BLOC 11 (7 septembre 2016) de Piero Degli Antoni

New York, milieu des années 1990. Par une belle journée ensoleillée, Moshe, un vieil homme, entend une expression allemande – Mützen ab ! – qui le ramène cinquante ans en arrière.
Auschwitz, 1944. Trois prisonniers viennent de s’évader. Par mesures de représailles, le commandant du camp désigne dix détenus. Cependant, au lieu de les exécuter, il les enferme une nuit dans le bloc 11.
Au petit matin, ils devront désigner celui d’entre eux qui sera fusillé. Pendant ce temps, le commandant du camp se livre avec son jeune fils à une étrange partie d’échecs…
Moshe se souvient de cette nuit-là et de sa détention par un terrible voyage au fond des ténèbres. Et c’est alors qu’un inconnu sonne à sa porte…

Critique : L’argument de départ est mince. Un vieil homme qui prend le ferry entend des paroles qui le ramènent à la période où il était à Auschwitz et bien sûr le passé du camp ressurgit. Le commandant avait fait enfermer une dizaine de prisonniers, dans le bloc 11, qui devaient décider lequel d’entre eux serait fusillé. Pendant ce temps ledit commandant joue aux échecs avec son fils et donne à chaque pion le nom d’un homme du bloc 11. Chaque dérapage le réjouit, bien sûr. Nous avons là une sorte de jeu de rôles, ou de chat et de souris, comme on veut, avec des chances très inégales. Après beaucoup de tergiversations et de règlements de comptes, les prisonniers décident de faire bloc et d’en aider un à s’évader ce qu’il fera. C’est lui que nous retrouvons sur le ferry aux prises avec son passé et une apparition inattendue qui lui apportera l’apaisement. Ce n’est pas mal mais j’ai déjà lu tant de livres sur le sujet, et des bons, et des forts, que j’aurais tendance à dire, oui, pas mal mais ça n’apporte rien de nouveau, ça n’est qu’un de plus…

Note : 8/10

 

  • Poche: 280 pages
  • Editeur : Archipoche (7 septembre 2016)
  • Collection : Roman étranger

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Ravensbrück mon amour de Stanislas PETROSKY

Gunther, jeune artiste allemand enrôlé de force au moment de la construction du camp de Ravensbrück, en devient l illustrateur officiel, obligé de mettre son talent de dessinateur au service des autorités nazies Rien n échappe au crayon affûté du jeune homme : l’horreur des camps, les expériences médicales, les kommandos, les moeurs des officiers, la vie, la mort. Dans ce roman noir, Stanislas Petrosky pénètre au coeur de Ravensbrück et en décrit implacablement chaque recoin, afin de ne jamais oublier.

Critique: Voici un roman noir, très dur qui s’apparente à un témoignage. Le livre ce passe au camp de Ravensbrück, un camp réservé aux femmes et dans lequel nous trouverons des enfants par la suite. La couverture est d’ailleurs inspirée du monument « Ravensbrück » de Fritz Cremer
Le personnage principal. Nous suivons l’histoire à travers les yeux de Gunther, ce jeune allemand qui n’approuve pas les méthodes de ces confrères, mais qui est obligé de se taire pour ne pas se faire exécuter à son tour, comme plusieurs autres personnes d’ailleurs. Ce qui met également en avant le fait que tous les Allemands ayant participé dans les camps n’étaient pas toujours volontaires, juste dominés par la peur de mourir. Il reconnait être une personne lâche, mais essaye également d’aider au maximum les victimes, en leur apportant à manger, de quoi se soigner…
Engagé en tant qu’illustrateur officiel, pour mettre en image la vie du camp et toutes les horreurs qui s’y passent, par les Allemands qui veulent immortaliser leur cruauté; lui va le faire non seulement pour survivre, mais également dans le but de conserver ces images, et de les garder comme témoignage contre ceux-ci si un jour il arrive à sortir de cet enfer.
La où la plume de l’auteur est fascinante, c’est qu’il arrive à raconter tout cela à travers l’œil artistique et rend parfois cet enfer comme un tableau. Une note d’originalité qui permet et en même temps de se remémorer toutes les atrocités commises, et en même temps d’être accessible même aux personnes un peu sensibles grâce à cette vision particulière.
Nous suivons effectivement à travers les pensées de Gunther, qui au fur et à mesure s’habitue au monde qui l’entoure, aux horreurs qui peuplent  son quotidien.

Beaucoup d’autres aspects sont également abordés dans ce roman très complet, dont notamment l’indifférence, le manque de sentiments ou même le plaisir de certains Allemands à faire souffrir les détenues comme leurs confrères pris en train d’aider l’une des femmes. Mais il y a également l’espoir et l’amour….

Note : 9,5/10

 

  • Broché: 232 pages
  • Editeur : l’Atelier Mosésu;
  • Édition : [39-45] (9 mars 2015)

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