Le livre de Perle (12 janvier 2017) de Timothée de Fombelle

Il vient d’un monde lointain auquel le nôtre ne croit plus. Son grand amour l’attend là-bas, il en est sûr. Pris au piège de notre histoire, Joshua Perle aura-t-il assez de toute une vie pour trouver le chemin du retour ?
Un grand roman d’aventure entre réel et féerie, une éblouissante ode à l’amour et aux pouvoirs de l’imaginaire.

Critique : VVoici l’histoire d’un jeune prince fou amoureux d’une fée, Olia, dans un Royaume fort lointain. Malheureusement, le frère du Prince, un roi sanguinaire qui sème le sang et l’horreur sur son passage, va mettre un terme à cette idylle en bannissant à la fois le prince et la fée. Ainsi, ils se retrouvent séparés dans un monde dépourvu de magie, où l’on ne croit pas aux fées : Bienvenue sur Terre. L’histoire racontée est magnifique et serait pratiquement de l’ordre du conte mais l’histoire est découpée en plusieurs points de vue et les narrateurs ne sont pas toujours bien identifiés au début. Il faut donc s’accrocher mais surtout être bien concentré pour assimiler correctement toutes les subtilités. Les plus jeunes pourraient vite être perdus dans l’univers complexe décrit par Timothée de Fombelle. Mais nous sommes face à un petit chef-d’oeuvre où l’écriture de l’auteur est poétique pour une structure en trois parties qui suit l’histoire de Perle avec un narrateur à la première et à la troisième personneLes personnages sont magiques et même si l’auteur nous parle finalement très peu d’eux on arrive à d’attachée à eux et les accompagne dans cette aventure. Un roman qui parle aussi aux plus grands avec une structure un peu déroutante mais les pièces du puzzle s’imbriquent et on passe du monde des fées au monde réel avec aisance; à lire si vous n’en avez pas eu l’occasion.

Note : 9,5/10

  • Poche: 324 pages
  • Editeur : Gallimard Jeunesse (12 janvier 2017)
  • Collection : Pôle fiction

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Une nuit, Markovitch (25 août 2016) de Ayelet Gundar-Goshen

1939. Zeev Feinberg et Yaacov Markovitch quittent leur petit village de Palestine, direction l’Allemagne, où ils ont pour mission d’épouser de jeunes Juives afin de les sauver des griffes des nazis. De retour chez eux, ils leur redonneront leur liberté en divorçant. Mais si Zeev a bien l’intention de retrouver la femme qu’il aime et son enivrant parfum d’orange, Yaacov, lui, ne tient pas à laisser partir Bella,  » la plus belle femme qu’il ait vue de sa vie « . Cette dernière est pourtant déterminée à se séparer de lui…

Critique : C’est d’ailleurs à la suite, de l’une d’elles, que les deux hommes se font embarquer pour l’Allemagne avec comme dessin d’épouser une jeune femme juive, non pas part amour, mais afin de les sauver. Alors que ce roman pourrait n’être qu’une simple chronique de village, par forcément très intéressante, elle est prenante. Les personnages sont forts et entiers, au point qu’ils prennent une dimension presque mythologique, comme doivent sans doute l’être des premiers colons. Ils grandissent, évoluent, changent sur une trame de départ assez simple : l’amour, le désir, le rejet, le refus. le récit est truffé de petits détails qui font penser au réalisme poétique, la poésie ayant une place importante dans la vie de certains personnages : femme exhalant une odeur d’orange, dont le fils sent la pêche, connexion par-delà les mers et les continents. Pour autant, tout n’est pas rose et tout ne se résout pas dans la joie : les immigrants ont apporté avec eux les souvenirs parfois insurmontables de la vieille Europe. Un roman gourmand, poétique, drôle, entre ombre et lumière que j’ai pu découvrir. Cette fable historique et amoureuse est à savourer doucement sous les feuillages des fruitiers de l’été indien qui approche.

Note : 8,5/10

 

  • Broché: 480 pages
  • Editeur : Presses de la Cité (25 août 2016)
  • Prix : 23 euros

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