Le livre de Perle (12 janvier 2017) de Timothée de Fombelle

Il vient d’un monde lointain auquel le nôtre ne croit plus. Son grand amour l’attend là-bas, il en est sûr. Pris au piège de notre histoire, Joshua Perle aura-t-il assez de toute une vie pour trouver le chemin du retour ?
Un grand roman d’aventure entre réel et féerie, une éblouissante ode à l’amour et aux pouvoirs de l’imaginaire.

Critique : VVoici l’histoire d’un jeune prince fou amoureux d’une fée, Olia, dans un Royaume fort lointain. Malheureusement, le frère du Prince, un roi sanguinaire qui sème le sang et l’horreur sur son passage, va mettre un terme à cette idylle en bannissant à la fois le prince et la fée. Ainsi, ils se retrouvent séparés dans un monde dépourvu de magie, où l’on ne croit pas aux fées : Bienvenue sur Terre. L’histoire racontée est magnifique et serait pratiquement de l’ordre du conte mais l’histoire est découpée en plusieurs points de vue et les narrateurs ne sont pas toujours bien identifiés au début. Il faut donc s’accrocher mais surtout être bien concentré pour assimiler correctement toutes les subtilités. Les plus jeunes pourraient vite être perdus dans l’univers complexe décrit par Timothée de Fombelle. Mais nous sommes face à un petit chef-d’oeuvre où l’écriture de l’auteur est poétique pour une structure en trois parties qui suit l’histoire de Perle avec un narrateur à la première et à la troisième personneLes personnages sont magiques et même si l’auteur nous parle finalement très peu d’eux on arrive à d’attachée à eux et les accompagne dans cette aventure. Un roman qui parle aussi aux plus grands avec une structure un peu déroutante mais les pièces du puzzle s’imbriquent et on passe du monde des fées au monde réel avec aisance; à lire si vous n’en avez pas eu l’occasion.

Note : 9,5/10

  • Poche: 324 pages
  • Editeur : Gallimard Jeunesse (12 janvier 2017)
  • Collection : Pôle fiction

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Solange et l’ange (21 novembre 2016) de Thierry Magnier et Georg Hallensleben

Solange la Cochonnette vit seule et s’ennuie. Heureusement, il y a un Grand Musée où elle adore passer ses journées. Surtout depuis qu’elle a rencontré Petit Ange…Une belle histoire d’amitié… La plus magique des visites de musée !

Critique : Un livre jeunesse assez déconcertant dû aux illustrations assez adultes de Georg Hallensleben mais qui prenne sens quand on lit ce magnifique livre qui nous offre une visite de musée original et enchanté digne du Grand Musée. L’histoire est pleine de rebondissements avec comme pour personnage un cochon espiègle qui manque d’idées pour occuper ses journées et qui décide de se rendre au musée, où elle découvre un nouvel ami. Ce livre nous offre une belle histoire d’amitié entre Solange et l’ange du tableau ce qui va créé également un amour pour l’art. Un livre ludique sur l’art et l’amitié.

Note : 9,5/10

 

  • Album: 40 pages
  • Tranche d’âges: 3 – 5 années
  • Editeur : Gallimard Jeunesse (21 novembre 2016)
  • Collection : L’heure des histoires

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Nous autres simples mortels (21 novembre 2016) de Ness,Patric

Et si vous n’étiez pas l’Élu ? Si vous n’étiez pas destiné à être un héros ? Celui qui est censé combattre les zombies, ou ce nouveau truc, là, complètement dingue, avec les lumières bleues. Il y a des choses tellement plus importantes que la énième fin du monde ! Si vous étiez comme Mikey ? Qui veut simplement avoir son bac, passer ce dernier été avec ses amis et, enfin, embrasser Henna (ou plus). Juste se sentir capable de découvrir l’extraordinaire dans sa vie si ordinaire…

Critique : Après son roman : » Quelques Minutes après minuit » Patrick Ness reviens avec un roman où l’on suite un groupe d’amis pendant la période qui précède juste le bac…nous sommes face à une histoire écrite avec une double narration qui met beaucoup l’accent sur les problèmes des adolescents teinté d’humour dans une histoire somme toute classique.Le récit met du temps à s’installer avant de démarrer mais cela nous permet à nous attacher aux personnages du livre.  Le livre nous plonge dans un univers dans lequel tous les repères sont bouleversés.
Ce qui étonne également, c’est la violence de l’histoire, alors qu’elle est destinée à des adolescents. Les protagonistes ont beaux être des ados rien ne leur est épargné de la cruauté et de la barbarie . L’intrigue ne cesse de monter en puissance, enchaînant les révélations et les rebondissements à un rythme effréné. Impossible pour le lecteur de rester de marbre, tant les personnages sont crédibles et attachants tel que Mikey, Mel, Jared, Henna. Ce sont des héros très attachants et humains. L’écriture est simple, épurée et les pages se tournent sans difficulté. Ces glissements furtifs dans l’étrange n’enlèvent rien à une réflexion juste sur le difficile passage à l’âge adulte.

Note : 9,5/10

  • Broché: 336 pages
  • Editeur : Gallimard Jeunesse (21 novembre 2016)
  • Collection : ROMANS ADO

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L’arbre et le fruit (17 mars 2016) de Jean-François Chabas

Jewel ne comprend pas. Où est passée Maman?
Devra-t-elle rester avec Papa, maintenant?
Cette perspective lui fait peur. Mais il ne faut pas qu’Esther le sente. C’est sa petite soeur, elle doit la protéger. En fait, Maman est à l’hôpital psychiatrique. Parce que Papa lui fait du mal. Parce que Papa les terrorise.
En grandissant, Jewel comprend peu à peu que si son père est malfaisant, d’autres personnes sur la terre méritent qu’on les aime et qu’on se batte.

Critique : Un roman sur la maltraitance et la violence faite aux femmes
qui raconte la vie perturbée de deux fillettes américaines dans les années 1980. le décalage dans le temps permet de prendre de la distance sans rien perdre de l’actualité de ces violences dont on sait qu’elles sont encore trop souvent tues et qu’elles s’affranchissent des classes sociales. le père de Jewel et d’Esther exerce justement une très honorable profession : il est notaire. Qui pourrait imaginer que cet homme affable, apprécié en société se transforme en monstre lorsqu’il passe la porte de son domicile . Dans un climat de violence quotidien, deux filles et leur mère subissent la tyrannie du père, figure autoritaire et brutale. Au regard de la société, cet homme est parfait, au regard de sa famille, il est un monstre. La mère se renferme, persuadée de ne pouvoir échapper à son sort et décide même de subir des enfermements volontaires en hôpital psychiatrique, où l’éloignement et les médicaments lui permettent d’oublier cet homme.
Ces filles elles, restent, et se construisent face à la peur que leur inspire ce père et l’absence réconfortante d’une mère. Choisiront-elles le même chemin que leur mère ? Céderont-elles face à la crainte, où choisiront-elles de s’émanciper pour se construire une autre vie ? Ce court roman est sans pitié dans ses propos, il est exactement le film des familles détruites par la violence gratuite.
Non ce n’est pas simple d’écrire une critique sur ce sujet, et pourtant ce sont des choses qui se passent au quotidien.Certaines femmes arrivent à se sauver, à sauver leurs enfants, mais pas toutes malheureusement. Ce livre offre la possibilité de délivrer une parole qui souvent reste enfermée et propose une solution finale à un public de jeunes adolescent qui pourrait être confronté à cette problématique. Sur le sujet difficile et ô combien casse-gueule des violences familiales, l’auteur livre un récit qui nous prend au coeur, au ventre et au cerveau. Un vrai moyen de faire comprendre la complexité de ces relations de domination aux lecteurs, jeunes ou moins jeunes, doublé d’un récit d’espoir, de bienveillance et de quête du bonheur.

Note : 10/10

 

  • Broché: 128 pages
  • Editeur : Gallimard Jeunesse (17 mars 2016)
  • Collection : Scripto
  • Langue : Français

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La maison de Winnie l’Ourson (27 octobre 2016) de Alan Alexander Milne et Ernest H. Shepard

– Toi, tu as une maison, Cochonnet, et moi, j’ai une maison, et Hibou et Kangou et Lapin ont chacun leur maison, mais le pauvre Hi-han n’a rien. Aussi, voici à quoi j’étais en train de penser : construisons-lui une maison.
– Ça, dit Cochonnet, c’est une idée magnifique.
La version originale, dans toute sa beauté, de la suite des aventures de Winnie l’Ourson et de ses amis.

Critique : Winnie et ses amis vivent des jours heureux dans leur jolie forêt. Jour après jour, il leur arrive de nouvelles aventures, et cela amuse beaucoup Christopher Robin.
C’est vraiment mignon tout plein. L’édition qui m’a été offerte comporte d’autant plus les illustrations originales de E. H. Shepard qui embellissent un récit destiné aux petits, mais toujours sympathique pour les plus grands. le genre oscille entre nouvelles et roman, puis qu’aucun chapitre ne se suit vraiment ou ne nécessite la lecture du précédent pour comprendre.
Toutes ces petites créatures vivent dans un monde merveilleux et insouciant qu’il est parfois triste de lire puisque tout leur semble facile. On aimerait vraiment être avec Tigrou, Porcinet et les autres, vivre leur quotidien pour oublier le nôtre, s’amuser de la gentille et bienveillante bêtise de Winnie. Car on a tendance à oublier le caractère profond de nos compagnons d’enfance. Si Winnie n’est pas très intelligent, il cherche toutefois, entre deux pots de miel, le bien de ses amis. Et le magnifique paradoxe vient du fait que c’est le moins intelligent qui compose de magnifiques poèmes et chansons. Comme quoi, le plus bête n’est pas toujours celui auquel on pense. Belle leçon d’humilité…
Derrière sa timidité, Porcinet est quant à lui fort attachant et montre qu’un handicap (ici le bégaiement) n’empêche en rien l’amitié d’autrui. Sa gentillesse montre d’ailleurs encore une fois qu’il faut aller au-delà des apparences.
Maître Hibou représente tout l’inverse de Winnie : il se dit intelligent mais ne sait même pas lire. Il fait lui-même une faute en écrivant son nom, alors qu’il se prétend érudit. Il est même la référence pour ses amis. Mais on s’aperçoit toujours très vite qu’ils se sortent tous des mauvaises situations sans son aide.
Le cynisme de Bourriquet n’est là que pour montrer à quel point la vie est plus belle avec des amis.
Ces personnages sont de très bon exemples pour éduquer les petits sur la tolérance et l’amitié, et pour rappeler aux grands que même si ces contes représentent un idéal, cet idéal peut se trouver. Et quitte à ne pas le trouver dans les autres, il faut essayer de le trouver en nous. C’est sans doute un message d’espoir, qui, pour aller plus loin, invite à s’aimer les uns les autres et à vivre en communauté. On sait aujourd’hui combien les habitants de cette planète ont des difficultés à aimer l’autre…

Note : 10/10

 

  • Album: 208 pages
  • Tranche d’âges: 8 – 10 années
  • Editeur : Gallimard Jeunesse (27 octobre 2016)
  • Collection : BIBLIOTHEQUE GA

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Harry Potter et l’Enfant Maudit Parties un et deux (Le texte intégral de la pièce de théâtre) (14 octobre 2016) de J. K. Rowling et Jack Thorne

Être Harry Potter n’a jamais été facile et ne l’est pas davantage depuis qu’il est un employé surmené du Ministère de la Magie, marié et père de trois enfants. Tandis que Harry se débat avec un passé qui refuse de le laisser en paix, son plus jeune fils, Albus, doit lutter avec le poids d’un héritage familial dont il n’a jamais voulu.
Le destin vient fusionner passé et présent. Père et fils se retrouvent face à une dure vérité : parfois, les ténèbres surviennent des endroits les plus inattendus.

Critique : L’intrigue commence 19 ans donc après la bataille finale de Poudlard et on retrouve le trio d’or composé d’Hermione, Ron et Hermione, à la gare de King’s Cross prêts à laisser leur progéniture à l’école des sorciers. Sont introduits d’emblée les personnages principaux : Albus, Scorpius, Harry, Draco, … Ils sont tous présents et on adore que chaque personnage puisse être représenté directement par quelques phrases, qui donnent d’emblée le ton : Scorpius est l’adolescent non reconnu, Albus celui qui l’est trop … Un bon duo qui annonce le succès du roman.

Par la suite s’enclenchent les scènes et l’Acte I, ainsi que l’Acte II de la Partie I : Cette première partie est très riche en rebondissements, mais également en ellipse. .

Cette première partie est très riche en rebondissements mais également en émotions : les personnages sont au coeur de plusieurs dilemmes et les didascalies permettent de s’immiscer directement dans les pensées des personnages. Ainsi, on assiste pas seulement aux aventures des personnages, mais également à leurs déboires avec leurs familles, leurs amis ; ce qui donne au script une grande complexité et une grande richesse.

Les rebondissements sont quant à eux très intéressants, et on ne s’y attend vraiment pas : on saute de peur, de joie et de stupeur lorsque certains personnages que l’on pensait ne plus jamais revoir réapparaissent pour notre plus grand plaisir ! On ne voit vraiment pas certains rebondissements venir et je suis restée clouée sur place à plusieurs reprises !
La partie I se clôt ainsi sur un énième rebondissement qui participe de la densité de la pièce.

La partie II continue sur le même modèle : actions, péripéties et rebondissements se succèdent et certaines scènes sont à vous briser le cœur. Tous les personnages se réunissent, se croisent et s’affrontent. On assiste alors à des scènes plus qu’épiques et qui ne sont pas sans rappeler la Grande bataille finale d’Hogwarts.
le script est vraiment très bien écrit.

À mon sens, le script peut largement être adapté en film même si cette histoire est fort différente de celle d’Harry Potter en dépit des personnages : si certains reviennent, la pièce de théâtre n’est pas l’histoire d’une bataille entre le bien et le mal comme dans Harry Potter mais le récit d’une redécouverte de l’Histoire, aussi bien celle des héros, que celle de leur évolution, celle du monde de la magie.

Le livre est vraiment formidable. La magie est là, les intrigues au rendez-vous.

Note : 9/10

 

  • Broché: 352 pages
  • Tranche d’âges: 9 – 18 années
  • Editeur : Gallimard Jeunesse (14 octobre 2016)
  • Collection : ROMANS ADO

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