La face cachée de Margo ( 18 mai 2017) de John Green

Margo Roth Speigelman, le nom qui fait fantasmer Quentin depuis toujours. Alors forcément, quand elle s’introduit dans sa chambre, un soir, pour l’entaîner dans une expédition vengeresse, il la suit. Mais au lendemain de leur folle nuit blanche, Margo a disparu. Quentin saura-t-il décrypter les indices qu’elle a laissées derrière elle ?

Chronique : Ce livre est un récit touchant, bouleversant, profondément humain et terriblement réaliste. Quentin, Ben, Radar et Lacey sont profonds et vraiment captivants. Margo, quant à elle, est une héroïne que l’on à mal à cerner. Son personnage est tellement éphémère, fragile et mystérieux. Le roman n’a incontestablement pas la puissance de « Nos étoiles contraires » : les enjeux y sont moins forts, moins poignants, le ton est plus léger, et on est un peu plus proche de la réalité ordinaire d’un adolescent. Ce n’est pas un défaut, car c’est précisément le récit de la vie d’un ado ordinaire, un peu routinier, qui va voir son quotidien provisoirement bouleversé par son amour de jeunesse, Margo. Et cette plongée dans l’univers de son héros, Quentin, John Green la réussit à merveille.
Il s’agit au final d’une leçon sur la philosophie de vie, assez largement tronquée dans le film, mais explicitée plus clairement dans la fin du livre, sans vouloir en révéler plus. Le tout est, comme on en a pris l’agréable habitude avec l’auteur, truffé de références culturelles diverses et variées avec notamment un hymne à l’œuvre du poète Walt Whitman.

Note : 8,5/10

 

  • Broché: 400 pages
  • Editeur : Gallimard Jeunesse (18 mai 2017)
  • Collection : Pôle fiction

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La Lectrice (18 mai 2017) de Traci CHEE

Il était une fois, et une fois il sera…
Ainsi commence l’histoire de Sefia, qui a perdu sa mère, son père, puis sa tante Nin à cause d’un étrange objet rectangulaire.
Ceci est un livre.
Dans un monde où personne ne sait lire, Sefia va devoir poursuivre une triple quête de sens, de vérité et de vengeance. Épaulée par un mystérieux allié qui possède ses propres sombres secrets, elle va sillonner jungles et mers, au gré de ces histoires qui font l’Histoire avec un grand H…

Chronique : Pendant longtemps, Sefia n’a eu que sa tante, Nin. Depuis que son père a été assassiné, ils ont été en fuite, et Nin enseigne à Sefia à vivre dans le désert. Quand Nin est soudainement pris, Sefia est déterminée à la sauver, même si elle n’a aucune idée par où commencer. Avec l’aide d’un objet mystérieux, elle apprend ce qu’est un livre et avec l’aide d’un garçon marqué d’un passé sombre, et sa volonté féroce, Sefia se déplace pour sauver sa tante, découvrir le secret de sa famille et apprendre à lire dans une société analphabète .
L’auteur qu’est Traci Chee à fait avec ce livre un fantasme fascinant sur le pouvoir des mots, des histoires, des familles et des amitiés. Sefia est facilement aimable, gentil et forte, et son histoire est tout sauf facile. Elle porte le chagrin de perdre sa famille avec elle et sent souvent qu’elle aurait pu empêcher Nin d’être pris en premier lieu. Les lecteurs verront quelque chose d’eux-mêmes chez elle alors qu’elle découvre de plus en plus sur les mots écrits et le livre qu’elle porte. Tout au long de l’histoire, il y a de brèves extraits du livre qu’elle mène autour, ce qui vous permet de vraiment vous connecter avec ce que connaît Sefia.
Bien que le roman soit une première partie du livre Sefia et Archer ont ici beaucoup d’amitié qui est tourner vers une très belle relation amoureuse. Il y a des romances lente où vous voyer des personnages s’ embrasser à chaque page, et il y en a d’autres, encore plus rares avec des silence; chasser de la nourriture ou assis, en profitant de la compagnie de l’autre. Sefia et Archer sont à la fois fragiles, Et la façon dont ils apprennent à s’appuyer l’un l’autre est presque larmoyant.
Un livre sur un livre, une jeune femme apprenant à lire tout en gardant sa famille restante, un garçon dont les mains sont difficiles, mais le cœur est doux, et un équipe de pirate attachante et existentielle se réunit pour faire l’expérience fantastique qui est ce livre.

Note : 9,5/10

  • Broché: 528 pages
  • Editeur : R-jeunes adultes (18 mai 2017)
  • Collection : Hors collection

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La langue oubliée de Dieu (26 janvier 2017) de Saïd Ghazal

Deux univers parallèles se télescopent, l’un au présent et l’autre au passé. C’est ce passé pesant dans lequel le héros est plongé à son corps défendant qui rendra son présent écrasant. L’histoire se dévoile à travers une lente évolution de sentiments dualistes comme un clairobscur. Dans cette oeuvre exutoire, à mi chemin entre les mémoires et l’autofiction, l’auteur règle ses comptes avec ses origines, son passé, son éducation et son exil forcé.

Critique : Pour ce début d’année Saïd Ghazal nous offre un récit empli d’humanité dans lequel l’auteur glisse des regards grinçant et sec avec le regard naïf d’hommes peu habitués à nos styles de vie. Un récit sur le chemin de la  vie où parfois la providence est inattendue, où souvent chaque acte de solidarité aide à avancer, où l’on perd la foi mais jamais l’amitié, où le sacrifice reste le seul moyen de sauver des vies.Un sujet d’actualité qui mérite bien plus que ce petit livre, qui traite du problème ou mieux des énormes problèmes de l’embrigadement.C’est un roman dont il  est difficile de parler, tant les scènes prennent aux tripes, peuvent choquer, révolter, mais invitent aussi le lecteur à comprendre et à porter un regard différent sur ce sujet dramatiquement d’actualité. Quelques passages d’humanité et d’empathie redonnent un brin confiance en l’homme, la fin est d’une force rare .

Note : 9/10

 

  • Editeur : Erick Bonnier (26 janvier 2017)
  • Collection : Encre d’Orient

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Le Matin en avait décidé autrement (20 octobre 2016) de Salomé Vienne

Éda et Théo avaient tout pour être heureux. Des gamins comme les autres, qui jouaient à se faire peur en se racontant des histoires au pied du grand châtaignier. Un jour pourtant, Éda disparaît sans laisser de traces. Et tout le monde oublia l’arbre, Éda et ses rêves étranges. Tous, sauf Théo… Commence alors pour lui l’expérience du doute, l’adolescence puis l’âge adulte.

Critique : Un superbe roman qui en ce lit d’une traite et qui fera le plus grand bien des lecteurs mais qui est très dur à raconter mais qui va nous plonger dans un univers auquel on ne s’attend pas. Le livre alterne les chapitres avec Éda et Théo ce qui donne un rythme fort sachant que c’est un roman où il y a peu d’action mais l’auteur arrive à nous amener où elle souhaite ce qui permet de nous accrocher aux personnages et surtout d’Éda, qui n’a pas une vie facile. Ce qu’elle vit dans cet autre monde est juste horrible. Quant à Théo, sa motivation à ramener Éda est très respectable. Malgré le fait qu’il n’ait pas de nouvelles d’elle, il reste positif malgré tout. Pendant ses recherches, il va tomber sur deux personnes qui le prendront sous leurs ailes et surtout, qui le croiront. Ce qui va vraiment l’aider à continuer cette quête particulièreCe roman c’est aussi la confrontation du réel et de l’irréel, de l’imaginaire qui nous embarquent loin, dans des contrées ayant leurs propres moeurs, leurs propres dérives et leurs propres règles, qui nous font incroyablement réfléchir sur nos sociétés actuelles. Au départ, tout paraît normal, amusant, comme des réminiscences d’un passé et tout basculent, jusqu’à la narration qui devient plus hachée, plus décomposée mais le lecteur est pris dans l’histoire et l’imagination de l’auteure est débordante avec un univers qu’elle a créé à sa façon et qu’elle arrive à le décrire pour qu’on l’imagine de cette inventivité et d’imagination. Un roman maîtrisé qui donne envie d’en savoir plus sur les univers de l’auteur.

 Note : 9/10

  • Broché: 304 pages
  • Editeur : MNEMOS (20 octobre 2016)
  • Collection : Naos

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