« J’ai trahi, volé, tué, commis tant de fois le mal que le diable ne me trompe jamais. Je sais quand il approche. Au premier regard, j’ai compris que cette femme, Esther Stanhope, serait un danger mortel. C’était le 3 février 1809. Jusque-là, les épreuves n’avaient pas manqué, mais je les avais surmontées, et celles que j’avais connues depuis le départ de Nantes en compagnie de Simon Le Floch et Roustam n’étaient rien, eu égard à ce que moi, François Malthus de Retz, j’avais affronté avant. Pour être précis et vrai, mes manoeuvres, mes tromperies avaient produit peu d’effets malgré ce que je détenais : une résine de myrrhe qui, distillée, était devenue un remède inestimable. J’étais la preuve « vivante » que l’onguent guérissait les plaies mortelles. Mais pour que l’alchimie se répète, il fallait trouver la vallée de l’ancien royaume de Saba où prospérait le suc des arbres à myrrhe. Une expédition risquée, même si une carte d’Arabie devait m’y conduire. Alors, si ce trésor existait, la substance qui m’avait sauvé serait reproduite des centaines, des milliers de fois ― et combien encore ? De quoi soigner et soumettre n’importe qui. Mon projet se résumait donc ainsi : posséder cette substance bienfaisante par n’importe quel moyen, quitte à commettre les pires exactions. »
Critique : Un roman d’aventure très bien documenté qui respire le coté saga de sa série « Versailles », l’écriture de Jean-Michel RIOU étant très agréable à lire, il ne faut pas hésiter à démarrer cette aventure où le lecteur est vite pris dans l’intrigue à la Indiana Jones et le côté historique, biblique est plus que visuelle dans la construction où l’auteur mêle habilement faits réels et imaginaires. Il place son intrigue dans un contexte ayant existé et qu’il a soigneusement étudié. Les renseignements que l’auteur a rassemblés sont insérés avec intelligence au cœur des événements présentés et on croirait presque lire un documentaire historique. L’ambiance de l’époque très bien retranscrite, les lieux, les événements ont la saveur et le vocabulaire du passé. On s’y croirait tant les personnages évoluent dans une atmosphère arabique de cette période. Ce qui est parfaitement habile, c’est le fait que les situations s’intègrent dans le contexte sans qu’on le sente. L’auteur plante un décor historique basé sur ce qu’il a glané et qu’il va petit à petit insérer des faits dans ce qu’il présente.mais la grande habilité est de démêler ce qui est de la fiction, du réel. C’est un roman très surprenant où l’écriture complète et raffinée fait que le style est de qualité et le contenu très complet.
Note : 9/10
- Broché: 463 pages
- Editeur : Flammarion (11 mai 2016)
- Collection : FICTION FRANCAI
