Nom d’un chien de André Alexis

Tout commence par un pari alcoolisé entre Hermès et Apollon : si les animaux avaient l’intelligence humaine, seraient-ils aussi malheureux que les hommes ? Les deux dieux décident alors d’accorder conscience et langage à un groupe de chiens passant la nuit dans une clinique vétérinaire de Toronto. Tout à coup capable d’élaborer des raisonnements plus complexes, la meute se divise : d’un côté les chiens qui refusent de se soumettre à ce nouveau mode de pensée, de l’autre les canidés progressistes qui y adhèrent sans condition. Depuis l’Olympe, les dieux les observent, témoins de leurs tâtonnements dans ce nouveau monde qui s’offre à eux. Car, si Hermès veut l’emporter, au moins un des chiens doit être heureux à la fin de sa vie.

Critique : Sur une toile de fond fantastique sur le  pari entre les dieux d’Olympe, une quinzaine de chiens accèdent subitement à l’intelligence humaine et on suit au long de ce roman leur évolution. Ceci permet une réflexion autant sur la nature humaine qu’animale. Car, outre diverses péripéties, cette meute est aussi confrontée à une crise identitaire majeure. Les destins individuels présentés étonnent et enchantent parfois: un poète, un dictateur, un égocentrique, un philosophe, etc. La relation chienne humaine dans cette nouvelle donne change aussi radicalement. Ce livre met en lumière les côtés sombres de l’humanité, mais aussi ses qualités trop peu exploitées, et présente aussi assez bien une perspective canine quoique certains traits, de dominance notamment, soient très exagérés. Il n’en demeure pas moins que c’est une lecture très agréable qui porte son lot de questionnements.

Note 8,5/10

 

  • Broché: 256 pages
  • Editeur : Denoël (18 février 2016)
  • Collection : Y

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