Depuis que sa femme, enceinte, a perdu la vie au cours d’un séisme en Haïti douze ans plus tôt, Victor Fielding élève, seul, leur fille Angela. Un jour, Angela et son amie Katherine disparaissent dans les bois avant de refaire surface 72 heures plus tard sans le moindre souvenir de ce qui leur est arrivé… Dès lors, d’étranges événements s’enchaînent et Victor doit affronter de redoutables forces maléfiques. Désespéré et terrorisé, il sollicite la seule personne encore en vie qui ait jamais été témoin de pareils phénomènes: Chris MacNeil.
Chronique : Je trouve que ce film était plutôt moyen. Bien que je ne pense pas qu’il soit aussi mauvais que ce que prétendent de nombreuses critiques, il ne se situe pas non plus du côté des meilleurs. Le problème avec ce film, c’est qu’il sera toujours comparé à l’original, et il ne pourra tout simplement pas rivaliser. Nous sommes désormais dans un tout autre contexte, et ce qui a rendu le film L’Exorciste original si charismatique, effrayant et mémorable, c’est qu’il était novateur à l’époque, en 1973. Cependant, nous voilà 50 ans plus tard en 2023, et de nombreux films ont depuis exploité les mêmes concepts. Il est donc difficile de retrouver cette même sensation d’originalité.
L’intrigue était correcte, mais elle semblait un peu décousue et manquait de fluidité. Le film comptait quelques moments de sursauts, mais je les qualifierais de « sursauts bon marché », comme un serpent surgissant soudainement d’un rocher ou une porte frappée de manière inattendue. Il n’y avait pas de véritables moments effrayants dans le climax du film, et cela constitue un point faible pour un film d’horreur. En réalité, il ne parvenait pas vraiment à instaurer un climat de peur, et par moments, il avait même des accents comiques. La voix du démon, lorsqu’il prenait possession de Catherine et Angela, prêtait même à sourire, et le décalage entre les mouvements des lèvres et la voix était dérangeant, ce qui nuisait à l’immersion dans le film.
J’ai l’impression que ce film ne savait pas vraiment quel type d’horreur il voulait offrir : l’horreur visuelle, l’horreur dans l’obscurité avec des sursauts ou l’horreur psychologique. Finalement, il n’a pas réussi à se distinguer dans l’un de ces registres. L’une des scènes les plus réussies était probablement celle dans l’église où nous avons découvert que Catherine était possédée. Cette séquence était perturbante, légèrement effrayante et chaotique, ce qui m’a plu. Elle illustrait bien la manière dont les films d’horreur peuvent jouer sur l’imaginaire du spectateur.
En ce qui concerne la question de savoir si ce film vaut la peine d’être vu, je dirais que cela dépend de vos attentes. Si vous appréciez les films d’horreur et que vous n’êtes pas trop exigeant en ce qui concerne l’intrigue, alors ce film peut vous convenir. Cependant, si vous cherchez à vivre pleinement l’ambiance d’Halloween et à ressentir une réelle terreur, je vous recommanderais plutôt de regarder l’original. Ce film tente de capitaliser sur l’original en ramenant des personnages familiers, un concept similaire et un motif sonore évocateur, mais il ne parvient pas tout à fait à retrouver la magie du premier opus.
Je suis curieux de voir ce que les deux prochains volets confirmés nous réservent, notamment le retour de Regan. Se pourrait-il qu’elle porte encore quelque chose en elle ? J’espère que non, mais l’intrigue suggère qu’avec la perte de la vue de sa mère, elle pourrait être amenée à perpétuer son héritage en venant en aide à d’autres personnes possédées. Mes attentes ne sont pas très élevées, mais il y a encore du temps avant la sortie prévue, donc il est possible qu’ils tirent des leçons des lacunes de celui-ci et apportent des améliorations au scénario. Le studio a investi presque un demi-milliard de dollars pour acquérir les droits de cette franchise. Reste à voir si cela sera rentable.

Explication de la fin :
La notion de croyance occupe une place centrale, explorant les convictions des personnages des deux côtés de la barrière. Par exemple, le père d’Angela, Tanner, ne croit ni en Dieu ni en la valeur de la religion. Cette conviction découle de ce qui est arrivé à sa femme en Haïti, où elle a été tuée, ainsi que des troubles mentaux d’Angela après sa possession. Le père de Catherine partageait également une croyance, mais du côté opposé. Il était un fervent croyant en Dieu et en la religion, mais il ne croyait pas en l’existence de démons ni en l’exorcisme comme solution à tous les problèmes.
Cependant, lorsque ces deux pères abandonnent leurs croyances antérieures, nous assistons à un changement. Tanner cite la Bible lors de l’exorcisme, et le père de Catherine participe activement, enlevant même ses chaussures. Cela semble renforcer le rituel exorciste, bien que le démon finisse par tromper tout le monde dans la pièce en prenant la vie de Catherine au lieu d’Angela.
Cette thématique des croyances s’étend également à la dimension spirituelle du film, une approche inédite. La combinaison du catholicisme et d’une forme de spiritualité différente, associée à la croyance en ces deux dimensions, finit par constituer une force plus puissante vers la fin. Angela semble avoir été purifiée du démon qui la possédait, revenant à une vie normale sans aucune trace du mal en elle.
Cependant, la disparition de Catherine est évidente, symbolisée par la chaise vide où elle était assise. À la toute fin, une révélation concernant le personnage de Regan semble surprenante, car le film nous avait fait croire qu’elle était décédée après des interactions démoniaques avec Chris au début de l’histoire. Nous découvrons qu’elle est en réalité en vie, ce qui est étonnant étant donné qu’elle avait semblé renier sa mère après la publication du livre. Son retour s’annonce comme un élément clé de la suite du film intitulée « Deceiver », qui devrait sortir dans quelques années.
En fin de compte, il semble que l’exorcisme du groupe n’ait pas véritablement réussi, le démon ayant simplement décidé de laisser l’une des deux filles partir. Cela souligne le caractère maléfique du démon et l’importance de ne jamais lui faire confiance. Au lieu que les parents travaillent ensemble pour sauver les deux filles, le père a choisi de sacrifier Angela, ce qui a entraîné sa propre punition, montrant que l’alliance avec le mal peut avoir des conséquences graves.















