Le coma des mortels (1 juin 2016) de Maxime Chattam

Qui est Pierre ? Et d’ailleurs, se nomme-t-il vraiment Pierre?Un rêveur ? Un affabulateur ? Un assassin ?Une chose est certaine, on meurt beaucoup autour de lui. Et rarement de mort naturelle.Rebondissements incessants, métamorphoses, humour grinçant… un livre aussi fascinant que dérangeant, en quête d’une vérité des personnages qui se dérobe sans cesse. Un roman noir virtuose dont l’univers singulier n’est pas sans évoquer celui d’un cinéma où David Lynch filmerait Amélie Poulain.

Critique : Le nouveau roman de Maxime Chattam commence dès les premières pages déstabilisantes pour le genre du maître. Il ne s’agit pas en effet par là d’un thriller mais d’un roman. L’histoire débute par la fin et on suit à la file des pages l’histoire de Pierre, de ses errances philosophiques et psychologiques, de ses rencontres toutes plus barrées les unes que les autres émaillées de sexe, de questionnement, de beaucoup d’humour et tout de même de morts. Ce livre c’est le sens de la vie, le destin, le bien et le mal, les choix de nos existences, les pourquoi du quotidien, les moments de grâce, de doute, de peur, de désespoir qui fait la vie … le tout sur un ton cynique, noir, humoristique et philosophique. Le tout n’est pas parfait, mais le récit, apporte une fluidité à la lecture.
Un bon roman, qui ne marquera pas mais qui a le mérite de nous apporter du bon temps.

Note : 7/10

 

  • Broché: 388 pages
  • Editeur : Editions Albin Michel (1 juin 2016)
  • Collection : LITT.GENERALE

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La Vie intense. Une obsession moderne (27 avril 2016) de Tristan Garcia

Au XVIIIe siècle, un nouveau fluide fascine le monde : l’électricité. L’intensité devient un idéal ordinaire pour l’homme et un concept savant de philosophie, de la puissance nietzschéenne au vitalisme de Deleuze, de l’excitation nerveuse des libertins à l’adrénaline du désir, de la performance et des sports extrêmes…L’intensité est une puissance qui organise le monde et vivre le plus fort possible représente la valeur suprême de l’existence. Un idéal contemporain séduisant mais aussi un piège, qui produit peut-être le contraire de ce qu’il promet. Tristan Garcia bâtit une magnifique philosophie éthique de l’intensité.

Critique : Un livre tout en philosophie qui permet de construire tout doucement le monde décrit par Tristan Garcia.
La Vie intense pose la question du rapport de l’homme à électricité. L’homme peut-il se passer de cette énergie qui passe? Pourquoi en voulons nous tant ?
La puissance organise le monde capitaliste, l’intensité est devenue un principe de vie qui appelle d’abord comment le courant électrique a, à un moment donné, remplacé l’écoulement de la rivière en tant qu’image du devenir. En jouant sur les ambiguïtés, le surnaturel, les possibles, Tristan Garcia démultiplie le monde la vie et le temps en plusieurs dimensions pour narrer des parcours en miroir qui poussent inévitablement à la réflexion, ce roman forme une belle construction étonnante, parfois dérangeante, à coup sûr captivante. Livre passionnant, qui renouvelle l’approche philosophique classique

Note : 9/10

 

  • Nombre de pages : 137 pages
  • Editeur : Autrement (27 avril 2016)

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