Froid comme la mort: Une enquête de Rocco Schiavone (4 mai 2017) de Antonio Manzini

Beaucoup de choses irritent le vice-préfet Rocco Schiavone dans la vie : sa mutation à Aoste un an plus tôt, le ciel gris, la neige qui s’insinue dans ses Clarks, la bêtise de ses agents, la fête d’anniversaire de sa maîtresse, la course cycliste du préfet, sans parler des inspecteurs qui entrent dans son bureau quand il fume son joint matinal… Mais le comble des emmerdes, c’est une affaire de meurtre. Lorsque le corps d’Ester Baudo est retrouvé pendu dans son salon par sa femme de ménage, Rocco comprend vite qu’il ne s’agit pas d’un suicide mais d’une mise en scène. Et donc qu’il en est quitte pour une sacrée quantité d’ennuis. Or, quand Rocco Schiavone est de mauvaise humeur, ses méthodes deviennent pour le moins expéditives… Avec son humour noir ravageur, ses dialogues cinglants et une vraie sensibilité en prime, cette nouvelle enquête de Rocco Schiavone est un bonheur pour les amateurs de polar à l’italienne.

Chronique : Si l’homicide se situe au 10e degré selon l’échelle des ennuis du sous-préfet (commissaire de police transalpin) Rocco Schiavone, cela tient au fait qu’il va devoir affronter les turpitudes humaines en se glissant dans l’esprit répugnant d’un assassin pour le comprendre et le confondre puis s’en extraire avec des bouts abjects collés à l’âme. La pendaison d’Ester Baudo dans son appartement d’Aoste, 22 via Brocherel, apparaît d’emblée comme un suicide qui ressemble de plus en plus à un assassinat à mesure que le sous-préfet Schiavone reconstitue la scène. Rapidement, Rocco n’a plus de doute ; il s’est hissé au taquet des tracas et les indices vont dessiner des pistes comme les cailloux de Poucet jusqu’à l’ultime révélation face à la gueule du monstre.
« Froid comme la mort », second roman d’Antonio Manzini traduit et publié en France après « Piste noire » narre la suite des enquêtes de Rocco Schiavone au Val d’Aoste. Cette fois, on en apprendra un peu plus sur le passé de Rocco Schiavone et notamment sur la mystérieuse affaire romaine qui lui a valu de se retrouver exilé dans ces vallées de montagne qu’il exècre, comme une sorte de Hasbrouck italien.
Comme il se doit, l’affaire commence avec la découverte d’un cadavre, celui d’Ester, une femme pendue chez elle et que ‘on’ aurait peut-être bien aidée à se pendre.
On ne vous en dit pas plus sur l’enquête : il faudra se montrer patient et obstiné, à l’image du sous-préfet Schiavone qui, une fois de plus, en dépit de ses supérieurs et de ses subordonnés, réussira à dénouer les fils de l’intrigue … dans un cimetière en présence d’un curé. Comme dans tout bon polar, l’enquête policière n’est là que comme un référentiel de codes auxquels se conforment les personnages et le roman.
A nouveau, le roman juxtapose deux histoires qui éclairent le personnage du commissaire. Le retour précipité de Rocco à Rome pour mettre fin à une sordide histoire est peut-être un des moments les plus forts du récit. La fin de l’enquête est surprenante et inattendue. Elle met en lumière l’intelligence, la sensibilité et l’interprétation toute personnelle des lois faite par Rocco Schiavone. Une nostalgie sourde et poignante nimbe tout le roman et sous des dehors bravaches, égrillards, impertinents, Rocco est un être esseulé et profondément meurtri par la vie. Le lecteur ne peut qu’adhérer à cette faconde puis espérer que la suite des aventures du sous-préfet déjà publiées en Italie franchisse les barrières des Alpes et de la langue.

Note : 9,5/10

  • Poche: 304 pages
  • Editeur : Folio (4 mai 2017)
  • Collection : Folio Policier

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Et ils oublieront la colère (11 mai 2017) de Elsa Marpeau

Été 1944. Une femme court dans la campagne icaunaise. Elle cherche à échapper à la foule qui veut la tondre.
Été 2015. Un homme a été tué près d’un lac. La gendarme chargée de l’enquête soupçonne que son meurtre est lié à une tonte, qui a eu lieu soixante-dix ans plus tôt.
Entre aujourd’hui et hier, les destins s’entremêlent mais les protagonistes ne s’en souviennent plus – ils ont oublié la colère, les jours de liesse et la cruauté des vaincus contre ceux de leur camp, lors de la Libération. L’enquête va exhumer ce passé dont plus personne ne veut se rappeler.

Chronique :   Dans le Gatinais,à quelques kilomètres de Sens en 2015 nous sommes dans un univers campagnard modeste,attaché à leur terre depuis des générations,des chasseurs,viandards aussi. Le meurtre de leur voisin un professeur d’Histoire obsédé par une période ancienne de la fin de l’occupation,l’enquête est menée par la Capitaine de Gendarmerie Garance Calderon.
Tous les personnages ont un passé douloureux,de l’enquêtrice à son supérieur.
Trop je trouve,l’auteure ne dérogeant pas à la règle qui fait que dans les polars d’aujourd’hui les « flics  » ont toujours des problèmes.
Ce livre est centré sur les violences faites aux femmes lors des conflits! Il y a 70 ans,42000 femmes tondues,violées pour beaucoup à la Libération,livrées à la vindicte populaire.C’est loin mais… C’est aussi l’histoire des hontes et des vengeances du corps social qui se répètent, de l’injustice. Alternant passé et présent, l’auteur nous implique totalement dans ses recherches jusqu’au dénouement final qu’on était loin d’imaginer. Un très bon roman noir comme on les aime.

Note : 9/10

  • Poche: 304 pages
  • Editeur : Folio (11 mai 2017)
  • Collection : Folio Policier

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Noir sanctuaire (3 mai 2017) de Douglas Preston et Lincoln Child

Après une mauvaise rencontre dans les marais d’Exmouth, Massachusetts, l’agent spécial du FBI Aloysius Pendergast est porté disparu…
Bouleversée par la perte de son protecteur, Constance Greene se retire dans les souterrains du manoir de Pendergast, au 891 Riverside Drive, à New York, où une bien mauvaise surprise l’attend…
Diogène, le frère cadet d’Aloysius, que tout le monde croyait mort, fait sa réapparition et réussit à convaincre la jeune femme de le suivre sur une île mystérieuse.

Chronique : Les auteurs nous offrent ici une aventure tonitruante et mouvementée dont ils ont le secret. Si vous vous souvenez bien, dans l’épisode précédant, nous perdions la trace de l’inspecteur Pendergast. Constance de retour dans ses appartements souffre de son absence… Disparu, mort, qu’est-il advenu de lui ? L’ambiance est  ici sombre, secrète, tragique. Au centre de l’intrigue, des expériences scientifiques morbides et discutables, de la dissimulation doublée de manipulation. On y découvre des personnages sous un nouveau jour, avec leur histoire, leurs élans et leurs vieux démons. Ce que va vivre Constance est très intéressant et nous faire découvrir un pan de sa personnalité qu’on ne soupçonnait pas. C’est une bonne chose car cela permet de renouveler l’approche des personnages et de continuer de s’intéresser à eux en se disant qu’ils n’ont pas fini de nous étonner. L’écriture fluide nous permet de rester impliqué sans nous plaindre de longueurs inutiles. Et le contenu, bien ficelé, est intéressant et le trait n’est pas forcé sur le côté surnaturel et donc tout est dosé avec intelligence. A suivre avec plaisir…

Note : 9/10

  • Broché: 400 pages
  • Editeur : Archipel (3 mai 2017)
  • Collection : Suspense

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Epiée (10 mai 2017) de Michael Robotham

Marnie Logan a souvent la sensation d’être épiée. Comme une sensation diffuse  : un souffle sur sa nuque, une ombre au coin de l’œil, et voilà que son existence se fige.
Son mari Daniel a disparu depuis plus d’un an. Toujours déprimée et désespérée, elle décide de demander l’aide du psychologue Joe O’Loughlin.
Alors que Joe s’interroge sur la répugnance de Marnie à évoquer son passé, celle-ci découvre un livre rempli de photos et de témoignages d’anciens amis, collègues et professeurs, que Daniel lui préparait pour son anniversaire. Ce cadeau était censé célébrer sa vie, mais il raconte une toute autre histoire…
Un roman qui joue avec votre esprit, un thriller psychologique qui vous emporte dans une course effrénée et palpitante, par l’un des meilleurs auteurs de suspense d’aujourd’hui.
ChroniqueUne fois de plus, Michael Robotham prouve qu’il est à son meilleur quand au moins un de ses personnages est écrit en première personne. Cette fois, nous sommes à la tête du protagoniste, que Robotham utilise pour amener le lecteur sur un chemin qui a des torsions, des virages et enfin un léger probléme.
Le mari de Marnie Logan a disparu et elle va voir Joe O’Loughlin pour la thérapie. Cela met Joe et son policier retraité, Vincent Ruiz, au milieu de l’histoire. Quelqu’un élimine ou harcèle les gens dans la vie de Marnie qui l’ont maltraitée, et la question de savoir qui fait cela conduit l’intrigue.
Au milieu du livre, un secret sur Marnie est révélé et Robotham veut que le lecteur pense que ce sera la réponse au mystère, mais les retournements commencent. Avec ses faux airs de ressemblance avec des films et d’autres auteurs, avec ce roman vous n’allez pas l’oublier pas une fois refermée. Plusieurs raisons à cela, d’abord la structure très bien construite et qui vous tient en haleine à chaque page qui en distillant des bribes de solutions qui s’avèrent parfois justes et d’autres fois qui vous mènent sur une fausse piste. Ensuite l’histoire est vraiment bien vue avec une intrigue originale qui évite les ressorts éculés des polars avec serials killer et meurtres en série. Enfin les personnages qui sortent là encore des stéréotypes habituels et chacun à ses propres zones troubles et n’est pas en tous les cas pas le héros de roman habituel. Pas d’hésitation, à lire d’urgence.
Note : 09/10
  • Broché: 420 pages
  • Editeur : JC Lattès (10 mai 2017)
  • Collection : Thrillers

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Les Archives secrètes de Sherlock Holmes – Tome 01 à 04 (26 avril 2017) de Philippe Chanoinat et Frédéric Marniquet

En ce début d’année 1891, d’étranges et terrifiants événements requièrent l’intervention de l’inégalable détective de Baker Street, Sherlock Holmes, et de son fidèle comparse et biographe, le docteur John Watson.

Chronique :  Voici les albums des aventures de Sherlock Holmes réalisées par le tandem Philippe Chanoinat et Fréderic Marniquet. Le Tome 01 commence par une suite directe et inédite du roman Le Chien des Baskerville.
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L’idée était tentante : Et si l’on écrivait la suite de la plus célèbre et envoûtante aventure du célèbre détective de Baker Street ?
Partant de ce postulat, les auteurs de cette adaptation sous forme de bande-dessinée posent les bases de leur projet : Trois années se sont écoulées depuis que Sherlock Holmes et son fidèle Dr Watson ont réussi a démêler les fils de l’infernal mystère du terrible « Chien des Baskerville ». Mais alors que les meurtres se succèdent de nouveau sur la lande du Dartmoor, quelques témoins auraient de nouveau entendu les hurlements du chien des enfers ! C’est au moment où l’un d’eux affirme avoir vu le fantôme du chien et celui de feu son maître Stapleton, que Sherlock Holmes reçoit la lettre d’un corbeau le mettant sur la piste de cette nouvelle enquête, qui promet d’être encore bien plus terrifiante que la précédente…
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Très remarquée à l’époque de sa sortie, cette aventure inédite du célèbre héros de Sir Arthur Conan Doyle possède bien quelques qualités : Le sens de la déduction du détective est parfaitement rendu et toute la première partie est intrigante à souhait, bien aidée par le décor idéalement lugubre et mystérieux du bourbier de Grinpen… Les auteurs démontrent également une solide connaissance des nouvelles de Conan Doyle en citant régulièrement certaines des aventures du détective.
Avec cette nouvelle collection on nous refait d’ailleurs le coup des « archives secrètes de Sherlock Holmes » comme Billy Wilder nous l’avait fait dans La Vie Privée de Sherlock Holmes, où l’on apprenait rétrospectivement que certaines enquêtes avaient été tenues secrètes de nombreuses années à cause de leur implication dans les hautes instances des services secrets britanniques…
Le cinéphile peut s’amuser à reconnaître certains des acteurs ayant interprété quelques fameuses adaptations des enquêtes de Sherlock Holmes au cinéma ou dans les séries télévisées, et l’ambiance graphique, classique à souhait, colle parfaitement au sujet. L’espace de quelques planches, on se croirait revenu à l’école belge.
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En l’état de suite aux célèbres aventures de Holmes certaines histoires tombent dans l’hérésie scénaristique et les dénouement surtout du tome 04 avec Arsène Lupin ne cesse de navrer le lecteur, qui ne parvient pas un seul instant à prendre ces élucubrations au sérieux.
Il ne s’agit pas d’une lecture déplaisante et les histoire se lisent super bien. Pas de long monologues mais un peux plus de sérieux aurait été avec plaisir.

Note : 8/10

  • Album: 48 pages
  • Editeur : Glénat (26 avril 2017)
  • Collection : BANDES DESSIN E

Noir comme la mer (10 mai 2017) de Mary Higgins Clark

La croisière promettait d’être sublime. Mais peu après avoir levé l’ancre, le luxueux Queen Charlotte est le théâtre d’un mystérieux assassinat : celui de lady Em, une riche octogénaire. Et son inestimable collier d’émeraudes, censé avoir appartenu à Cléopâtre, a disparu… Le coupable est à bord, sans aucun doute. Mais qui est-ce ? Son assistante apparemment dévouée ? Le jeune avocat qui voulait persuader lady Em de rendre le collier à l’Egypte, son propriétaire légitime ? Ou Célia Kilbride, l’experte en pierres précieuses qui s’était liée avec la vieille dame ? La liste des suspects s’allonge au fur et à mesure que le Queen Charlotte fend les flots et que la croisière tourne au drame. Préparez-vous à embarquer avec une Mary Higgins Clark toujours aussi surprenante dans le rôle du commandant de bord pour une croisière dont vous ne reviendrez… peut-être pas.

Chronique : Voici le nouveau Mary Higgins Clark qui arrive pour l’été avec des personnages bien développés et intrigants. Il s’agit dans ce nouveau roman d’un mystère «confortable» et bien mené. Pas un grand livre mais fort agréable et prenant.
Certes, il a un peu de répétition dans des endroits, et il y a eu quelques incidents qui mettent en doute la crédibilité du récit mais au fur et à mesure que l’histoire progresse plus il rappelle un roman dans le style d’Agatha Chrisie.
La plupart des chapitres se concentrent sur les détails des passagers spécifiques; Ted Cavanaugh, par exemple, veut convaincre les personnes âgées Lady Em de renvoyer son célèbre collier en émeraude Cleopatra en Egypte au lieu du Smithsonian, comme elle le prévoit. Le collier, disait-il, a été volé du pays par ses ancêtres et devrait être renvoyé à son propriétaire légitime.
Mais pas longtemps après le départ, un passager passe à la mer. Ensuite, trois jours plus tard, Lady Em est retrouvée morte – assassinée dans sa cabine – et le collier émeraude manque. Tous ces événements sont-ils liés? Le voleur international est-il vraiment à bord et si oui, qui est-il? Qui a le collier? Roger Pearson, comptable de Lady Em et Brenda Martin, Son assistant personnel de longue date sont il vraiment les employés loyaux qu’ils semblent être? À peu près tout le monde à bord, semble-t-il, cache un secret; Peu à peu, chapitre par chapitre, ces secrets sont révélés et aboutissent à la conclusion. .
L’écriture est comme toujours fluide et l’histoire ne manque pas de suspense et de rebondissements. Un bon livre qui se lit d’une traite.

Note : 8/10

  • Editeur : Albin Michel (10 mai 2017)
  • Collection : A.M. SP.SUSPEN

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La Dernière Expérience (11 mai 2017) de Annelie WENDEBERG

Après une première enquête menée avec Sherlock Holmes (voir Le Diable de la Tamise), Anna Kronberg s’est retirée dans son cottage du Sussex. La jeune femme médecin pensait qu’elle et son célèbre coéquipier étaient parvenus à annihiler une organisation secrète qui expérimentait des bactéries pour en faire des armes de guerre. Mais le professeur Moriarty, véritable dirigeant de l’organisation, a survécu. Et il a décidé d’utiliser Anna pour entamer des recherches sur la peste…

Chronique : Suite supérieur au livre précédent de cette série, le style d’écriture de ces livres,est vraiment très bien faite on ce sens comme si on peut vraiment entrer dans la tête d’Anna, mais elle maintient aussi la sensation fraîche et déconnectée de Holmes. Cependant, on sent dans ce roman que son monologue interne devient un peu fastidieux parfois mais c’est aussi dû à l’intrigue de celle-ci. Il y a moins d’action, les choses bougeaient un peu plus lentement, et Anna a moins de contrôle sur sa situation et donc plus de temps pour ruminer. Mais la force de ce livre est plutôt sur les relations et sur la dureté de la. On est dans un livre avec beaucoup de mystère médical avec un peu de violence et de sexe. Ce tome permet de montrer tout le talent de l’auteur  pour nous conter des histoires passionnantes en mélangeant les univers et les époques. La fin quant à elle est à la hauteur du reste, aussi inattendue et loufoque que cette série en général.Un tome devrait plaire davantage que le premier à tous ceux qui ont découvert cette série. L’auteur précise sont univers et nous plonge dans une nouvelle enquête toute aussi passionnante que la première. du grand art pour une série qui sort de l’ordinaire!

Note : 10/10

  • Editeur : Presses de la Cité (11 mai 2017)
  • Collection : SANG D’ENCRE

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Sharko (11 mai 2017) de Franck THILLIEZ

Eux, c’est Lucie Henebelle et Franck Sharko, flics aux 36 quai des Orfèvres, unis à la ville comme à la scène, parents de deux petits garçons.
Lucie n’a pas eu le choix : en dehors de toute procédure légale, dans une cave perdue en banlieue sud de Paris, elle a tué un homme. Que Franck ignore pourquoi elle se trouvait là à ce moment précis importe peu : pour protéger Lucie, il a maquillé la scène de crime. Une scène désormais digne d’être confiée au 36, car l’homme abattu n’avait semble-t-il rien d’un citoyen ordinaire et il a fallu lui inventer une mort à sa mesure.
Lucie, Franck et leur équipe vont donc récupérer l’enquête et s’enfoncer dans les brumes de plus en plus épaisses de la noirceur humaine. Cette enquête autour du meurtre qu’à deux ils ont commis pourrait bien sonner le glas de leur intégrité, de leur équilibre, et souffler comme un château de cartes le fragile édifice qu’ils s’étaient efforcés de bâtir

Chronique : Si vous aimez le  style de Franck Thilliez, foncez sans hésiter car vous serez comblés. C’est vraiment un très bon roman, un vrai page turner. Ne vous fiez pas au 576 pages, vous ne les verrez pas passez.
On retrouve les deux personnages principaux, et toute l’équipe du 36, quai des orfèvres deux ans après les événements de Pandémia, en septembre 2015. Après une restructuration, l’équipe est désormais dirigée par Grégory Manien. Sont également présents Robillard, Levallois ,Bellanger toujours très affecté par le décès de Camille ou encore Chénaix, le légiste.
Sharko, qui nous livrera tout du long deux enquêtes en une.
Et on le sait, tout peut arriver dans les romans de Thilliez. Ses personnages, qu’ils soient principaux ou secondaires, ne sont jamais totalement épargnés.
Les deux enquêteurs ont la même importance au sein de l’enquête, mais de ce livre ce seront surtout des images de Sharko qui resteront en mémoire. Il faudra attendre l’épilogue pour être convaincu que le titre de ce roman est adapté.
La peur, qu’elle soit génétique ou liée à un apprentissage sera un des thèmes exploités par le roman. Cette émotion si incontrôlable, parfois lâche, est pourtant prioritaire pour notre survie.
Franck Thilliez nous propose un thriller extrêmement documenté, très riche en informations de toutes sortes. Très complexe, l’histoire ne cesse de rebondir et de nous offrir de nouvelles pistes tout en enrichissant notre culture, sur des sujets aussi divers que la balistique ou le bio-art. Alors qu’au début, l’enquête est très portée sur l’ésotérisme, la sorcellerie ou le satanisme le roman revient rapidement à une trame scientifique . Son thème principal, c’est cette fois le sang. Ce roman impose immédiatement un rythme infernal, et la tension ne fera que croître tout au long des pages.

Note : 9/10

  • Broché: 576 pages
  • Editeur : Fleuve éditions (11 mai 2017)

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Test Blu-ray : Nocturnal Animals ( 9 mai 2017) de Tom Ford avec Amy Adams, Jake Gyllenhaal

Susan Morrow, s’ennuie dans l’opulence de son existence. Alors que son mari s’absente, Susan reçoit un colis inattendu : un manuscrit signé de son ex-mari Edward Sheffield dont elle est sans nouvelles depuis des années. Edwards se met en scène en père de famille aux prises avec un gang de voleurs de voiture ultraviolents, mené par l’imprévisible Ray Marcus. Après lui avoir fait quitter la route, le gang l’abandonne impuissant sur le bas-côté, prenant sa famille en otage. Susan, émue par la plume de son ex-mari, ne peut s’empêcher de se remémorer les moments les plus intimes qu’ils ont partagés. Elle trouve une analogie entre le récit de fiction de son ex-mari et ses propres choix cachés derrière le vernis glacé de son existence.

Chronique film : « Nocturnal Animals » nous prouve que Tom Ford compose son cinéma comme il le ferait avec un vêtement ! C’est en effet la haute couture du septième art, tant dans sa construction époustouflante que dans son esthétisme abouti et particulièrement soigné… C’est presque un travail de peintre dont il s’agit ici, par des prises de vue, des photographies d’espaces incroyables, aussi bien d’intérieurs purs et contemporains, presque glacés qui s’opposent à de magnifiques paysages bruts d’un profond Texas. Mais tout cela est sans compter son scénario habile, qui fait se confronter, et même se bousculer une fiction violente et incontrôlée à une réalité ordonnée, rangée et mesurée, dont l’interaction devient troublante et envoûtante ! Passer de l’une à l’autre en devient presque une expérience en soi, tant le retentissement du roman a un impact sur la réalité qui perd pied, qui vacille complètement, ce que traduit parfaitement Amy Adams en femme déstabilisée, plus convaincante cette fois en galeriste désabusée, rattrapée par des valeurs qu’elle refusait et fuyait de toutes part, formatée dans un monde factice… C’est en effet, ce roman écrit par Edward son ex-mari, qui sera avec le recul, un révélateur essentiel à ses yeux… Pour faire le portrait de cet homme qui réapparaît dans sa vie, Tom Ford use de mécanismes terriblement ingénieux. Il le met en scène à travers deux personnages, réel et fictionnel dont ces deux facettes retentiront avec fracas dans la vie de Susan, tel un jeu du chat qui malmène sa souris. Jake Gyllenhaal est tout simplement fabuleux dans une composition qui va de l’abattement total à une folie furieuse et désespérée, sans oublier Michael Shannon qui dans cette quête mutuelle, l’accompagne en lui donnant le change de manière incroyable ! Un très beau film assez magique et aux multiples questions, qui prend des risques audacieux et certains au point de nous perturber, mais ici dans le bon sens du terme !

Note : 9,5/10

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Test Blu ray :

Image :Une image au piqué affûte, extrêmement détaillée et aux couleurs profondes affichant un rendu HD soigné, des contrastes solides et une définition exemplaire. La précision des séquences nocturnes est d’ailleurs remarquable. Les ambiances sont parfaitement retranscrites et le support se révèle d’une grande efficacité.

Son : Le son bénéficie d’une grande qualité sonore, la VO s’illustre en DTS-HD Master Audio 5.1 et offre au spectateur une immersion parfaite d’un bout à l’autre. La VF DTS 5.1 est elle aussi très efficace coté surround mais le doublage FR de l’actrice Amy Adams est par contre totalement indigeste ce qui est vraiment dommage.

Bonus : Côté Bonus, les making of sont très intéressant ce qui nous permet de découvrir de l’intérieur la création du film et des avis des acteurs et le module : Le regard du réalisateur est superbe pour tout les fan du film et Tom Ford y donne une vrai leçon de cinéma.

  • Acteurs : Amy Adams, Jake Gyllenhaal, Andrea Riseborough, Michael Sheen, Michael Shannon
  • Réalisateurs : Tom Ford
  • Audio : Anglais (DTS-HD 5.1), Français (DTS 5.1)
  • Sous-titres : Français, Néerlandais
  • Sous-titres pour sourds et malentendants : Anglais
  • Région : Toutes les régions
  • Rapport de forme : 2.40:1
  • Nombre de disques : 1
  • Studio : Universal Pictures France
  • Date de sortie du DVD : 9 mai 2017
  • Durée : 116 minutes

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La Dernière des Stanfield (20 avril 2017) de Marc Levy

Ma vie a changé un matin alors que j’ouvrais mon courrier. Une lettre anonyme m’apprenait que ma mère avait commis un crime trente-cinq ans plus tôt.
L’auteur de cette lettre me donnait rendez-vous dans un bar de pêcheurs sur le port de Baltimore et m’ordonnait de ne parler de cette histoire à personne.

Chronique : Cette histoire pleine de mystère s’articule autour d’un secret de famille révélé dans une lettre anonyme et raconte les aventures d’Eleanor-Rigby, une journaliste vivant à Londres. Quelques temps après la mort de sa mère, elle reçoit une lettre anonyme affirmant que sa mère avait un passé criminel dont sa fille ignorait l’existence.
Le corbeau lui propose d’en savoir plus et lui donne rendez-vous dans un bar de pêcheurs sur le port de Baltimore aux Etats-Unis. De l’autre côté de l’Atlantique, une lettre et un rendez-vous similaires sont envoyés à George-Harrison, un jeune ébéniste résidant au Québec.
Tous deux se rendent à l’adresse indiquée et découvrent au mur du bar une photo de leurs mères ensemble. A partir de là, ils vont se lancer dans une véritable enquête pour découvrir leurs liens, et l’identité du corbeau.
Marc Levy construit une intrigue passionnante autour d’un secret de famille insoupçonné. Pleine de suspense et de rebondissements, cette histoire offre des personnages attachants que l’on a plus envie de lâcher. Il jongle avec beaucoup de talent entre les points de vue mais aussi les époques. Ainsi, il nous emmène dans la France occupée de 1944 au Baltimore des années 1980 en passant par Londres et Montréal de nos jours. Le suspense est entier jusqu’au dernier chapitre et quelle bonheur de partager l’histoire de ses personnages. Les personnages principaux se mettent en quête du passé de leurs mères après avoir reçu une lettre anonyme qui ne peut les empêcher de piquer leurs curiosités. Levy réussit son pari de nous embarquer dans une superbe saga familiale avec talent disséminés sur des générations et dévoilés doucement au lecteur au fur et à mesure des découvertes d’Eleanor-Rigby et Georges-Harrison, deux personnages très éloignés qui vont irrémédiablement finir par se rapprocher.
Marc Levy à très bien su gérer ses révélations jusqu’au bout sans faire languir le lecteur pour autant, en entremêlant le passé et le présent de manière à nous donner une vision plus globale et nous permettre de parfaitement comprendre l’histoire et les décisions de chacun

Note : 9/10

  • Broché: 480 pages
  • Editeur : Robert Laffont/Versilio (20 avril 2017)

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