Megalopolis De Francis Ford Coppola | Par Francis Ford Coppola Avec Adam Driver, Giancarlo Esposito, Nathalie Emmanuel

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Megalopolis est une épopée romaine dans une Amérique moderne imaginaire en pleine décadence.

Après des décennies d’attente et de mystère, Francis Ford Coppola livre enfin Megalopolis, une fresque monumentale qui embrasse la démesure et l’ambition avec une audace rare dans le cinéma contemporain. Projet personnel du cinéaste depuis plus de 40 ans, ce film se présente comme une œuvre hybride, à la croisée de la science-fiction, de la tragédie romaine et du commentaire social.

Une épopée romaine au cœur d’une Amérique en déclin

Megalopolis transpose la grandeur et la chute de Rome dans une version dystopique des États-Unis, où New Rome, ville tentaculaire en pleine crise, devient le théâtre d’un affrontement idéologique titanesque. D’un côté, César Catilina (Adam Driver), visionnaire utopiste capable d’arrêter le temps, incarne un avenir où l’art et la science transcendent les limites humaines. De l’autre, Franklyn Cicero (Giancarlo Esposito), maire réactionnaire, lutte pour préserver un système corrompu et répressif, s’accrochant aux vestiges d’un monde en décomposition. Entre eux, Julia Cicero (Nathalie Emmanuel), fille du maire et icône mondaine, oscille entre ces deux visions du futur, tiraillée entre ses sentiments et sa quête de sens.

Coppola, en fin stratège, s’inspire librement de la conspiration de Catilina dans la Rome antique pour bâtir une métaphore de l’Amérique contemporaine. À travers ce duel idéologique, Megalopolis interroge le pouvoir, la décadence et la possibilité d’un renouveau dans une société gangrenée par les inégalités et la cupidité.

Une mise en scène grandiose et expérimentale

Visuellement, Megalopolis est un choc. Coppola, loin de s’en tenir aux codes classiques du blockbuster, opte pour une esthétique baroque et futuriste, où les décors monumentaux évoquent autant la Rome antique que l’architecture brutaliste et cyberpunk. La photographie, oscillant entre clair-obscur expressionniste et explosions de couleurs saturées, donne au film une identité visuelle unique, à mi-chemin entre le théâtre antique et le délire numérique.

Le montage audacieux, fait d’ellipses temporelles et de ruptures de ton, rappelle le Coppola expérimental d’Apocalypse Now ou de Rumble Fish. Certains passages, quasi oniriques, plongent le spectateur dans une transe sensorielle, où le temps semble suspendu, en écho aux pouvoirs de Catilina. La musique, mêlant compositions orchestrales grandioses et sonorités électroniques, renforce cette impression d’être face à une œuvre hors du temps.

Un film radical qui divisera

Il est certain que Megalopolis ne plaira pas à tout le monde. Par son ambition démesurée et sa narration éclatée, il risque de perdre les spectateurs en quête d’un récit plus linéaire. Mais c’est précisément cette audace qui en fait une œuvre fascinante. Coppola ne cherche pas à rassurer, il provoque, il interroge, il bouscule. Certains dialogues prennent des allures de manifeste philosophique, et le film, à l’image de ses personnages, hésite entre le chaos et l’utopie.

Si Adam Driver livre une performance habitée, incarnant un Catilina aussi charismatique que tourmenté, c’est Giancarlo Esposito qui surprend le plus. En maire tyrannique, il campe un antagoniste glaçant, à l’opposé des rôles plus nuancés auxquels il nous avait habitués. Nathalie Emmanuel, quant à elle, apporte une touche d’émotion brute, incarnant le dilemme moral du film avec justesse.

Une œuvre-somme pour un cinéaste légendaire

Avec Megalopolis, Coppola ne cherche pas à réitérer ses succès passés, mais à réinventer son art. À 85 ans, il signe une œuvre-somme, synthèse de ses obsessions sur le pouvoir, la corruption et la grandeur déchue. Ce film, qu’il a financé lui-même, n’est pas seulement un projet personnel, c’est une déclaration d’indépendance artistique face à une industrie frileuse.

Alors, chef-d’œuvre visionnaire ou délire mégalomaniaque ? Peut-être un peu des deux. Mais une chose est sûre : Megalopolis est une œuvre qui marque, qui questionne, qui reste en tête bien après le générique.

La Gardav De Thomas Lemoine, Dimitri Lemoine | Par Thomas Lemoine, Christiane Lemoine-Vultaggio Avec Thomas Lemoine, Gaël Tavares, Pierre Lottin

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Mathieu jeune acteur ambitieux galère pour boucler sa bande démo. Son pote Ousmane lui propose de tourner dans son clip de rap, mais le tournage ne va pas se passer comme prévu.

Thomas et Dimitri Lemoine livrent avec La Gardav une comédie décalée qui jongle entre satire du milieu artistique et chronique de la débrouille. Avec son ton à mi-chemin entre le burlesque et le réalisme urbain, le film s’inscrit dans la lignée de ces œuvres qui racontent les galères d’un quotidien où chaque opportunité peut virer au fiasco.

Un récit porté par l’énergie du duo

Mathieu (interprété par Thomas Lemoine), jeune acteur en quête de reconnaissance, tente tant bien que mal de boucler sa bande démo. Face aux refus et aux plans foireux, il accepte l’offre de son pote Ousmane (Gaël Tavares) pour tourner dans un clip de rap. Une proposition en apparence anodine, qui va rapidement dégénérer en une suite d’événements absurdes et imprévus.

L’alchimie entre les personnages fonctionne parfaitement, avec des dialogues spontanés qui ajoutent à l’authenticité du film. Pierre Lottin, habitué aux rôles de bras cassés attachants (Les Tuche, Patients), complète le casting avec une énergie brute et décalée.

Une mise en scène nerveuse et immersive

Visuellement, La Gardav adopte un style proche du documentaire, avec une caméra nerveuse qui suit les protagonistes dans leur errance urbaine. La réalisation, dynamique et sans artifices, renforce l’impression d’immersion dans un univers où la frontière entre fiction et réalité semble parfois floue. L’utilisation de plans serrés et de mouvements fluides donne un côté quasi-clandestin au tournage du clip, accentuant le sentiment d’urgence et de désorganisation qui rythme le film.

Une critique amusée du milieu artistique

Derrière son aspect comique, La Gardav offre une critique mordante des illusions et désillusions du milieu artistique. Entre les rêves de grandeur de Mathieu, les ambitions floues d’Ousmane et les contraintes absurdes des tournages amateurs, le film dresse un portrait sans concession d’une jeunesse qui cherche à percer coûte que coûte. Le ton, jamais moralisateur, joue plutôt sur l’ironie des situations, rappelant que la frontière entre le succès et la galère est parfois très mince.

Un humour qui fait mouche, mais un scénario parfois prévisible

Si l’humour fonctionne grâce à des dialogues percutants et des situations absurdes, on peut regretter une intrigue parfois convenue, où certaines péripéties sont prévisibles. L’effet de surprise s’émousse quelque peu au fil du récit, même si le rythme et l’énergie du film maintiennent l’intérêt jusqu’au bout.

Drone De Simon Bouisson | Par Simon Bouisson, Fanny Burdino Avec Marion Barbeau, Eugénie Derouand, Cédric Kahn

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Une nuit, Émilie, une jeune étudiante, remarque qu’un drone silencieux l’observe à la fenêtre de son appartement.

Simon Bouisson, connu pour ses explorations du numérique et de ses dérives, signe avec Drone un thriller psychologique ancré dans notre époque ultra-connectée. À travers le regard d’Émilie (Marion Barbeau), une étudiante qui voit sa vie envahie par une présence invisible mais omniprésente, le film joue sur une tension progressive qui transforme la fascination en terreur.

Une angoisse subtile et contemporaine

L’idée de départ est aussi simple qu’efficace : un drone anonyme qui observe une jeune femme. D’abord perçu comme un élément anodin, presque bienveillant, il devient peu à peu un outil de harcèlement, une menace sourde qui grandit dans l’ombre. Bouisson tisse une atmosphère oppressante où la frontière entre sécurité et intrusion s’efface lentement. Le spectateur, comme Émilie, oscille entre paranoïa et réalité, se demandant si la menace est véritable ou si elle découle d’une angoisse intérieure.

Une mise en scène immersive

La réalisation joue sur une mise en scène minimaliste mais redoutablement efficace. Plans serrés, angles de vue subjectifs, bruits mécaniques feutrés : tout contribue à instaurer une tension latente. La présence du drone, souvent filmé à hauteur d’œil ou en plongée, évoque un regard omniscient qui ne quitte jamais sa cible. Cette sensation d’être traqué sans pouvoir identifier son bourreau confère au film une atmosphère proche du cauchemar éveillé.

Un propos fort sur notre rapport à la surveillance

Au-delà du thriller, Drone pose des questions troublantes sur notre époque. Dans un monde où caméras de surveillance, objets connectés et IA infiltrent chaque recoin de notre quotidien, jusqu’où s’étend réellement notre vie privée ? Le film interroge le consentement, la traçabilité de nos mouvements et la manière dont la technologie, censée nous protéger, peut devenir une arme contre nous.

Une performance habitée

Marion Barbeau, révélée dans En corps de Cédric Klapisch, livre ici une interprétation captivante. Son jeu, tout en retenue et en fragilité, donne corps à cette spirale anxiogène. Face à elle, Cédric Kahn incarne un rôle mystérieux, ajoutant une couche supplémentaire de tension à l’intrigue.

Un film efficace, mais qui aurait pu aller plus loin

Si Drone réussit à installer un climat inquiétant, il lui manque peut-être une montée en puissance plus marquée dans son dernier acte. Certains spectateurs pourraient rester sur leur faim, espérant un final plus percutant ou une révélation plus audacieuse. Cependant, la force du film réside dans son réalisme : l’horreur n’a pas besoin d’effusion de sang pour être terrifiante.

Trois amies avec Camille Cottin (Acteur), Sara Forestier (Acteur), Emmanuel Mouret (Réalisateur)

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Joan n’est plus amoureuse de Victor et souffre de se sentir malhonnête avec lui.

Avec Trois amies, Emmanuel Mouret délaisse partiellement son style léger et badin pour explorer des territoires plus mélancoliques. Cette ronde amoureuse, où mensonges et non-dits rythment la vie de trois femmes, oscille entre comédie de mœurs et drame existentiel. Si l’on retrouve son art du dialogue et des situations cocasses, le film surprend par sa tonalité plus grave, voire funèbre.

Un trio d’actrices au sommet

Camille Cottin, Sara Forestier et India Hair incarnent avec justesse ces amies liées par une affection sincère mais rattrapées par leurs propres contradictions. Joan (Cottin) incarne la culpabilité d’un amour éteint, Alice (Forestier) la résignation heureuse, tandis que Rebecca (Hair) semble plus libre mais non moins empêtrée dans ses dilemmes. Leurs interactions, pleines de spontanéité, confèrent au film une humanité touchante.

La disparition de Victor (Vincent Macaigne), élément déclencheur du bouleversement émotionnel du trio, est traitée avec une pudeur qui renforce l’impact dramatique. Emmanuel Mouret, en maître du récit fragmenté, parvient à nous faire ressentir l’absence tout en explorant les réactions intimes de ses personnages.

Une mise en scène subtile et épurée

Mouret opte pour une réalisation élégante, évitant tout excès mélodramatique. Les plans fixes, les jeux de regards et les silences traduisent plus que de longs discours. Lyon, où se déroule l’intrigue, est filmée avec douceur, ses ruelles et ses cafés devenant le théâtre des élans et des désillusions sentimentales.

Le choix d’une narration en voix-off, assurée par Victor lui-même, peut sembler audacieux, voire risqué, mais il apporte une profondeur singulière au récit, offrant un regard posthume et ironique sur les relations humaines.

Lee Miller avec Kate Winslet (Acteur), Andy Samberg (Acteur), Ellen Kuras (Réalisateur)

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L’incroyable vie de LEE MILLER, ex-modèle pour Vogue et muse de Man Ray devenue l’une des premières femmes photographes de guerre.

Avec Lee, Ellen Kuras signe un biopic ambitieux sur une figure fascinante et trop peu connue : Lee Miller. D’abord mannequin et muse de Man Ray, puis correspondante de guerre pour Vogue, Miller fut l’une des premières femmes à documenter les horreurs de la Seconde Guerre mondiale. Kate Winslet, qui incarne ce personnage complexe, livre une performance habitée, portée par un regard intense et une détermination farouche. Mais le film parvient-il à capturer toute la richesse de son sujet ?

Une héroïne de guerre sublimée, mais édulcorée

Là où Lee excelle, c’est dans sa représentation du front. La caméra d’Ellen Kuras ne cherche pas à esthétiser la guerre : les scènes de chaos, de destruction et d’horreur sont filmées avec une sobriété qui évite tout sensationnalisme. L’une des séquences les plus marquantes demeure la découverte des camps de Dachau et Buchenwald, où Miller, derrière son objectif, bascule d’observatrice à témoin hantée.

Kate Winslet porte le film avec une intensité qui rappelle ses meilleurs rôles. Son interprétation oscille entre force brute et vulnérabilité, faisant de Miller une figure insaisissable, parfois même déroutante. Face à elle, Andy Samberg surprend dans un registre plus dramatique, bien qu’il reste en retrait.

Pourtant, le film peine à explorer les zones d’ombre de son héroïne. La complexité psychologique de Lee Miller – son alcoolisme, ses traumatismes, son rapport ambigu avec la célébrité – est effleurée sans être pleinement assumée. On sent une volonté de glorification qui, à force de retenue, lisse certaines aspérités de son parcours.

Une mise en scène élégante mais académique

Visuellement, Lee impressionne par son travail sur la lumière et la reconstitution historique. La photographie, baignée de tons sépia et gris, évoque l’ambiance des clichés d’époque. Mais si le film est esthétiquement maîtrisé, il souffre d’une mise en scène parfois trop sage, qui manque de fulgurances.

Là où un réalisateur comme Pablo Larraín (Spencer, Jackie) aurait osé une plongée sensorielle dans la psyché de son personnage, Ellen Kuras choisit une approche plus linéaire et classique. Ce choix, bien que pertinent pour rendre hommage à la photographe, prive le film d’un souffle véritablement cinématographique.

Un biopic nécessaire mais frustrant

Au final, Lee est un film important, ne serait-ce que pour remettre en lumière une femme hors du commun. Il offre une performance magistrale de Kate Winslet et un témoignage poignant sur le rôle des correspondantes de guerre. Mais il laisse aussi un goût d’inachevé, comme s’il n’osait pas aller au bout de la complexité de son sujet.

Quand vient l’automne avec Josiane Balasko (Acteur), Hélène Vincent (Acteur), François Ozon (Réalisateur)

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Michelle, une grand-mère bien sous tous rapports, vit sa retraite paisible dans un petit village de Bourgogne, pas loin de sa meilleure amie Marie-Claude.

Avec Quand vient l’automne, François Ozon délaisse l’ironie mordante qui a souvent marqué son cinéma pour signer un drame intime et mélancolique. Porté par l’interprétation magistrale d’Hélène Vincent et de Josiane Balasko, le film s’inscrit dans une veine sobre, presque crépusculaire, où le poids des souvenirs et des regrets pèse sur chaque plan.

Un thriller intime sous les couleurs de l’automne

Ozon s’attaque ici au temps qui passe et aux silences de l’existence, en suivant Michelle (Hélène Vincent), une femme âgée vivant paisiblement dans un village bourguignon. Son quotidien bien réglé est bouleversé par l’irruption d’un élément perturbateur, réveillant des blessures enfouies. Là où d’autres cinéastes auraient opté pour un pur drame psychologique, Ozon instille une tension diffuse, jouant sur les non-dits et l’ambiguïté des relations.

Si la mise en scène est d’une élégance indéniable, on peut toutefois reprocher au film une certaine froideur. Ozon, en choisissant une approche minimaliste, sacrifie parfois l’émotion brute au profit d’une rigueur presque clinique. Pourtant, la prestation d’Hélène Vincent transcende ce parti pris : son regard hanté et ses gestes mesurés disent bien plus que les dialogues parfois trop écrits. Face à elle, Josiane Balasko impose une présence plus terrienne, offrant une dynamique intéressante entre ces deux figures féminines.

Une réalisation épurée mais parfois distanciée

Le travail sur l’image est d’une grande subtilité. La photographie automnale, signée Manuel Dacosse, baigne le film dans une lumière tamisée, où les tons ocres et dorés contrastent avec la solitude pesante de l’héroïne. La caméra d’Ozon capte avec délicatesse les moindres frémissements, mais cette retenue peut parfois frustrer : on aimerait que le film ose davantage dans ses élans tragiques.

Si Quand vient l’automne impressionne par son atmosphère et la justesse de ses interprètes, il lui manque peut-être ce supplément de fièvre qui faisait la force d’un Sous le sable ou d’un Jeune et Jolie. Le film séduira les amateurs de drames contemplatifs mais pourrait laisser sur le bord du chemin ceux qui attendent une montée en puissance plus affirmée.

Concernant la sortie DVD, les éditions annoncées proposent un making-of intéressant où Ozon explique son approche de la vieillesse et du passé refoulé. Quelques scènes coupées viennent enrichir l’expérience, bien que leur absence dans le montage final semble justifiée. Une interview croisée entre Hélène Vincent et Josiane Balasko constitue également un bel ajout, où les deux actrices reviennent avec complicité sur leur collaboration.

Bubba Ho-Tep De Don Coscarelli | Par Don Coscarelli, Joe R. Lansdale Avec Bruce Campbell, Ossie Davis, Ella Joyce

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Une petite ville de l’Amérique profonde est menacée par une terrible momie, Bubba Ho-tep, qui veut absorber l’énergie vitale des habitants. Afin de la combattre, deux pensionnaires de l’asile local unissent leurs forces. Parmi eux, l’authentique Elvis Presley et un homme qui se prend pour Jack Kennedy.

Bubba Ho-Tep, réalisé par Don Coscarelli, est un film improbable qui marie l’horreur et la comédie de manière excentrique et décalée. Adapté d’une nouvelle de Joe R. Lansdale, ce film propose un mélange unique de mystère surnaturel et de réflexion sur la vieillesse, l’identité et la mémoire. À première vue, l’histoire pourrait sembler un pastiche ridicule : Elvis Presley et John F. Kennedy, pensionnaires d’un asile psychiatrique, affrontent une momie maléfique qui menace de détruire une petite ville. Mais sous cette surface absurde se cache une exploration subtile des thèmes de l’isolement, de la fin de vie et de l’héroïsme inattendu.

Une intrigue décalée mais poignante

L’intrigue de Bubba Ho-Tep est à la fois bizarre et brillante. La ville de Mud Creek est sous la menace d’un mal ancien : une momie, surnommée Bubba Ho-Tep, qui s’attaque aux habitants pour absorber leur énergie vitale. Le seul espoir de l’arrêter réside dans deux pensionnaires de l’asile local : un Elvis Presley (interprété par Bruce Campbell), désormais âgé et en proie à des doutes existentiels, et un homme qui se prend pour Jack Kennedy (Ossie Davis), défiguré et exilé dans sa propre folie. Ensemble, ces deux figures historiques légendaires, au bord de la fin de leurs vies, décident de s’unir pour combattre cette menace surnaturelle.

Le film se joue avec les conventions du genre horreur en les inversant : au lieu de jeunes héros courageux, nous avons des personnages âgés, fragiles, mais toujours prêts à défendre ce qui reste de leur dignité. Ce contraste, entre l’absurdité du scénario et la gravité de certains thèmes, crée un décalage souvent hilarant mais aussi profondément émouvant.

Des performances surprenantes et émouvantes

Bruce Campbell, souvent associé à ses rôles dans des films d’horreur plus classiques comme la saga Evil Dead, livre ici une performance étonnamment touchante en Elvis Presley. Loin du jeune rockeur charismatique, il incarne un Elvis vieillissant, nostalgique et désillusionné, dont la rédemption viendra non pas par la musique, mais par l’action héroïque. Son interprétation est à la fois drôle et poignante, capturant l’essence d’un homme qui a perdu son éclat mais qui reste un héros dans son âme.

Ossie Davis, dans le rôle de l’homme qui se prend pour JFK, est tout aussi remarquable. Son personnage est aussi un symbole de la perte et de la déchéance, une figure nationale devenue un vieil homme, un peu fou et solitaire. Leur duo improbable avec Campbell fonctionne parfaitement, apportant à l’histoire une profondeur inattendue dans ses moments les plus absurdes. Ensemble, ils forment un tandem comique mais profondément humain, et leur dynamique, mélange d’humour et de tendresse, est ce qui donne au film sa dimension unique.

Un film à l’humour décalé et à l’ambiance singulière

Visuellement, Bubba Ho-Tep ne joue pas sur les grands effets spéciaux, mais sur une atmosphère de délabrement et de décadence, qui se marie parfaitement avec le ton général du film. L’asile où se déroule l’essentiel de l’action est une métaphore de la fin de la vie, un lieu où le passé et le présent se confondent, et où les héros déchus trouvent un sens à leur existence à travers un combat final. Le film joue sur des couleurs terreuses et une ambiance tamisée, qui accentuent cette atmosphère mélancolique et presque nostalgique.

Le film utilise également une bande-son qui complète bien son ambiance unique, mélangeant des morceaux rétro qui rappellent l’époque de Presley avec une musique plus inquiétante pour les scènes d’horreur. Ce mélange d’éléments visuels et sonores crée un effet de décalage qui nourrit l’aspect à la fois comique et grotesque du film.

L’édition spéciale de Bubba Ho-Tep ne se contente pas de nous offrir le film dans toute sa gloire décalée et unique, mais l’accompagne également d’une multitude de bonus captivants qui enrichissent l’expérience cinématographique. Cette version comprend des éléments exclusifs qui plongent le spectateur dans l’univers du film et de ses créateurs, offrant un éclairage supplémentaire sur l’aspect créatif, les coulisses du tournage, et l’impact que le film a eu au fil du temps. L’édition se distingue aussi par son rendu visuel exceptionnel grâce au Dolby Vision et HDR10+, qui rehausse l’aspect visuel du film tout en conservant son atmosphère unique.

Un rendu visuel impressionnant en Dolby Vision et HDR10+

Dès les premières minutes, il est clair que l’édition en Dolby Vision et HDR10+ offre une expérience de visionnage immersive. La palette de couleurs, qui va des tons chauds de l’asile à l’ambiance plus inquiétante des scènes avec la momie, est sublimée par ces technologies de pointe. La clarté des images est d’autant plus marquante dans les scènes de confrontation avec Bubba Ho-Tep, où chaque détail, de l’effritement de la momie à l’expressions des acteurs, prend une dimension plus nette et saisissante. Ces améliorations visuelles accentuent l’aspect surréaliste du film tout en renforçant l’intensité émotionnelle des moments clés.

Les Commentaires audio : Immersion dans les coulisses avec Don Coscarelli et Bruce Campbell

Les commentaires audio des créateurs du film sont une véritable mine d’or pour les fans. Le réalisateur Don Coscarelli, fidèle à son style particulier, nous emmène dans un voyage fascinant à travers la conception de Bubba Ho-Tep. Il raconte des anecdotes de tournage, parle des choix créatifs derrière les scènes clés, et revient sur l’univers unique qu’il a voulu créer pour ce film. Son regard sur le film apporte une dimension supplémentaire à l’histoire et aux personnages, nous dévoilant les intentions profondes derrière l’absurdité apparente du scénario.

Bruce Campbell, en tant que protagoniste et véritable cœur du film, nous offre également un commentaire audio. Il partage ses souvenirs du tournage, ses réflexions sur son rôle d’Elvis vieillissant, et les défis qu’il a dû relever pour incarner ce personnage à la fois décalé et humain. Son enthousiasme et sa passion transparaissent tout au long du commentaire, apportant un éclairage intime sur sa vision du film et du personnage d’Elvis. Les deux commentaires se complètent parfaitement, offrant aux spectateurs une compréhension profonde du film à travers les yeux de ceux qui l’ont fait.

Bonus Exclusifs : Une immersion totale dans l’univers de Bubba Ho-Tep

Les bonus vidéo sont également d’une grande richesse et permettent de mieux appréhender l’âme du film.

  • Le Making-of du film offre un aperçu détaillé du processus de création de Bubba Ho-Tep, avec des interviews des acteurs, de l’équipe technique, et des extraits de tournage. Ce making-of dévoile les coulisses du film et montre à quel point son ton décalé et unique a été réfléchi dès le départ.
  • L’interview de Bruce Campbell est un moment privilégié, où l’acteur revient sur son parcours, l’impact de son rôle d’Elvis, et son expérience sur le film. Il raconte comment il a construit son personnage, tout en partageant son affection pour Bubba Ho-Tep et son statut de film culte.
  • « Le King et moi » : Interview de Don Coscarelli nous permet d’explorer la vision du réalisateur sur la culture Elvis, et comment cette légende a influencé l’histoire du film. Coscarelli évoque ses influences et la manière dont il a voulu mêler l’iconographie d’Elvis avec une histoire de super-héros vieillissant.
  • Scènes coupées offrent aux fans un aperçu de ce qui a été laissé de côté pendant le montage, avec des moments supplémentaires qui auraient pu enrichir l’intrigue ou les personnages. Ces scènes permettent de voir certaines dynamiques différentes et ajoutent de la profondeur à l’histoire.
  • « Elvis My Happiness » : Le fan club français d’Elvis est un bonus intéressant qui met en lumière la communauté passionnée d’Elvis Presley, et l’impact culturel de sa musique et de sa personnalité, même dans les films comme Bubba Ho-Tep.
  • Avant-première à Londres et Lecture par Joe Lansdale viennent compléter cette édition par des événements qui ont marqué l’histoire du film, offrant aux spectateurs une connexion unique avec l’œuvre et ses créateurs. Lansdale, en particulier, partage des anecdotes sur la genèse de l’histoire et son évolution sur grand écran.
  • Spots TV, Cinéma, et Bandes-annonces sont des ajouts classiques mais toujours appréciés, permettant de revoir les campagnes promotionnelles qui ont entouré la sortie du film.

Rapport de forme ‏ : ‎ 1.85:1 Classé ‏ : ‎ Tous publics Réalisateur ‏ : ‎ Don Coscarelli Format ‏ : ‎ Couleur, Noir et blanc, Dolby, PAL Durée ‏ : ‎ 1 heure et 27 minutes Date de sortie ‏ : ‎ 22 janvier 2025 Acteurs ‏ : ‎ Bruce Campbell, Ossie Davis, Ella Joyce, Heidi Marnhout, Bob Ivy Sous-titres : ‏ : ‎ Français Langue ‏ : ‎ Anglais (Dolby Digital 5.1), Français (Dolby Digital 5.1) Studio  ‏ : ‎ ESC Editions ASIN ‏ : ‎ B0DB6F99H9

les arnaqueurs avec John Cusack (Acteur), Anjelica Huston (Acteur) De Stephen Frears (Réalisateur)

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Roy, escroc à la petite semaine, est tiraillé entre Lilly, mère possessive, et Myra, sa petite amie, qui ne supporte pas leurs rapports incestueux. Myra décide de rompre leurs liens. Son geste aura des conséquences tragiques et inattendues.

Les Arnaqueurs, réalisé par Stephen Frears, est un film où l’escroquerie rencontre la tragédie, un drame psychologique teinté de suspense, dans lequel les faux-semblants s’entrelacent avec des relations complexes et destructrices. Avec une distribution de premier ordre, incluant John Cusack, Anjelica Huston et une performance poignante de la part de la petite amie du protagoniste, le film nous plonge dans un tourbillon d’émotions contradictoires, où les arnaques ne sont pas seulement financières, mais aussi émotionnelles.

Un scénario entre manipulation et tensions familiales

Au centre du film, Roy (interprété par John Cusack), un escroc plutôt maladroit, se retrouve pris au piège entre deux femmes : sa mère possessive, Lilly (Anjelica Huston), et Myra, sa petite amie, qui ne supporte plus l’ambiguïté de ses relations familiales. Lilly, au caractère aussi manipulateur qu’obsessionnel, exerce une pression constante sur son fils, tout en étant une présence envoûtante et toxique dans sa vie. Myra, de son côté, éprouve une forme de rébellion envers cette situation qu’elle perçoit comme incestueuse et malsaine, ce qui la pousse à mettre fin à leur relation.

L’histoire déploie une tension croissante, où la rupture entre Roy et Myra, loin d’être anodine, déclenche une série de conséquences tragiques et inattendues. Le film prend un tournant dramatique lorsque Roy, déjà en proie à ses démons internes et à ses dépendances émotionnelles, se voit déstabilisé par la perte de la seule personne qui semblait le comprendre. Ce qui commence comme une simple rupture prend rapidement des proportions dramatiques, où les manipulations de la mère et l’impossibilité de Roy à se détacher de son influence paternelle provoquent des événements irréversibles.

Performances d’acteurs poignantes

Les performances de John Cusack et Anjelica Huston sont au cœur de ce drame familial. Cusack, habituellement connu pour ses rôles dans des comédies ou des films plus légers, incarne ici un homme fragile et tiraillé, perdu entre des sentiments d’amour toxique et une quête de rédemption qu’il semble incapable d’atteindre. Il fait vivre à son personnage une vulnérabilité palpable, ce qui permet de toucher le spectateur sur un plan émotionnel profond.

Anjelica Huston, dans le rôle de Lilly, est une véritable force de la nature. Son personnage, à la fois protecteur et étouffant, ajoute une dimension inquiétante à l’histoire. La subtilité de sa performance rend Lilly à la fois fascinante et dérangeante, un monstre maternel qui manipule son fils à travers une combinaison de tendresse et de contrôle. Son personnage incarne cette figure complexe de la mère abusive, dont l’amour se transforme en une chaîne invisible mais bien présente, attachée au cœur de Roy.

Un film sur les conséquences des choix émotionnels

Les Arnaqueurs explore des thèmes lourds de sens, comme la manipulation psychologique, les dépendances émotionnelles et les rapports incestueux, mais avec une certaine délicatesse qui permet d’aborder ces sujets sans tomber dans le voyeurisme. La famille de Roy est une toile de fond qui sert à démontrer l’impact que peuvent avoir les relations toxiques sur la vie d’un individu, de ses choix personnels à son incapacité à s’émanciper des chaînes invisibles qui le lient.

Le film, bien que centré sur les relations entre ces trois personnages, ne manque pas d’intensité dramatique. L’intrigue évolue progressivement pour devenir un thriller psychologique, où la rupture entre Roy et Myra devient le catalyseur d’une spirale d’événements tragiques. Ce qui commence par des manipulations simples devient une toile de mensonges et de répercussions violentes, qui ne peuvent être dénouées sans souffrance.

Classé ‏ : ‎ Tous publics Réalisateur ‏ : ‎ Stephen Frears Format ‏ : ‎ Couleur Durée ‏ : ‎ 1 heure et 50 minutes Date de sortie ‏ : ‎ 22 janvier 2025 Acteurs ‏ : ‎ John Cusack, Anjelica Huston, Annette Bening, Michael Laskin, Henry Jones Sous-titres : ‏ : ‎ Anglais, Français Studio  ‏ : ‎ ESC Editions

Les Rois du rallye De Ross Venokur| Par Ross VenokurAvec Maxime Van Santfoort, Jimmy O. Yang, Lionel Bourguet

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Gi, un jeune pilote, fait le pari qu’il pourra battre le champion en titre, le machiavélique Archie Vaingloriol, à la plus grande course de rallye. Avec l’aide d’un ancien pilote devenu mécanicien, il devra affronter les pièges de ses adversaires et gagner la course pour sauver son village.

Les Rois du rallye, réalisé par Ross Venokur, se place comme un hommage aux films de course, tout en injectant un vent de fraîcheur grâce à son mélange d’action effrénée et de comédie. Avec une intrigue simple mais efficace, le film suit Gi, un jeune pilote ambitieux, prêt à tout pour affronter Archie Vaingloriol, le champion en titre, dans la course de rallye la plus prestigieuse. À l’enjeu de la compétition, non seulement la gloire personnelle, mais aussi la survie de son village, qui risque d’être englouti sous la pression de puissants rivaux.

Une intrigue classique mais captivante

Le pitch de Les Rois du rallye n’échappe pas à la structure traditionnelle du film de course : le jeune challenger qui se frotte à un adversaire plus expérimenté, souvent arrogant et impitoyable. Le personnage de Gi, interprété par Maxime Van Santfoort, est l’archétype du héros déterminé, mais il possède une dimension humaine qui le rend attachant. Son rêve de victoire se transforme rapidement en quête de rédemption pour son village, une motivation qui dépasse le simple désir de gloire.

Gi est épaulé par un mentor, un ancien pilote devenu mécanicien, joué par Lionel Bourguet, dont les conseils semblent aussi sages que comiques. Cette relation père-fils de substitution apporte un peu de chaleur à un film qui ne manque pas de moments intenses, surtout dans les scènes de course. L’humour, parfois décalé, est un bon contrepoint aux scènes plus dramatiques, et permet de respirer entre les séquences de tension élevée.

L’antagoniste, Archie Vaingloriol, incarné par Jimmy O. Yang, est un personnage machiavélique et détestable, ce qui fait de lui un adversaire parfait pour Gi. Bien que l’on puisse prédire l’issue de ce face-à-face, l’intérêt du film réside dans le voyage, les obstacles que Gi devra surmonter, et la manière dont les personnages secondaires viennent enrichir l’intrigue.

L’adrénaline au cœur de l’action

Les scènes de rallye sont le véritable cœur battant du film, et elles ne déçoivent pas. Ross Venokur réussit à capturer l’intensité et l’excitation d’une course de rallye, avec une mise en scène dynamique qui plonge le spectateur dans la poussière et les virages serrés. Les effets visuels et les montées en tension sont impeccablement exécutés, et le montage rapide accentue la sensation de vitesse, tout en permettant aux personnages de se dévoiler dans ces moments extrêmes. On ressent la lutte intérieure de Gi dans chaque accélération, chaque dérapage contrôlé.

Le film n’hésite pas à ajouter quelques moments spectaculaires avec des cascades audacieuses et des courses effrénées qui mettent en valeur le caractère imprévisible de la compétition. Chaque scène est pensée pour tenir le spectateur en haleine, avec une bonne dose de suspense et quelques retournements de situation surprenants.

Une bande-son qui met les gaz

La bande-son de Les Rois du rallye accompagne magnifiquement les courses et ajoute de l’énergie à chaque instant clé. Les morceaux rock et électro, rapides et intenses, sont parfaits pour les séquences de course, mettant en valeur la vitesse et l’adrénaline qui émanent de chaque virage. En revanche, la musique plus calme, souvent associée aux scènes introspectives de Gi et de son mentor, permet de donner de la profondeur aux personnages, offrant un juste équilibre entre action et émotions.

Classé ‏ : ‎ Tous publics Réalisateur ‏ : ‎ Ross Venokur Durée ‏ : ‎ 1 heure et 29 minutes Date de sortie ‏ : ‎ 15 janvier 2025 Langue ‏ : ‎ Français (Dolby Digital 5.1) Studio  ‏ : ‎ Blaq Out ASIN ‏ : ‎ B0DGGY49C3

L’Heureuse élue De Frank Bellocq | Par Daive Cohen Avec Camille Lellouche, Lionel Erdogan, Michèle Laroque

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Pour soutirer de l’argent à ses parents, Benoît demande à une amie de se faire passer pour sa future femme lors d’un séjour en famille au Maroc.

Chronique : L’Heureuse élue, le nouveau film de Frank Bellocq, est une comédie dynamique qui mêle faux-semblants et confrontations sociales. Au cœur de l’intrigue, Benoît (interprété par Lionel Erdogan), un jeune homme en quête d’argent facile, imagine une astuce pour impressionner ses parents bourgeois : il demande à une amie de se faire passer pour sa fiancée lors d’un séjour en famille au Maroc. Mais au dernier moment, l’amie se rétracte, et Benoît n’a d’autre choix que de convaincre Fiona (incarnée par Camille Lellouche), son chauffeur Uber impétueux et sans filtre, de jouer ce rôle improbable.

Le film est avant tout un terrain de jeu pour la talentueuse Camille Lellouche, qui incarne une Fiona totalement détonante. Son personnage, à la fois franc et impulsif, se heurte brutalement au milieu bourgeois et raffiné de la famille de Benoît. Lellouche fait preuve d’une énergie débordante, apportant une fraîcheur salvatrice à un film qui, parfois, semble tomber dans les pièges des clichés de la comédie romantique. Le contraste entre la spontanéité de Fiona et la réserve de la famille de Benoît provoque une série de gaffes et de malentendus savoureux, dont l’humour se trouve dans l’absurde et la maladresse. Les scènes où Fiona, sans gêne, se laisse aller à des remarques brutales et des gestes malvenus sont parmi les plus mémorables du film.

Benoît, campé par un Lionel Erdogan plus réservé, tente tant bien que mal de maintenir la façade de la « fausse fiancée idéale » face à ses parents. Ce dernier, pris entre deux mondes, cherche à concilier ses aspirations sociales et la réalité de ses choix de vie, avec pour résultat une comédie pleine de quiproquos et de rires involontaires.

Michèle Laroque, dans le rôle de la mère de Benoît, joue l’archétype de la mère bourgeoise, mais réussit à apporter de la nuance à ce personnage souvent caricatural. Son regard sur la situation évolue subtilement, donnant une touche d’humanité à la comédie de mœurs.

Le film aborde avec légèreté des thématiques sociales importantes, notamment la différence de classes et l’apparence face à la réalité. L’authenticité de Fiona est en totale opposition avec la superficialité de la famille de Benoît, ce qui crée une tension comique mais aussi une réflexion sur les conventions sociales. Le mélange de farce et de satire fonctionne bien, mais certains moments semblent trop prévisibles et le scénario aurait gagné à éviter quelques clichés.

L’Image : Une esthétique colorée et vivante

L’un des premiers éléments marquants de L’Heureuse élue est son utilisation de la couleur et de l’espace. Le film s’ouvre sur des scènes lumineuses et chaleureuses, illustrant l’univers bourgeois de la famille de Benoît, un monde de sobriété, mais souvent aseptisé. L’architecture des maisons, les vêtements et les décors sont soigneusement choisis pour transmettre une sensation de luxe et de formalisme, contrastant avec la présence détonante de Fiona. L’objectif visuel est clair : faire ressortir la différence entre les deux mondes dans lesquels se déplacent les personnages.

Les scènes au Maroc, où le film prend un tournant en termes d’ambiance, sont une explosion de couleurs. Le choix de décors exotiques, de rues vibrantes et de paysages arides ajoute une dimension presque surréaliste, qui rehausse le côté décalé du récit. C’est là que le contraste visuel est le plus frappant : la sophistication de la famille de Benoît se heurte au côté brut et décomplexé de Fiona, amplifiant l’humour de la situation.

La caméra, souvent en mouvement rapide pour suivre les rebondissements du récit, capte parfaitement la tension comique de chaque scène. L’utilisation de plans rapprochés, notamment lors des gaffes de Fiona, intensifie l’effet de surprise et d’improvisation, nous plongeant au cœur de l’action avec un dynamisme palpable. Ce choix de mise en scène, qui ne laisse pas de place à la monotonie, permet au film de rester rythmé et vivant.

Le Son : Une Bande-Son Éclectique au Service de la Comédie

La bande-son de L’Heureuse élue joue un rôle clé dans la construction de son atmosphère décalée. La musique, alternant entre des morceaux modernes et des compositions plus classiques, s’adapte parfaitement aux changements de ton du film. Elle sait être légère et ludique lorsqu’il s’agit de souligner les gaffes de Fiona, tout en se faisant plus solennelle dans les moments où le film se penche sur les enjeux sociaux. Le mélange de genres musicaux accentue le contraste entre les mondes auxquels les personnages appartiennent.

Particulièrement marquante, la musique lors des scènes de confrontation, qu’il s’agisse de petites joutes verbales ou de situations absurdes, accentue le rythme effervescent de la comédie. Les percussions, souvent utilisées pour souligner les moments comiques, accompagnent parfaitement les scènes de tension, amplifiant la sensation de chaos qui émerge lorsque Fiona, sans filtre, interagit avec le milieu bourgeois. L’utilisation subtile des silences aussi est significative : chaque fois que la famille de Benoît est déstabilisée par un de ses gestes ou propos maladroits, le silence qui suit crée un effet comique indéniable.

La dimension sonore est également présente dans les effets de transition, qui passent parfois du dialogue léger à des moments plus dramatiques, et qui sont parfaitement accompagnés par des bruitages ou des sons plus intenses, accentuant l’absurdité du contraste entre les émotions des personnages.

Classé ‏ : ‎ Tous publics Réalisateur ‏ : ‎ Frank Bellocq Format ‏ : ‎ Cinémascope, PAL, Couleur Durée ‏ : ‎ 1 heure et 27 minutes Date de sortie ‏ : ‎ 23 janvier 2025 Acteurs ‏ : ‎ Camille Lellouche, Lionel Erdogan, Michèle Laroque, Gérard Darmon, Amaury De Crayencour Sous-titres : ‏ : ‎ Français Langue ‏ : ‎ Français (Dolby Digital 5.1) Studio  ‏ : ‎ M6 Vidéo ASIN ‏ : ‎ B0DHYGXMK5