Vous connaissez peut-être (23 août 2017) de Joann Sfar

Au début il y a cette fille, Lili rencontrée sur Facebook. Ca commence par  » vous connaissez peut-être « , on clique sur la photo du profil et un jour on se retrouve chez les flics. J’ai aussi pris un chien, et j’essaie de lui apprendre à ne pas tuer mes chats. Tant que je n’aurai pas résolu le problème du chien et le mystère de la fille, je ne tournerai pas rond. Ca va durer six mois. Ce roman fait suite à Comment tu parles de ton père. On y trouve quelques portraits de femmes, et un portrait de chien. C’est une enquête. Tout est vrai sinon ce n’est pas drôle.

Chronique : Vous connaissez peut-être est la suite de Comment tu Parles de Ton Père, de Joann Sfarr; si vous n’avez pas aimer ce premier livre passez votre chemin parce que ce livre est dans la même veine mais ici  c’est plus un roman sur les réseaux sociaux , Fragilisé par une récente rupture amoureuse, le narrateur cherche à appliquer du « baume sur le réel », à combler « le manque » laissé par son ex-maîtresse qu’il surnomme « le bibelot »  Ce récit en forme d’invective est un patchwork en étoile, un long monologue intérieur cousu et recousu, un colimaçon d’anecdotes où les meilleurs moments de bonheur frôlent les moments les plus douloureux.
Écrit dans un style propre à l’auteur, le lecteur aimera cette spontanéité, brute, iconoclaste, où il peut se moquer de lui, pour mieux égratigner les autres et sa propre bêtise.
Un récit personnel où il nous parle comme à un ami,  le but comme dans le premier livre est de percer la carapace de cet homme si élégant, si collectionneur de jupons, amateur de luxe et en redoutable avocat prêt à défendre tous les hommes touchés par l’injustice.
Ainsi, des petites caresses aux regrets plus sombres dont cette fameuse Lili, Joann Sfarr, n’hésite pas à se livrer sans pudeur ses problèmes.
Il n’y a pas d’enjeu littéraire dans ce récit, mais si vous aimez le dessinateur il faut lire ce livre. Il dégage simplement un peu de bonne humeur !  Comme dans un dessin ou une caricature, il n’y a pas de ratures, un bloc de mots, puissant et fort.

Note : 9/10

  • Broché: 262 pages
  • Editeur : Albin Michel (23 août 2017)
  • Collection : A.M. ROM.FRANC

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(In)visible (11 mai 2017) de Sarai Walker

Prune Kettle fait de son mieux pour éviter les regards, parce que quand vous êtes grosse, se faire remarquer c’est se faire juger. En attendant l’heure de la chirurgie miracle, elle répond aux e-mails de fans d’un magazine pour ados. Mais lorsqu’une jeune femme mystérieuse, avec des collants colorés et des bottes de combat, se met à la suivre, Prune est projetée dans le monde de la Fondation Calliope – une communauté clandestine de femmes rejetant les diktats de la société – où elle va connaître le prix à payer pour devenir « belle ». Parallèlement, une guérilla terrorise ceux qui maltraitent les femmes, et Prune se retrouve mêlée à une intrigue sinistre, dont les conséquences seront explosives. Drôle, surréaliste et original, (In)visible est un livre subversif, à mi-chemin entre Fight Club et un manifeste féministe. A travers une héroïne attachante, l’auteure parvient à éviter le piège moraliste et porte un regard féroce sur la condition des femmes soumises aux critères de beauté occidentaux.

Chronique : C’est un livre compliqué qui est une interprétation brutale, souvent difficile à prendre, de la vie en tant que femme.
Dit principalement à travers la lentille de son personnage principal c’est un livre qui vous fait craindre la façon dont la société tend à traiter les personnes qui ne tombent pas dans un « acceptable ».
Cependant, le livre est plus que cela puisque le récit est encadré comme une profonde déconstruction de ce qui mène le genre de discrimination et de cruauté que Pune fait face. C’est une exploration de thèmes d’acceptabilité qui encouragent les femmes à submerger leurs sentiments et à se soumettre à des méthodes extrêmes de diététique et de beauté afin de s’insérer dans le rôle étroit (littéralement) que la société leur définit. Le livre est une méditation assez troublante sur les façons dont les femmes sont encouragées à s’efforcer d’avoir un «meilleur moi» qui a peu à voir avec le bonheur ou les intérêts de la femme dans la vie.
Cet aspect du livre en particulier nous laisse instable. C’est comme si Prune n’était pas une personne, mais un projet. Plutôt que de s’engager et de vivre sa vie, elle la met en attente jusqu’à ce qu’une future version d’elle-même puisse commencer à la vivre. Après avoir été bombardé de messages à la fois implicite et explicite, il est facile de voir pourquoi elle vit dans le genre de stase qu’elle fait, et c’est un état dont on pense que beaucoup de femmes peuvent probablement se rapporter. Ce livre aborde beaucoup: le poids, normes de beauté, pornographie, viol, précisément parce que les femmes sont bombardées de toutes ces choses, souvent sur une base quotidienne. Dans une scène étonnante, un personnage discute de cette question et demande si elle pourrait être considérée comme une forme de terrorisme.
Après tout, nous vivons dans un monde où la violence est fréquemment visitée chez les femmes, et nous faisons des progrès très lents pour changer ce triste fait et ce livre est choc par ses propos.

Note : 9 /10

 

  • Broché: 368 pages
  • Editeur : Gallimard (11 mai 2017)
  • Collection : Série noire

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Et ils oublieront la colère (11 mai 2017) de Elsa Marpeau

Été 1944. Une femme court dans la campagne icaunaise. Elle cherche à échapper à la foule qui veut la tondre.
Été 2015. Un homme a été tué près d’un lac. La gendarme chargée de l’enquête soupçonne que son meurtre est lié à une tonte, qui a eu lieu soixante-dix ans plus tôt.
Entre aujourd’hui et hier, les destins s’entremêlent mais les protagonistes ne s’en souviennent plus – ils ont oublié la colère, les jours de liesse et la cruauté des vaincus contre ceux de leur camp, lors de la Libération. L’enquête va exhumer ce passé dont plus personne ne veut se rappeler.

Chronique :   Dans le Gatinais,à quelques kilomètres de Sens en 2015 nous sommes dans un univers campagnard modeste,attaché à leur terre depuis des générations,des chasseurs,viandards aussi. Le meurtre de leur voisin un professeur d’Histoire obsédé par une période ancienne de la fin de l’occupation,l’enquête est menée par la Capitaine de Gendarmerie Garance Calderon.
Tous les personnages ont un passé douloureux,de l’enquêtrice à son supérieur.
Trop je trouve,l’auteure ne dérogeant pas à la règle qui fait que dans les polars d’aujourd’hui les « flics  » ont toujours des problèmes.
Ce livre est centré sur les violences faites aux femmes lors des conflits! Il y a 70 ans,42000 femmes tondues,violées pour beaucoup à la Libération,livrées à la vindicte populaire.C’est loin mais… C’est aussi l’histoire des hontes et des vengeances du corps social qui se répètent, de l’injustice. Alternant passé et présent, l’auteur nous implique totalement dans ses recherches jusqu’au dénouement final qu’on était loin d’imaginer. Un très bon roman noir comme on les aime.

Note : 9/10

  • Poche: 304 pages
  • Editeur : Folio (11 mai 2017)
  • Collection : Folio Policier

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Rencontres clandestines (10 mai 2017) de Monica Bellucci et Guillaume Sbalchiero

« Allô Guillaume. C’est Monica. » Nuit qui s’écarte, voix  rieuse : je suis soudain, à l’autre bout du combiné, enfant,  fébrile. Un peu tremblant, je l’interroge sur sa collaboration  avec Emir Kusturica ; elle répond, pas de détours,  franchise et simplicité des formules, tonalité légère.
Cléopâtre, Perséphone, Alex, Malèna… : tous ses visages  me reviennent, par bribes, par éclats, visions d’instants  nées de sa seule voix, que je tente, au mieux, de saisir d’une  question, d’un silence.
Naît alors la curiosité, le désir de connaître cette fi gure  incandescente mais insaisissable. Pour cela, se plonger  dans les méandres de sa vie : l’expérience de mannequin,  les premiers pas au cinéma, la passerelle Coppola, puis en  France L’Appartement, les expériences hollywoodiennes,  les remous d’Irréversible
Une fois le téléphone raccroché, le désir alors d’approcher  cette figure plurielle. De prolonger le dialogue.

Chronique : Superbe autobiographie dialoguée tels un voyage auquel le lecteur est invité à coté de cette actrice à écouter le dialogue de  Guillaume Sbalchiero à Monica Bellucci tels une confession ce livre est un vrai coup de cœur. Avec cette lecture le lecteur va se laisser porter par les mots de l’auteur qui parle de cette artiste qui devient ici une femme profondément émouvante et fortes face aux choix, épreuves qu’elle à faite et qui parle  aussi de souvenirs, d’enfance, de famille, de parents, d’amis, de sa vie et de ses films et des commentaires de la presse.  Ce livre se lit rapidement et avec bon sens on s’envole à travers la lecture on y voit le respect et la force de cette femme. Un livre un peu court mais qui est aussi un vrai bonheur de lecture.

Note : 9,5/10

  • Broché: 144 pages
  • Editeur : Archipel (10 mai 2017)
  • Collection : Arts, littérature et spectacle

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La Dernière Expérience (11 mai 2017) de Annelie WENDEBERG

Après une première enquête menée avec Sherlock Holmes (voir Le Diable de la Tamise), Anna Kronberg s’est retirée dans son cottage du Sussex. La jeune femme médecin pensait qu’elle et son célèbre coéquipier étaient parvenus à annihiler une organisation secrète qui expérimentait des bactéries pour en faire des armes de guerre. Mais le professeur Moriarty, véritable dirigeant de l’organisation, a survécu. Et il a décidé d’utiliser Anna pour entamer des recherches sur la peste…

Chronique : Suite supérieur au livre précédent de cette série, le style d’écriture de ces livres,est vraiment très bien faite on ce sens comme si on peut vraiment entrer dans la tête d’Anna, mais elle maintient aussi la sensation fraîche et déconnectée de Holmes. Cependant, on sent dans ce roman que son monologue interne devient un peu fastidieux parfois mais c’est aussi dû à l’intrigue de celle-ci. Il y a moins d’action, les choses bougeaient un peu plus lentement, et Anna a moins de contrôle sur sa situation et donc plus de temps pour ruminer. Mais la force de ce livre est plutôt sur les relations et sur la dureté de la. On est dans un livre avec beaucoup de mystère médical avec un peu de violence et de sexe. Ce tome permet de montrer tout le talent de l’auteur  pour nous conter des histoires passionnantes en mélangeant les univers et les époques. La fin quant à elle est à la hauteur du reste, aussi inattendue et loufoque que cette série en général.Un tome devrait plaire davantage que le premier à tous ceux qui ont découvert cette série. L’auteur précise sont univers et nous plonge dans une nouvelle enquête toute aussi passionnante que la première. du grand art pour une série qui sort de l’ordinaire!

Note : 10/10

  • Editeur : Presses de la Cité (11 mai 2017)
  • Collection : SANG D’ENCRE

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Les méduses ont-elles sommeil ? (13 avril 2017) de Louisiane C. Dor

«Mon destin ne pouvait pas être aussi simple que le leur. Aussi plat. Aussi rien. Je voulais devenir quelqu’un. Paris m’attendait, je le savais, que Paris m’attendait. J’ai alors quitté le gouffre dans lequel Dieu et ma mère m’avaient implantée, et ai fait de mon quotidien ce dont je n’avais jamais rêvé : un désastre.»

Chronique : Voici un roman au témoignage très poignant de la dérive d’une jeune provinciale à Paris. Il est bon de savoir ce qui arrive à des jeunes trop naïfs et trop influençables, dans ce roman on découvre Hélène qui à  18 ans et viens d’arrivée à Paris. Elle va entamer sa vie parisienne avec une naïveté confondante. La cocaïne, puis la MDMA arrivent dans son quotidien comme un élément tout à fait naturel, Hélène s’emploie à le rappeler souvent, insiste sur le fait qu’elle ne se drogue pas, pas vraiment, pas totalement. Ce live décrit ce monde de l’addiction avec le plus grand réalisme. Comment quelques jeunes peuvent basculer dans le monde des paradis artificiels, comment l’entrainement peut aussi être un des ressorts qui peut l’expliquer. Louisiane C. Dor nous montre aussi les conséquences sur le physique des jeunes drogués, sans parler de l’accoutumance, des effets du manque et des effets de la drogue sur le psychisme des jeunes. Et sur ce que les jeunes sont obligés de faire pour se procurer la drogue et cela sans aucun fart. Cru, vrai, toujours juste, ce livre possède une aptitude rare à décrire chaque ressenti. L’alternance de point de vue, proche du témoignage, fait de ce roman une peinture réaliste d’une génération perdue en manque de sensations fortes. Un fort roman qui se lit d’une traite

Note : 9,5/10

  • Poche: 96 pages
  • Editeur : Folio (13 avril 2017)
  • Collection : Folio

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La cache (12 janvier 2017) de Boltanski,Christophe

« J’évolue à travers la Rue-de-Grenelle comme sur un plateau de Cluedo. A chaque tour, je découvre une nouvelle pièce. En guise d’indice, je dispose à ce stade d’une clé, d’un frigo à moitié vide, d’un samovar et d’une sonnette. Je ne suis pas en présence d’un meurtre, mais d’une disparition ». Que se passe-t-il quand un homme qui se pensait bien français doit se cacher des siens, chez lui, en plein Paris, dans un « entre-deux », comme un clandestin ? Quel est l’héritage de la peur, mais aussi de l’excentricité, du talent et de la liberté bohème ?

Critique : Étonnante cette façon de présenter son histoire familiale, déroutant le moyen utilisé pour narrer le lourd passé des Boltanski. On s y perd, on s y retrouve…dans tous les cas on s attache à cette poignée de gens qui ont traversé les époques les plus sanglantes du siècle dernier. Encore une histoire douloureuse sur la Shoah mais cette fois ci contée sans aucune mièvrerie, juste un soupçon de tendresse et un respect pour ses aïeux courageux qui ont fait du narrateur ce qu il est devenu. Les membres de la famille sont très finement présentés. On les suit, un à un au fil du livre, parfois en début de siècle dernier, puis aujourd’hui, en passant par les 2 différentes guerres, vues « de la famille », dans et hors de la maison. Et quelle diversité d’histoires dans cette famille !
C’est un ouvrage assez original dans sa forme, parfois dur et toujours extrêmement agréable.

Note : 9,5/10

 

  • Poche: 336 pages
  • Editeur : Folio (12 janvier 2017)
  • Collection : Folio

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Pirates : Tome 1, L’oiseau des tempêtes (10 novembre 2016) de Serge Brussolo

Sous le règne de Louis XIV, une femme se retrouve complice d’une bande de faux-monnayeurs. Arrêtée puis déportée dans les îles, elle côtoie corsaires et pirates, et doit s’efforcer de survivre coûte que coûte dans un monde où la barbarie est de rigueur.

Critique : Voici le nouveau roman historique de Serge Brussolo qui nous situe son action sous le règne de Louis XIV. Il nous présente la triste réalité de la vie sous le Roi Soleil, avec un peuple souffrant de la famine pendant que le monarque dépense à foison à Versailles. L’histoire suit le destin d’une femme du prénom de Marion qui va se retrouver dans des situations des plus abracadabrantes mais qui ne peut contrôler les épreuves qu’elle va vivre à travers le livre. Avec les difficultés qui lui sont imposées Marion se bat pour s’en sortir et aider les autres comme son beau-père Alexandre qui même s’il n’y a que peu d’affections vont l’aider à s’en sortir avec les moyens qu’il a . Au fil du livre elle va rencontrer des hommes mais décrit par Brussolo comme touts des bêtes hors Julien qui ferait tout pour cette jeune femme et surtout le coup de cœur et à Annelize et sa chevelure rousse qui ressemble de loin à l’héroïne de : la fille aux cheveux rouges « Amy Sweetheart. Plus l’aventure se poursuit plus Marion va se révéler une héroïne digne des anciens romans de Brussolo. La seconde partie du roman qui se déroule sur l’île Ajimo est assez cru et nous fait peur pour le destin de Marion vu la cruauté des jugements rendus avec les déportations de femmes pour peupler les colonies et l’histoire prend des tournants étranges avec la rencontre de personnages morbides ou malsains, dans des décors plausibles mais à la limite du surréel, avec des rebondissements étonnants. On attend la suite avec impatience.

Note : 9,5/10

 

  • Editeur : Fleuve Noir (10 novembre 2016)
  • Langue : Français

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Les premières impressions (22 septembre 2016) de Jean Hanff KORELITZ

Grace Reinhart Sachs, thérapeute spécialisée dans les relations de couple, mène l’existence dont elle a toujours rêvé. Son époux, Jonathan, est un onco-pédiatre sensible et leur fils Henry, 12 ans, un garçon studieux. Très investie dans le travail qu’elle effectue auprès de ses patients, Grace est sur le point de publier un essai, Vous auriez dû le savoir, dans lequel elle met les femmes en garde : si elles écoutaient attentivement les hommes et se fiaient à leur intuition dès la première rencontre, elles éviteraient bien des déconvenues.
Or, à quelques semaines de la parution, une femme est assassinée et son mari disparaît. Peu à peu, Grace réalise que l’homme qu’elle pensait connaître parfaitement n’est peut-être pas celui qu’elle croyait… Son intuition l’aurait-elle trahie ?

Critique : Un livre étrangement passif d’une part, mais l’action est intéressante et se déroule en coulisses: les meurtres, l’enquête, le commérage à propos de Grâce et sa famille, l’effritement progressif de la vérité . Son mari, le méchant ultime de la pièce, ne n’apparait même pas . C’est un choix incroyablement étrange, comme avoir un drame shakespearien où le méchant est jamais vu. On ne voit même pas les conflits très basiques tels que Grace tournant sur elle même. Littéralement, Grace passe la grande majorité du livre dans le déni de ce qui se passe, tout va de sa vie; et puis quand elle se rend compte ce qui se passe, elle fuit la ville, pour ne jamais revenir.C’est un livre étrangement calme où presque tout l’intérêt a lieu dans une pièce différente de celle où l’histoire est racontée.  Un livre qui se lit comme une série tv, surprenant mais addictif.

Note : 9/10

 

  • Broché: 656 pages
  • Editeur : Le Cherche Midi (22 septembre 2016)
  • Collection : THRILLER

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La Fille au 22 (6 mai 2016) de Anna-Véronique EL BAZE

Léa s’ennuie. Son existence terne ne lui apporte ni bonheur, ni désir. Mariée trop jeune, elle s’étiole dans une vie de couple médiocre. Sa seule évasion, cette fille de mafieux la trouve dans la lecture. Une vraie boulimie. Un livre en entraîne un autre. Puis survient une rencontre. C’est le déclic qui la fait basculer. Léa se transforme physiquement et moralement. Elle commence à tuer…

Critique : Ce roman est un court thriller, court mais intenseDès le début, nous sommes captivés par l’héroïne redoutable et troublante, à la petite fille et femme, dont les souvenirs ont tatoué dans sa mémoire, une histoire avec laquelle, elle joue au quitte au double. Nous traversons une série de tableaux dont le but est de nous emmener en voyage au bout de l’enfer, mais cet enfer-là constitue un puzzle dont nous ne ressortons pas indemnesLéa est le profil de femme terne sur lequel on ne se retourne pas. Son quotidien serait morne et triste si elle ne pensait pas à s’évader au cours de ses lectures. Sa came, c’est le polar noir, celui qui lui procure le sentiment d’être vivant et où elle puise ses explosives montées d’adrénaline. Jusqu’au jour où la frontière entre le réel et la fiction devient si étroite que le danger gagné, bascule.
L’écriture est sublime, féminine, incandescente, évaporée. La séduction opère avec le personnage de Léa qui nous trouble jusqu’à l’obsession perverse, ultime et assassine. L’ambiance est sombre, prédatrice, les scènes sont cinématographiques. L’auteur subjugue avec une insolente légèreté Un roman classe, prodigieux aux volutes aussi intrigantes que captivantes. Toute la dynamique repose sur ce personnage féminin autant redouté que fantasmé.

Note : 9/10

 

  • Broché: 192 pages
  • Editeur : Le Cherche Midi (26 mai 2016)
  • Collection : Thrillers

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