Suite française: Tempête en juin (4 novembre 2016) de Moynot,Emmanuel

D’après le roman d’Irène Némirovsky

Critique : Cette adaptation en BD de Tempête en Juin par Emmanuel Moynot est assez réussie. C’est graphiquement assez proche de Tardi, le trait est un peu plus nerveux et faussement hésitant. Les personnages sont bien typés, ce qui est utile vu leur nombre important. Le grisé « débordant » rajouté sur les croquis est très réussi et donne une note tragi-poétique à l’album.
Une galerie de portraits en début d’album présente les différentes « familles »: les Péricand, bourgeois des beaux quartiers parisiens, les Michaud, petits employés de banque, Le banquier Corbin et sa maîtresse, Corte l’écrivain et sa maîtresse, quelques domestiques et les petits repentis du XVIème
L’album respecte la chronologie du roman: fin de la Drôle de Guerre , débâcle, puis début de l’occupation. Les différents chapitres sont courts, souvent dédiés à une seule famille et apportent un peu de rythme (les stukas aussi) à ce voyage impromptu et imprévu de Paris vers le centre de la France.
Cette peinture de la France de 1940 est-elle réaliste, les français avaient-ils l’âme aussi noire à l’époque? Si Irène Némirovsky fait parfois preuve d’une misanthropie exagérée, son destin tragique plaide finallemand en sa faveur.

Note : 9/10

 

  • Album: 224 pages
  • Editeur : Folio (4 novembre 2016)
  • Collection : Folio

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Schuss (4 novembre 2016) de Boileau-Narcejac

« On peut nous imiter, murmure-t-il. Je ne suis pas seul à travailler sur ce ski. Je suis bien obligé d’avoir des collaborateurs, au laboratoire, à l’atelier d’assemblage, bref, tout le long de la chaîne de fabrication. C’est pourquoi je vous le répète : le temps joue contre nous. Qu’on commence à murmurer « Il y a du nouveau chez Combaz », et vous verrez les concurrents pointer leur nez. Ce genre d’espionnage, ça existe. Et alors, ce sera, en moins de deux, non pas la contrefaçon mais une formule toute voisine… Enfin, quoi, je ne vais pas vous faire un dessin… »

Critique : Incontestablement, l’un des plus clairs et aussi l’un des meilleurs ouvrages du tandem policier français. Ce récit est, à la fois, merveilleux et enrageant . L’écriture est simple, par contre l’intrigue est assez bien construite. Un thème qui apparaît dans « Sueurs Froides » et « Celle qui n’était plus » réapparaîtra dans « Terminus ». C’est une vraie obsession pour ces auteurs. La personne qui tire les ficelles n’est pas celle que l’on croit. De rebondissement en rebondissement, on se laisse prendre au jeu.
Beaucoup de finesse et une très belle écriture dans la transcription des sentiments et des émotions des différents personnages.
Ce livre est un petit bijou…

Note : 9,5/10

 

  • Nombre de pages  : 224 pages
  • Editeur : Editions Gallimard (4 novembre 2016)

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