Un chat sous la pluie et autres nouvelles/La cinquième colonne (11 mai 2017) de Ernest Hemingway

Couples à la dérive, récits de guerre, de blessures, règlements de compte, naufrages et chasses en tout genre : peu importe le sujet, les nouvelles d’Hemingway, tout en retenue et précision, appuient là où ça fait mal. Essentiel.

Chronique : Ernest Hemingway, prix Nobel de littérature écrit sur ce que on connait vraiment, sur les choses que l’on connait le mieux. Ses phrases, ses mots, le rythme du récit, la manière de décrire, ou plutôt d’essayer de ne parler que de l’action, tout cela est travaillé de telle façon que ce qu’il connait vraiment. Sa façon de décrire le fort intérieur de l’homme (car toutes ses histoires, avant de parler d’un fait anodin, parlent surtout d’hommes, qu’il décrit si bien qu’il semble souvent que ce soit autobiographique) montre un grand humaniste, un écrivain profond, malmené, en perpétuelle recherche, curieux, aventureux.
Et puis ces deux nouvelles permettent d’entrer dans ses grands romans, de découvrir les prémices de son oeuvre, d’arpenter avec lui les alentours de ses autres livres et leur genèse.

Note : 9,5/10

  • Poche: 496 pages
  • Editeur : Folio (11 mai 2017)
  • Collection : Folio

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Le chapeau rond de monsieur Melon (20 octobre 2016) de Christine Nadeau et France Cormier

Léon Melon est un grand monsieur sévère qui sort toujours de chez lui avec son chapeau rond,  » noir comme du charbon « . Il regarde d’un oeil grincheux son jeune voisin Jérémie,  » un peu fripon « , qui n’arrête jamais de jouer, de sauter, de galoper. Lors d’une journée de grand vent, le corps frêle de Monsieur Melon est secoué et son chapeau rond s’envole.

Critique :  400 coups nous régalent avec cette histoire drôle, tendre et inattendu d’une amitié avec Monsieur Melon et son voisin. Cet homme est la caricature des personnes que l’on croise chaque jour qui souhaite rester seul dans leur tranquillité et ne vois pas au-delà du monde jusqu’au jour où son chapeau rond s’envole, il découvrira une personnalité bien plus profonde que celle de l’homme froid. L’histoire est très bien racontée avec des mots justes et les illustrations sont très belles.

Note : 9,5/10

  • Tranche d’âges: 3 années et plus
  • Editeur : Les 400 Coups (20 octobre 2016)
  • Collection : LES 400 COUPS
  • Prix : 9,50 euros

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Au nom d’Alexandre de Olivier Auroy

Alexandre exerce un métier qui n’a pas de nom : il crée des noms. Dans sa vie, il a baptisé des parfums, des pâtisseries, des voitures, des missiles, et même le chien d’une milliardaire… On raconte aussi qu’il fut le conseiller particulier du pape dans sa quête d’identité. Mais Alexandre est malade, et sent que sa fin est proche. L’apprenant, un éditeur intrigué par son étrange vocation demande à Fanny, une séduisante journaliste, de se rendre à son chevet pour qu’il lui dicte ses mémoires. Au fil de ce récit, Fanny découvre l’odyssée de cet amoureux des lettres, de ce génie des mots qui a tout nommé. Ou presque. En effet, la journaliste repère quelques zones d’ombre dans ce parcours hors du commun. Intriguée autant que fascinée par Alexandre, Fanny est peu à peu taraudée par une question : est-il possible qu’Alexandre ait oublié de nommer sa plus importante création ?

Critique:  Au nom d’Alexandre est un livre  poétique, écrit avec douceur, tout en légèreté. C’est un livre qui détonne comme un objet difficile à définir, mais extraordinairement attrayant. Les amoureux des mots vont  apprécier ce roman qui parle des mots, on plonge  dans la conscience d’un mourant pour décortiquer toute sa vie et en faire ressortir les choses qui l’ont le plus marquées. Une vie tumultueuse et mystérieuse, les meilleurs souvenirs d’Alexandre sont ses deux grands-pères, qui lui ont transmis leurs amours des mots, Valentina, son amourette de jeunesse, ses deux amis, Simon et Nicolas, qui l’ont aidé à se lancer dans son métier singulier. En résumé, presque tout ses souvenirs tournent autour des mots, et rien que des mots. La fin est juste bouleversante et vous aurez sans doute du mal à retenir vos larmes. Ce roman est infiniment beau et fort, Olivier Auroy sait nous transporter au delà des mots.

Note: 9,5/10

 

  • Broché: 223 pages
  • Editeur : Intervalles (13 janvier 2016)
  • Langue : Français

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