Harpicide (22 octobre 2013) de Michel Vigneron

Premier épisode des aventures de Luc Mandoline.
Un polar « aventurier » dont l’action se déroule Guyane.
Un légionnaire s’est fait Tuer lors d’une mission Harpie. Le chef de corps du 3ème REI fait appel à Luc, ancien de ce régiment, afin de s’occuper du défunt, et surtout de faire la lumière sur cette affaire. Et pour cela Luc à carte blanche, ce qui n’est pas pour lui déplaire.
Nous voici plongé dans l’univers de l’orpaillage clandestin, de sa violence, des garimpeiros et de la prostitution. Un roman sans concession, violent et réaliste.
Michel Vigneron à mis toute la verve qui le caractérise dans l’écriture de cet opus de l’Embaumeur.

Critique : Harpicide est le premier roman d’une série intitulée l’embaumeur, qui met en scène Luc, un ancien légionnaire reconverti comme embaumeur, c’est-à-dire qu’il prépare les corps avant les enterrements.
Ici pas trop de détails sur le métier de Luc même s’il est évoqué, on découvre principalement une partie du passé qui a façonné Luc, la Légion. Avec pour décor la Guyane. On fait connaissance avec Luc mais aussi avec ses deux meilleurs amis, d’abord Élisa, amie d’enfance , jeune femme forte et fragile à la fois et ensuite Sullivan, ancien légionnaire, dur à cuire, qui a inspiré à Luc sa vocation, lui qui se rêvait médecin légiste, il deviendra thanatopracteur « remplaçant » ainsi amené à voyager pour prêter main forte ou remplacer un collègue. de Luc, on entrevoit déjà pas mal de choses, mais l’accent est porté ici sur un côté plus sombre que son amie Élisa va découvrir dans leur voyage en Guyane.Michel Vigneron nous décrit l’environnement guyanais en nous entraînant dans le trafic d’or. On a la sensation d’être sur les lieux tant l’écriture semble coller à la réalité. Une ultra violence accompagne le texte qui se trouve adoucie par un humour très présent dans les dialogues, une contre balance qui permet d’oublier certaines scènes qui vous tordent instinctivement de douleurs imaginaires. Grâce à ce livre, nous comprenons mieux la situation de l’orpaillage en Guyane et nous nous familiarisons avec la mission Harpie débutée en février 2008, où gendarmes et forces militaires combattent ensemble contre ce trafic doré.

Note : 9,5/10

 

  • Broché: 279 pages
  • Editeur : l’Atelier Mosésu
  • Édition : L’atelier Mosésu (30 novembre 2012)
  • Collection : L’EMBAUMEUR

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Tugdual : Les coeurs noirs de Anne PLICHOTA

Serendipity, petite ville du sud des États-Unis. Tugdual, Mortimer et Zoé sont trois ados d’une famille peu ordinaire : ils sont dotés de pouvoirs surnaturels qu’ils doivent dissimuler. Mais un autre secret pèse encore plus lourdement sur leur coeur. Ils exercent malgré eux une attraction irrésistible sur les autres. Bien pire, cette attraction est mortelle pour ceux qui la subissent. Et quand l’amour s’en mêle, la situation se complique dangereusement… Après l’immense succès d’ Oksa Pollock, Anne Plichota et Cendrine Wolf reviennent avec une nouvelle série, aux héros sombres et fascinants.

Critique: Voici un premier tome qui plaira aux fans d’Oksa Pollock, mais aussi aux autres qui  ne connaissent pas le lien entre la série. Le style des auteurs est agréable à lire, c’est fluide, entrainant et imagé. Les points de vue s’alternent entre nos trois héros, et les auteurs parviennent à chaque fois à bien les différencier, et à nous faire entrer dans leur tête. Et à garder notre intérêt pour l’histoire. Portée par des chapitres courts, la lecture est rythmée par les pensées de ces trois jeunes, qui, malgré leur différence, tentent d’avoir une vie normale.Mais comment avoir une vie normale quand le moindre regard peut déclencher d’horribles choses ? à un âge où les attractions sont nombreuses, il est difficile de rester dans l’ombre, de s’oublier pour le bien des autres.Il est encore plus difficile de taire ce que l’on est, de garder pour soi ce qu’on voudrait exposer au monde entier.Ce sont trois adolescents que nous apprenons à connaitre et à comprendre. Ils se comportent comme des frères et soeurs, veillant les uns sur les autres. Il y a la soeur, Zoé : étant la plus jeune, elle se retrouve vite toute seule, sans ses frères, et va devoir affronter le lycée sans leur soutien. Mais c’est une battante, sans aucun doute, et sa grande sensibilité en fait quelqu’un d’attachant. Elle sent tout de suite quand l’un de ses frères ne va pas bien.Il y a aussi Mortimer, dont la naïveté va lui jouer des tours et entrainer nos héros dans de bien sombres endroits. Derrière ses muscles se cache un être sensible, peut-être le plus fragile des trois.Et il y a Tugdual. C’est celui que nous suivons le plus, pour notre plus grand plaisir. Il est sombre, mystérieux, dangereux et tellement mal dans sa peau. Tellement fragile, tellement meurtri. Il a peur de lui-même, peur de ce qu’il peut être capable de faire, peur de s’y laisser sombrer, comme dans le passé. Il reste ainsi un peu à l’écart de cette famille recomposée, un peu dans l’ombre de cette vie. Ses doutes, ses peurs, et son côté sombre, le rendent encore plus fascinant.

On se laisse vite prendre par cette histoire, même si parfois il y a quelques petites longueurs, on ne  remarque rien de flagrant. L’intrigue suit son chemin, nous emmenant vers quelque chose de vraiment intéressant.
Le côté lycéen le jour/super héros la nuit plaira énormément , et donne d’ailleurs des scènes parfois drôles et marquantes.

Un premier tome pour tous, que vous ayez lu ou pas Oska Pollock, des ados peu communs avec un côté sombre qui fascine, et une intrigue bien menée qui donne envie de lire la suite.

Note : 9/10

 

  • Poche: 464 pages
  • Editeur : Pocket Jeunesse (3 mars 2016)
  • Collection : Pocket Jeunesse
  • Langue : Français

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