La Meute: Enquête sur la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon de Olivier Pérou (Auteur), Charlotte Belaïch (Auteur)

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Ils attaquent en meute. Soudés, du moins en apparence. Les insoumis ont conquis des sièges de députés, dans le bruit et la fureur, saturant l’espace médiatique.

Dans La Meute, les journalistes Olivier Pérou et Charlotte Belaïch livrent une enquête explosive sur les rouages internes de la France Insoumise, mouvement aussi fascinant que redouté. Loin de l’image d’un parti horizontal et populaire, ce livre dévoile un système hypercentralisé, autoritaire, où la fidélité à Jean-Luc Mélenchon passe avant tout — souvent au mépris de la démocratie interne.

Pendant deux ans, les auteurs ont écouté. Militants de base, élus désabusés, anciens cadres évincés, victimes de violences ou d’intimidations… Tous décrivent un univers de pression constante, de silences forcés, de loyautés imposées. On découvre une organisation structurée comme une forteresse assiégée, obsédée par les médias, paranoïaque face à la critique, et gangrenée par des pratiques que certains n’hésitent pas à qualifier de sectaires.

Les faits rapportés sont édifiants : témoignages de harcèlement, accusations de violences sexistes et sexuelles étouffées, financement opaque, propos antisémites tolérés, et purges internes menées sans ménagement. Tout cela au nom d’un objectif : maintenir Mélenchon et ses proches au centre du jeu.

Mais La Meute n’est pas un brûlot sensationnaliste. C’est un travail d’investigation rigoureux, documenté, qui donne à voir l’envers d’un mouvement qui a su séduire les marges et les jeunes, tout en pratiquant en coulisses des méthodes radicales et parfois brutales. Une lecture nécessaire pour qui veut comprendre les nouvelles formes de militantisme politique, les dérives autoritaires à gauche, et les zones d’ombre d’un leadership charismatique devenu écrasant.

Un livre courageux, essentiel, qui interroge notre rapport à la démocratie, à la parole politique… et à la fidélité aveugle.

Éditeur ‏ : ‎ FLAMMARION (7 mai 2025) Langue ‏ : ‎ Français Broché ‏ : ‎ 352 pages ISBN-10 ‏ : ‎ 2080428713 ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2080428714

La femme de ménage se marie de Freida McFadden

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Aujourd’hui est censé être le plus beau jour de la vie de Millie. La femme de ménage se marie avec Enzo, l’homme de ses rêves, et rien ne peut gâcher son bonheur. D’autant que ses parents, avec lesquels elle est brouillée depuis quinze ans, ont promis d’assister à la cérémonie.

Freida McFadden nous revient avec une nouvelle plongée dans l’univers trouble et délicieusement malsain de Millie, cette femme de ménage pas tout à fait comme les autres. Après le succès de La femme de ménage, puis de sa suite, l’autrice frappe une nouvelle fois fort avec ce troisième volet où les apparences sont plus trompeuses que jamais.

Aujourd’hui, c’est censé être le plus beau jour de la vie de Millie. Elle va épouser Enzo, un homme qu’elle aime sincèrement, et pour la première fois depuis quinze ans, ses parents seront là. L’occasion de tourner la page, de réparer les blessures, de se sentir enfin à sa place. On pourrait presque croire à un happy end… si seulement Millie n’avait pas ce sentiment d’être épiée, traquée, menacée jusque dans sa chambre. Une ombre plane sur les préparatifs, une présence qui ne veut manifestement pas qu’elle atteigne l’autel.

Ce qui rend ce roman si captivant, c’est la manière dont Freida McFadden joue avec notre empathie. On connaît déjà Millie, on l’a vue lutter pour s’en sortir, cacher ses blessures, composer avec les non-dits et les tensions de la bourgeoisie américaine. Ici, elle est à la fois plus vulnérable que jamais — en robe de mariée, entourée de sourires factices — et plus résolue aussi. Car rien, pas même la peur, ne pourra l’empêcher d’aller au bout de ce qu’elle a choisi.

La femme de ménage se marie est un thriller psychologique tendu, haletant, mais aussi un récit profondément humain sur les cicatrices familiales, le besoin de reconnaissance, et la force qu’il faut parfois déployer pour simplement croire en son bonheur. À travers une narration au cordeau, des dialogues acérés, et un suspense savamment distillé, McFadden confirme qu’elle est passée maître dans l’art de faire douter le lecteur à chaque page.

Un roman qui se lit d’une traite, le cœur battant, avec cette question lancinante : et si le pire arrivait avant même que les vœux soient prononcés ?

Éditeur ‏ : ‎ City Edition (21 mai 2025) Langue ‏ : ‎ Français Poche ‏ : ‎ 128 pages ISBN-10 ‏ : ‎ 2824629428 ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2824629421

Le croque-en-murs de Mickaël Brun-Arnaud (Auteur), Jérémy Pailler (Illustrations)

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Au village des animaux, le croque-en-murs a mauvaise réputation. Qui est ce blaireau mystérieux, que l’on dit porteur de malheurs ? Edgar, un petit lapereau curieux, va tenter de percer le mystère qui l’entoure…

Dans le village des animaux, chacun vit paisiblement… sauf lorsqu’on évoque le Croque-en-murs. Mi-légende, mi-cauchemar, ce blaireau solitaire aux allures d’ombre fait trembler les cœurs et taire les conversations. On murmure qu’il porte malheur, qu’il est le signe que quelque chose de terrible est arrivé ou va arriver. Et pourtant, Edgar, un petit lapin aux yeux immenses et au courage discret, va choisir de ne pas croire ce que les autres colportent. Il veut savoir. Comprendre. S’approcher.

Dans Le Croque-en-murs, Mickaël Brun-Arnaud – déjà salué pour La Maison qui parcourait le monde – signe un récit d’une délicatesse rare sur la peur de l’inconnu, le deuil et ce que nous faisons de la mémoire des absents. Il nous rappelle, sans jamais forcer le trait, que la vérité est souvent plus belle que la rumeur. Que derrière les figures qui nous effraient se cachent parfois des âmes qui veillent.

Les illustrations de Jérémy Pailler, tout en textures feutrées et lumières tamisées, accompagnent avec une grâce infinie ce texte subtil. Chaque planche semble respirer, comme traversée par les saisons, les émotions et le silence. Une véritable œuvre d’art, qui donne au récit toute sa dimension onirique et sensible.

À travers le regard d’Edgar, Le Croque-en-murs devient bien plus qu’un album pour enfants : c’est une fable intergénérationnelle sur la transmission, le lien entre les vivants et les disparus, et la magie douce des souvenirs. Un livre qui parle à l’enfant que nous avons été, à celui que nous accompagnons, et à celui qui veille peut-être encore, quelque part, derrière un mur.

Éditeur ‏ : ‎ KALEIDOSCOPE; Illustrated édition (23 avril 2025) Langue ‏ : ‎ Français Relié ‏ : ‎ 44 pages ISBN-10 ‏ : ‎ 2378882858 ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2378882853

Villain to Kill – Tome 5 de Eunji (Dessin), Fupin (Auteur)

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Pour rétablir la justice, il doit devenir le plus puissant des vilains.

La série coréenne Villain to Kill poursuit son ascension avec un cinquième tome haletant, où les jeux de pouvoir s’intensifient, et où la psyché de son protagoniste devient le véritable champ de bataille. Fupin et Eunji, en duo parfaitement rôdé, approfondissent ici leur univers où héros et vilains ne sont plus que des rôles interchangeables dans un monde qui a perdu tout repère moral.

Cassian Lee, ancien psyker exemplaire, continue son combat dans le corps d’un jeune adolescent catalogué comme « vilain ». Son objectif : détruire ceux qui manipulent et corrompent l’équilibre fragile entre pouvoirs psychiques, organisations criminelles et pseudo-justiciers. Mais plus il avance, plus la frontière entre justice et vengeance s’amenuise, et plus ses propres méthodes deviennent suspectes.

Ce tome met l’accent sur les conflits internes, les alliances ambiguës, et les confrontations de plus en plus brutales avec d’autres vilains — dont certains, comme lui, cachent une part de lumière. La tension narrative repose autant sur les combats spectaculaires que sur la dérive mentale de Cassian, confronté à la haine, à la trahison et à un sentiment croissant d’isolement.

Graphiquement, Eunji livre des planches percutantes, avec une mise en scène nerveuse, des affrontements chorégraphiés et une expressivité toujours plus fine dans les regards, les silences, les moments de doute. Le webtoon, dans ce format imprimé, conserve toute sa force visuelle et rythmique, avec un découpage pensé pour maintenir une tension constante.

Tome 5 confirme que Villain to Kill est bien plus qu’un simple récit de super-pouvoirs : c’est une fable moderne sur l’identité, la manipulation des masses et la difficulté à rester fidèle à ses idéaux quand le monde ne vous offre que des masques à porter.

Éditeur ‏ : ‎ Kotoon Date de publication ‏ : ‎ 17 avril 2025 Édition ‏ : ‎ Illustrated Langue ‏ : ‎ Français Nombre de pages de l’édition imprimée  ‏ : ‎ 256 pages ISBN-10 ‏ : ‎ 2494102774 ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2494102774

L’Habitant de l’infini: Nouvelle édition (8) de HIROAKI SAMURA

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Manji a été fait prisonnier par Habaki Kagimura, déterminé à percer le secret de son immortalité par tous les moyens.

Avec ce huitième volume de la nouvelle édition de L’Habitant de l’infini, Hiroaki Samura continue d’ausculter la frontière ténue entre l’immortalité et la déshumanisation. Loin de se reposer sur son ambiance de récit de sabre, la série plonge ici dans l’horreur chirurgicale et l’expérimentation barbare, sans jamais renier sa profondeur morale et esthétique.

Manji, le samouraï maudit par la vie éternelle, est désormais prisonnier du capitaine Habaki Kagimura, figure glaçante de l’autorité impitoyable. L’objectif de ce dernier : percer le secret de l’immortalité, quitte à en faire un cobaye vivant, offert aux scalpels et aux ambitions dévorantes de médecins sans scrupule. Ces scènes d’expériences – d’une brutalité clinique, presque insoutenable – rappellent à quel point Samura maîtrise l’art de représenter la douleur sans tomber dans le sensationnalisme : chaque incision est une trahison du corps et de la dignité.

Pendant ce temps, Rin, jeune femme liée à Manji par un pacte de vengeance, tente de retrouver sa trace. Mais le destin ne cesse de la ralentir : deux membres de l’Ittôryû, le clan ennemi, débarquent chez elle en pleine nuit. Leur intrusion n’est pas qu’un obstacle narratif : c’est aussi le rappel que la violence systémique de ce monde surgit toujours là où on se croit à l’abri, et que personne n’échappe vraiment aux conséquences de ses choix.

Graphiquement, ce tome est à la hauteur de la réputation de la série : traits précis, mises en page dynamiques, contrastes maîtrisés, Samura transforme chaque confrontation – physique ou psychologique – en un duel esthétique. Mais c’est surtout la tension morale qui saisit : qu’est-ce qu’un homme prêt à sacrifier pour comprendre la vie ? Et qu’est-ce qu’un homme prêt à endurer pour racheter la sienne ?

Éditeur ‏ : ‎ CASTERMAN Date de publication ‏ : ‎ 14 mai 2025 Édition ‏ : ‎ Illustrated Langue ‏ : ‎ Français Nombre de pages de l’édition imprimée  ‏ : ‎ 416 pages ISBN-10 ‏ : ‎ 2203257598 ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2203257597

L’Habitant de l’infini – Bakumatsu (8) de HIROAKI SAMURA / RYU SUENOBU / RENJI TAKIGAWA

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Manji a vaincu Sasaki Tadasaburô, l’agent du shogunat qui le poursuivait, lui et Ayame Buran.

Avec ce huitième volume de Bakumatsu, spin-off de la série culte L’Habitant de l’infini, Hiroaki Samura et ses complices poursuivent leur relecture sombre et politique des dernières heures du shogunat Tokugawa. Toujours pris dans un maelström de trahisons, de révoltes et d’obsessions scientifiques, Manji, le guerrier immortel, avance vers une vérité plus dérangeante encore que la mort elle-même.

Ce tome s’ouvre sur la chute de Sasaki Tadasaburô, dernier obstacle sur la route de Manji et Ayame Buran, jeune savante aussi brillante que déterminée. Mais la vraie révélation est d’ordre charnel et symbolique : le bras arraché de Manji, vestige d’un passé mutilé, est conservé et utilisé pour perpétuer des expérimentations abjectes sur l’immortalité. À travers cette image macabre, Samura continue de tisser une méditation sur le corps instrumentalisé, la mémoire de la chair, et l’échec éthique de la science lorsqu’elle devient bras armé du pouvoir.

En parallèle, la toile historique s’épaissit. Les fiefs de Satsuma et de Chôshû s’unissent enfin contre le shogunat, et Sakamoto Ryôma, figure visionnaire et fragile, tente de faire émerger un Japon nouveau au milieu du chaos. Mais les couteaux sont toujours prêts à se lever, et Ryôma, cible d’un nouvel attentat, devient le fardeau vivant de Manji, contraint de jouer les gardes du corps malgré ses doutes croissants.

Ce volume mêle drame intime, enjeux historiques et tension existentielle avec une intensité qui ne faiblit jamais. Les dialogues ciselés, les scènes de combat chorégraphiées avec une précision brutale, et les contrastes puissants entre ombre et lumière renforcent la sensation d’un monde au bord de l’effondrement, où l’immortalité n’est pas un don mais une malédiction politique.

Éditeur ‏ : ‎ CASTERMAN Date de publication ‏ : ‎ 14 mai 2025 Édition ‏ : ‎ Illustrated Langue ‏ : ‎ Français Nombre de pages de l’édition imprimée  ‏ : ‎ 192 pages ISBN-10 ‏ : ‎ 2203290978 ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2203290976

Au temps de Botchan (3) de NATSUO SEKIKAWA / JIRO TANIGUCHI

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Japon, 1909. Ishikawa Takuboku se fait dérober son porte-monnaie par Tomita Ginzo, le roi des pickpockets, lors d’un voyage en tramway.

Avec ce troisième volet de l’ambitieuse série Au temps de Botchan, Jirō Taniguchi et Natsuo Sekikawa poursuivent leur exploration érudite et sensible de la naissance de la littérature japonaise moderne, au croisement du tumulte historique et du trouble existentiel. Nous sommes en 1909, à Tokyo, dans un Japon tiraillé entre tradition et modernité, où la culture occidentale s’insinue dans tous les interstices d’une société encore en quête d’identité.

Au cœur de ce volume, Ishikawa Takuboku, poète à l’âme vacillante, homme instable, contradictoire et intensément humain. Victime d’un vol dérisoire dans un tramway, il réagit non pas avec colère, mais avec une forme de fatalisme amusé. Plus tard, il rase sa moustache « parce qu’elle tombe » – geste intime, trivial et poignant, à l’image de cet être en décalage permanent avec le monde. Ce n’est pas tant la biographie de Takuboku qui est ici contée, que la façon dont l’acte de création poétique devient un refuge fragile face à l’absurde et à la dureté du quotidien.

Le dessin de Taniguchi, toujours aussi précis, lent et contemplatif, confère à cette fresque historique une dimension profondément intérieure. On lit autant dans les visages que dans les dialogues. La narration prend son temps, ménage des silences, des soupirs, des errances. Le rythme, résolument littéraire, invite à la méditation plus qu’à l’action.

Mais Au temps de Botchan est aussi un portrait collectif, un récit choral où apparaissent d’autres figures marquantes de l’époque Meiji, des intellectuels en rupture, des artistes asphyxiés par la société, des rêveurs sans terre. Ce troisième tome insiste particulièrement sur le lien conflictuel entre l’art et la société, entre la nécessité d’écrire et l’impossibilité de vivre dans un monde qui valorise si peu les voix singulières.

Éditeur ‏ : ‎ CASTERMAN Date de publication ‏ : ‎ 14 mai 2025 Édition ‏ : ‎ Illustrated Langue ‏ : ‎ Français Nombre de pages de l’édition imprimée  ‏ : ‎ 312 pages ISBN-10 ‏ : ‎ 2203218061 ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2203218062

Un père de JEAN-LOUIS TRIPP

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Longtemps resté enfant unique, JeanLouis reçoit dans ses premières années l’affection exclusive de son jeune père.

Avec Un père, Jean-Louis Tripp poursuit l’œuvre autobiographique amorcée depuis plusieurs années, en s’attaquant cette fois au nœud le plus intime : la relation filiale. Le père, figure centrale, tant aimée que redoutée, devient ici le miroir d’une génération, d’une époque, et d’un combat sourd entre tendresse et incompréhension.

Nourrie de souvenirs fragmentés, de gestes oubliés, de silences lourds et d’instants lumineux, cette bande dessinée est avant tout une quête de réconciliation intérieure. Tripp y raconte sa jeunesse, d’abord baignée par l’amour inconditionnel d’un père jeune et fier, puis secouée par l’arrivée des frères et sœurs, la montée des tensions conjugales, l’éclatement progressif du noyau familial. Ce récit d’émancipation heurtée prend peu à peu les contours d’une méditation sur la distance qui s’installe sans bruit entre les êtres qui s’aiment.

Le dessin, d’une sobriété expressive, épouse l’introspection avec justesse. Aucun pathos, jamais : Tripp travaille l’émotion par les détails, les silences, les regards. Il s’autorise aussi l’humour, discret mais salvateur, pour évoquer les maladresses paternelles, les erreurs de jeunesse, et ces moments d’absurde beauté que seule la vie familiale peut offrir.

Ce qui frappe surtout dans Un père, c’est la justesse émotionnelle, la façon dont l’auteur parvient à rendre palpable le mélange d’admiration, de colère, de tendresse et d’impuissance que tout enfant devenu adulte peut ressentir face à son père. Le récit devient ainsi universel, sans jamais cesser d’être personnel.

À la fois hommage, aveu et tentative de comprendre l’incompréhensible, Un père est une œuvre pudique et bouleversante. Une main tendue à tous ceux qui n’ont jamais su dire « je t’aime » à voix haute.

Éditeur ‏ : ‎ CASTERMAN Date de publication ‏ : ‎ 14 mai 2025 Langue ‏ : ‎ Français Nombre de pages de l’édition imprimée  ‏ : ‎ 360 pages ISBN-10 ‏ : ‎ 2203295937 ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2203295933

La Solidité du rêve de ALFRED et ARTHUR H

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Depuis plus de 30 ans, la voix rauque d’Arthur H jongle avec le jazz, la pop, le blues et l’électro. Bête de scène, l’artiste s’est imposé comme l’une des personnalités artistiques les plus passionnantes de la scène française, forgeant une oeuvre d’une grande puissance poétique où se conjuguent imagination, humour et sensualité.

Il fallait une main de dessinateur pour tenter de capturer l’insaisissable. Avec La Solidité du rêve, Alfred prête son trait délicat, libre et rêveur à l’univers labyrinthique d’Arthur H, musicien funambule à la voix râpeuse, dont les chansons sont autant de voyages sensoriels que de récits intérieurs.

Ce roman graphique hors norme, entre portrait artistique et échappée onirique, n’a rien d’une biographie classique. Il ne cherche pas à retracer la carrière du chanteur avec rigueur chronologique : il s’attache à toucher le souffle, à saisir ce qui fait la matière même de son art. Alfred ne « raconte » pas Arthur H, il l’accompagne, se laisse dériver dans les plis de son imaginaire, dans la coulée chaude de ses mots et de ses mélodies.

Chaque page est un tremplin pour la rêverie. Le dessin, tantôt esquissé, tantôt flamboyant, épouse les ruptures de ton et les sauts d’inspiration du chanteur, comme un prolongement graphique de ses textes. On croise des trains-fantômes, des forêts sensuelles, des visages qui fondent, des éclats de jazz et de silences. Une véritable synesthésie de formes, de couleurs et de sons.

Mais derrière l’exubérance visuelle et le jeu permanent, La Solidité du rêve livre aussi une réflexion profonde sur la création. Comment survivre au réel sans se refermer ? Comment faire de l’art une passerelle entre douleur et beauté, entre solitude et communion ? Arthur H, au fil des pages, se dévoile : pudique, drôle, mélancolique, toujours habité. Sa voix, même dessinée, semble chanter entre les bulles.

Ce livre est une expérience poétique totale, un hommage vibrant à la liberté de rêver, même (et surtout) dans un monde qui pousse à l’anesthésie. Un objet rare, à la frontière du carnet d’artiste, de l’album de voyage et du manifeste amoureux pour l’art vivant.

Éditeur ‏ : ‎ CASTERMAN Date de publication ‏ : ‎ 14 mai 2025 Édition ‏ : ‎ Illustrated Langue ‏ : ‎ Français Nombre de pages de l’édition imprimée  ‏ : ‎ 128 pages ISBN-10 ‏ : ‎ 2203295856 ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2203295858

Se taire à jamais de Malin Stehn

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Pour le meilleur et pour le pire.
Jusqu’à ce que la mort nous sépare.

Un château, un mariage fastueux, un ciel dégagé — tout est en place pour une journée de rêve. Pourtant, sous les sourires figés des photos et les éclats de champagne, les secrets grondent. Malin Stehn, figure montante du thriller scandinave, orchestre dans Se taire à jamais une symphonie glaçante où les non-dits s’accumulent jusqu’à l’explosion finale.

Emily, la mariée, a tout fait pour que son union ressemble à un conte de fées. Mais dans le huis clos doré d’un château suédois, l’illusion se fissure. Entre une mère envahissante, un frère incontrôlable et des tensions larvées entre les deux familles, l’ambiance devient aussi électrique que les guirlandes du bal. Lorsque le corps d’un homme est retrouvé à minuit sur les rives de l’Öresund, le vernis craque : les blessures du passé remontent à la surface avec une brutalité chirurgicale.

Stehn excelle dans l’art de la montée en tension. Son écriture, acérée et rythmée, alterne les points de vue, instillant le doute à chaque chapitre. Qui ment ? Qui manipule ? Et surtout, que s’est-il réellement passé huit ans plus tôt ? Les réponses se dévoilent au compte-goutte, dans un climat de suspicion pesant où chacun semble avoir quelque chose à cacher.

Dans la lignée de Camilla Läckberg et Johana Gustawsson, Malin Stehn mêle drame familial et enquête criminelle avec une efficacité redoutable. Mais ce qui fait la force du roman, c’est sa capacité à transformer un décor de rêve en théâtre de la dislocation intime. Le mariage devient un rituel sacrificiel, un moment où les masques tombent et où les liens du sang s’ouvrent parfois sur l’abîme.

Se taire à jamais est un thriller où le mal n’est pas spectaculaire mais diffus, enraciné dans les silences, les faux-semblants, et la mémoire des blessures qu’on pensait oubliées. Un roman noir, au plus près des failles humaines.


Éditeur ‏ : ‎ Hauteville (2 avril 2025) Langue ‏ : ‎ Français Poche ‏ : ‎ 432 pages ISBN-10 ‏ : ‎ 2381227814 ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2381227818