déclarée coupable. Cela aurait sapé la confiance du public et envoyé le message que le PET ferme les yeux sur les crimes quand ça l’arrange. Pour moi, c’est là que le pragmatisme stratégique devient de la négligence stratégique.
Et moi je dirais que la vraie négligence, c’est d’appliquer une règle sans voir le coût humain. Arracher Ashley à sa fille Sophia, c’était condamner une enfant à avoir les deux parents en prison. T comprenait cela. Folk, non. La désobéissance de T, sa tentative de prévenir Ashley, était un acte nécessaire pour rétablir une justice humaine, pas seulement un beau rapport d’arrestation.
Et pourtant, l’appel de T pour dire à Ashley de fuir était une grave violation du protocole. Si Ashley s’était enfuie, le PET aurait perdu à la fois Miryn et la crédibilité de T elle-même. Ce geste émotionnel prouvait que les craintes de Folk étaient fondées : les sentiments personnels compromettaient la mission.
Mais regarde ce qui a permis de résoudre l’affaire : Miryn a fini par tout avouer, parce qu’il voulait protéger Ashley et Sophia. C’était un acte de famille, pas de droit. T l’avait compris, Folk non. Et c’est cette compréhension humaine qui a permis la confession complète et la découverte du corps d’Eric.
C’est un bon argument. Mais as-tu pensé que cette confession n’a eu lieu que parce que Folk avait menacé d’arrêter Ashley ? Cette pression-là a été l’élément déclencheur. Sans cette menace tangible, Miryn n’aurait peut-être jamais parlé.
Peut-être, mais c’est le sens éthique de T, pas la rigidité de Folk, qui a permis d’utiliser cette menace avec intelligence, en obtenant à la fois la confession et la liberté d’Ashley. T a fait preuve de meilleure stratégie en privilégiant le gain humain et durable plutôt que la satisfaction administrative immédiate.
Au final, la nécessité d’appliquer la loi dictait les actions de Folk. Même si l’issue fut positive pour Ashley et Sophia, et si T mérite du crédit, la démarche de Folk restait institutionnellement justifiée.
Et moi, je dis que sans reconnaître que les agents doubles sont souvent des victimes complexes, tu perds toute efficacité à long terme. L’empathie de T a permis d’éviter une catastrophe humaine, et d’obtenir la vérité complète. Cela prouve que la procédure rigide n’est pas toujours la voie la plus juste ni la plus efficace.
Oui, cela montre bien la tension profonde entre intégrité procédurale et pragmatisme stratégique.
En effet. Et la fin laisse entendre que le destin de T et d’Ashley est désormais lié à jamais. On ressent cette tension non résolue lorsqu’Ashley rencontre le père de Miryn et découvre la cache de cocaïne qu’il avait « oubliée » de mentionner. Même si les charges ont été abandonnées, cette ombre persistante pose la question : Ashley est-elle vraiment libre de son passé criminel ?
Quelles qu’aient été les intentions de Folk ou de T, il reste sans doute beaucoup à explorer sur le vrai coût moral du fait d’utiliser – et peut-être de sauver – quelqu’un.
Je ne suis toujours pas remis de la façon dont A Still Small Voice conclut son histoire. Task passe six épisodes à foncer tête baissée entre braquages, trahisons et fusillades dans la forêt. Et puis, dans le final, la série respire enfin. Elle n’essaie pas de surpasser le chaos — elle panse les plaies, affronte la vérité et laisse chacun choisir qui il veut être une fois la poussière retombée. C’est plus calme, oui, mais cette petite voix résonne bien plus fort, surtout pour Tom, Mave, et le fantôme de Robbie qui hante ceux qu’il a laissés derrière lui.
L’épisode s’ouvre sur une pression qui écrase tous les membres des Dark Hearts. Perry se noie dans la culpabilité et les ordres. Le Mother Club refuse désormais de protéger Jason : ils exigent que Perry « abatte le garçon », ou qu’il sacrifie sa propre vie. Et même si Perry se persuade qu’il est un soldat, son bras refuse de bouger quand Jason lui tourne le dos. Cette hésitation lui coûtera tout, car le corps d’Aaron refait surface — ses doigts encore serrés sur une plaque de police. Un minuscule morceau de métal qui transforme le secret de Perry en un signal rouge visible à la fois pour les flics et les motards.
Pendant ce temps, Mave fait… du Mave. Elle cache un million de dollars dans le poulailler. Pas par cupidité, par instinct de survie. Une amie lui conseille : « Attends six mois. Si personne ne vient, recommence ta vie. Si quelqu’un vient, accuse Robbie. » C’est pragmatique. Désespéré. Et c’est exactement ce que cette série a lentement révélé d’elle : jeune, effrayée, mais plus dure qu’elle n’en a l’air, et terriblement lucide sur le fait que les adultes autour d’elle ne protègent souvent qu’eux-mêmes.
Et puis, il y a Tom. Après la mort de Lizzy et Robbie, il doit décider quel genre d’homme il est, maintenant qu’il n’a plus de task force derrière laquelle se cacher. Avec Alia, il bâtit une nouvelle enquête — pas la version officielle (les OPS ont retiré le dossier), mais celle que deux âmes obstinées construisent quand le système leur dit d’arrêter, et que leur conscience leur dit de continuer. Ils retracent les indices semés depuis des semaines et découvrent un quasi « smoking gun » : le téléphone utilisé pour piéger Cliff a borné à deux pâtés de maisons de chez Graasso. Ce n’est pas encore une preuve légale, mais c’est la carte qu’on suit quand on devine déjà la vérité.
Pendant que Tom et Alia se rapprochent, Dorsy, le patron de Graasso et autre branche pourrie des Dark Hearts, nettoie les miettes. Son plan : maquiller la mort de Graasso en suicide, régler « le problème Lizzy » et s’occuper de l’argent de la drogue plus tard. Mais Graasso ne lui en laisse pas le temps. Leur confrontation tourne court : l’élève dépasse le maître. Puis un autre monstre surgit : Vincent du Mother Club abat Dorsy et tente de finir Graasso. Graasso, blessé mais lucide pour la première fois, tire à son tour et survit. Cette fusillade, c’est la confession que Graasso n’a jamais pu prononcer : il a été corrompu, il a financé la stabilité de sa sœur avec de l’argent sale, il est en partie responsable de la mort de Lizzy. Et il lui reste encore quelque chose à faire : prévenir Mave.
Ce qui suit, sur la propriété de Mave, est le dernier nœud dramatique du récit. Jason arrive, persuadé que l’argent peut le sauver. Il prend Mave en otage, la force à marcher vers le poulailler. Tom et Alia arrivent quelques secondes plus tard, suivant encore le signal du téléphone de Graasso, qu’ils retrouvent agonisant dans sa voiture. La confrontation est violente et bruyante, dans cet endroit autrefois rempli de grain et de souvenirs d’enfance. Elle se termine comme elle doit : un gamin qui confond la terreur avec le pouvoir face à un flic qui a déjà trop gaspillé de vies. Graasso tire sur Jason d’une balle dans la tête. Mave survit. L’argent reste caché. Le dernier porte-voix des Dark Hearts s’éteint.
Mais Task refuse la célébration facile. Pas de triomphe héroïque, pas de caméra qui s’élève pour saluer « les gentils ». Juste Tom, assis dans un couloir d’hôpital, face au prix humain de tout ça. Kathleen, recousue, sur le départ, se moque des bureaucrates. Et Tom confesse, à sa manière d’ancien prêtre, qu’il sait où est l’argent — et qu’il ne le rendra pas. Il ne ruinera pas la seule chance que les Prenast ont de recommencer à zéro. C’est moralement faux. Mais profondément humain. Robbie est mort. Mave a encore deux enfants à élever. Parfois, la miséricorde, c’est simplement fermer les yeux.
Le final choisit soigneusement ses batailles de pardon. Tom rend visite à Graasso à l’hôpital. Graasso réclame l’absolution, comme dans un confessionnal. Tom ne la lui donne pas. Il ne sermonne pas. Il dit simplement :
« Je n’ai jamais donné de pénitence à personne. Les gens se punissent déjà assez eux-mêmes. »
Cette phrase résume la série : la punition n’est pas toujours le but. Le but, c’est la personne que tu décides d’être après avoir vu ce que tu as fait.
Graasso a essayé de sauver Mave. Il se réveillera chaque matin avec le visage de Lizzy en tête. Les deux choses sont vraies.
La plus grande confession de Tom se joue au tribunal. Toute la saison, il a porté le crime d’Ethan comme une blessure qu’il refusait de toucher. Il évitait les visites, les discussions, la paternité. Mais en prenant soin de Sam, et en voyant Graasso se briser sous le poids de la faute, il comprend enfin. Quand Tom prend la parole pour la déclaration familiale, il choisit la voie la plus difficile : le pardon. Il dit à son fils qu’il l’aime, et qu’un foyer l’attendra à sa sortie. Ce pardon n’efface pas le passé, mais il brise la chaîne qui liait cette famille à un seul jour de violence.
Et Tom laisse Sam partir. C’est peut-être la scène la plus douce et la plus courageuse de la série. Il aime ce garçon, mais Daniel lui rappelle : aimer ne veut pas toujours dire garder. Alors Tom respire, fait une petite valise, et accompagne l’enfant qu’il adore vers un avenir meilleur, sans lui. Pas de fusillade, pas de musique héroïque : juste un homme qui choisit d’être généreux plutôt que possessif. Et la série traite ce choix comme le vrai acte de bravoure.
Pendant ce temps, Mave accomplit ce que Robbie a tenté d’assurer : elle part. Pas de scène spectaculaire — juste une porte qui se ferme, une photo souvenir, des enfants dans la voiture, l’avenir inconnu, mais plus léger. La série nous fait comprendre, sans le dire, que Tom a fermé les yeux sur la provenance de l’argent. C’est sale, mais ça épargne des vies. Et Task accepte cette zone grise.
Si on suit la logique interne du show, cette fin n’est pas un rebondissement : c’est la gravité. Depuis le début, Task parle de ces lignes que l’on franchit, et des échos que ces choix laissent dans les familles. Robbie a braqué parce que la douleur devait frapper quelque chose. Aaron a trahi parce que l’amour et la peur la rendaient à la fois courageuse et maladroite. Graasso a pris l’argent pour sa famille, puis la culpabilité l’a ramené du bord du gouffre. Tom a bu pour dormir. Mave a protégé des enfants qui n’étaient pas les siens, parce que quelqu’un devait le faire. Et tous, au final, choisissent la compassion plutôt que le contrôle. C’est cette petite voix du titre. Pas forte, mais tenace. Elle dit : « Fais la prochaine chose gentille que tu peux. »
Les grands axes de la fin :
La chute de Jason et Perry : Leur lien père-fils tordu se brise. Perry meurt en avertissant Jason, preuve que la loyauté déformée peut tuer. Avec leur disparition, le gang perd son centre le plus explosif.
La rédemption de Graasso : Tuer Jason ne l’absout pas, mais c’est un pas. Il veut dire la vérité, assumer, cesser de marchander avec le destin. Sa « peine » est d’ouvrir enfin les yeux.
La ligne morale de Tom : Il contourne la loi pour protéger les faibles, mais il reste intransigeant avec les puissants. Miséricorde pour les uns, responsabilité pour les autres — c’est l’épine dorsale de Task.
La fin suggère que Mave, Tom, Alia et les autres avancent, chacun abîmé mais plus juste. Le monde n’est pas sauvé, mais il respire un peu mieux. Task avait commencé comme un thriller. Il se termine comme une étude de la miséricorde. Les morts tombent, les coupables ne paient pas tous, mais les survivants ont enfin une chance de bâtir quelque chose de plus propre.
La petite voix, ce n’est pas la sirène ni le coup de feu. C’est le choix de pardonner, dire la vérité, et lâcher prise quand s’accrocher ne ferait que blesser.
C’est la fin. C’est le sens. Et pour une série qui avait commencé dans le vacarme des armes et des masques, c’est peut-être le rebondissement le plus audacieux de tous. Quand la fumée retombe et que la vérité parle d’une voix douce et ténue… Que choisiriez-vous ? La miséricorde ou le jugement ?
Lancé dans une course effrénée vers le succès, un comédien biscornu abandonne ses plus fidèles alliés. Seul face à lui-même, une vision troublante le percute. Direction le Pérou pour une aventure spirituelle.
Avec I Love Peru, Raphaël Quenard signe, en tandem avec Hugo David, une œuvre aussi barrée qu’introspective, un objet cinématographique non identifié qui oscille entre comédie absurde, satire du milieu artistique et quête spirituelle improbable. Fidèle à sa personnalité d’acteur hors normes, Quenard s’amuse ici à dynamiter les codes du cinéma d’auteur tout en livrant une réflexion aussi sincère qu’hilarante sur l’ego, la célébrité et la vacuité du succès.
Le point de départ est simple : un comédien en pleine ascension, ivre de reconnaissance, finit par trahir ceux qui l’ont toujours soutenu. Mais son vide intérieur le rattrape. Une vision, une illumination, un délire mystique — difficile à dire — le pousse à tout plaquer pour partir au Pérou, à la recherche d’un sens, d’un souffle, d’une vérité. Ce qui aurait pu n’être qu’un caprice d’artiste devient peu à peu un road-movie existentiel, où le burlesque côtoie la mélancolie et où la dérision devient un moyen de survie.
Raphaël Quenard, magnétique, s’offre un rôle à la hauteur de son talent : celui d’un homme en crise, à la fois pathétique et sublime, grotesque et profondément humain. Son jeu, oscillant entre improvisation contrôlée et sincérité désarmante, fait de chaque scène une expérience imprévisible. Hugo David, complice de longue date, lui donne la réplique dans un équilibre parfait entre la folie et la lucidité. Ensemble, ils livrent un duo de cinéma d’une alchimie rare, porté par une mise en scène inventive et nerveuse, quelque part entre le mockumentaire et le trip halluciné.
Le film doit aussi beaucoup à son ton volontairement dissonant : mélange de documentaire truqué, de fable initiatique et de satire du showbiz. Quenard y tourne en dérision son propre statut d’acteur « phénomène », mais sans cynisme : derrière la farce, il y a la douleur, le doute, la solitude. Le rire naît de la fragilité, et c’est sans doute ce qui rend I Love Peru si touchant.
Visuellement, le film joue avec les contrastes : images nocturnes urbaines, éclairages mélancoliques, séquences en studio qui dévoilent les coulisses de la création, et plans splendides tournés dans la nature andine, où la spiritualité affleure dans la lumière. L’ensemble compose une œuvre à la fois poétique et punk, portée par une liberté de ton totale.
Les bonus du DVD/Blu-ray prolongent cette immersion : un court-métrage (L’Acteur, ou la surprenante vertu de l’incompréhension), un entretien passionnant avec les réalisateurs et plusieurs scènes coupées qui révèlent l’envers du tournage.
I Love Peru est une fable drôle, sauvage et terriblement lucide sur le rapport à soi, à la réussite et à la création. Un film à la croisée du geste d’artiste et de l’aveu intime, où Raphaël Quenard se met littéralement à nu — avec son humour ravageur comme unique armure.
Rapport de forme : 1.85:1 Classé : Tous publics Dimensions du colis : 17 x 14 x 0,2 cm; 80 grammes Audio description : : Français Réalisateur : Hugo David, Raphaël Quenard Format : PAL Durée : 1 heure et 4 minutes Date de sortie : 12 novembre 2025 Acteurs : Eric Judor, Gilles Lellouche, Gustave Kervern, Hugo David, Raphaël Quenard Langue : Français (Dolby Digital 2.0), Français (Dolby Digital 5.1) Studio : Le Pacte
Rien ne va plus au royaume de Logres. Le château de Kaamelott a été détruit depuis plus de dix ans. Le roi Arthur n’est plus que l’ombre de lui-même, les chevaliers sont dispersés, et les dieux semblent avoir tourné le dos à l’humanité. Et pourtant… l’espoir n’est pas tout à fait mort.
Kaamelott : deuxième volet, partie 1. Alexandre Astier reprend enfin le flambeau, et signe un film à la fois immense, étrange, imparfait, mais profondément habité. Un film qui, à sa manière, parle du temps qui passe, de la mémoire, et du pouvoir de la création.
C’est un projet rare, audacieux, presque anachronique dans le paysage du cinéma français. Car oui, produire un film de fantasy en France, aujourd’hui, tient presque de l’exploit. Et ce simple fait, déjà, force le respect. Astier n’est pas seulement un auteur, un acteur ou un compositeur : il est un bâtisseur, un artisan qui a voulu tout porter, tout orchestrer, tout écrire lui-même. Et même si tout ne fonctionne pas, même si certaines longueurs s’étirent comme une journée sans fin, il faut reconnaître la beauté de la démarche.
Ce deuxième volet, c’est d’abord une œuvre de cinéma total. Derrière la caméra, Jean-Marie Dreujou livre une photographie somptueuse. Les paysages respirent la légende, la poussière, la magie, la mélancolie. On retrouve cette lumière si particulière, à la fois dorée et grise, qui donne au monde de Kaamelott une texture presque tactile. La direction artistique de Philippe Chiffre fait le reste : chaque costume, chaque arme, chaque recoin de décor semble raconter une histoire. C’est un film qui se regarde comme une tapisserie — riche, foisonnante, parfois confuse, mais d’une beauté indéniable.
Les effets spéciaux, signés Cousin Bizarre, n’ont rien à envier aux productions américaines. Deux créatures en particulier — qu’on devine plus qu’on ne les voit — apportent une vraie dimension mythologique au récit. Ici, l’univers de Kaamelott s’ouvre enfin : il respire, s’élargit, gagne en souffle.
Alors pourquoi, malgré tant de beauté, le film laisse-t-il certains spectateurs sur le bord du chemin ? Parce qu’Astier a voulu trop en dire, peut-être. Trop en donner. Comme un roi qui, au moment du banquet, voudrait que tout le monde soit rassasié, quitte à ce que le festin devienne indigeste.
Le film dure deux heures et dix-neuf minutes. Et parfois, on les sent passer. Le problème, ce n’est pas tant la durée que la dispersion. Il y a trop de personnages, trop de visages, trop d’histoires secondaires qui se croisent sans vraiment se rencontrer. Au lieu de se concentrer sur quelques figures fortes — Arthur, Lancelot, Guenièvre —, Astier a voulu faire revenir presque tout le monde. Résultat : une impression de puzzle éclaté, où chaque pièce est belle, mais où l’ensemble se cherche encore.
Et pourtant, au milieu de cette profusion, il y a des éclats sublimes. Des moments suspendus, des silences, des regards, des fragments d’émotion pure. Anne Girouard, par exemple, incarne une Guenièvre bouleversante. D’une innocence fragile, elle devient soudain le cœur battant du film. Dans ses scènes, la caméra se calme, la fureur retombe. Et tout à coup, on entend battre quelque chose de profondément humain.
Alain Chabat, en duc d’Aquitaine, apporte une respiration bienvenue. Un personnage apaisé, presque zen, qui tranche avec la nervosité ambiante. Dans ses échanges avec Arthur, on retrouve l’humour pince-sans-rire, cette douceur absurde qui faisait la force de la série.
Parce qu’il faut bien le dire : le ton général du film est plus tendu, plus sec, plus grave. Les personnages s’énervent, crient, s’affrontent sans cesse. Ce qui fonctionnait dans les épisodes courts devient ici un peu épuisant. L’énergie de Kaamelott, autrefois vive et rythmée, se transforme parfois en fracas permanent.
Mais derrière ce tumulte, on sent autre chose. Un désarroi. Une fatigue du pouvoir. Un roi qui doute, un monde qui s’effondre, une humanité qui cherche encore son Graal intérieur. Et c’est là que le film trouve sa vraie profondeur. Sous la surface d’un divertissement de fantasy, Kaamelott : deuxième volet raconte l’usure du mythe, la nostalgie d’un monde révolu, et la difficulté de continuer à rêver.
Il faut parler de Perceval, bien sûr. Le grand absent. Celui qu’on ne voit pas, mais qu’on entend. Ses lettres, tout au long du film, sont comme des bougies dans la nuit. Elles rappellent la naïveté, la pureté, la lumière qu’on avait oubliée. Perceval devient une sorte de fantôme bienveillant, une présence à distance qui relie le passé au présent. Et quelque part, cette absence dit tout : Kaamelott n’est plus ce qu’il était, mais il reste fidèle à son âme.
Alors oui, le film est imparfait. Oui, il est long, bavard, inégal. Mais il est sincère. Et cette sincérité, aujourd’hui, vaut de l’or.
C’est une œuvre qui ne cherche pas à plaire à tout le monde, mais à exister pleinement. Un rêve personnel transformé en fresque collective. Un film français qui ose parler de magie, de chevalerie, de dieux, de foi, de désillusion — et même d’amour.
Dans un paysage saturé de blockbusters interchangeables, Kaamelott reste un ovni. Un film artisanal à l’échelle d’un mythe. Un pari fou mené par un seul homme, épaulé par une troupe fidèle.
Et quand le générique arrive, avec cette petite surprise finale, on se surprend à sourire. Pas parce que c’est spectaculaire, mais parce que c’est humain. Parce qu’on sent qu’Astier, malgré la fatigue, malgré les critiques, n’a pas dit son dernier mot.
Ce deuxième volet, c’est un passage. Un entre-deux. Comme une journée qui se répète avant le véritable renouveau. Un jour sans fin… Mais peut-être nécessaire pour que le roi, un jour, retrouve enfin son trône.
Avec Le Disque Bleu, Benjamin Biolay livre un double album ample et introspectif, oscillant entre crépuscule et renaissance.
💙 Une immersion dans le bleu
Chaque décennie offre à la chanson française son grand album de maturité. Le Disque Bleu sera sans doute celui de Benjamin Biolay. Vingt-trois ans après Rose Kennedy, vingt ans après Négatif et quinze ans après La Superbe, l’auteur-compositeur-interprète lyonnais signe une œuvre somme, d’une ampleur rare, à la fois classique et sensuelle, politique et intime. Deux disques jumeaux, Résidents et Visiteurs, forment les deux versants d’un autoportrait en bleu : celui d’un homme qui regarde sa vie avec lucidité, humour, et une élégance presque tragique.
“Le bleu”, chez Biolay, n’est pas une couleur mais un climat. C’est la mer, le ciel, la nuit, l’âme. C’est la teinte de la mélancolie moderne — celle des villes sans repères, des amours effacées, des artistes qui vieillissent avec grâce et colère mêlées. Un bleu profond, habité, presque sacré.
🌆 Résidents : l’introspection, la nuit, la mémoire
Le premier disque, Résidents, s’ouvre sur « Le Penseur » : un manifeste d’ironie tendre et de désenchantement doux. L’homme y contemple les ruines d’un monde et de lui-même. “Et tant qu’il y aura des bistrots / je veux bien mourir / ma non troppo.” La phrase pourrait figurer en exergue de tout l’album : Biolay s’y confesse sans emphase, avec cette pudeur élégante qui préfère la métaphore à la plainte.
« 15 octobre », enregistré avec la bassiste et chanteuse argentine Nathy Cabrera, joue la carte de la correspondance amoureuse. Le ton est sensuel, la nostalgie palpable, l’arrangement feutré — Biolay sait parler d’amour avec la précision d’un orfèvre et la fièvre d’un poète. « Morpheus Tequila » enchaîne dans un demi-rêve : une transe entre sommeil et ivresse, où les mots se font poison doux.
Puis vient « Soleil profond » — pièce centrale de cette première partie, presque liturgique. Biolay y danse avec ses ombres, dédie sa chanson “à ceux qui boivent, à ceux qui hument, à ceux qui font des baisers à la russe”. La voix se fait incantation, le texte, prière laïque.
« Testament » est un sommet d’émotion. Épure et classicisme, tout y respire la lumière d’un après-midi d’été et la promesse de la disparition. “Si la rosée ne perle plus du réséda / alors dis-toi que j’ai souhaité mourir d’été.” On pense à Prévert, à Aragon, à ces poètes qui savaient mêler le charnel et l’éternel.
La conclusion du premier disque, « Trois grammes », mêle humour et désespoir dans un dernier salut amoureux : “J’ai trois grammes d’amour et j’embrasse tes fesses.” Tout Biolay tient dans cette ligne : le sublime et le trivial, la chair et l’esprit, la blessure et la grâce.
🌍 Visiteurs : l’ailleurs, la route, la lumière
Avec Visiteurs, Biolay sort de lui-même pour regarder le monde. Ici, la mélancolie se fait voyageuse, ironique, presque apaisée. « Adieu Paris » ouvre le bal avec une désinvolture de dandy fatigué : “Adieu Paname, tu pleures trop.” Une chanson de départ, mais pas de fuite — un constat lucide d’homme libre.
« Tout nu et tout mouillé » reprend la sensualité d’un Gainsbourg climatique, tandis que « Chanson de pluie » devient un hymne à la solitude contemporaine. “Comme je n’ai pas pleuré depuis des semaines, la pluie s’en charge pour moi.” L’art Biolay dans sa pureté : la pudeur dans la confession, la vérité dans l’ironie.
« Les trois amis » est un petit roman fraternel, entre Brel et Modiano, traversé par l’ombre de la mort et la tendresse des survivants. « Kika », chanson bouleversante, évoque la perte d’un chien — mais derrière l’anecdote, c’est l’enfance, la filiation, la paternité qui affleurent. Le texte se resserre, la voix tremble, la musique s’efface. Biolay ne joue plus : il livre.
Enfin, « Où as-tu mis l’été ? », en duo avec Jeanne Cherhal, conclut ce long voyage sur une note de douceur et de désir. Deux voix se frôlent, se répondent, s’interrogent : “Où as-tu mis l’été que je t’avais prêté ?” L’amour, ici, devient saison, mémoire, métaphore du temps qui passe. Une dernière étreinte avant le silence.
🎻 Une architecture sonore d’orfèvre
Biolay n’est pas seulement un parolier de haute volée : c’est un arrangeur au sens cinématographique du terme. Les cordes enregistrées à Bruxelles, les percussions brésiliennes, les guitares de Pierre Jaconelli et les cuivres signés Biolay lui-même tissent une matière sonore d’une richesse quasi orchestrale. On y entend tout : le tango discret de Palermo Hollywood, les reflets pop de Grand Prix, la densité mélodique de La Superbe, la lumière radieuse de Saint-Clair. Mais surtout, on y entend un homme qui ne cherche plus à prouver, seulement à transmettre.
Sous sa direction artistique (avec Thierry Planelle), Le Disque Bleu devient un film sans images : une suite de plans séquences où chaque titre est un lieu, une heure du jour, un état du cœur. Peu d’albums récents ont cette cohérence narrative. Le disque se vit comme un roman musical, ou comme une traversée aérienne d’un continent intérieur.
🖋️ Le poète du désordre élégant
Biolay n’a jamais cherché la posture du “dernier des romantiques”. Il est trop conscient de ses artifices pour s’y complaire. Ce qu’il cherche, ici, c’est l’honnêteté nue. L’album regorge de phrases qui frappent comme des aphorismes : “Je veux bien mourir, ma non troppo.” “Je n’ai plus foi en rien sauf en quelques sonates.” “Un petit chien s’en va, et c’est tout qui s’en va.” Ce sont des vers d’une simplicité désarmante, portés par une diction retenue, où chaque mot tombe juste.
Sa voix, plus grave, plus mate, s’est débarrassée des tics de style. Elle ne cherche plus la séduction, mais la vérité. Biolay chante désormais comme on parle au bord du gouffre — avec calme, avec pudeur. Et c’est sans doute là que réside la grandeur du disque : dans cette humilité nouvelle.
💿 Un testament lumineux
Le Disque Bleu est un album sur la fin — celle des amours, des illusions, peut-être du monde. Mais c’est aussi, paradoxalement, un disque de renaissance. La mort y danse avec la lumière, l’exil y côtoie la réconciliation, la mélancolie y devient moteur de vie. C’est l’œuvre d’un homme qui sait que l’art ne sauve pas, mais qu’il console. Et Biolay, ici, console tout.
Dans une époque saturée d’instantané et d’autotune, il rappelle que la chanson peut encore être un art majeur : celui de la nuance, du verbe, du silence.
🎵 Fiche technique
Titre : Le Disque Bleu
Artiste : Benjamin Biolay
Label : Virgin
Sortie : 2025
Durée : Double album – 24 titres (Résidents / Visiteurs)
Crédits principaux : Réalisation Benjamin Biolay & Pierre Jaconelli – Cordes arrangées par Valentin Couineau – Mastering Alex Gopher – Enregistrements Paris / Bruxelles / Buenos Aires / Rio
À écouter en boucle : Le Penseur, Soleil profond, Testament, Chanson de pluie, Kika, Où as-tu mis l’été ?
Note : ★★★★★ — Un chef-d’œuvre orchestral et mélancolique, entre Aragon et Gainsbourg, Bashung et le cinéma de Truffaut.
Disponible sur HBO, la saison 2 de Peacemaker propulse la série encore plus loin dans la folie interdimensionnelle et la satire politique. Entre univers parallèles, revanche familiale et machinations de Lex Luthor, James Gunn clôt cette deuxième saison sur un final aussi explosif que tragique, où la question du “héros” devient plus floue que jamais.
Earth-X : l’univers où les nazis ont gagné
L’épisode 7 dévoile enfin l’un des grands mystères de la saison : la dimension Earth-X. Dans cet univers parallèle, les nazis ont remporté la Seconde Guerre mondiale, érigeant une société où seuls les Blancs jouissent des droits fondamentaux, tandis que toutes les minorités sont traquées et réduites en esclavage.
Face à cette dystopie, les Sons of Liberty se dressent comme la dernière résistance. Parmi eux : Adrian 2, un génie instable chargé de fabriquer des bombes pour combattre le régime.
Pendant ce temps, Auggie 2, version alternative du père de Chris, incarne un “nazi modéré” — un oxymore vivant — qui ne veut pas tuer les héros venus d’un autre monde, mais simplement les renvoyer chez eux. Cette position ambiguë lui sera fatale : Adrian l’exécute, déclarant froidement qu’“un nazi modéré reste un nazi”. Une ligne dure, à la fois politique et tragiquement cohérente avec la brutalité morale du show.
Le piège final : la capture de Peacemaker
Après avoir survécu à Earth-X, Chris Smith (John Cena) semble enfin prêt à tourner la page : il a affronté ses démons, renoué avec Harcourt et les “11th Street Kids”, et tenté de se reconstruire. Mais la paix, comme toujours chez Gunn, n’est qu’une illusion.
Dans la dernière scène, Peacemaker est enlevé par des agents de l’A.R.G.U.S., agissant sur ordre de Rick Flag Sr. (Ed Harris). Chris, inconscient du danger, est jeté dans un fourgon, un sac sur la tête. Lorsqu’il revient à lui, il se retrouve menotté dans le quartier général de l’agence, face à Flag Sr., qui lui réserve un châtiment symbolique et implacable.
« Ceci est pour Ricky, espèce de salaud », lâche Flag Sr. en référence à Rick Flag Jr. (Joel Kinnaman), tué par Peacemaker dans The Suicide Squad (2021).
Puis, sans une once d’émotion, il projette Chris à travers un portail interdimensionnel vers Salvation, une dimension expérimentale récemment découverte par Sasha et Harcourt.
Salvation : la prison des métahumains
Les fans des comics DC reconnaîtront Salvation : une planète-prison utilisée par Amanda Waller et l’organisation Checkmate pour exiler les métahumains dangereux. Autrement dit : un enfer à ciel ouvert.
Dans un long plan final, la caméra s’éloigne lentement pour révéler Chris seul, vêtu de son uniforme, perdu dans un désert étranger, sans espoir de retour. La paix qu’il cherchait depuis deux saisons s’est transformée en isolement total — une punition ironique pour un homme qui n’a jamais su vivre avec lui-même.
Qui meurt à la fin de Peacemaker Saison 2 ?
Le corps de Chris 2 (la version alternative de Peacemaker sur Earth-X) est confirmé comme mort après son affrontement avec les Sons of Liberty. Auggie 2 est également tué par Adrian. Mais le vrai deuil moral de la saison concerne Chris lui-même, condamné à une mort lente et symbolique sur Salvation.
De son côté, Flag Sr. devient un pion majeur du futur DCU : on apprend dans la scène post-générique qu’il agit désormais sous les ordres directs de Lex Luthor. Le milliardaire, obsédé par la domination de l’humanité sur les surhommes, prépare un plan titanesque pour “purger” le monde des métahumains — prélude direct au prochain Superman : Man of Tomorrow.
Une fin ouverte pour tout le DC Universe
James Gunn, désormais à la tête du DCU, tisse ici les fils de son nouvel univers partagé. Le sort de Peacemaker n’est pas une fin, mais un point de jonction entre les futures séries et films :
Supergirl : Woman of Tomorrow,
Creature Commandos,
Lanterns,
et le prochain Superman : Man of Tomorrow, où la question des métahumains exilés sur Salvation devrait prendre une place centrale.
Le sens de la fin
Au-delà de ses clins d’œil et de ses univers parallèles, Peacemaker reste une tragédie humaine. Chris Smith, soldat obsédé par la paix, se retrouve exilé dans un monde sans guerre, sans cause, sans public. Le héros qui tuait “pour la paix” est condamné à vivre dans un silence absolu.
C’est peut-être la plus grande ironie de James Gunn : montrer qu’on ne devient vraiment un héros que lorsqu’il n’y a plus personne pour le voir.
Le thriller indonésien Dendam Malam Kelam, réalisé par Danial Rifki, s’impose comme l’un des drames les plus sombres de l’année. Entre adultère, manipulation et vengeance, le film tisse une toile empoisonnée où chaque personnage devient à son tour victime de ses propres mensonges.
Un crime parfait qui tourne au cauchemar
Tout commence avec Jefri et Sarah, deux amants liés par la passion et le crime. Ensemble, ils assassinent Sofia, l’épouse légitime de Jefri, espérant ouvrir la voie à une nouvelle vie. Mais leur rêve s’effondre aussitôt : le corps de Sofia disparaît mystérieusement du laboratoire médico-légal.
Dès lors, tout bascule. Sous la pression de l’inspecteur Arya Pradana, implacable enquêteur au regard d’acier, Jefri et Sarah s’enfoncent dans une spirale de mensonges, d’alibis bricolés et de paranoïa. Chaque pas qu’ils font pour échapper à la justice les rapproche un peu plus de la vérité — et de la mort.
La chute de Jefri
La fin de Dendam Malam Kelam confirme la mort de Jefri, victime d’un plan plus vaste qu’il ne l’imaginait. Après avoir confessé le meurtre de Sofia, il tente de fuir, mais une toxine qu’il a ingérée à son insu le paralyse en pleine course. S’effondrant au sol, il supplie Arya de l’aider — en vain.
Arya le regarde mourir sans un mot. Pour lui, Jefri n’est qu’un criminel de plus, un homme sans remords qui mérite son sort. Mais derrière son indifférence se cache une vérité plus dérangeante : Arya n’est pas un justicier, il est lui aussi complice d’une vengeance ancienne.
La véritable manipulatrice : Lidya
Le twist final révèle que Lidya, l’assistante d’Arya, n’était pas qu’une spectatrice. C’est elle qui, dans l’ombre, a manipulé l’enquête et orchestré la chute de Jefri. Son but ? Venger sa mère, assassinée des années plus tôt par le même homme.
Dès le début, Lidya avait infiltré l’affaire pour provoquer la destruction de Jefri — en utilisant Sarah, Arya et même la police comme pions sur son échiquier. Une fois sa vengeance accomplie, elle quitte le pays pour s’exiler en Malaisie, laissant derrière elle un dossier classé, un cadavre sans sépulture et un enquêteur rongé par le doute.
Sofia : victime ou bourreau ?
Le film entretient volontairement l’ambiguïté sur le sort de Sofia. Son corps disparu hante tout le récit : est-elle vraiment morte ? Ou bien a-t-elle contribué à sa propre vengeance ?
Certaines scènes, notamment les reflets nocturnes où Jefri croit entendre sa voix, laissent entendre qu’elle hante symboliquement ses assassins. Mais à la fin, lorsque le corps de Sofia est finalement retrouvé, la vérité éclate : elle est bel et bien morte. Son esprit, en revanche, continue de planer sur tous ceux qui ont participé à sa chute — comme une malédiction silencieuse.
La morale de la fin
Dendam Malam Kelam se clôt sur une vision d’une noirceur implacable : personne n’est innocent, et la justice n’est qu’un autre nom pour la vengeance.
Jefri meurt seul, trahi par celle qu’il aimait. Sarah disparaît, écrasée par la culpabilité. Arya ferme les yeux sur la vérité. Et Lidya, enfin libre, porte la marque du mal qu’elle a elle-même nourri.
Le film se termine sur une citation écrite à la craie sur un tableau effacé :
“La nuit garde toujours les secrets qu’on croit avoir enterrés.”
Une phrase qui résume à elle seule la philosophie du film : dans Dendam Malam Kelam, la vengeance ne rend jamais justice — elle ne fait qu’entretenir les ténèbres.