De feu et de neige de Anne-Marie Pol (9 février 2017)

1812, Moscou. Félicité, jeune Française de 16 ans, vit avec sa mère sous la protection d’une riche famille russe. Malgré leur différence de classe, Félicité est amoureuse de Fédor, le fils de la comtesse. Mais la guerre éclate, Napoléon Ier a décidé d’envahir la Russie. Les Français sont devenus les ennemis des Russes. Félicité n’a d’autre choix que de fuir pour survivre.

Critique : Ne vous fier pas à la 4éme de couverture qui peut vous induire en erreur mais le livre est vraiment très bon et il ne faut bouder un tel moment de lecteur. Les amoureux du grand froid russe et des livres d’aventure et de romance seront aux ange. C’est l’histoire de Félicité, une jeune fille qui vit avec sa mère en Russie dans une famille noble de Moscou. La mère de Félicité enseigne le français à la maîtresse de maison afin de savoir s’exprimer en français en ce moment.La jeune fille entretient une amourette avec le fils de la maison. Cependant, la guerre se rapproche et ce dernier décide de rejoindre les troupes de son Tsar pour se battre contre les Français de Napoléon.                                                                                Anne-Marie Pol arrive à nous captivé dans ce roman historique très bien documenté , les descriptions de la ville sont fidèles à la réalité et nous emportent dans ses immensités blanches et autres monuments colorés, l’histoire nous en apprend pas mal sur la vie à l’époque et les coutumes russes agrémentées de petites anecdotes, et enfin le récit dramatique de Felicité est touchant et bien racontés.
A travers cette histoire, l’auteur souligne la fragilité de la vie et du bonheur.                             Un livre magnifiquement écrit qu’il se dévore et qu’il est quasiment impossible de le quitter avant d’avoir atteint la dernière page. Une histoire prenante, touchante, émouvante.

Note : 9,5/10

  • Auteur Anne-Marie Pol
  • Editeur Nathan
  • Date de parution 09/02/2017
  • Collection Romans Grand Fromat

De-feu-et-de-neige.jpg

Ce que tient ta main droite t’appartient (5 janvier 2017) de Pascal Manoukian

 » Si ce soir-là Charlotte n’était pas sortie dîner entre filles, si ce jour-là Karim n’était pas allé à la mosquée, jamais elle n’aurait déchiré sa robe, jamais il ne serait parti en Syrie. Ils promèneraient leur fille dans les allées du parc. Il lui achèterait des livres qu’elle laisserait traîner sur la table de nuit. Chaque jour elle serait plus belle. Chaque jour ils seraient plus amoureux. Ils boiraient du Sancerre au bonheur de leurs 30 ans, danseraient sur Christine and the Queens. La vie ne tient parfois qu’à un bas filé…  »
Le miracle n’arrivera pas : cette nuit-là, Karim perd tout. Son désir de vengeance va le mener jusqu’aux ruines d’Alep, au cœur de la machine à embrigader de Daech. Là où se cachent les monstres, mais aussi les centaines d’égarés qui ont fait le mauvais choix pour de mauvaises raisons. Là où il faudra lutter pour ne pas ressembler aux bourreaux.
Un voyage réaliste au pays mal connu de l’embrigadement et de toutes
les violences.

Critique : Pour ce début d’année  Pascal Manoukian nous offre un récit empli d’humanité dans lequel l’auteur glisse des regards grinçant et sec avec le regard naïf d’hommes peu habitués à nos styles de vie. Un récit sur des chemins de vie où parfois la providence est inattendue, où souvent chaque acte de solidarité aide à avancer, où l’on perd la foi mais jamais l’amitié, où le sacrifice reste le seul moyen de sauver des vies.Un sujet d’actualité qui mérite bien plus que ce petit livre, qui traite du problème ou mieux des énormes problèmes de l’embrigadement.C’est un roman dont il  est difficile de parler, tant les scènes prennent aux tripes, peuvent choquer, révolter, mais invitent aussi le lecteur à comprendre et à porter un regard différent sur ce sujet dramatiquement d’actualité. Quelques passages d’humanité et d’empathie redonnent un brin confiance en l’homme, la fin est d’une force rare .

Note : 9,5/10

  • Editeur : Don Quichotte éditions (5 janvier 2017)
  • Collection : FICTIO

51lizoqoxnl-_sx340_bo1204203200_

Je suis une fille de l’hiver (27 octobre 2016) de Laurie Halse Anderson

Lia et Cassie étaient meilleures amies depuis l’école primaire, chacune a développé son propre trouble alimentaire qui ne les mène nulle part si ce n’est au désastre. Les  » filles de l’hiver « , prisonnières de glace dans des corps fragiles, et concurrentes dans la course mortelle à la minceur. Maintenant qu’elles ont 18 ans, elle se sont éloignées l’une de l’autre.

Critique :Malgré l’atrocité du sujet entamé, ce livre a vraiment un côté poétique. Laurie Hals utilise des images poétique pour décrire des choses reluisantes – le titre constitue un bel exemple de ce procédé. Le sujet en soi est extrêmement sérieux, d’autant plus dans un monde où il faut absolument être mince voire carrément maigre. La maladie ici traitée est l’anorexie mentale/adolescente et c’est d’autant plus fort parce que c’est dans la tête de l’héroïne que tout se joue : une volonté de maigrir, de ne pas manger qui amène des mensonges et une perte des repères.
L’auteure nous parle avec douceur de sujets graves. On se rend alors compte du mal être qui les rongent ; elles se pensent moches, nulles et trop grosses, elles manquent d’estime, de confiance et d’amour de soi. Des notions souvent difficiles à conquérir, que les filles anorexiques vont apprendre lentement à bâtir pour se sortir de ce cercle sans fin.
Voici un livre très touchant à lire. Bien qu’il soit relativement court, l’auteure arrive à nous délivrer un message fort et à nous faire réfléchir sur un sujet grave, sorte de phénomène de mode, qu’est l’anorexie.
L’auteure nous ouvre les yeux sur cette maladie si répandue qu’est l’anorexie. Ne vous laissez pas berner par la douce écriture : elle cache en fait une terrible thématique.

Note : 9/10

  • Broché: 315 pages
  • Editeur : La belle colère (27 octobre 2016)
  • Collection : ROMAN

51zemqhafyl-_sx332_bo1204203200_

 

Qui es-tu Alaska ? (21 novembre 2016) de John Green et Julien Allou

Premier verre, premiers amis, première fille… Dernières paroles. Miles Halter est fasciné par les dernières paroles célèbres et impatient de quitter sa vie protégée dans le cocon familial. Il part en pensionnat en quête de ce que Rabelais, mourant, appelait son « Grand Peut-être ». Beaucoup de découvertes attendent Miles à Culver Creek, notamment Alaska Young. Intelligente, drôle, écorchée et mortellement sexy, Alaska va attirer Miles dans son labyrinthe et le propulser dans le Grand Peut-être.

Qui es-tu Alaska ? témoigne brillamment de l’influence indélébile qu’une personne peut avoir sur une autre.

Critique :  Julien Allouf nous fait plonger durant 7H30 d’écoute sur le nouveau roman de l’auteur de Nos étoiles contraires  avec ce livre audio qu’est : Qui es-tu Alaska ? Vous ne serez pas déçu de ce voyage auditif parce que Julien Allouf avec sa voix est maître dans l’art de vous faire passer des émotions d’un tel livre.
On y écoute son talent de conteur et en particulier grâce à la force de présence des personnages écrit par John Green. Toutes les émotions sont décrites avec une incroyable justesse. Comme avec Nos Etoiles Contraires, on peut passer du rire aux larmes en un clin d’œil.
Au départ,on ne pense pas apprécier les personnages. Des jeunes faisant la fête, aimant l’alcool, faisant des blagues aux autres,  et pourtant on les aime tous. Takumi va vous faire sourire voir rire avec l histoire de renard…                                                 Et bien sur Alaska qui est un personnage tout en justesse qu’on essaye de comprendre mais qui semble toujours nous glisser entre les doigts. Comme Miles, on ne la comprend jamais alors qu’elle est le point gravitationnel du groupe. Miles, quand à lui, est de plus en plus attachant durant l’histoire. Ce lieu clos exacerbe les désirs et les passions : les amitiés sont fusionnelles, la perte devient ainsi une épreuve intolérable et douloureuse. Ce qu’il se trame à Culver Creek est secret. Les adolescents entre eux adoptent des noms de code, ils dégagent aussi une image plutôt positive avec leurs réussites scolaires et leur érudition exemplaire. .
Tout semble tellement disproportionné dans cette histoire, voilà qui peut marquer sa singularité.                                                                                                                                           Pour les personnes qui on déjà lu le livre où ce qui souhaite le découvrir ce livre audio est passionnant, flamboyant par ses excès, et grâce à Julien Allouf  on passe facilement du rire aux larmes, sans rien y comprendre ! Une grande réussite.

Note : 9,5/10

  • Durée : 7 heures et 30 minutes
  • Type de programme : Livre audio
  • Version : Version intégrale
  • Editeur : Gallimard
  • Date de publication : 21 novembre 2016
  • Langue : Français

41NZwT9dt2L._AA300_.jpg

On regrettera plus tard de Agnès Ledig

Cela fait bientôt sept ans qu’Eric et sa petite Anna Nina sillonnent les routes de France. Solitude choisie. Jusqu’à ce soir de juin, où le vent et la pluie les obligent à frapper à la porte de Valentine. Un orage peut-il à lui seul détourner d’un destin que l’on croyait tout tracé ? Avec la vitalité, l’émotion et la générosité qui ont fait l’immense succès de Juste avant le bonheur et Pars avec lui, Agnès Ledig explore les chemins imprévisibles de l’existence et du coeur. Pour nous dire que le désir et la vie sont plus forts que la peur et les blessures du passé.

Critique: Avec la vitalité, l’émotion et la générosité qui ont fait l’immense succès de ‘Juste avant le bonheur’ et ‘Pars avec lui’, Agnès Ledig explore les chemins imprévisibles de l’existence et du cœur.
Un soir d’orage, Eric et sa fille Anna-Nina frappent à la porte de Valentine, institutrice dans un village vosgien. La fillette est malade, la roulotte qui leur sert de maison a été très endommagée par un arbre, ils ont besoin d’assistance. Une assistance que Valentine leur prête aussitôt, avec la générosité et l’empathie qui la caractérisent. Et de les héberger chez elle le temps que la petite se remette et que son père répare le véhicule.
Ces trois êtres que rien ne prédestinait à se rencontrer, vont voir leur vie être fondamentalement bouleversée. Pourquoi cet homme sillonne-t-il la France avec sa petite Anna-Nina ? Qui ou que fuit-il ? Est-il si libre qu’il le pense ? Il ne s’est visiblement jamais posé la question jusqu’alors, s’est contenté d’avancer droit devant, sur la voie qu’il a choisie, dès lors que celle-ci semble convenir à sa fille. Mais cet arrêt forcé dans le havre de paix de Valentine va ébranler ses certitudes. Car si la vraie liberté est de faire non pas tout ce que l’on veut, mais de vouloir tout ce que l’on fait, alors Eric n’est plus certain de devoir poursuivre sur cette voie. Ni pour Anna-Nina, ni pour lui.
Des doutes qui assaillent de même Valentine. Si d’emblée elle sent naître en elle une attirance physique pour cet homme, ses peurs la poussent dans la direction opposée. Comme à chaque fois qu’elle sent poindre un attachement affectif. A croire qu’aimer est synonyme de danger. Alors, l’aimer ou le fuir ? Térébrante contradiction qui l’empêche de vivre pleinement.
Avec une infinie délicatesse, une émotion à fleur de plume, Agnès Ledig dresse le portrait de personnages indiciblement attachants, viscéralement humains et authentiques. Des êtres blessés par la vie, criblés de doutes, de peurs, certes, mais capables de rebondir, plus loin, plus fort, plus haut, grâce à l’incommensurable pouvoir de l’amitié et de l’amour.
On regrettera plus tard, est un roman d’une énergie vitale époustouflante. Que vous regretterez plus tard de ne pas avoir lu…

Note 9/10

 

  • Broché: 310 pages
  • Editeur : ALBIN MICHEL (2 mars 2016)
  • Collection : LITT.GENERALE

51hDseGj2FL._SX339_BO1,204,203,200_

 

Trois jours et une vie de Pierre Lemaitre

« À la fin de décembre 1999, une surprenante série d’événements tragiques s’abattit sur Beauval, au premier rang desquels, bien sûr, la disparition du petit Rémi Desmedt.
Dans cette région couverte de forêts, soumise à des rythmes lents, la disparition soudaine de cet enfant provoqua la stupeur et fut même considérée, par bien des habitants, comme le signe annonciateur des catastrophes à venir.
Pour Antoine, qui fut au centre de ce drame, tout commença par la mort du chien… »

Critique : Ce nouveau livre de Pierre Lemaître est une histoire touchante que celle de ce jeune garçon de douze ans confronté à une situation dramatique. Un drame absolu, dont il est le protagoniste, et à travers lequel il devra survivre et se construire. Tout ça, découlant de la mort du chien des voisins… C’est un roman qui raconte tout autant ce drame indicible que la vie dans une petite bourgade entourée de forêts, où tout le monde se connaît et où tout le monde se juge. Une description de la vie d’un village à la fin de l’année 1999. On va traverser cette tragédie aux côtés du jeune Antoine ; au plus près de lui, de ses pensées, de sa perception d’une telle situation du haut de ses douze ans. on le suit, pas à pas, durant les premiers jours qui suivent la disparition d’un autre enfant. Nous découvrons, à travers lui les relations interpersonnelles des habitants. L’histoire est touchante parce qu’elle parle d’enfants et décrit ce drame humain avec beaucoup de délicatesse et de subtilité, ce qui est dommage c’est que ce roman soit court. On aurait aimé passer davantage de temps à Beauval, à côtoyer ces personnages, leurs failles et leurs doutes. Le style paraît moins enlevé et c’est vrai que je n’ai pas interpellé mon époux pour lui lire quelques passages dont la musique des mots transporte … tout est diffèrent ici mais la magie opère: le talent de Pierre Lemaître de nous installer le décor, les personnages, le suspens.
Et la fin surtout, vous pensez que c’est classique en réalité on y repense encore et encore après avoir fermé le livre… Est-ce un « accident » qui fait basculer votre vie ou le poids de l’entourage, les secrets de chacun, la lâcheté?
C’est un roman simple, limpide et prenant, proche des gens et dégageant une belle sensibilité. À lire sans aucun doute.

Note 9/10

 

  • Broché: 288 pages
  • Editeur : ALBIN MICHEL (2 mars 2016)
  • Collection : LITT.GENERALE

51TT4gt2+DL._SX339_BO1,204,203,200_

 

De force de Karine Giebel

Elle ne m’aimait pas. Pourtant, je suis là aujourd’hui. Debout face au cercueil premier prix sur lequel j’ai posé une couronne de fleurs commandée sur internet. Car moi, j’ai voulu l’aimer. De toutes mes forces. De force. Mais on n’aime pas ainsi. Que m’a-t-elle donné ? Un prénom, un toit et deux repas par jour. Je ne garderai rien, c’est décidé. A part le livret de famille qui me rappelle que j’ai vu le jour un 15 mai. De mère indigne. Et de père inconnu. Lorsque j’arrive devant la porte de mon ancienne chambre, ma main hésite à tourner la poignée. Je respire longuement avant d’entrer. En allumant la lumière, je reste bouche bée. Pièce vide, tout a disparu. Il ne reste qu’un tabouret au centre de la pièce. J’essuie mes larmes, je m’approche. Sur le tabouret, une enveloppe. Sur l’enveloppe, mon prénom écrit en lettres capitales. Deux feuilles. Ecrites il y a trois mois. Son testament, ses dernières volontés. Je voulais savoir. Maintenant, je sais. Et ma douleur n’a plus aucune limite. La haine. Voilà l’héritage qu’elle me laisse.

Critique : Karine Giébel fait partie des gros auteurs au sein du thriller français. De force est un roman bute et psychologique qui entraine le lecteur dans un torrent de haine au sein d’une histoire familiale.
Le début commence avec une mort  où l’auteur va sonder implacablement la vie d’un homme qui découvre que la réalité peut toujours être pire que ce qu’on imaginait. Le dévoilement progressif des origines d’une souffrance née d’une enfance malheureuse va déclencher une succession de conséquences sanglantes où le désespoir semble être le seul à pouvoir gagner toutes les batailles.
Giébel reconstitue une tragédie grecque à partir d’un acte qui résonne comme une insulte aux Dieux et déclenche irrémédiablement leur colère. À partir de là chaque circonstance est un pas de plus vers l’irrémédiable. C’est sans doute cette dimension inexorable qui fait la force de ce thriller où chacun doit payer sa dette même les innocents. La haine est un puits auquel on peut ne jamais toucher le fond. C’est ce que démontre ce roman qui ne laisse guère de place à la pitié ou peut être simplement quand tout est fini . Karine Giebel réussit une fois de plus à faire vivre de façon angoissante et palpitante un univers clos dans lequel se meuvent des personnages dissemblables mais qui ont tous en commun de traîner secrets et souffrances. Quels liens unissent ces personnages ? Quel danger plane sur eux ? Qu’est-ce qui les rapproche ? Qu’est-ce qui les oppose ? Les différents protagonistes de ce drame sont en permanence sur le fil du rasoir. Qui est avec qui ? Qui est contre qui ? La vérité ne surviendra que dans les dernières pages au terme d’innombrables péripéties et d’un suspense savamment construit comme Karine Giebel sait si bien le faire. Le dénouement ne faillit pas à la règle.

Note :9/10

 

  • Broché: 528 pages
  • Editeur : Belfond (3 mars 2016)
  • Langue : Français

51APGtmIz5L._SX299_BO1,204,203,200_