Enfer vertical de Serge Brussolo

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C’est une prison sans barreaux et sans geôliers. On n’y rencontre qu’un seul interlocuteur : un distributeur d’aliments blindé comme un coffre-fort et plus intelligent qu’un ordinateur

Avec Enfer vertical, Serge Brussolo signe l’un de ses récits les plus dérangeants et fascinants, un huis clos dystopique où la cruauté du système dépasse de loin celle des geôliers. Ici, il n’y a ni gardiens ni murs, seulement un distributeur d’aliments blindé, quasi divin, qui fait régner une loi aussi absurde que terrifiante : pour recevoir de quoi survivre, chaque prisonnier doit accepter une souffrance. Une décharge électrique, une brûlure, une punition infligée par la machine elle-même. Ce dispositif sadique instaure une mécanique de pouvoir à la fois simple et imparable, où la survie devient un marché et la douleur une monnaie d’échange.

Brussolo maîtrise l’art de l’angoisse technologique. En quelques pages, il installe une atmosphère oppressante, presque claustrophobe, dans ce bagne sans barreaux qui emprisonne les corps mais surtout les esprits. Le distributeur devient un personnage à part entière, une entité impassible dont l’intelligence froide et calculatrice pousse les détenus à une forme d’autopunition perpétuelle. La révolte, lorsqu’elle naît, semble presque inévitable ; mais le roman ne tarde pas à rappeler que dans les univers de Brussolo, la résistance n’est jamais synonyme de victoire.

La force du livre tient dans cette tension permanente entre le désespoir collectif et l’instinct primaire de survie. Les prisonniers oscillent entre soumission et folie, entre solidarité fragile et trahisons brutales. Brussolo dissèque méthodiquement les comportements humains lorsqu’ils sont soumis à un système inhumain – un thème récurrent dans son œuvre, mais qui trouve ici une expression particulièrement crue. L’auteur joue avec les limites psychologiques de ses personnages, et avec celles du lecteur, sans jamais rompre l’allure nerveuse de sa narration.

Comme souvent chez Brussolo, l’imaginaire, la science-fiction et l’allégorie sociale s’entremêlent. Enfer vertical n’est pas seulement un récit d’anticipation : c’est une réflexion glaçante sur les systèmes qui transforment l’humain en marionnette, sur la manière dont la douleur peut devenir un rituel, et sur l’illusion de domination que peut exercer une machine dès lors que l’homme accepte ses règles.

Un roman intense, perturbant, d’une efficacité redoutable, qui rappelle pourquoi Serge Brussolo demeure l’un des maîtres incontestés du fantastique et de la dystopie en France.

ASIN ‏ : ‎ B0FXXK594P Éditeur ‏ : ‎ H&O Accessibilité ‏ : ‎ Date de publication ‏ : ‎ 27 octobre 2025 Langue ‏ : ‎ Français Taille du fichier ‏ : ‎ 3.4 MB Lecteur d’écran  ‏ : ‎ Pris en charge

Rinocérox de Serge Brussolo

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Ils avaient dû apprendre à survivre au milieu d’un champ de bataille fantôme ravagé par les explosions d’une guerre perdue depuis longtemps.

Avec Rinocérox, Serge Brussolo renoue avec ce qu’il maîtrise mieux que quiconque : la fable dystopique obsédante, née d’un imaginaire aussi brut qu’incontrôlable. Dès les premières pages, l’auteur entraîne le lecteur dans un désert post-apocalyptique où les vestiges d’une guerre depuis longtemps éteinte continuent pourtant de fracasser le présent. Le cœur du roman repose sur une idée d’une puissance visuelle sidérante : des enfants livrés à eux-mêmes, contraints de survivre en se perchant sur le dos d’un tank robotisé, une créature d’acier qui sillonne le désert sans but mais avec une violence intacte. Comme des oiseaux sur un rhinocéros, ils vivent en clandestins sur une machine conçue pour tuer, espérant que le monstre ne remarque jamais leur présence.

Brussolo excelle ici à faire naître une tension permanente : le moindre mouvement, la moindre vibration du tank menace d’anéantir ces jeunes clandestins mécaniques. Il décrit un monde sans pitié, où la logique militaire a remplacé la raison humaine, et où la technologie, devenue folle, règne comme une divinité aveugle. Pourtant, au milieu de cette brutalité, c’est la dimension profondément humaine des personnages qui domine : leur ingéniosité, leur solidarité fragile, leur instinct de survie, leurs espoirs minuscules mais obstinés.

À travers ce récit suffocant, l’auteur interroge la place laissée aux enfants dans un monde fabriqué par les erreurs des adultes. Rinocérox devient alors une parabole sur l’héritage toxique des guerres, sur la déshumanisation engendrée par les machines et sur la capacité des plus faibles à se réinventer dans les interstices du cataclysme. Chaque page porte la signature de Brussolo : un style nerveux, des images frappantes, une imagination démesurée qui explore les peurs les plus archaïques tout en refusant la facilité.

Le roman avance comme le tank qu’il met en scène : puissant, imprévisible, chargé d’une énergie sauvage. Un récit de survie viscéral, férocement original, qui continue longtemps de résonner une fois refermé. Une plongée brutale et fascinante dans un futur désolé où l’on comprend que, parfois, pour échapper à la destruction, il faut apprendre à chevaucher le monstre lui-même.

ASIN ‏ : ‎ B0G4FCP862 Éditeur ‏ : ‎ H&O Accessibilité ‏ : ‎ En savoir plus Date de publication ‏ : ‎ 29 novembre 2025 Langue ‏ : ‎ Français Taille du fichier ‏ : ‎ 3.3 MB Lecteur d’écran  ‏ : ‎ Pris en charge

Hot Young Royals de Katy Birchall

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Sa garde-robe ? Haute couture. Ses camarades de classe ? L’élite londonienne. Les fêtes ? Scandaleuses. Une histoire d’amour… tout simplement royale !

Avec Hot Young Royals, Katy Birchall signe une romance brillante et délicieusement addictive, portée par le glamour du Londres aristocratique et la fragilité d’une héroïne en quête d’identité. Sous ses atours scintillants de comédie romantique, le roman explore avec finesse ce que signifie grandir lorsque tout vacille, et comment on apprend à se réinventer au cœur d’un milieu qui ne laisse aucune place à l’erreur.

Ruby vient de perdre sa mère, et ce deuil accélère brutalement son entrée dans un univers qui n’est pas le sien : celui de la haute société londonienne, de ses règles tacites, de ses intrigues étouffées sous le vernis du privilège. À Clairmont Hall, les Élites règnent sans partage. Ce sont les héritiers dorés d’un monde fermé, mené par la mystérieuse et charismatique princesse Caroline et par l’insaisissable jeune duc Xavier, dont les journaux adorent analyser chaque geste. Ruby, elle, arrive avec une mission secrète : découvrir l’identité de son père, forcément lié à ce cercle de privilégiés qu’elle a toujours observé de loin.

Le roman trouve sa force dans l’alliance subtile entre ses enjeux émotionnels et son sens aigu du spectacle. Birchall maîtrise parfaitement le rythme : les faux-semblants, les alliances de circonstance et les jeux d’influence s’entrelacent, jusqu’à ce qu’un pacte inattendu fasse tout basculer. Ruby accepte de se faire passer pour la petite amie de Xavier. Une simple mascarade, pensent-ils — un arrangement pratique pour naviguer dans les eaux du pouvoir social. Mais à mesure que les frontières entre vérité et apparences s’effritent, la fiction qu’ils ont créée commence à se charger d’une intensité inattendue.

La plume de Birchall se distingue par son humour, son sens du détail et sa capacité à saisir la vulnérabilité de ses personnages. Ruby est une héroïne lumineuse, à la fois déterminée et profondément touchante, et Xavier, sous son apparente désinvolture, se révèle plus fissuré et plus attachant qu’il n’y paraît. Leur relation progresse avec une justesse rare : les maladresses, les non-dits, les silences lourds d’émotion tissent un lien qui dépasse largement le simple trope du fake dating.

Londres devient un personnage à part entière : soirées trop brillantes pour être honnêtes, salons d’apparat où circulent les rumeurs comme des devises, jardins secrets où les masques tombent enfin. Le roman réussit à capturer l’élégance d’un conte moderne tout en révélant les ombres du privilège et de la pression sociale.

Hot Young Royals s’impose comme une romance contemporaine irrésistiblement glamour, intelligente et vibrante d’émotions. C’est une histoire d’amour, certes, mais aussi une quête de vérité, de résilience et de légitimité. Un plaisir de lecture absolu pour celles et ceux qui aiment les intrigues étincelantes, les cœurs qui se cherchent… et les étincelles qui finissent toujours par jaillir là où on les attend le moins.

Éditeur ‏ : ‎ Bigbang Date de publication ‏ : ‎ 13 novembre 2025 Langue ‏ : ‎ Français Nombre de pages de l’édition imprimée  ‏ : ‎ 432 pages ISBN-10 ‏ : ‎ 2820513166 ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2820513168

Son of a Witch: la Véritable Suite de Wicked de Gregory Maguire

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La suite de la célèbre comédie musicale, adaptée au cinéma avec Ariana Grande !

Avec Son of a Witch, Gregory Maguire poursuit l’exploration littéraire du pays d’Oz en offrant une suite dense, sombre et profondément introspective à Wicked. Loin de la flamboyance musicale popularisée par Broadway et aujourd’hui adaptée au cinéma avec Ariana Grande, Maguire revient à ce qu’il maîtrise mieux que quiconque : une réécriture mature, politique et poétique d’un univers que l’on croyait connaître. Ici, Oz n’est plus un royaume de fantaisie enfantine, mais un territoire fracturé, instable, hanté par les erreurs du passé et les légendes qu’on se raconte pour survivre.

Le roman s’ouvre sur un adolescent, Liir, découvert agonisant et plongé dans le coma. Son identité est trouble, presque mythique : est-il vraiment le fils biologique de la redoutable Sorcière de l’Ouest, Elphaba ? Ou simplement l’orphelin d’une guerre de propagande ? Il ne possède que deux objets pour lier son existence à elle — la cape et le balai — mais aucun souvenir stable pouvant confirmer ou infirmer cet héritage. À son chevet, la jeune novice Candèle, dont la magie réside dans la musique, tente de raviver ses souvenirs en le guidant dans les méandres de sa mémoire meurtrie.

À mesure que Liir revient à lui, Maguire construit un roman de quête intérieure, où chaque souffle, chaque réminiscence révèle un morceau d’Oz tel qu’on ne l’a jamais vu : un pays déchiré par les tensions politiques, les complots, les luttes de pouvoir et les discriminations. Maguire n’oublie jamais de tisser un sous-texte critique : les systèmes oppressifs, les dérives autoritaires, les violences d’État et l’instrumentalisation du mythe sont omniprésents. Oz devient le miroir déformant mais terriblement lucide de nos sociétés contemporaines.

La force du roman réside dans la finesse émotionnelle de Liir. Contrairement à Elphaba, figure flamboyante et conceptuelle, Liir est un protagoniste vulnérable, hésitant, parfois passif, dont l’histoire se construit dans le doute, la solitude et le désir de trouver une place dans un monde qui ne cesse de se réinventer sans lui. Sa quête n’est pas héroïque au sens classique ; elle est avant tout intime, marquée par la recherche de sens, d’identité et d’appartenance. Maguire excelle dans cette nuance : il ne transforme jamais son personnage en symbole, il en fait un être humain avant tout, traversé par la confusion, l’envie, la honte, le courage fragile.

Le style de Maguire, toujours aussi ciselé, foisonnant et littéraire, donne au récit une profondeur mythologique. Ses descriptions, empreintes de lyrisme, transforment chaque lieu — des couloirs de Kiamo Ko aux routes instables d’un Oz post-magicien — en espace presque palpable. Sa vision du pays d’Oz, loin de la naïveté lumineuse de Baum, est une fresque d’ombres, de nuances politiques et de destins croisés. À travers la figure brisée de Liir, il interroge la nature de l’héritage, la responsabilité, la légitimité et les choix qui transforment un adolescent perdu en acteur malgré lui d’un pays qui vacille.

Son of a Witch est un roman ambitieux, lent et magistral, qui demande une véritable attention et récompense ses lecteurs par une réflexion rare sur l’identité et la mémoire. Loin de se contenter d’être une suite, le texte s’impose comme une œuvre à part entière, profonde, mélancolique et d’une intelligence narrative remarquable. Une continuation à la hauteur de Wicked, mais aussi une redéfinition de ce que peut être une fantasy politique moderne : dense, subtile, humaine.

ASIN ‏ : ‎ B0FGX6HYWK Éditeur ‏ : ‎ Bragelonne Date de publication ‏ : ‎ 13 novembre 2025 Édition ‏ : ‎ Illustrated Langue ‏ : ‎ Français Nombre de pages de l’édition imprimée  ‏ : ‎ 480 pages ISBN-13 ‏ : ‎ 979-1028127541

Boudicca de Jean-Laurent Del Socorro

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Personne avant elle n’a mieux incarné la révolte.

La légende d’une reine, la colère d’un peuple, la naissance d’un mythe.

Avec Boudicca, Jean-Laurent Del Socorro signe l’un de ses textes les plus puissants : un roman de fantasy historique qui fusionne rigueur documentaire, souffle épique et sensibilité contemporaine. En s’emparant de la figure emblématique de la reine icène — celle qui, au Ier siècle, fit trembler l’Empire romain — l’auteur compose un récit vibrant où la détermination, la justice et la rage se mêlent aux élans poétiques de sa prose.

Le roman s’ouvre à l’an 1 de notre ère : la Gaule est tombée, et la Bretagne s’apprête à devenir le prochain territoire romain. Mais sur l’île, les peuples celtes refusent de s’incliner. Au centre de cette résistance surgit Boudicca, cheffe guerrière, stratège intuitive, femme déterminée à défendre son clan, sa terre et l’honneur des siens. Del Socorro la dépeint avec une intensité rare : ni icône figée, ni héroïne intouchable, mais une femme pleinement humaine, animée par l’amour, la colère, la loyauté et les failles qui font sa grandeur.

La force du roman tient autant à l’ampleur de son sujet qu’à sa structure ciselée : une narration polyphonique, nerveuse, qui alterne scènes d’action brutales, moments introspectifs et instantanés de grâce. L’auteur y glisse une réflexion profonde sur la mémoire, l’effacement culturel et la transmission — des thématiques qui résonnent d’autant plus aujourd’hui que l’historique et le politique se confondent dans les débats modernes.

Cette édition regroupe également deux nouvelles :

  • Elle est une légende,
  • D’ailleurs et d’ici,

deux textes qui prolongent et entourent la figure de Boudicca, enrichissant encore l’imaginaire et l’humanité du personnage.

La plume de Del Socorro, élégante et dense, porte ce récit avec une musicalité unique. Le roman se lit autant comme une fresque historique que comme un hommage incandescent aux combats féminins passés et présents.

Un livre puissant, nécessaire et profondément habité. Boudicca, chez Del Socorro, n’est pas seulement un personnage historique : elle devient la voix éternelle de celles qui se lèvent face à l’injustice. Une lecture incontournable pour les amateurs de récits historiques sensibles et épiques.

Éditeur ‏ : ‎ Albin Michel Date de publication ‏ : ‎ 29 octobre 2025 Langue ‏ : ‎ Français Nombre de pages de l’édition imprimée  ‏ : ‎ 288 pages ISBN-10 ‏ : ‎ 2226495177 ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2226495174

Sur nos chemins… de Laëtitia Milot

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Deux destins de femmes éprouvées par la souffrance et l’injustice, réunies dans un souffle de vie.

Rose, marquée dès l’enfance par la perte brutale de son père et des douleurs inexpliquées à partir de l’adolescence, cherche dans chaque éclat de bonheur une lueur d’espérance.

Avec Sur nos chemins…, Laëtitia Milot signe un roman profondément humain, où s’entremêlent deux destins de femmes marqués par l’épreuve, l’injustice et le besoin vital de comprendre ce qui leur arrive. À travers Rose et Laëtitia, l’autrice livre un récit double, miroir de vécu et de fiction, qui résonne avec une force rare.

D’un côté, Rose, enfant blessée par la perte brutale de son père, grandit avec des douleurs muettes, inexplicables, qui envahissent peu à peu son adolescence puis sa vie d’adulte. Elle cherche dans les moments de joie les éclats d’un avenir possible, mais son corps continue de lui opposer un refus silencieux.
De l’autre, Laëtitia elle-même — lumineuse, combative — avance malgré la souffrance, malgré les verdicts médicaux qui tardent, malgré un corps qui souffre en secret. Les deux parcours, fictionnel et autobiographique, se répondent avec une justesse bouleversante.

Au cœur du roman, une révélation commune : l’endométriose, maladie encore trop méconnue, minimisée ou invisibilisée, qui broie le quotidien des femmes qui en souffrent. Milot parvient à en parler sans pathos, avec cette sincérité qui la caractérise : des mots simples, poignants, qui racontent la fatigue, l’humiliation parfois, mais aussi les victoires du quotidien, et la joie intacte de ne pas renoncer.

Ce qui frappe, c’est la tendresse du regard, la manière dont l’autrice célèbre les liens du cœur, l’importance des soutiens, la puissance des sororités qui se tissent dans la douleur. Le roman devient alors plus qu’une histoire : un geste, un partage, un souffle. Une invitation à reconnaître, à nommer, à comprendre ce que trop longtemps on a fait taire.

Écrit avec une grande délicatesse, un sens du rythme émotionnel et un réel talent pour faire vibrer le lecteur, Sur nos chemins… est un roman bouleversant, mais aussi porteur d’espoir. Une ode à la résilience, à la lutte intime, à la force de celles qui refusent de plier malgré les larmes

Éditeur ‏ : ‎ Robert Laffont Date de publication ‏ : ‎ 16 octobre 2025 Langue ‏ : ‎ Français Nombre de pages de l’édition imprimée  ‏ : ‎ 240 pages ISBN-10 ‏ : ‎ 222127606X ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2221276068

Le Petit voleur d’ombres – Tome 8 – Le Mystère de la bibliothèque de Marc Levy (Auteur), Fred Bernard (Illustrations)

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C’est la fin des vacances. Céa et le Petit Voleur d’ombres ont le coeur lourd à l’idée de se quitter.

Avec ce huitième tome, Marc Levy poursuit la série du Petit voleur d’ombres en offrant une aventure qui célèbre à la fois l’amitié, l’imagination et surtout… les livres. Un opus tendre et envoûtant, magnifiquement accompagné des illustrations sensibles et expressives de Fred Bernard.

Alors que les vacances touchent à leur fin, le Petit Voleur d’Ombres et Céa s’apprêtent à se séparer, le cœur lourd. Mais, comme souvent dans cette série, la magie surgit quand on ne l’attend plus : les ombres apparaissent pour confier une mission urgente au garçon. Cette fois, direction sa ville natale, où un étrange phénomène inquiète tout le monde : la bibliothécaire a perdu son ombre… et avec elle, l’équilibre même de la bibliothèque semble vaciller.

Ce point de départ offre un récit à la fois mystérieux et profondément bienveillant. Levy explore encore une fois cette idée si poétique : chaque ombre a une histoire, un secret, une émotion à transmettre. En aidant la bibliothécaire, le Petit Voleur d’Ombres plonge dans un univers où les livres respirent, où les récits s’échappent, où la mémoire vacille — un terrain parfait pour développer une intrigue douce-amère sur le pouvoir des mots et l’importance des lieux de savoir.

Le rythme est fluide, les dialogues sonnent juste, et l’ensemble dégage une grande chaleur humaine. Fred Bernard enrichit ce monde de ses dessins délicats, capables de saisir tant la magie que la mélancolie d’un personnage.

Un tome poétique, lumineux et profondément attachant, qui parle d’amitié, d’au revoir… mais aussi de transmission et de l’amour infini des livres. Les jeunes lecteurs y trouveront une aventure captivante, les adultes y sentiront une déclaration délicate à la lecture.

Éditeur ‏ : ‎ Robert Laffont/Versilio Date de publication ‏ : ‎ 13 novembre 2025 Édition ‏ : ‎ Illustrated Langue ‏ : ‎ Français Nombre de pages de l’édition imprimée  ‏ : ‎ 112 pages ISBN-10 ‏ : ‎ 2221278925 ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2221278925

Le cri des profondeurs de Kalie Cassidy

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Une envoûtante romantasy océanique

Avec Le cri des profondeurs, Kalie Cassidy plonge ses lecteurs dans un univers original et envoûtant où se mêlent magie ancienne, royaumes ennemis et passions interdites. L’autrice revisite la figure mythique de la sirène en lui offrant une dimension plus sombre, plus sauvage, et terriblement humaine.

Imogène, héroïne à la fois fragile et puissante, vit cachée au royaume de Seraf, loin de l’océan qui l’a vue naître. Son secret — sa nature de sirène — pourrait la condamner dans un pays où son peuple est considéré comme l’ennemi absolu. Mais le contrôle lui échappe, et lorsqu’un déferlement d’émotions libère malgré elle ses longues ailes noires, le voile tombe : elle doit fuir, ou mourir.

Cassidy excelle à mettre en scène cette bascule brutale, ce moment où l’héroïne cesse de dissimuler ce qu’elle est. L’urgence, la panique, la douleur sont rendues avec une intensité quasi physique. C’est alors qu’apparaît la deuxième force de ce roman : la rencontre explosive avec un roi rival, mystérieux, puissant, aux intentions ambiguës. Pour survivre, Imogène n’a qu’un choix : sceller avec lui le pacte des sirènes, un lien indissoluble où chaque battement de cœur rapproche autant qu’il enchaîne.

Ce « sceau », véritable prouesse narrative, devient le centre émotionnel du récit :

  • l’autre devient indispensable,
  • la distance devient douleur,
  • le rapprochement devient tentation.

Cassidy maîtrise parfaitement cette tension romantique, tout en gardant un récit profondément ancré dans la construction d’un monde riche, inspiré par les mythes marins, la géopolitique des royaumes, et les secrets engloutis.

Les descriptions sont somptueuses :

  • l’appel du large, presque organique,
  • la magie des abysses,
  • les paysages de montagne qui enferment l’héroïne loin de son élément,
  • les scènes nocturnes où les émotions font vibrer l’eau comme un miroir vivant.

Le duo central, électrique et tourmenté, entraîne le lecteur dans une danse entre méfiance, attachement et destin tragique. C’est une romantasy où la passion est aussi dangereuse que salvatrice, où l’amour ne peut éclore qu’au prix du sacrifice.

Un roman dense, atmosphérique, superbe dans sa mythologie et bouleversant dans ses émotions, qui impose Kalie Cassidy comme une voix essentielle de la romantasy francophone.

Éditeur ‏ : ‎ Robert Laffont Date de publication ‏ : ‎ 13 novembre 2025 Langue ‏ : ‎ Français Nombre de pages de l’édition imprimée  ‏ : ‎ 432 pages ISBN-10 ‏ : ‎ 2221281675 ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2221281673 Poids de l’article ‏ : ‎ 505 g

La compagnie des heureux hasards de Gilles Legardinier

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Qui n’a jamais perdu foi en l’existence ? Qui n’a jamais été épuisé – voire écoeuré – au point de douter de la valeur même de la vie ?

Avec La Compagnie des Heureux Hasards, Gilles Legardinier revient à ce qu’il maîtrise mieux que personne : raconter l’humain avec une douceur désarmante, un humour subtil et une tendresse qui n’exclut jamais la lucidité.
Au centre du roman, Lily, épuisée par les épreuves, ne croit plus vraiment en la vie. Une rupture, des désillusions successives… Legardinier ne s’attarde pas sur le mélodrame, mais sur ce qui vient après : le moment où une existence cabossée cherche une direction.

C’est alors que Mère-Grand et le Petit Poucet — non pas les personnages des contes, mais deux êtres bien réels et étonnants — entrent dans son quotidien. À partir de là, Lily se retrouve embarquée dans une renaissance inattendue, loin des faux-semblants, dans un monde où les gestes discrets, les petites attentions et les rencontres imprévues deviennent autant de bornes lumineuses sur son chemin.

L’auteur explore ici la façon dont le hasard, ou plutôt les hasards heureux, nous rattrapent lorsqu’on cesse d’y croire. Il révèle une face cachée de la vie : celle que l’on ne regarde plus, celle que l’on oublie de montrer, mais qui existe bel et bien, tapie dans les interstices du quotidien.
Avec son écriture chaleureuse et profondément humaine, Legardinier signe un roman qui console, qui relève et qui redonne foi en ce qu’il y a de plus simple : la possibilité d’être surpris par la beauté.

Un livre qui fait du bien, sans naïveté, et qui touche juste

Éditeur ‏ : ‎ FLAMMARION Date de publication ‏ : ‎ 1 octobre 2025 Langue ‏ : ‎ Français Nombre de pages de l’édition imprimée  ‏ : ‎ 480 pages ISBN-10 ‏ : ‎ 2080461907 ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2080461902

Sous l’oeil des voisins de Christian White

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Hiver 1989. La disparition de Tracie, 17 ans, affole la paisible banlieue australienne de Camp Hill. Tom Witter, professeur de lycée, décide de mener sa propre enquête avec l’aide du père de l’adolescente et du groupe de surveillance de quartier. Alors qu’ils suivent la piste de rituels sataniques, la police est persuadée qu’il s’agit d’une fugue.

Avec Sous l’œil des voisins, Christian White confirme son statut de nouvelle voix majeure du polar australien. Le romancier explore une banlieue tranquille en apparence — Camp Hill, hiver 1989 — et en dévoile méthodiquement les failles, les non-dits, les obsessions et les mensonges. Le résultat est un thriller psychologique sous haute tension, aussi réaliste qu’implacable.

La disparition de Tracie, 17 ans, agit comme une déflagration. En quelques heures, le quartier bascule : le père de l’adolescente s’écroule, les voisins se regroupent, et un climat de suspicion commence à ronger lentement mais sûrement la communauté. Au centre de cette agitation se trouve Tom Witter, professeur de lycée, qui s’improvise enquêteur. Ce personnage, pourtant discret et apprécié, révèle rapidement une zone d’ombre : son implication frôle l’obsession, et son investissement à “aider” l’enquête semble cacher davantage qu’un simple élan de solidarité.

Christian White excelle dans la description des dynamiques de voisinage :

  • les regards qui s’attardent trop longtemps,
  • les rumeurs qui prennent vie,
  • les amitiés qui se fissurent,
  • les peurs irrationnelles qui se propagent.

Le tout est porté par un contexte social fort : la fin des années 80, l’influence médiatique croissante, la panique moraliste autour des rituels sataniques et la méfiance vis-à-vis des autorités. Alors que la police penche pour une fugue, Tom et le groupe de surveillance de quartier s’enfoncent dans une spirale de croyances, de fantasmes et d’hypothèses qui vont les entraîner bien plus loin qu’ils ne l’avaient imaginé.

Le roman joue subtilement sur l’ambiguïté morale. Chacun a ses secrets, chacun ment un peu. Camp Hill se transforme en caisse de résonance de la paranoïa collective, et lorsque Tom franchit les limites de la légalité, le lecteur comprend que ce qui se joue dépasse la disparition d’une adolescente : il s’agit de dévoiler la part sombre d’une communauté qui se pensait irréprochable.

Christian White signe un polar d’une efficacité redoutable, où l’angoisse monte par petites touches, jusqu’à devenir suffocante. Narration maîtrisée, personnages ciselés, tension psychologique constante : Sous l’œil des voisins est un thriller brillant, troublant, qui interroge le vernis des banlieues tranquilles et la fragilité de nos certitudes.

Un roman noir d’une lucidité glaçante, où chaque voisin devient un suspect — et où personne n’est tout à fait innocent.

Éditeur ‏ : ‎ Albin Michel Date de publication ‏ : ‎ 29 octobre 2025 Langue ‏ : ‎ Français Nombre de pages de l’édition imprimée  ‏ : ‎ 352 pages ISBN-10 ‏ : ‎ 2226476857 ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2226476852