Seules les bêtes de Colin Niel, une randonné intimiste

Venez découvrir la plume intime, élégante et raffiné de Colin Niel.

Ce roman noir est le récit de destins entremêlés qui vont se croiser, se heurter, s’entrechoquer. À travers le destin de ces âmes esseulée l’auteur tisse une toile mortelle où l’intime se mêle à l’évocation de ces grands paysages de montagnes.

En un seul paragraphe les personnages prennent vie. Ils sont là, avec nous lecteurs, avec leurs peines, leurs solitudes, leurs états d’âme. Rare sont les auteurs à pouvoir conféré autant de densité à leurs personnages. Lorsque le récit bascule dans un  tout autre univers, l’auteur réussit le tour de force de nous dépaysés sans pour autant nous sortir de notre lecture. Il s’emparé d’un langage argotique, d’un autre style de vie, d’une autre mentalité avec une aisance désarmante.

L’intrigue peut paraître simple et sans grande ambition mais c’est parce que l’auteur a tenu avant tout à mettre en scène le fameux effet papillon et comment des actions entreprises à des milliers de kilomètres ont des conséquences désastreuses ailleurs. Si je devais chipoter il n’y a que le fait que Maribé ressemble opportunément à une actrice porno qui m’a fait tiquer. Une facilité scénaristique qui s’oublie vite.

Ce récit me paraît idéal si vous voulez découvrir la plume de Colin Niel, on y retrouve la gestation de son roman suivant Entres fauves que j’ai également adoré. Beaucoup des thématiques esquissé dans Seules les bêtes se retrouvent dans celui-ci. Un auteur qui, de par son style, vous entraîne dans un tunnel glaçant à la découverte des travers de l’âme humaine.

Résumé : Une femme a disparu. Sa voiture est retrouvée au départ d’un sentier de randonnée qui fait l’ascension vers le plateau où survivent quelques fermes habitées par des hommes seuls. Alors que les gendarmes n’ont aucune piste et que l’hiver impose sa loi, plusieurs personnes se savent pourtant liées à cette disparition. Tour à tour, elles prennent la parole et chacune a son secret, presque aussi précieux que sa propre vie. Et si le chemin qui mène à la vérité manque autant d’oxygène que les hauteurs du ciel qui ici écrase les vivants, c’est que cette histoire a commencé loin, bien loin de cette montagne sauvage où l’on est séparé de tout, sur un autre continent où les désirs d’ici battent la chamade.
Avec ce roman choral, Colin Niel orchestre un récit saisissant dans une campagne où le monde n’arrive que par rêves interposés. Sur le causse, cette immense île plate où tiennent quelques naufragés, il y a bien des endroits où dissimuler une femme, vivante ou morte, et plus d’une misère dans le cœur des hommes.

  • Éditeur : Editions du Rouergue (4 janvier 2017)
  • Langue : Français
  • Broché : 211 pages
  • ISBN-10 : 2812612029
  • ISBN-13 : 978-2812612022
  • Poids de l’article : 283 g
  • Dimensions : 14 x 1.9 x 20.5 cm

Ma vie sens dessus dessous (15 juin 2017) de S.E. Durrant

Ira et son petit frère Zach naviguent d’une famille d’accueil à l’autre lorsqu’il emménagent au foyer de Skilly House. Le seul souvenir de leur passé : une photo floue d’eux avec un chien noir. Leur avenir, c’est justement ce qu’imagine Ira dans son journal.Elle y note ses rencontres, les amis qui trouvent une famille et partent, ceux qui restent, ses espoirs, ses craintes aussi, jusqu’au jour où… elle n’a plus besoin d’y ajouter des sorcières, des châteaux ou des voitures de course : la vie devient plus excitante que son imagination

Chronique : Voici une histoire douce  à l’écriture touchante d’un personnage principal qu’est Ira et de sa vie avec son frère Zach. Les deux viennent au début de l’histoire à Skilly House un orphelinat après avoir été maltraité par plusieurs familles d’accueil. Pour trouver une nouvelle famille, les deux ne sont pas confiant parce qu’ils ne veulent pas être séparés.
L’auteur gère très les caractères de ses personnages dans son style d’écriture. Lorsque vous lisez ce livre il et écrit comme un roman autobiographique et comme si l’auteur fait l’expérience soi-même. Que le roman dans les années 80 joue une atmosphère particulière qui entoure l’écriture dans chaque chapitre offre une gamme permanente d’émotion. Malgré tous ses problèmes et ses soucis, Ira reste un personnage stoïque et sympathique. Elle commence le livre à neuf ans et finit à onze ans. On est surpris que l’écriture ne change que très peu pour montrer le changement d’âge, mais cela n’a pas vraiment eu beaucoup d’effet sur la lecture.
Dans l’ensemble, c’est un livre épanouissant et stimulant. Peut-être plus adapté aux filles que les garçons, le livre explore ce qu’il faut pour grandir et espérer rien de plus qu’une famille et profiter de la vie. Et mention spéciale pour la couverture du livre et les images à l’intérieur qui sont juste magnifiques.*

Note : 9/10

  • Broché: 224 pages
  • Tranche d’âges: 10 – 15 années
  • Editeur : Gallimard Jeunesse (15 juin 2017)
  • Collection : Grand format littérature

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L’ombre d’un frère & Petite rebelle (13 octobre 2016) de Elizabeth Barféty et Magalie Foutrier

L’ombre d’un frère: Colas a du potentiel, mais il complexe de sa petite taille qui ne lui permet pas de progresser aussi vite que son ami Bilal, bien plus athlétique. Et la situation est d’autant plus dure à supporter pour Colas qu’il vit déjà dans une compétition permanente avec son grand frère, élève en 2e division, qui n’a jamais commis le moindre faux-pas. Quand la directrice annonce qu’un chorégraphe arrive en résidence à l’école, Colas décide de travailler sans relâche pour prouver à tous ce qu’il vaut. Quitte à mettre son corps à rude épreuve.

Petite rebelle : A l’École de danse, les cours ne se passent pas toujours très bien pour Zoé, la turbulente au visage d’ange. Elle qui déborde d’énergie a souvent l’impression de devoir tenir un rôle quand elle danse : celui de la ballerine disciplinée. Alors, une fois la journée finie, Zoé se déchaîne : elle est de tous les mauvais coups, se relève la nuit, chahute, fait de petites bêtises… jusqu’au jour où elle dépasse les bornes et abîme un costume hors de prix. Cet accident va lui faire réaliser qu’elle peut danser avec rigueur… mais aussi avec sa personnalité ! Ainsi, elle réussira à apprivoiser les contraintes de la vie à l’École.

Critique : En partenariat avec L’Opéra national de Paris, l’auteur, par le biais de ces romans, nous dévoile le quotidien des élèves de l’Ecole de Danse.
Efforts, exigences, pression, éloignement familial, internat, maîtrise de soi… tout est décrit avec une grande simplicité et vérité.
Le récit traite également des relations aux autres : rapports d’amitié au sein du groupe, premiers amours et chagrins…
L’histoire n’est pas seulement ciblée sur la danse. Bien que les élèves évoluer sur scène et en répétition, il y a tout un pan de l’histoire dédiée à l’intimité des danseurs.
Les danseurs entrent en scène, la magie opère le lecteur ne peut qu’admirer la splendeur des gestes, la grâce des mouvements, la sensualité et l’émotion qui filtre de leurs attitudes. On passe un excellent moment avec ses danseurs. Une immersion rare et intense dans l’univers des rats de danse.

Note : 09/10

  • Broché: 160 pages
  • Tranche d’âges: 9 – 12 années
  • Editeur : Nathan (13 octobre 2016)
  • Collection : OPERA DE PARIS