De sel et de sang (30 août 2017) de Denise Mina

Le Loch Lomond est profond de plus d’un kilomètre et demi par endroits. Un jour, le corps d’une jeune femme remonte à la surface. Elle a été assassinée.
Pour mener l’enquête, l’inspectrice Alex Morrow se rend à Helensburgh, une petite bourgade tranquille de bord de mer. Mais les apparences sont trompeuses et elle découvre que la ville est un lieu où se côtoient cupidité, pouvoir et soif de vengeance. L’endroit idéal pour se débarrasser de quelqu’un.

Chronique :  Si vous cherchez quelque chose de différent dans le genre de mystère criminel, ne voulant pas lire sur un cortège de crimes horribles commis par des tueurs en série, mais une histoire humaniste à propos de la plupart des personnes moyennes prises dans des circonstances qui les détournent, alors vous êtes au bon endroit avec cette série. Ce qui rend différent, c’est le temps consacré aux criminels et leur développement en tant que personnages, le lecteur voit les choses dans leurs yeux en alternant des chapitres. L’auteur les traite en tant que personnes en trois dimensions, en leur donnant autant, sinon plus, le temps de la page que les détectives.  L’écriture, comme d’habitude, est très bonne avec des études de comportement habiles construites par phrase. Il n’y a pas de stéréotypes dans cette histoire qui est un soulagement rafraîchissant. C’était une mesure du talent de l’auteur qu’elle était capable de créer des personnages sympathiques parmi ceux qui ne mérite pas nécessairement la sympathie. Et elle a fait cela non pas en montrant leur enfance tragique, mais en montrant leurs espoirs, leurs rêves et leurs luttes au quotidien, tout comme les bons citoyens de leur ville.
Si vous n’avez pas encore lu cette série, commencez au début, car il est important que vous connaissiez l’histoire d’Alex. Ce côté personnel est quelque chose que on manque dans ce livre dans lequel les criminels ont véritablement éclipsé Alex. On souhaite plus de temps avec elle dans sa vie à la maison et avec elle menant l’enquête. Elle est intelligent, cynique, ​​mais avec un coeur d’or, mais elle ne l’admettra jamais.

Note : 9/10

  • Broché: 384 pages
  • Editeur : Le Masque (30 août 2017)
  • Collection : Grands Formats

51LmeQ4sZvL._SX324_BO1,204,203,200_.jpg

Je suis Adele Wolfe tome 2 (21 juin 2017) de Ryan Graudin

Le Führer vient d’être assassiné. La Résistance, y voyant l’opportunité d’une rébellion longuement attendue, se met en branle.
Mais Yael, survivante des camps et à l’origine de ce coup d’éclat, sait qu’il n’en est rien. Le Führer vit toujours et elle seule a conscience que ses camarades d’armes, mis à nu, courent un grand danger. Yael doit les rejoindre coûte que coûte pour les prévenir. Elle devra toutefois faire avec Luka et Felix, eux aussi soupçonnés de trahison par sa faute.
S’engage alors une folle course-poursuite semée d’embûches. Le passé et le présent de Yael s’entrechoquent, de lourds secrets éclatent et, dans un contexte où l’on ne parvient pas toujours à distinguer le mensonge de la vérité, une seule question s’impose: Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour protéger ceux que l’on aime ?

Chronique : Le premier tome de ce diptyque a été une excellente découverte et le second opus est de la même vaine  !
L’intrigue reprend presque pile poil au moment où s’arrêtait le précédent :,` car on assiste à la scène finale du premier tome vue par les yeux de Luka. Autant dire que cela démarre sur les chapeaux de roue : Yael sait qu’elle n’a pas réellement assassiné le Führer, elle tâche donc d’échapper à la police nazie, avec le désormais très curieux Luka à ses trousses. Si le premier volume était centré sur la course de moto, ici les motos  sont  assez loin du centre de l’histoire. De même qu’Adele Wolfe, dont Yael usurpait l’identité dans le premier tome et dont elle ne se sert désormais plus — à ce titre, il est dommage que le titre français ait repris le titre du premier tome car, cette fois, cela ne fonctionne pas vraiment.
Mais hormis ces deux petits détails, Ryan Graudin propose une nouvelle fois un roman palpitant. Car la Résistance pense que le Führer a bel et bien disparu et lance son coup d’État : d’un côté, les Résistants œuvrent pour libérer le peuple, de l’autre, les nazis en sont déjà à la contre-offensive. Autant dire que le suspens est à son comble, d’un bout à l’autre du roman. Celui-ci, de plus, est particulièrement immersif : que l’on soit dans le camion défoncé qui emmène Yael et ses camarades au combat, aux abords du camp, au sous-sol de la brasserie qui tient lieu de QG ou au fin-fond de la Moscovie, tout ce que vivent les personnages est incroyablement réaliste. Et qui fait la part belle à la stratégie militaire, l’action étant concentrée sur quelques scènes particulièrement riches en montées d’adrénaline. Ryan Graudin nous plonge au plus près de ce que vivent les personnages : angoisses, espoirs, désillusions ou petites victoires émaillent le texte. Si certains développements font grincer des dents, tout est parfaitement réaliste – ce qui n’en rend que meilleure l’uchronie.
Dans le premier tome, on suivait Yael sur quelques 20 000 kilomètres, donc on la connaît désormais plutôt bien. Ce qu’il y a de bien, c’est que cette fois on suit également Luka et Félix – et on a même quelques scènes consacrées à Adele qui, tout héroïne éponyme soit-elle, n’en passe pas moins l’ensemble de l’histoire enfermée dans une cave. Chacun des trois personnages évolue, grandit, mûrit, en fonction de l’endroit dont il vient, de ce qu’il a vécu, de ses convictions intimes. Chacun reste au plus proche de ses convictions, ce qui rend leurs comportements vraiment justes – et le roman d’autant plus palpitant, donc. Alors, oui, parfois on grince des dents devant les développements que Ryan Graudin choisit mais elle ne verse pas dans les faux-semblants : c’est la guerre, et il se passe pas mal de trucs assez moches.
De ce point de vue-là, elle a parfaitement intégré l’atmosphère de l’époque, de même que les grands chapitres du conflit (que ce soit du point de vue des faits avérés ou des projets nazis). Ainsi, la capitale de l’Allemagne (agrandie) s’appelle Germania (comme le souhaitait Hitler) et, on le sait depuis le premier tome, le roman met en avant l’amour des nazis pour les sciences occultes couplé à la médecine – à ce titre, attendez-vous à quelques passages difficilement soutenables, même si l’auteur ne verse ni dans le gore, ni dans la surenchère. C’est en apothéose que Ryan Graudin conclut les aventures de Yael, sur les routes d’un IIIe Reich vorace, que l’on n’a guère envie de voir revenir et contre lequel elle nous met fermement en garde. Une uchronie très réussie !

Note : 9/10

 

  • Broché: 496 pages
  • Editeur : Le Masque (21 juin 2017)
  • Collection : MsK

41nOiH49GmL._SX346_BO1,204,203,200_.jpg

 

Cross, coeur de cible (7 juin 2017) de James Patterson

Pour l’inspecteur Alex Cross, la famille est tout : rien ne compte plus que ses enfants, sa grand-mère et sa femme Bree. L’amour des siens est son ancre, et lui donne au quotidien la force d affronter le mal dans sa profession. Un homme l’a si bien compris qu il se sert de cette force pour la retourner contre Alex : lorsque ses proches se retrouvent en danger, il est prêt à tout pour les sauver. Mais la moindre tentative de sa part entraînera leur mort. Le roman le plus terrifiant et le plus inattendu de toute la carrière de James Patterson.

Chronique : Alex Cross est de retour pour affronter sûrement son plus terrible adversaire ! Voilà que son ennemi du jour va s’attaquer à ce qu’il a de plus précieux : sa famille.
James Patterson connaît parfaitement les codes du genre, comment jouer avec, comment tenir son lectorat en haleine, comment maîtriser son intrigue et pousser son héros dans ses derniers retranchements. Il faut avoir de l’imagination et un sens des rebondissements pour réussir à renouveler les enquêtes et les situations afin de continuer à donner de l’intérêt à un seul personnage mais Alex Cross est un enquêteur incontournable et emblématique qu’on prend plaisir à retrouver.
Alex est au coeur de l’enquête, même s’il l’ignore au début. Il suit plusieurs affaires, recoupe tout, comme d’habitude, mais cette fois ci nous découvrons avant lui certaines des intentions du tueur, notamment à l’égard de Alex Cross.
Très rythmée le lecteur ne s’ennuie pas une seconde, il y a énormément de rebondissements, du suspenses et des tas de surprises en tout genre !
En définitive, un bon tome dans la série Cross qui se termine sur un cliffhanger intéressant.

Note : 8,5/10

 

  • Broché: 450 pages
  • Editeur : JC Lattès (7 juin 2017)
  • Collection : Thrillers

511aI-zKFGL._SX324_BO1,204,203,200_.jpg

 

Epiée (10 mai 2017) de Michael Robotham

Marnie Logan a souvent la sensation d’être épiée. Comme une sensation diffuse  : un souffle sur sa nuque, une ombre au coin de l’œil, et voilà que son existence se fige.
Son mari Daniel a disparu depuis plus d’un an. Toujours déprimée et désespérée, elle décide de demander l’aide du psychologue Joe O’Loughlin.
Alors que Joe s’interroge sur la répugnance de Marnie à évoquer son passé, celle-ci découvre un livre rempli de photos et de témoignages d’anciens amis, collègues et professeurs, que Daniel lui préparait pour son anniversaire. Ce cadeau était censé célébrer sa vie, mais il raconte une toute autre histoire…
Un roman qui joue avec votre esprit, un thriller psychologique qui vous emporte dans une course effrénée et palpitante, par l’un des meilleurs auteurs de suspense d’aujourd’hui.
ChroniqueUne fois de plus, Michael Robotham prouve qu’il est à son meilleur quand au moins un de ses personnages est écrit en première personne. Cette fois, nous sommes à la tête du protagoniste, que Robotham utilise pour amener le lecteur sur un chemin qui a des torsions, des virages et enfin un léger probléme.
Le mari de Marnie Logan a disparu et elle va voir Joe O’Loughlin pour la thérapie. Cela met Joe et son policier retraité, Vincent Ruiz, au milieu de l’histoire. Quelqu’un élimine ou harcèle les gens dans la vie de Marnie qui l’ont maltraitée, et la question de savoir qui fait cela conduit l’intrigue.
Au milieu du livre, un secret sur Marnie est révélé et Robotham veut que le lecteur pense que ce sera la réponse au mystère, mais les retournements commencent. Avec ses faux airs de ressemblance avec des films et d’autres auteurs, avec ce roman vous n’allez pas l’oublier pas une fois refermée. Plusieurs raisons à cela, d’abord la structure très bien construite et qui vous tient en haleine à chaque page qui en distillant des bribes de solutions qui s’avèrent parfois justes et d’autres fois qui vous mènent sur une fausse piste. Ensuite l’histoire est vraiment bien vue avec une intrigue originale qui évite les ressorts éculés des polars avec serials killer et meurtres en série. Enfin les personnages qui sortent là encore des stéréotypes habituels et chacun à ses propres zones troubles et n’est pas en tous les cas pas le héros de roman habituel. Pas d’hésitation, à lire d’urgence.
Note : 09/10
  • Broché: 420 pages
  • Editeur : JC Lattès (10 mai 2017)
  • Collection : Thrillers

41a2Kw+mjVL._SX309_BO1,204,203,200_.jpeg

L’endroit le plus dangereux du monde (29 mars 2017) de Lindsey Lee Johnson

Dans une communauté idyllique de riches californiens au nord de San Francisco – un faux paradis – un drame survient. Parmi les élèves privilégiés du collège local, Tristan Bloch, 13 ans, amoureux de Cally, lui a déclaré maladroitement sa flamme dans une lettre qu’elle a fait circuler sur Facebook. Un matin, il part à vélo se jeter du haut du Golden Gate.
Cette tragédie va hanter un groupe de jeunes dont le lecteur découvre, avec le nouveau professeur d’anglais, la jeune Molly, les secrets et les blessures d’une adolescence sans repères. Il y a parmi eux Emma, la danseuse si douée, et fêtarde, Dave, le tricheur, l’élève moyen qui s’efforce de répondre aux attentes de ses parents, Callista, la hippie marginale …Tous sont addict aux réseaux sociaux, à l’alcool, à la drogue, au sexe. Jusqu’au jour où, à l’occasion d’une fête improvisée dans la luxueuse demeure d’un des parents absents, leurs excès vont provoquer le saccage des lieux et entraîner un terrible accident de voiture.
À la fin de leur dernière année scolaire, avant d’intégrer l’université, ces jeunes qui lisent et se passionnent pour le roman de Fitzgerald, Gatsby le magnifique, perdent leur assurance et leur arrogance, ils vont enfin entrer dans le monde réel.

Chronique : Au-delà des faits évoqués par le dos de la couverture l’auteur a un regard acéré pour comprendre et analyser les relations entre les adolescents, leurs questionnements incessants, leurs réactions face à des situations qu’ils maîtrisent mal etc…. Quelques fois, ces jeunes se croient intouchables ou font comme si c’était ce qu’ils pensent profondément. A d’autres moments, ils souhaitent redevenir petits et s’appuyer sur leurs parents ou les adultes qui les entourent. Et puis, il arrive qu’ils agissent sans réfléchir, entraînés par l’effet de groupe, pour se prouver que …. Se prouver quoi finalement ? Qu’ils vivent ? Qu’ils choisissent ? Qu’ils se fichent de l’avis des autres ? C’est toute cette ambivalence, décrite avec finesse, qui est exposée dans ce recueil. Cela se passe aux Etats-Unis mais cela pourrait être près de nous. Avec un réalisme surprenant, Linsey Lee Johnson nous entraîne dans un microcosme où collégiens, professeurs et familles se côtoient. A la suite d’un drame qui a touché l’un des élèves, les répercussions vont être nombreuses et aussi variées que le sont les protagonistes. Chacun va réagir avec ce qu’il est, son passé, sa part de culpabilité, son ressenti. Tous vont grandir à la suite de cette tragédie mais pas de la même façon. Certains, à l’instar de James Dean dans « La fureur de vivre » vont essayer, sans cesse, de repousser leurs limites, de frôler le « vide » …. D’autres vont s’éteindre, presque disparaitre en souhaitant se faire oublier….. Tous ressortiront plus ou moins cabossés, physiquement ou moralement, mais certains auront découvert qui ils sont réellement et sauront faire des choix à l’avenir, pour eux et pas pour les autres, en s’affranchissant de leur regard….
Ce livre est remarquable. Le style et l’écriture collent au quotidien des différents personnages. Tout est ancré dans le réel et le message est très fort et le désarroi, le mal-être de chacun des collégiens qu’elle présente avec tendresse, lucidité et énormément de justesse ce vaut d’être un très bon roman.

Note : 9,5/10

 

  • Broché: 384 pages
  • Editeur : JC Lattès (29 mars 2017)
  • Collection : Littérature étrangère

51ohQKAxUfL.jpeg

 

La reine du Tearling (2 novembre 2016) de Erika Johansen

Après la mort de sa mère la Reine Elyssa, Kelsea Raleigh a grandi en exil, loin des intrigues du Donjon royal où son oncle diabolique a pris le pouvoir. Le jour de ses dix-neuf ans, une garde dévouée l’escorte de son repaire à la capitale, où elle devra reconquérir la place qui lui revient de droit et devenir Reine du Tearling.

Critique : Avec un superbe titre et une couverture ce roman attire le regard et vous ne serez pas déçu. L’univers est original avec une histoire et des personnages très bien ficelés et travaillés. L’action met du temps à arriver, il faut attendre au moins la moitié du roman- pour autant la première partie est très intéressante. Dès les premiers chapitres on est  immergé dans le récit,  Erika Johansen nous offre une histoire très riche sans pour autant que l’on soit perdu.Si l’histoire nous montre le point de vue de différents personnages, nous suivons principalement, Kelsea une jeune reine de dix-neuf ans qui grandi depuis toujours en exil après le décès de sa mère. Un physique pas vraiment avantageux avec des kilos en trop et dont personne ne prend vraiment au sérieux. Mais qui saura s’affirmer et grandir au fil des pages en s’imposant en tant que Reine.Ce qui est surprenant est  l’absence de romance; l’histoire est assez fournis en intrigues pour que le lecteur se focalise sur l’essentiel.« La Reine du Tearling » qui est très bien écrit avec une héroïne attachante qui nous embarque dans une véritable épopée.

Note : 9/10

  • Broché: 480 pages
  • Editeur : JC Lattès (2 novembre 2016)
  • Collection : Romans étrangers

51iceo5tzel-_sx310_bo1204203200_

Le hibou (28 septembre 2016) de Samuel Bjørk

L’armateur le plus riche de Sandefjord est proche de la mort. Il a une condition, une seule, pour que son fils aîné puisse hériter de sa fortune : du sang impur ne devra pas être mélangé à celui de la famille. Or son fils est amoureux d’une femme déjà mère d’un garçon de deux ans et une fille de quatre ans. Les enfants sont envoyés à l’étranger et le couple est marié dans le plus grand secret. Mais cette union sera de courte durée, et sanglante.
Plusieurs années plus tard, quand une jeune femme est retrouvée assassinée, placée dans un pentagramme de bougies et sur un lit de plumes, certains distinguent des associations en lien avec une autre époque. Les enquêteurs Holger Munch et Mia Krüger ne sont pas du tout préparés à la cruauté à laquelle ils seront confrontés dans cette affaire.

Critique : Samuel Bjork a l’art et la manière d’écrire un livre qui vous plonge en total immersion dans son univers. Lorsqu’on lit se livre, on sait que rien est anodin mais sans savoir à l’avance qu’elle est la place de chacun. Ici le sentiment est renforcé, on entre directement dans le vif du sujet. De petits retours en arrière dans l’affaire précédente nous permet de nous remettre les idées en place ce qui n’est pas sans intérêt mais cela se fait rapidement et n’alourdit en rien le livre.Le hibou est un efficace thriller dont la fin est bien amenée et nous proposer une fin d’enquête avec de très nombreux rebondissements. Les personnages se croisent, s’entrecroisent… On croit a chaque instant avoir identifié le prédateur ..et la piste s’avère encore fausse…ET puis soudain tout s’accélère, les enquêteurs vont ils arriver à temps…
Difficile de poser se livre quand on l’a commencé….

Note : 9/10

  • Broché: 450 pages
  • Editeur : JC Lattès (28 septembre 2016)
  • Collection : Thrillers

51teQkMlf6L._SX308_BO1,204,203,200_.jpg

Avant que tout se brise (24 août 2016) de Megan Abbott

Elle a les épaules élancées, les hanches étroites et des yeux sombres qui transpirent une détermination presque glaçante. À quinze ans, Devon est le jeune espoir du club de gymnastique Belstars, l’étoile montante sur qui se posent tous les regards, celle qui suscite tour à tour l’admiration et l’envie. Quand on est les parents d’une enfant hors norme, impossible de glisser sur les rails d’une vie ordinaire. C’est du moins ce que pense Katie, la mère de Devon, qui se dévoue corps et âme à la réussite de sa fille, même si cela demande des sacrifices.
Lorsqu’un incident tragique au sein de leur communauté réveille les pires rumeurs et jalousies, Katie flaire le danger s approcher de sa fille et sort les griffes. Rien ni personne ne doit déconcentrer sa fille ou entraver la route toute tracée pour elle. Mais les rumeurs ne sont pas toujours infondées… et les enfants rarement conscients des montagnes qu on déplace pour eux. Reste à déterminer quel prix Katie est  prête à payer pour voir Devon atteindre le sommet.

Critique : Ce livre est fascinant, Megan Abbott montre adroitement et subtilement ses lecteurs entre la passion et l’obsession avec l’histoire d’une une surdouée du club de gym, celle sur qui se porte tous les espoirs de succès et de gloire, celle sur qui se portent tous les regards, qui suscite la jalousie et l’envie et qui soit proche d’un rendez-vous essentiel pour la suite de sa carrière et voilà qu’une mort a priori accidentelle viendrait gâcher toutes ses chances ?
Katie la mère du Devon est la véritable héroïne de l’histoire car c’est au travers de son point de vue que le lecteur va vivre toute l’intrigue et qu’il va se poser des questions sur le pourquoi et le comment de l’accident ou du meurtre ?
Katie est en plein questionnement sur son entourage avec un mari qui est tellement aveuglé par sa fille qu’il en oublie tout le reste et lui ment Katie sera-t-elle prête à tout sacrifier, à tout donner pour voir peut-être un jour sa chère fille sur le podium ?
Megan Abbott nous offre un très bon livre à suspense à lire au plus vite.

Note : 8/10

 

  • Poche: 336 pages
  • Editeur : Le Masque (24 août 2016)
  • Collection : Grands Formats

61iIyYicwmL._SX324_BO1,204,203,200_.jpg