Complots au Vatican, II : La balle sainte (15 juin 2017) de Rocha,Luís Miguel

Quel est le lien entre ces événements étranges qui surviennent aux quatre coins du monde ? Un triple meurtre est commis dans la gare d’Amsterdam-Centrale, un attentat dévaste une maison en plein coeur de Londres et un vieux musulman se vantant de dialoguer avec la vierge Marie est enlevé à Jérusalem… Ajoutez à ça des prêtres espagnols voleurs de cadavres et des évêques empoisonnés aux Etats-Unis, vous obtiendrez le cocktail sanglant que la journaliste Sarah Monteiro s’apprête à déguster. Une fois de plus, elle va devoir employer toutes ses ressources pour démonter cette machination, et son enquête pourrait bien l’amener à élucider la mystérieuse tentative d’assassinat dont Jean-Paul II avait été la cible en 1981

Chronique :Second tome de Complots au Vatican  où le lecteur retrouve des protagonistes côtoyés; certains sont toujours aussi fourbes, mauvais, d’autres nous surprennent et ceux auxquels on s’était attaché restent nos préférés. Ils n’ont rien perdu de leur aura, de leur mystère et se sont même étoffés, grandissant dans leur personnalité jusqu’à devenir des « familiers ». Les particularités de chacun sont soigneusement installées à travers les chapitres et ce qui est très fort, c’est qu’on peut être totalement « baladés » même en étant hyper attentifs. Pour autant, cela ne signifie pas qu’on lise tout puis son contraire. Pas du tout, c’est beaucoup plus subtil que ça et à ce « petit jeu », Luís Miguel Rocha est excellent. Il est capable de nous persuader d’un fait, d’un choix, que nous comprenons parfaitement, prenant alors fait et cause pour celui ou celle qui l’a fait. Et puis, en deux ou trois lignes, tout s’écroule… A-t-on raté une information, un indice ? Non, même pas, on aurait pu, peut-être interpréter un renseignement différemment mais pas évident….Cette façon de faire est une grande force de ce livre car on ne sait jamais à quoi s’attendre. Le style est singulier, atypique. Le lecteur est souvent pris à témoin par des phrases où il est intégré dans un nous collectif : « Laissons , regardons, éloignons-nous … ». C’est surprenant dans un premier temps mais le rythme donne l’impression d’une balade au cœur des différents « mouvements », comme une caméra qui s‘approprie peu à peu ce qui apparaît dans son objectif. Ne croyez pas que ce soit lent et lourd, pas du tout !   Tout est méticuleusement agencé et pourtant, on n’a pas l’impression de suivre un plan prédéfini trop visible. Comme le laisse deviner le titre, on parle d’un Pape, plus particulièrement un Pape sur lequel une balle a été tirée. On retrouve également des faits réels commentés avec un autre regard. C’est un roman captivant, intéressant, bluffant, fascinant.

Note : 9/10

  • Poche: 656 pages
  • Editeur : Folio (15 juin 2017)
  • Collection : Folio Policier

51GHvuBCYVL._SX301_BO1,204,203,200_.jpg

Pirates (8 juin 2017) de Fabrice Loi

Tony Palacio, forain, trompettiste de jazz, décide de tenter sa chance à Marseille. Entre survie et petits trafics, il y rencontre Max Opale, un ancien militaire devenu expert en balistique. Tour à tour ami, mentor et rival, Max initie Tony à la violence dans une enquête liée aux pirates de Somalie. Pirates dessine un portrait de Marseille, ville splendide et brisée, et des infortunés d’ici et d’ailleurs. C’est aussi le récit d’un mystère africain, et des conflits contemporains, aux guerres fragmentées qui prospèrent sur l’oubli et le mensonge.

Chronique: Voici un roman d’aventure qui nous change des habituelles autofictions françaises qui semblent passionner les critiques littéraires!
Enfin un récit qui prend les problèmes de notre société à bras le corps! Ici, il s’agit du scandale des déchets nucléaires qui sont enfouis en Afrique en relation avec les mafias corses et italiennes. Ceci n’étant qu’un secret de polichinelle que les responsables politiques feignent d’ignorer.
Fabrice Loi est diplômé en histoire, passionné par les défis démocratiques en Afrique; ceci donne plus de poids à son roman.
Bien sûr, on peut ne pas aimer le ton souvent démonstratif et violent, mais on sent la passion de l’auteur dans son propos. Les trois personnages ont une épaisseur, surtout Tony, le jeune forain qui abandonne sa roulotte pour venir jouer de la trompette à Marseille. Il va se retrouver embarqué dans une aventure qui le dépasse, par le séduisant Opale, vieux baroudeur aguerri qui mène une enquête liée aux pirates de Somalie. Mais qui sont les pirates les plus dangereux pour l’avenir de l’Afrique? L’auteur brosse successivement des portraits saisissants issus du monde gitan, de Marseille, de Monaco, de la corne de l’Afrique et de ses pilleurs de navires. Le livre est beaucoup plus un roman social qu’un polar classique et les informations de l’auteur ne sont certainement pas issues des canaux médiatiques habituels.

Note: 8,5/10

 

  • Poche: 368 pages
  • Editeur : Folio (8 juin 2017)
  • Collection : Folio

51sgumhhc6L._SX302_BO1,204,203,200_.jpeg

 

Golem (8 juin 2017) de Pierre Assouline

Gustave Meyer, grand maître international d’échecs, voit sa vie basculer à la veille d’un tournoi quand il est soupçonné du meurtre de son ex-femme. Profondément troublé, le fugitif décide de mener une enquête sur lui-même pour prouver son innocence et résister à la pression qui l’envahit. De recherches en bibliothèque sur la Kabbale en rencontres avec des spécialistes des neurosciences, les théories les plus anciennes et les plus futuristes l’amènent à une terrible découverte. Sera-t-il assez solide pour faire face à la vérité ?

Chronique:  Le pitch est simple : un maître d’échecs d’origine juive est opéré par un neurochirurgien, ami d’enfance, afin de pallier ses crises d’épilepsie et il s’aperçoit que le médecin a implanté dans son cerveau, à son insu et à des fins suspectes, un dispositif destiné à augmenter ses capacités mémorielles. de surcroît, le joueur d’échecs est accusé d’avoir fomenté l’accident mortel de son épouse, ce qui le contraint à se cacher et à fuir.Le roman d’Assouline offre quelques pistes, il conduit le personnage sur les traces de ses ancêtres, parmi les communautés religieuses juives de l’Europe centrale. « Toute l’oeuvre de Pierre Assouline est hantée par ce que Bernard-Henri Levy, s’inspirant De Chateaubriand, appelle dans son futur – et très attendu – essai : « le génie du Judaïsme » », écrit Annick Geille dans le salon littéraire de Linternaute.
Le livre comprend deux grandes parties ; la première , dans laquelle on entre rapidement, sur fond d’enquête policière ; la seconde, plus abrupte, débouche sur une quête d’identité, sur fond de transhumanisme, qui incite davantage à la réflexion.

Note : 8,5/10

 

  • Broché: 272 pages
  • Editeur : Folio (8 juin 2017)
  • Collection : Folio

41WVBie1QrL._SX301_BO1,204,203,200_

 

Disparition: Quelqu’un doit bien savoir ce qui est arrivé à son fils (31 mai 2017) de Carol Louise TAYLOR

Vous aimez votre famille. Vous lui faites une confiance aveugle.
Le devriez-vous vraiment ?
Quand Billy Wilkinson, 15 ans, disparaît une nuit de l’été 2015, sa mère Claire, est dévastée et submergée par la culpabilité. Elle n’est pas la seule. Chacun des membres de la famille de Billy se sent coupable.

Chronique  :C.L. Taylor est un écrivain merveilleux. Elle a la capacité d’écrire de l’intérieur de la tête d’une personne, même si cette personne subit une crise émotionnelle ou psychologique. Le troisième thriller psychologique de l’auteur de « L’accident » traite de la plus grande peur des parents; La disparition d’un enfant. Alors que Billy a quinze ans, et plus grande que sa mère, il est encore son bébé. La douleur ressentie par Claire est palpable, l’incertitude, la peur et les espaces vides dans sa vie quotidienne. Son mari, Mark, semble résigné au fait qu’il ne retrouvera jamais son fils et que sa déflation devient un problème au sein du ménage de Wilkinson. Le frère aîné, Jake, essaie de contrôler ses humeurs et se transforme en alcoolique pour engourdir sa douleur. Sa petite amie Kira, ne peut que regarder sa spirale lente dans la dépression. Dans l’ensemble, l’atmosphère du roman est sombre. Il y a des messages Snapchat tout au long du livre et il appartient au lecteur de décider qui sont les utilisateurs. C’est une façon intelligente de s’identifier à la situation, en dehors du ménage, en ajoutant une nouvelle perspective. Lorsque Claire commence à perdre littéralement des parties de sa journée et se trouve avec plus de questions que de réponses possibles, l’obscurité semble dépasser la portée du chagrin ou du stress. L’esprit est drôle, et le sien semble lui raconter quelque chose.
Il y a tellement de cas d’enfants disparus qui se trouvent à l’esprit lorsque vous commencez à lire ce roman. Ce livre examine ce qui se passe lorsque vous ne connaissez pas les deux sens. Comment pouvez-vous continuer votre vie quotidienne avec cette douleur douloureuse sur vous? Poursuivez-vous votre recherche, sur l’avis d’experts? Pensez-vous à vos instincts ou commencez-vous à en douter? L’auteur pose toutes ces questions, et plus encore. Brûlure lente, avec une forte protagoniste féminine, il y a de nombreux moments où vous pourriez penser que vous avez deviné la fin, puis un autre chapitre vous fait changer d’avis. Juste ce qu’un thriller psychologique devrait faire. Une autre excellente lecture de l’un des plus beaux écrivains de genre du Royaume-Uni. Superbe.

Note :9,5/10

 

  • Broché: 384 pages
  • Editeur : Marabout (31 mai 2017)
  • Collection : Marabooks

51qVQ4yNwtL._SX322_BO1,204,203,200_.jpeg

 

Mordicus un Jour, Mordicus toujours (7 juin 2017) de Lévy Didier et Novion Marie

Cet été-là, le Grand Méchant Mordicus emmène son arrière-petit-fils Félix en vacances au bord d’un lac, à Saint-Amour-les-Clapotis. Tout va à peu près bien, malgré la peur qu’inspire le vieux Loup grincheux aux vacanciers. Mais un matin, Fanette, la jolie biche de l’épicerie, a disparu… C’est forcément un coup du grand Méchant Loup ! La rumeur va bon train, d’autant que Mordicus lui-même ne dément pas. Félix, déçu et meurtri, en vient à douter de son propre aïeul. Alors ? Grand Méchant Loup invétéré ? Ou coupable désigné ?

Chronique : Un bel album qui sort de l’ordinaire, abordant les thèmes de la filiation et de la mixité avec justesse sans être pesant; les illustrations sont une invitation à l’imagination.  Cet album est assez original. Ce Mordicus est surtout bourru, têtu et sans doute est-ce là la véritable histoire de sa légendaire méchanceté. La traduction de la mixité est amusante et surtout que ici on part sur une enquête.
Le propos est chaleureux, les illustrations charmantes, on se sentirait presque invité avec eux sur les côtes irlandaises, de quoi ajouter au charme d’une légende revisitée.Cette familiarité avec le monde que nous connaissons contraste avec le fond de la forêt sauvage que va traverser Modicus et Felix.

Note : 9/10

 

  • Album: 32 pages
  • Tranche d’âges: 3 années et plus
  • Editeur : SARBACANE (7 juin 2017)

61pVb9oX5pL._SX377_BO1,204,203,200_.jpeg

 

Écran noir (08 juin 2017) de Pekka Hiltunen

Des comptes YouTube sont piratés pour poster d’étranges vidéos, totalement noires et silencieuses. D’autres suivent, montrant des personnes immobilisées au sol se faire lyncher à coups de pied. Les images sont d’autant plus dérangeantes qu’elles font preuve d’un sens esthétique macabre. Peu après, les corps sont retrouvés en différents endroits de Londres, et il apparaît très vite que certaines victimes sont des homosexuels disparus lors de soirées dans des bars gays de la capitale. Si la police comprend qu’elle a affaire à un tueur déterminé, elle semble cependant minimiser le caractère homophobe des meurtres.

Chronique : C’est l’histoire de 2 jeunes finlandaises , Lia et Mari qui se rencontrent à Londres où elles travaillent respectivement en tant que graphiste dans un journal « Level  » et fondatrice  » d’une entreprise baptisée « le Studio  » qui a pour mission de gérer des missions très particulières.
Le livre lui-même est meilleur que le premier de la série avec un complot qui était plus solide. Les thèmes actuels sont d’un point de vue nouveau et le tournant révélateur était quelque peu inattendu. Il est évident que Hiltunen a fait beaucoup de recherches pour cette histoire et, parfois, il avait l’impression qu’il ne fait que céder des faits, cela ne rendra pas difficile la lecture avec cette deuxième partie, nous apprenons le passé et l’éducation de Mari, ce qui explique son caractère et ses motivations. L’un des personnages les plus forts est la grand-mère de Mari, que nous apercevons exclusivement sur Skype. La capacité de piratage du Studio et sa capacité à contourner les autorités font souvent preuve de crédulité. L’auteur semble également nous frapper à la tête parfois pour tenter de caractériser les luttes émotionnelles de l’équipe.

Note : 9/10

 

  • Broché: 448 pages
  • Editeur : Gallimard (08 juin 2017)
  • Collection : Série Noire – Thrillers

517a5Uq9zqL.jpeg

 

Viens mourir avec moi (31 mai 2017) de Karen Sander

Düsseldorf. Une avocate est retrouvée sauvagement assassinée chez elle. Le meurtrier a glissé une minuscule poupée nue dans le ventre de sa victime, comme un message à déchiffrer. Ce modus operandi n’est pas sans rappeler une récente affaire au commissaire Georg Stadler, qui sollicite l’aide de Liz Montario, psychologue et profileuse reconnue. Liz accepte de collaborer. Mais très vite, elle devient la cible de menaces et de lettres anonymes émanant de quelqu’un qui en sait apparemment long sur elle. Lorsqu’une de ses amies subit le même sort que les précédentes victimes, Liz doit se rendre à l’évidence : l’homme qui la poursuit et le tueur recherché sont une seule et même personne. Un thriller vertigineux, best-seller en Allemagne, qui révèle un duo à suivre

Chronique : Un thriller psychologique dans une ambiance du film à la Seven, voir le silence des agneaux avec un peu d’Agatha Christie modernisé. Tout est un symbole. L’exploitation qui en est faite par Karen Sander nous emmène sur des chemins métaphysiques. Avec ses faux airs de ressemblance avec des films et d’autres auteurs, avec ce roman vous n’allez pas l’oublier pas une fois refermée. Plusieurs raisons à cela, d’abord la structure très bien construite et qui vous tient en haleine à chaque page qui en distillant des bribes de solutions qui s’avèrent parfois justes et d’autres fois qui vous mènent sur une fausse piste. Ensuite l’histoire est vraiment bien vue avec une intrigue originale qui évite les ressorts éculés des polars avec serials killer et meurtres en série. Enfin les personnages qui sortent là encore des stéréotypes habituels et chacun à ses propres zones troubles et n’est pas en tous les cas pas le héros de roman habituel. Pas d’hésitation, à lire d’urgence !

Note : 9,5/10

  • Broché: 388 pages
  • Editeur : Albin Michel (31 mai 2017)
  • Collection : Spécial suspense

41RBVX43zcL._SX319_BO1,204,203,200_

Cheval rouge (31 mai 2017) de Serge Brussolo

Serge Brussolo nous offre un roman inédit à la fois déjanté, noir et drôle. Jubilatoire  !

Chronique : Critique du cinéma, Cheval rouge insiste beaucoup sur les revers de la médaille du métier d’acteur et se moque gentiment au passage du septième art. Brussolo évoque au travers de son livre les acteurs d’un seul rôle qui ont ensuite sombré dans l’oubli ou qui ont fini par incarner leur personnage au quotidien, même en dehors des plateaux de tournage ( Bella Lugosi, qui incarnait Dracula, a finalement dormi dans un cercueil et a été enterré avec son costume de vampire ). Il évoque les femmes qui ont parfois des difficultés à retrouver des rôles passé un certain âge, les acteurs enfants qui refusent de grandir, les dépressions des comédiens parce que les scénaristes ont tué leur personnage, les problèmes de drogue, les fans qui collectionnent tout sur leur star préférée jusqu’à l’obsession. Tout est traité avec beaucoup d’humour et de second degré mais en écorchant tout de même avec une relative justesse l’industrie hollywoodienne.
De même, Brussolo nous donne de nombreuses informations, nous livre quelques anecdotes, tord le cou à certaines idées reçues ( comme les Indiens qui ne se sont pas servis longtemps d’arcs et de flèches ) et propose comme dans presque tous ses livres une petite touche culturelle intéressante, rétablissant certaines vérités en les intégrant habilement à son récit.
Les personnages, même s’ils souffrent de quelques stéréotypes, ont davantage d’envergure. Et on aime l’aspect visuel très maîtrisé avec cet immense cheval rouge dans le désert, de même que les scènes de western se sont vraiment imposées.
Bref un livre à l’imagination totalement débridée qui fait passer un bon moment, et c’est avec un grand plaisir on retrouve Serge Brussolo et ses visions hallucinées.

Note : 9,5/10

  • Poche: 456 pages
  • Editeur : Le Masque (31 mai 2017)
  • Collection : Masque Poche

512L8bT7o-L._SX307_BO1,204,203,200_

Une voix dans l’ombre (8 juin 2017) de Andrea CAMILLER

Rude journée pour le commissaire Montalbano : d’abord agressé dans sa cuisine par un poulpe haineux, il l’est ensuite dans sa voiture, à coups de clé à molette, par un jeune chauffard. Étrange coïncidence, la compagne de son agresseur est retrouvée assassinée peu après.
Pendant ce temps, un directeur de supermarché est victime d’un cambriolage, mais ce dernier paraît surtout terrorisé par la possible réaction de ses propriétaires – en l’occurrence la mafia.
Derrière ces deux affaires que rien ne réunit, de puissants hommes politiques semblent vouloir la peau du Maigret sicilien. Malgré l’aide de toute la tribu du commissariat de Vigàta, et celle d’une mystérieuse voix dans la nuit, Montalbano parviendra-t-il à venir à bout des pièges qu’on lui tend ?

Chronique :  Lire Camilleri, c’est partir en voyage et traverser toute l’Italie en quelques minutes afin de rejoindre cette île.
Un commissaire Montalbano qui vieillit, qui s’en rend compte et qui doute. L’intrigue est tortueuse, heureusement que Montalbano est là pour nous l’expliquer.
C’est souvent drôle, parfois grinçant (Camilleri n’est jamais avare de coups de griffes sur le monde qui l’entoure) et à chaque fois un plaisir de lecture. On se prend définitivement d’affection pour ce commissariat et les agents qui l’animent. Andréa Camélléri sait captiver son lecteur, l’amuse, l’entraîne dans son récit sans le lasser. Les personnages secondaires sont savoureux, fragiles, éprouvent les mêmes affres de la vie que tout un chacun, des humains en somme….
Montalbano, parfait anti-super héros, nous fait partager ses doutes, ses joies et ses peines, nous fait partager ses goûts culinaires, ses problèmes familiaux, ses émotions… Ce livre satisfera tous ceux qui aiment le style de Camilleri. On attend le suivant.

Note : 9/10

  • Broché: 256 pages
  • Editeur : Fleuve éditions (8 juin 2017)
  • Langue : Français

51GGJQuznEL._SX331_BO1,204,203,200_

Obsessions (4 mai 2017) de Luana Lewis

Suicide tragique ou meurtre parfait ? Belle à se damner, mère de famille comblée, Vivien fascine les hommes autant que les femmes. Pourtant, sous les apparences se cache une personnalité rongée par les TOC. Poids, amis, famille, Vivien contrôle tout d’une main de fer. Le jour où on retrouve son corps sans vie dans Regent’s Canal à Londres, tout porte à croire qu’il s’agit d’un suicide. Comme si de jolis mensonges cachaient de bien vilaines réalités…

Chronique : Perdre votre enfant est la chose la plus dévastatrice possible pour quelqu’un. Rose perd sa seule fille, la police soupçonne un suicide possible. Sa fille parfaite avait tout, une maison parfaite, un mari parfait, une petite fille parfaite. Mais était-il suffisant pour le bonheur? Pourquoi voudrait-elle se tuer?
Le seul espoir de Rose dans la vie est maintenant le petit Lexi. Elle se reproduit pour le suicide de sa fille et prendre soin de sa petite-fille la rend moins coupable. Mais son beau-fils, Ben, ne pense pas que Rose soit une bonne personne pour être autour de Lexi. Il a besoin de temps pour le deuil. Ils le font tous les deux. Ou peut-être y a-t-il une autre raison pour qu’il la garde loin de sa fille?
Vivien était parfaite. Elle avait un regard étonnant, les hommes tournaient la tête après elle. Elle a toujours eu ce qu’elle voulait. Elle marchait sur les cadavres juste pour obtenir ce qu’elle voulait. Son mari, Ben, était le copain de son meilleur ami. Il n’y a pas d’amis en guerre et en amour. Elle a toujours pris soin de son apparence, se demandant toujours quelle sorte d’impression elle a laissée. Elle avait la famille parfaite, mais était-elle assez parfaite pour elle?
Rose a des doutes sur la mort de Vivien. Elle soupçonne que quelque chose se passe dans la maison où vit la famille de sa fille. Inquiet pour la sécurité de Lexi, elle commence sa propre enquête. Elle est vraiment surprise quand elle voit Cleo, l’ex-meilleure amie de Vivien et l’ex-fiancé de Ben en visite à Ben dernièrement la nuit. Quelque chose se passe.
Mais Rose est-elle prête pour la vérité, la vérité sur sa belle fille? Pour chaque parent, son enfant est parfait. L’amour des parents est inconditionnel et très souvent un parent ne peut pas voir le vrai visage de son enfant. En cherchant la vérité sur la mort de sa fille, Rose essaie de faire face à son propre échec en tant que mère. Être grand-mère est juste une tentative de réparer les choses qu’elle a malmenées depuis longtemps. Elle essaie de découvrir la vérité. Sa victime était-elle victime? Ou sa famille était-elle la victime? Qui est le véritable prédateur ici?
Le style d’écriture capture dès le premier moment. Ce roman à beaucoup du style d’écriture de Paula Hawkins. C’est une histoire brillante, avec des moments très sombres. L’auteur créé des personnages avec des masques, avec deux visages, un pour la foule, celui qui s’affiche lorsqu’il n’y a personne là-bas à regarder. Vous ne savez jamais ce qui se passe derrière les portes fermées. Nous avons juste quelques personnages ici, mais chacun d’entre eux a un squelette dans le placard. L’auteur nous empêche de deviner le récit jusqu’à la fin et, à un moment ou à un autre, on ce méfie de tous les personnages de l’histoire. Le suspense dans ce livre est presque tangible et on sent comme si on est là avec les personnages dans la salle de bain froide de Vivien ou dans sa sombre cuisine au sous-sol. À la fin, quand la vérité a finalement été révélée on est prit par surprise.

Note : 9/10

 

  • Broché: 336 pages
  • Editeur : Denoël (4 mai 2017)
  • Collection : Sueurs froides

51F3dGBCVZL._SX343_BO1,204,203,200_.jpeg