Avec Susie à l’école de la nature, Susie Morgenstern nous offre un album plein de fantaisie et d’enthousiasme, comme elle seule sait les écrire. Inspirée par sa propre enfance et son goût pour la curiosité joyeuse, l’autrice nous invite à suivre la jeune Susie lors d’une classe verte pas tout à fait comme les autres.
C’est le grand départ pour l’école de la nature : bottes en caoutchouc, sac à dos et copains surexcités. Mais Susie, elle, n’est pas convaincue. Dormir dans un dortoir, se passer de ses parents, affronter les insectes, tout cela l’inquiète. Heureusement, à force de découvertes, de surprises et de rires, elle apprendra que la nature peut être une formidable école de liberté, d’amitié et de confiance en soi.
Les illustrations tendres et colorées de Séverine Cordier accompagnent avec légèreté cette aventure à hauteur d’enfant. Elles rendent l’histoire vivante, drôle et réconfortante, et offrent aux jeunes lecteurs un repère visuel familier et joyeux.
Susie à l’école de la nature est un album tendre et énergique, qui célèbre l’apprentissage en dehors des murs de la classe. C’est aussi un beau récit d’émancipation douce, où l’on découvre qu’on peut grandir un peu… même loin de chez soi.
Éditeur : Grund Date de publication : 5 juin 2025 Édition : Illustrated Langue : Français Nombre de pages de l’édition imprimée : 24 pages ISBN-10 : 2324036177 ISBN-13 : 978-2324036170
Jérôme Toledano, librairie Les Cyclades L’agent du FBI Atlee Pine arrive au terme d’un long périple pour découvrir ce qui est arrivé à sa sœur jumelle, Mercy, qui a été enlevée alors qu’elles n’avaient que six ans – un drame qui a détruit sa famille et laissé Atlee marquée physiquement et mentalement.
Avec Mercy, David Baldacci livre la conclusion poignante et haletante de la saga consacrée à Atlee Pine, une héroïne marquée dans sa chair et son âme par un drame fondateur : l’enlèvement de sa sœur jumelle à l’âge de six ans. Ce traumatisme, moteur de toute son existence, trouve enfin ici un aboutissement. Mais comme souvent chez Baldacci, la vérité n’apporte pas la paix : elle blesse, secoue, oblige à se redéfinir.
Après des années de recherches et d’obstacles, Atlee, toujours accompagnée de la fidèle Carol Blum, met au jour ce qu’elle redoutait autant qu’elle espérait : le sort de Mercy. Et au cœur de cette révélation, une toile de secrets, de manipulations et de violences restées longtemps enfouies. L’enquête devient alors un double combat : contre des forces extérieures encore menaçantes, et contre elle-même, cette part d’ombre forgée par des décennies d’attente, de colère et de douleur.
Baldacci maîtrise à la perfection les ressorts du thriller psychologique et de l’action pure. Les chapitres s’enchaînent avec efficacité, portés par une tension constante et une empathie réelle pour ses personnages. Atlee Pine, loin des clichés du genre, est une héroïne complexe, vulnérable et déterminée, dont le parcours touche autant qu’il impressionne.
Avec Mercy, l’auteur américain boucle un cycle intense et profondément humain. Plus qu’une simple enquête, c’est un récit sur la résilience, le pardon, et les liens du sang que rien, pas même le temps ou le mensonge, ne peut totalement briser.
Éditeur : Talent Editions Date de publication : 11 juin 2025 Langue : Français Nombre de pages de l’édition imprimée : 448 pages ISBN-10 : 2378154615 ISBN-13 : 978-2378154615
Le troisième tome de la grande saga de fantasy baroque VAMPYRIA, cycle de Jeanne, par Victor Dixen.
Avec ce troisième tome du Cycle de Jeanne, Victor Dixen élève encore d’un cran son opéra baroque et sanguinolent. La Cour des Ouragans délaisse les couloirs dorés du château de Versailles vampyrique pour se jeter à corps perdu dans l’univers fascinant de la piraterie : flibustiers maudits, navires hantés, pactes sanglants, et tempêtes d’âme. Tout est là pour faire de ce volet l’un des plus haletants de la saga Vampyria.
Dans un monde où Louis XIV règne toujours – immortel et tout-puissant –, les Amériques sont la source vitale du pouvoir vampyrique. Mais voilà que ce commerce sacré est mis à mal par une vague de piraterie sauvage, incarnée par le terrifiant Pâle Phoebus, capitaine au nom de poème noir. Pour contrer cette menace, le Roi-Soleil ordonne à Diane, alias Jeanne, de l’épouser. D’un côté, l’ordre royal. De l’autre, la Fronde, qui la pousse à séduire le pirate pour mieux le retourner contre la monarchie vampyrique.
Pris entre deux feux, deux identités, deux serments, Jeanne n’a jamais été aussi vulnérable — ni aussi dangereuse. Victor Dixen excelle à décrire cette tension intérieure, ce théâtre d’ombres où l’héroïne vacille, déchirée entre ses idéaux, son désir d’exister librement et le rôle qu’on lui impose. La mer, ici, devient le miroir de son chaos intérieur : imprévisible, ravageuse, indomptable.
Le style, toujours lyrique et tendu, épouse à merveille cette nouvelle ambiance : un souffle de cape et d’épée, de sortilèges, d’intrigues politiques et de passions ténébreuses. Les scènes de batailles maritimes sont spectaculaires, les dialogues ciselés, et le mythe vampyrique s’élargit dans un imaginaire aux mille éclats.
La Cour des Ouragans est à la fois un roman d’aventures, un drame psychologique, et une épopée de fantasy gothique. C’est l’âge d’or de la piraterie réinventé sous un ciel noir de suie, où chaque vague semble prête à emporter le monde. Victor Dixen y confirme qu’il est non seulement un grand conteur, mais aussi un alchimiste du genre.
Un tome charnière, vibrant, cruel et somptueux, où Jeanne navigue entre illusions et vérités, jusqu’à frôler l’abîme. En Vampyria, le sang ne suffit plus : il faut aussi y perdre son âme.
Ancien éditeur chez Dupuis et Glénat, Daniel Bultreys est aujourd’hui l’un des scénaristes les plus actifs dans la bande dessinée humoristique jeunesse. Avec la série Foot Furieux Kids, il conjugue sens du gag, tendresse pour ses personnages et regard lucide sur le monde du sport. Rencontre.
Vous avez longtemps travaillé comme éditeur chez Dupuis et Glénat avant de devenir scénariste. Qu’est-ce qui vous a poussé à franchir le pas vers l’écriture ?
C’est clairement Dimitri Kennes, ancien directeur général de Dupuis, puis fondateur de sa propre maison d’édition, qui m’a mis le pied à l’étrier. Il me répétait souvent que j’avais « une bonne plume » et « une bonne dose d’humour ». Un jour, faute de trouver un scénariste pour adapter en BD la série de romans Passepeur, il me l’a proposé directement.
Après quelques secondes d’hésitation, j’ai accepté. À ma grande surprise, ma proposition a plu à Jean-Marc Krings, le dessinateur, et l’aventure a commencé ainsi. J’écrivais déjà auparavant, mais sans jamais terminer mes projets, car je trouvais l’exercice trop solitaire. La BD m’a permis de découvrir une vraie dynamique d’équipe, qui me convient parfaitement.
Votre formation en lettres a-t-elle influencé votre manière d’aborder le récit et la bande dessinée ?
Probablement dans les deux sens ! Si j’ai fait des études de lettres, c’est avant tout parce que je lisais énormément, romans comme BD. J’ai toujours accordé autant d’importance à la forme qu’au fond.
Aujourd’hui, j’attache un soin extrême au choix des mots, même pour des histoires légères. J’aime quand le style résonne et que la musicalité des phrases accompagne la lecture. Ce travail invisible, je le fais avec sérieux, en espérant qu’il touche le lecteur, même inconsciemment.
Après Momie en folie ou Brèves de caissières, vous vous consacrez à l’univers du football avec Les Foot Furieux Kids. Qu’est-ce qui vous a attiré vers cette thématique jeunesse et sportive ?
Là encore, ce sont les circonstances ! Pour la sortie d’un album BD des Diables Rouges avant la Coupe du monde au Qatar, Dimitri Kennes cherchait un scénariste. Par un concours de circonstances et de désistements, j’ai été sollicité. Le délai était très court, mais le projet a très bien pris avec le dessinateur Gürcan Gürsel.
Depuis, nous formons une équipe soudée. Le football, je le connais bien, ayant joué dans une petite équipe belge, et j’en suis toujours l’actualité. Cela me fournit une matière narrative inépuisable.
Dans Fini de rire, le président Duchemin impose aux enfants des règles absurdes. Cherchez-vous à pointer certains travers du sport amateur ?
Je cherche avant tout à faire rire. Mais il est vrai que la pression que certains adultes mettent sur les enfants dans le sport est une source d’inspiration. Ces projections démesurées sont à la fois drôles, absurdes… ou inquiétantes.
Comment se déroule la collaboration avec Gürcan Gürsel ?
Nous travaillons à distance, surtout par mail et Messenger. Gürcan, qui vit entre la Belgique et la Turquie, traduit souvent mes textes via Google Translate (rires). Il comprend mes intentions, et même s’il y a parfois des malentendus, ils sont vite réglés.
Ajoutons à cela que notre coloriste vit au Brésil ! On peut dire que notre série est une des plus internationales du paysage BD.
Le ton est très burlesque, parfois absurde. Quel rôle joue l’humour dans votre écriture ?
Je suis incapable d’écrire une histoire sérieuse. L’humour est mon mode d’expression naturel, dans la vie comme dans la BD. Même quand j’essaie, je finis toujours par glisser une vanne.
À qui s’adresse Les Foot Furieux Kids selon vous ?
À tout le monde, pas seulement aux passionnés de football ! Ce sont des histoires de groupe, de dynamique adulte/enfant, où chacun peut se retrouver. Le sport est une toile de fond. Ce qui compte, ce sont les relations humaines et les situations absurdes qu’elles génèrent.
Comment maintenez-vous un équilibre entre les gags et l’évolution des personnages ?
C’est fondamental ! Le format court nous permet d’alterner entre moments drôles et développement des personnages. Cette continuité est ce qui crée l’attachement chez les lecteurs. Contrairement à la série Foot Furieux, plus épisodique, ici les personnages grandissent avec les tomes.
Vous avez aussi scénarisé la série mère Les Foot Furieux. Quelles différences majeures avec Kids ?
La grande différence, c’est l’absence de personnages récurrents dans Les Foot Furieux. Cela change totalement la dynamique. On ne peut pas créer la même empathie. On est sur un format gag pur, souvent en une seule page.
Le trio enfants – coach – président fonctionne très bien. Comment avez-vous conçu cette dynamique ?
Ce sont les défauts qui font rire. Le coach est dépassé, le président autoritaire… Ce sont souvent les adultes les plus absurdes dans nos histoires, ce qui les rend drôles et attachants.
Quel est votre rythme de création ?
Je travaille le soir et le week-end, car j’ai un autre métier à temps plein. Je n’ai pas de plan détaillé en avance : j’écris au fil de l’eau, en fonction des idées, des dessins déjà réalisés, et parfois même des improvisations qui naissent d’un croquis.
Le tome 9 vient de paraître. La série évolue-t-elle avec les personnages ?
Oui, de plus en plus. Ce tome s’intitule Un seul être vous manque… et aborde les choix difficiles entre camaraderie et ambition. On tente d’ancrer la série dans des problématiques humaines, sans jamais perdre l’humour.
Comment travaillez-vous l’humour visuel avec Gürcan Gürsel ?
J’y mets évidemment mon grain de sel, à travers mes découpages, mais je dois humblement reconnaître à Gürcan une faculté incroyable à « humoriser » les personnages, notamment à travers des mimiques toutes plus drôles les unes que les autres. Il est vraiment très fort pour ça.
En tant qu’ancien éditeur, comment recevez-vous les retours des lecteurs ?
Je participe aux dédicaces avec plaisir, ce qui est rare pour un scénariste. Les retours des enfants et parents sont précieux : ils nous indiquent quels personnages plaisent, ce qui fonctionne… et ça m’aide beaucoup pour les albums suivants.
Vous avez aussi écrit Au grand magasin, plus adulte. Souhaitez-vous alterner entre genres ?
Au grand magasin, c’était certes plus adulte, mais on y a aussi remporté un Prix de l’Humour, donc je ne me refais pas ! Si j’avais plus de temps, je le ferais volontiers. Même sur des sujets plus graves, je glisserais toujours une touche d’humour. C’est plus fort que moi.
Les Foot Furieux Kids, tome 9 : Un seul être vous manque… est disponible aux éditions Kennes.
À l’occasion de la sortie de La pire année de ma vie, Catherine Girard-Audet, autrice québécoise bien connue des ados pour La vie compliquée de Léa Olivier, dévoile une œuvre plus intime et plus sombre. Dans ce nouveau roman jeunesse, elle aborde le deuil, la solitude, la reconstruction, tout en conservant ce ton juste et chaleureux qui lui est propre. Elle revient ici sur cette nouvelle aventure littéraire, son évolution personnelle, et le lien qui l’unit à ses lecteurs et lectrices.
Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire La pire année de ma vie, un roman plus brut et plus sombre que vos précédents ? Disons qu’avec Léa, j’ai exploré mon déracinement et mon déménagement avec une touche d’humour et de caricature. Mais cette fois, je voulais toucher au côté plus sensible de l’ado en moi, et peut-être me montrer avec plus de vulnérabilité.
Aviez-vous besoin d’explorer une facette plus réaliste et parfois douloureuse de l’adolescence ? Je crois que je voulais surtout aborder le stress de performance et mon côté un peu « nerd ». Et oui, des thématiques peut-être plus sérieuses, mais qui font aussi partie de la vie. Je crois toutefois avoir su garder une touche d’humour qui me ressemble.
Ce nouveau roman parle de reconstruction après une épreuve. Est-ce inspiré d’un vécu personnel ou d’un besoin d’aborder ce genre de sujet en littérature jeunesse ? Je crois que la vie est parsemée d’épreuves et de reconstruction, mais comme j’ai changé trois fois d’écoles et de programmes au secondaire, ce sont des thématiques qui sont assez proches de moi !
Comment avez-vous travaillé les émotions de votre héroïne, entre deuil, solitude et colère, sans tomber dans le pathos ? Mon secret, c’est l’humour. Même dans le drame, il faut savoir en rire. Et je crois que La pire année de ma vie reflète la « vraie » réalité des jeunes, qui est parsemée de hauts et de bas. Donc, une émotion plus difficile à vivre peut être suivie d’une plus douce.
Est-ce essentiel pour vous de faire confiance à vos jeunes lecteurs, même quand le sujet est difficile ? Le plus important, c’est surtout de sentir que mes thématiques les interpellent. Je veux qu’on puisse s’identifier aux personnages et à ce qu’ils traversent. Et oui, je leur fais entièrement confiance. S’ils n’ont pas vécu telle ou telle situation, alors ça pourra les sensibiliser au sujet, ou les préparer.
La pire année de ma vie s’adresse-t-elle aussi à celles et ceux qui ont grandi avec Léa Olivier et attendent aujourd’hui des récits plus matures ? Je pense que je m’adresse à un public ado en 2025. Comme le récit est peut-être un peu plus mature, je sais que je pourrai aussi rejoindre certains fans de Léa plus matures qui ont envie de me suivre. C’est gagnant-gagnant !
Que représente pour vous la réédition en poche de La vie compliquée de Léa Olivier ? Est-ce une nouvelle vie pour la série ? Léa Olivier fera toujours partie de ma vie. Et si la réédition peut lui donner un autre souffle, alors tant mieux ! Mais à mes yeux, elle n’est pas terminée, cette série. Je prépare d’ailleurs un roman de Noël de Léa Olivier au Québec. C’est comme renouer avec ma meilleure amie !
Qu’avez-vous ressenti en relisant les débuts de Léa, avec le recul de ces années de succès ? Je ne regrette rien et je suis si fière de ce que j’ai accompli. Mais c’est sûr qu’en treize ans, je crois que ma plume s’est améliorée et a pris de l’assurance. Ceci dit, je ne changerais rien. L’aventure de Léa est parfaite comme elle est !
Pensez-vous qu’il existe un lien intime, même discret, entre Léa et l’héroïne de La pire année de ma vie ? Bien sûr ! Ce sont deux facettes de moi. Je suis Léa, et je suis Gabrielle. Quelque part, ces héroïnes se retrouvent. Dans leur sensibilité, leur humour, leurs doutes. Il y a moi en dessous des deux !
Montrer que la force peut naître du doute, de la chute, de la douleur : est-ce le cœur de votre travail d’écrivaine ? Oui, tout à fait. Et aussi toucher par les émotions pures et brutes. Les épreuves nous façonnent. Je veux montrer aux jeunes qu’on peut tout surmonter.
Était-ce un défi pour vous de passer d’un ton léger et dialogué à une écriture plus tendue et épurée ? J’adore les dialogues. Même dans La pire année, c’est ma force et mon dada ! Donc oui, c’est parfois un défi de passer à une narration différente. Mais je me devais de créer un nouveau style !
Quel retour vous touche le plus : celui d’un lecteur qui rit avec Léa ou d’un autre qui se reconnaît dans la détresse de votre nouveau roman ? Les deux vont me toucher chacun à leur façon. Savoir que Léa puisse donner le goût de la lecture à un jeune, c’est extraordinaire. Et savoir qu’un autre se sent interpelé par Gabrielle aussi !
Envisagez-vous de continuer à explorer cette veine plus mature dans vos projets futurs ? Ce que je veux, c’est continuer de parler des sujets d’actualité et de résonner chez les jeunes. Depuis les débuts de Léa, les temps ont changé aussi. Mais quoi que je fasse, j’y mettrai mon cœur, et on pourra toujours rire en lisant mes romans.
Comment parvenez-vous à concilier vos rôles d’autrice, traductrice, maman et conférencière tout en gardant votre souffle créatif ? Cette année, je me consacre uniquement à deux rôles : autrice et maman. Sinon, j’avoue que je me sentais un peu épuisée et à sec. J’ai besoin de nourrir mon imaginaire dans mon quotidien. Ma fille est par ailleurs une préado qui me sert de grande source d’inspiration !
Quel message aimeriez-vous transmettre aujourd’hui à vos lecteurs, anciens ou nouveaux, à travers vos livres ? Qu’ils ne sont pas seuls. Et que tout, même les pires tempêtes, finit toujours par passer.
La pire année de ma vie, de Catherine Girard-Audet, est publié aux Éditions Kennes. Disponible en librairie.
La traduction par Tolkien du plus vieux récit épique de la littérature anglaise.
Les quatre textes réunis ici, dont la parution a été longtemps attendue, nous offrent un tableau remarquable d’un poème et d’un héros qui furent une source d’inspiration majeure pour J.R.R. Tolkien.
Bien avant que Frodo ne porte l’Anneau ou que Gandalf ne chevauche les ombres, J.R.R. Tolkien se penchait sur un autre mythe fondateur : celui de Beowulf, le plus ancien poème épique de la littérature anglaise. Avec cette traduction longtemps inédite, le lecteur plonge dans les racines profondes de l’imaginaire tolkienien – un monde de monstres, de dragons, de héros solitaires et de royaumes oubliés.
Tolkien, philologue avant d’être romancier, livre ici bien plus qu’une simple traduction en prose. Il redonne souffle et chair au texte originel, tout en respectant la sobriété rugueuse de la langue vieil-anglaise. Sous sa plume, Beowulf n’est pas seulement un guerrier mythique doté de la force de trente hommes : il devient un homme confronté à sa propre finitude, luttant contre les ténèbres extérieures comme contre l’écho de la mort.
L’ouvrage s’enrichit de commentaires passionnants, érudits mais accessibles, où l’on découvre la vision intime que Tolkien portait sur le texte : son admiration pour sa structure dramatique, sa mélancolie profonde, et ses valeurs de loyauté, d’honneur et de tragique grandeur. Sellic Spell, le « récit merveilleux » qu’il imagine pour reconstituer la légende d’origine, vient compléter ce travail d’explorateur littéraire, tout comme les versions bilingues du Lai de Beowulf.
L’ensemble est un véritable trésor pour tout amateur de Tolkien, de littérature médiévale ou de mythes. Car lire Beowulf par Tolkien, c’est un peu comme remonter la lignée des héros : on y entend les échos de ce qui deviendra plus tard Le Seigneur des Anneaux, mais on y goûte surtout une pureté brute, l’essence même de l’épopée.
Éditeur : Pocket Date de publication : 5 juin 2025 Langue : Français Nombre de pages de l’édition imprimée : 464 pages ISBN-10 : 2266344862 ISBN-13 : 978-2266344869
Avec L’Enfant prodige, Eva García Sáenz de Urturi offre une nouvelle plongée dans l’esprit torturé du profiler Kraken, ce héros aussi méthodique que hanté. Mais cette fois, l’enquête dépasse la simple logique criminelle : elle devient une chasse intime, labyrinthique, où les morts semblent plus agissants que les vivants.
Unai López de Ayala pensait avoir enterré ses douleurs, et surtout sa mère. Pourtant, un appel venu de nulle part rouvre brutalement le caveau familial : il a une semaine pour retrouver un mystérieux livre d’heures noir du XVe siècle, sinon sa mère… mourra. Absurde ? Sauf que dans l’univers d’Eva García Sáenz, la frontière entre réel, mémoire et manipulation est toujours trouble.
Entre Vitoria et Madrid, l’autrice tisse un thriller d’une tension constante, mêlant histoire de l’art, marché noir et collectionneurs fous. Le livre ancien devient objet de convoitise, mais aussi clé symbolique du passé, catalyseur d’une vérité bien plus déstabilisante qu’un simple vol.
La grande force de ce roman réside dans son équilibre entre érudition et suspense : on y apprend, on frissonne, on doute. Et Kraken, plus vulnérable que jamais, nous entraîne dans une course contre le temps qui est aussi une quête existentielle.
L’Enfant prodige confirme qu’Eva García Sáenz de Urturi est passée maîtresse dans l’art du thriller cérébral et émotionnel.
Éditeur : Fleuve éditions Date de publication : 15 mai 2025 Langue : Français Nombre de pages de l’édition imprimée : 400 pages ISBN-10 : 226515640X ISBN-13 : 978-2265156401
Avec La Fille du feu, Aurélie Wellenstein nous offre un roman à la beauté sauvage, où les blessures humaines se mêlent aux brûlures de la Terre. Dans les immensités glacées du Grand Nord, trois âmes fêlées se frôlent, s’affrontent et se reconnaissent, liées par un élément indomptable : le feu.
Mia, petite fugitive hantée par la perte, avance comme un spectre incandescent, une enfant au regard de braise dans un monde de givre. Nathanaël, lui, tente de panser ses propres plaies dans les traditions inuit qu’il recueille, tandis que Cadzow, figure taciturne et ancestrale, semble porter la mémoire de la Terre elle-même. Trois figures, trois cendres vivantes, qui se rencontrent au bord de la rupture — celle de l’homme avec la nature, celle du silence avec la colère.
Wellenstein signe un roman d’une rare puissance poétique. Son écriture est sensorielle, charnelle, traversée d’images fulgurantes et de paysages qui hurlent autant qu’ils apaisent. La Fille du feu est un conte furieux et onirique, qui parle d’écologie, d’exil, de transmission, mais surtout de survie. De renaissance, aussi, dans les flammes du chaos.
Éditeur : Fleuve éditions Date de publication : 7 mai 2025 Langue : Français Nombre de pages de l’édition imprimée : 256 pages ISBN-10 : 226515900X ISBN-13 : 978-2265159006
Dans cette famille de lapins, on vit, ensemble, chaque situation avec intensité !
Clothilde Delacroix signe une nouvelle pépite d’humour tendre avec Les Vacances, maman et moi, petit bijou de quotidien décalé raconté à hauteur de museau de lapin. Une mère, une fille, quelques valises et beaucoup de complicité : il n’en faut pas plus pour faire un album à la fois hilarant, touchant et diablement juste.
Ici, les vacances ne sont pas un récit d’exploits ou de cartes postales rêvées. Elles sont faites de moments apparemment ordinaires, de trajets en train, de bouderies, de pique-niques dans le sable… Et de ces instants absurdes que seuls les enfants savent ériger en souvenirs fondateurs : une mauvaise glace, une salle de bain rigolote, un maillot trop petit. Ce que les adultes oublient, les enfants le magnifient.
Avec un dessin expressif, simple en apparence mais d’une grande finesse d’observation, Delacroix nous parle de lien, de regard, d’écoute. Elle capte cette alchimie silencieuse entre mère et fille, ce fil invisible qui passe par les silences, les fous rires et les petits agacements quotidiens.
À travers cette famille de lapins au charme irrésistible, l’autrice dessine le portrait de vacances réelles, parfois chaotiques, toujours précieuses. Un livre à lire ensemble, avant de partir ou juste pour se souvenir que le bonheur, souvent, est dans les détails.
ASIN : B07P8HWKDF Éditeur : SEUIL JEUNESSE Date de publication : 6 juin 2019 Édition : Illustrated Langue : Français Nombre de pages de l’édition imprimée : 96 pages ISBN-13 : 979-1023511420
Zetian a réalisé l’impensable : renverser le pouvoir et prendre la tête de l’empire d’Huaxia avec l’aide de l’empereur Qin Zheng, qui s’impose pour gouverner à ses côtés.
Zetian n’est plus seulement l’Iron Widow. Dans ce second tome aussi haletant que subversif, elle devient souveraine — ou presque. Heavenly Tyrant propulse la jeune héroïne au sommet du pouvoir d’Huaxia, mais la question reste entière : comment diriger un empire construit sur la violence, sans devenir elle-même un tyran ?
Xiran Jay Zhao poursuit avec maestria sa fresque de science-fantasy flamboyante, en mêlant robots géants, politique impériale, mythologie revisitée et féminisme radical. Zetian, toujours enragée, toujours brillante, tente cette fois non pas de survivre, mais de changer les règles du jeu. Face à elle, Qin Zheng, empereur révolutionnaire, charismatique… et dangereux. La guerre contre les Hunduns n’est plus le seul front : les ennemis viennent aussi de l’intérieur, de l’ancienne caste dominante qui voit d’un très mauvais œil l’ascension d’une femme prête à tout renverser.
La plume de Zhao est toujours aussi vive, nourrie d’ironie et de fureur contenue. Les scènes de bataille sont épiques, les dialogues acérés, et les dilemmes moraux d’une rare densité. Car ici, la vraie question n’est pas seulement : « Peut-on gagner ? », mais « Peut-on vaincre sans trahir ce qu’on est ? »
Heavenly Tyrant confirme que la saga Iron Widow est l’une des plus audacieuses du genre young adult. Elle bouscule les conventions, brise les carcans genrés, et ne craint pas de flirter avec la tragédie.
Éditeur : MARTINIERE J Date de publication : 30 mai 2025 Langue : Français Nombre de pages de l’édition imprimée : 688 pages ISBN-10 : 2732499331 ISBN-13 : 978-2732499338