TEST Blu-ray : Au Revoir Là-haut (28 février 2018) de Albert Dupontel avec Nahuel Perez Biscayart, Albert Dupontel

Novembre 1919. Deux rescapés des tranchées, l’un dessinateur de génie, l’autre modeste comptable, décident de monter une arnaque aux monuments aux morts. Dans la France des années folles, l’entreprise va se révéler aussi dangereuse que spectaculaire..

Chronique : Avec « Au revoir là-haut », l’horreur donne rendez-vous à la magie, un tour de force que signe là Albert Dupontel avec éclat et sensibilité, en adaptant ce prix Goncourt de Pierre Lemaître! Une réussite époustouflante où la terrible guerre des tranchées, montrée sous un réalisme unique et saisissant, arrive à côtoyer des instants merveilleux de grâce et de délicatesse ! Tout sera dit avec un simple échange de regards, doublé de quelques très beaux croquis à l’aquarelle et ensuite les bombes et l’horreur, jusqu’à être enseveli vivant… On suivra ensuite les aventures de ce duo de rescapés, composé d’Albert Dupontel et de Nahuel Pérez Biscayart, tous deux déglingué pour l’un ou gueule cassée pour l’autre, avec énormément de tendresse et de passion, tant ce qu’ils vivront et rencontreront nous touchera avec une grande pudeur, et un véritable flot d’émotion ! Quelle audace d’avoir su nous plonger dans cet univers farfelu, pétillant d’inventions où la poésie d’un sourire de papier saura à lui seul, créer un effet enchanteur et incroyable, un univers qui fourmille de petits bricolages, de belles trouvailles où notre âme d’artiste se réveillera et s’ouvrira à coup sûr ! Car d’artiste avec cet Edouard Péricourt, il sera vraiment question ! Un magicien des idées et des couleurs, qui malgré la douleur de son traumatisme et avec la complicité de son ami comptable Albert Maillard, saura toujours nous cueillir juste là où il faut, avec beauté, malice et même un humour servi sur la pointe des pieds… Pour preuve, rien que sa collection de masques, tous révélateur de l’humeur du moment, fait frémir quand on songe à sa première utilité, tout en étant à la fois superbe et énigmatique… Et à travers leur histoire mutuelle de bidouillage lucratif, on croisera toute une panoplie de personnages qui iront du cynique pervers (Laurent Lafitte) au zélé et intègre (Michel Vuillermoz), en passant par un père terrible d’une présence irradiante étonnante (Niels Arestrup)… On ne peut être que comblé par toute cette palette de sentiments et d’émotions que nous réserve tel un présent ce cinéaste décidément plus que doué, un sacré bonhomme vraiment… Un véritable festival qui sait savamment osciller du drame profond à une légèreté apparente et bienfaisante, et dont rien que la scène finale d’une intensité et d’une tension à couper le souffle, vaut à elle seule le coup d’être découverte !

Note : 10/10

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Test Blu Ray :

Vidéo: Des décors somptueux et des emplacements luxuriants ajoutent une touche de splendeur et ce transfert de la part de Gaumont, magnifiquement vif et éclatant, les met en valeur. Les scènes extérieures éclatent avec des couleurs vives et un sens prononcé de la profondeur, tandis que le contraste et la clarté de haut niveau soulignent les détails fins. Les niveaux de noir sont riches et d’encre, les blancs sont brillants mais ne fleurissent jamais, et les tons de chair restent stables et naturels tout au long. La délimitation de l’ombre est assez bonne, les gros plans montrent chaque pli et ride dans le visage de Dupontel et de Nahuel Perez Biscayart, et pas une seule entaille ou marque souille le matériel source impeccable. Les valeurs de production impeccables définissent souvent les films d’époque, et ce transfert formidable nous permet de les apprécier pleinement.

Audio Bien que l’activité surround soit largement limitée à la partition musicale, une séparation stéréo palpable entre les canaux avant élargit agréablement le paysage sonore. Les atmosphères comme le vent et la pluie saignent doucement dans les haut-parleurs arrière, et une échelle dynamique expansive gère tous les hauts et les bas sans aucune distorsion. Sans surprise, les fréquences basses sont un peu faibles, mais une excellente fidélité et une profondeur tonale accentuent l’impact de la musique de Christophe Julien. Tout le dialogue est bien hiérarchisé et facile à comprendre, et aucune imperfection ne vient obscurcir le mélange. Bien que loin de la qualité de référence, c’est une piste forte qui contribue à renforcer l’attrait du film.

Bonus :

9 modules making of (29′) : Les vidéos des coulisses et les remarques de Dupontel , et de ses acteurs mettent en évidence cette « featurette » révérencielle qui célèbre l’amitié réelle entre les stars du film, ainsi que la relation intense et stimulante sur le plan intellectuel entre avec cette adaptation de roman.

 

  • Acteurs : Albert Dupontel, Nahuel Perez Biscayart, Laurent Lafitte, Niels Arestrup, Emilie Dequenne
  • Réalisateurs : Albert Dupontel
  • Format : Couleur
  • Audio : Français (DTS-HD 2.0), Anglais
  • Audio description : Français
  • Sous-titres : Anglais
  • Sous-titres pour sourds et malentendants : Français
  • Région : Toutes les régions
  • Rapport de forme : 2.40:1
  • Nombre de disques : 2
  • Studio : Gaumont
  • Date de sortie du DVD : 28 février 2018
  • Durée : 117 minutes

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Les falaises de Cornouailles: Poldark #1 (11 janvier 2017) de Winston Graham

1783. Après avoir pris part à la Guerre d’Indépendance, le jeune et fougueux Ross Poldark quitte l’armée britannique et l’Amérique pour retrouver les siens.
C’est un homme blessé qui rejoint ses falaises de Cornouailles. Là, il trouve le domaine familial en déshérence : son père vient de mourir et Elizabeth, sa fiancée, a rompu sa promesse pour en épouser un autre…
Se repliant sur lui-même, il décide de relancer le domaine. Agriculture, élevage, prospection minière, il se bat sur tous les fronts. Et se lie même avec ses fermiers et ouvriers – quitte à se brouiller avec ses proches et l’aristocratie locale.
Un jour, lors d’une foire aux bestiaux, il prend la défense d’une fillette de treize ans, Demelza, qu’il ramène chez lui et engage à son service comme domestique.
Les années passent, Demelza s’épanouit. Et ce qui devait arriver… Quitte à choquer une fois de plus les bien-pensants, Ross n’écoutera que son cœur.

Critique : Ce livre est magnifique, les décors décrits sont superbes de la Cornouaille, on se croirait croirai , l’histoire mérite quelques réflexions philosophiques sur le genre humain. On peut retrouver ce genre de situation à toutes les époques. Le personnage de Ross montre son côté obscur qui est en juxtaposition avec sa nature généreuse et aimante. Sa femme en souffre terriblement et on ne peut que sympathiser. Les recherches des reconstitutions historiques sont splendides, Ross est un précurseur. Il rêve d’égalité entre les hommes et défend bec et ongles les pauvres gens qui vivent sur ses terres et travaillent pour lui.
Il y a bien sûr de la romance aussi. Un roman bien écrit et si vous avez aimé la série adapté du roman passe sur Netflix.

Note : 8/10

  • Editeur : Archipel (11 janvier 2017)
  • Collection : Roman étrange

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Suite française: Tempête en juin (4 novembre 2016) de Moynot,Emmanuel

D’après le roman d’Irène Némirovsky

Critique : Cette adaptation en BD de Tempête en Juin par Emmanuel Moynot est assez réussie. C’est graphiquement assez proche de Tardi, le trait est un peu plus nerveux et faussement hésitant. Les personnages sont bien typés, ce qui est utile vu leur nombre important. Le grisé « débordant » rajouté sur les croquis est très réussi et donne une note tragi-poétique à l’album.
Une galerie de portraits en début d’album présente les différentes « familles »: les Péricand, bourgeois des beaux quartiers parisiens, les Michaud, petits employés de banque, Le banquier Corbin et sa maîtresse, Corte l’écrivain et sa maîtresse, quelques domestiques et les petits repentis du XVIème
L’album respecte la chronologie du roman: fin de la Drôle de Guerre , débâcle, puis début de l’occupation. Les différents chapitres sont courts, souvent dédiés à une seule famille et apportent un peu de rythme (les stukas aussi) à ce voyage impromptu et imprévu de Paris vers le centre de la France.
Cette peinture de la France de 1940 est-elle réaliste, les français avaient-ils l’âme aussi noire à l’époque? Si Irène Némirovsky fait parfois preuve d’une misanthropie exagérée, son destin tragique plaide finallemand en sa faveur.

Note : 9/10

 

  • Album: 224 pages
  • Editeur : Folio (4 novembre 2016)
  • Collection : Folio

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Sukkwan Island (4 novembre 2016) de Bienvenu,Ugo et Colin,Fabrice

Une île sauvage du Sud de l’Alaska, accessible uniquement par bateau ou par hydravion, tout en forêts humides et montagnes escarpées. C’est dans ce décor que Jim décide d’emmener son fils de treize ans pour y vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une succession d’échecs personnels, il voit là l’occasion de prendre un nouveau départ et de renouer avec ce garçon qu’il connaît si mal. La rigueur de cette vie et les défaillances du père ne tardent pas à transformer ce séjour en cauchemar, et la situation devient vite incontrôlable. Jusqu’au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin.

Critique : Ce qui est frappant dans cette adaptation du sublime roman de David Vann ce n’est pas tant l’évocation de cette nature sauvage, mais les paysages  magnifiquement dessiné mais la noirceur asphyxiante de cette histoire très bien adapté par Ugo Bienvenu. Ames sensibles, abstenez-vous ! Dès les premières pages, on sait du plus profond de ses tripes que tout ça ne pourra que mal finir et à page on a envie de hurler :« NoOooon ne fait pas ça ! ou NOooOn n’y va pas ! ». Mais en vain bien sûr.
Au départ, on pense que c’est le manque de préparation de Jim et Roy qui aura des conséquences tragiques, car on ne s’installe pas pour un an sur une île subpolaire comme on va au camping ou à la pêche au saumon. Mais, au fil des pages, on se rend rapidement compte que la nature pourtant froide et sauvage n’est pas l’élément le plus hostile, et de loin pas ! Non, ce sont les hommes qui portent en eux avec toutes leurs défaillances une violence impitoyable et qui déchaînent le chaos.
 Une superbe adaptation puissante et sans concession qui va hanter le lecteur.

Note : 9,5/10

 

  • Album: 224 pages
  • Editeur : Folio (4 novembre 2016)
  • Collection : FOLIO BD

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The Lapins créatins – Les extraordinaires stories, Tome 1 : (9 novembre 2016) de Fabrice Ravier

Retrouvez enfin les meilleures aventures des Lapins Crétins dans ce recueil grand format.

Critique : Ce titre propose neuf histoires originales et richement illustrées pour le plaisir de tous les fans. Au départ il faut bien sur aimer l’univers des lapins crétins pour pouvoir lire ses livres, qui sont très bien fait. L’humour est évidemment bien présent. L’écriture de Fabrice Ravier sait faire rire et rend les gags comiques et très drôles, même si ça ne vole pas très haut.
On adore la tête des lapins crétins, leur air très surpris lors des chutes des gags, comme s’ils ne comprenaient pas du tout ce qui se passe.
Certains gags interfèrent avec les suivants, ce qui fait qu’ils se mélangent, et c’est ça qui fait le comique. Les gags sont tantôt courts, tantôt longs. Par contre, je me serais attendu à plus de « Bwaaah » et de bêtises farfelues, ça manque un peu .
Assez souvent, on est induit en erreur par l’auteur, du fait que ce n’est qu’au moment de la chute que l’on comprend le ridicule de la situation.

Note : 8/10

 

  • Album: 128 pages
  • Editeur : Glénat jeunesse (9 novembre 2016)
  • Collection : Nos héros

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