Quand la neige danse de Delzongle,Sonja

2014. L’hiver est le plus froid que Crystal Lake ait jamais connu. Cette petite ville paisible proche de Chicago semble pétrifiée, mais la neige et le blizzard ne sont pas les seuls coupables. Depuis un mois, quatre fillettes se sont volatilisées. Les habitants sont sous le choc. Ce matin-là, Joe Lasko s’équipe pour une énième battue dans les bois gelés lorsqu’on lui dépose un paquet. Dedans repose une poupée, une magnifique poupée aux cheveux longs et roux, comme sa fille Lieserl disparue. Comble de l’horreur : la poupée est vêtue exactement comme Lieserl le jour où elle s’est volatilisée. Ce matin de février 2014, toutes les familles des fillettes vont recevoir une poupée… C’en est trop pour Joe. Ce jeune divorcé n’a plus que Lieserl dans sa vie. Il décide de mener sa propre enquête, aidé par Eva Sportis, une détective privée dont il était secrètement amoureux des années plus tôt. Eva comprend très vite que l’affaire la dépasse et appelle à l’aide Hanah Baxter, son ancienne prof de fac, la célèbre et charismatique profileuse et son inséparable pendule. Hanah réalise au fil de l’enquête que quelque part, dans Crystal Lake, quelqu’un s’en prend aux enfants depuis très longtemps. Les détient-il prisonniers ? Sont-ils encore en vie ? Un criminel maintes fois condamné semble être le coupable tout indiqué, pourtant Hanah, Eva et Joe sont persuadés que la police se trompe de coupable. Dans un décor impressionnant de froid et de glace, Sonja Delzongle mène de main de maître une histoire trépidante dont les rebondissements et les fausses pistes trouvent leur sens dans le passé et nous mènent inexorablement vers un final terrifiant.

Critique : Un autre magnifique roman policier sorti de chez les Éditions Denoël avec un livre au mystère complet ou l’auteur va nous faire entrer dès le début face à une histoire complexe autour de laquelle s’articulent des personnages énigmatiques et un drame des pires avec l’enlèvement de fillettes, le roman ne donne pas l’impression de déjà-vu. Les éléments qui viennent s’y greffer rendent inquiétante la lecture. Par l’écriture à la troisième personne l’auteur nous change le point de vue des personnages et nous fait entrer dans plusieurs flashbacks, on y découvre beaucoup de choses sans vraiment y comprendre. Sonja Delzongle nous met des fragments de réponses au fur et à mesure du récit pour être de plus en plus dérangeant, tout en gardant le suspens intact. Les thèmes abordés comme choisit comme la maltraitance des enfants, les pathologies psychologiques mettent mal à l’aise. L’auteur prend plaisir à brouiller les pistes et le choix des lieux, et la saison donnent à cette histoire un côté surréaliste. Arrivé à la fin on se prend à reprendre souffle tellement l’histoire est prenante. Un superbe livre à lire dans s’ennuyer.

Note : 9,5/10

 

  • Broché: 432 pages
  • Editeur : Denoël (1 avril 2016)
  • Collection : Sueurs froides

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Hors cadre de Stefan Ahnhem

Près des corps sauvagement mutilés de deux victimes, une photo de leur classe de 3e sur laquelle leur visage a été raturé. Cette classe a aussi été celle de l’inspecteur Fabian Risk de la police de Helsingborg. Pour arrêter la spirale infernale et éviter d’être la prochaine cible, il s’enfonce dans les méandres de son propre passé. Au risque de s’y perdre. Best-seller partout où il est publié, ce roman troublant et cruel qui interroge la violence de la société, impose Stefan Ahnhem comme un des auteurs de thrillers scandinaves les plus prometteurs.

Critique : Un thriller mystérieux avec une ambiance glauque où un tueur inconnu s’en prenden prends à une classe entière, un policier, ancien élève de cette fameuse classe maudite impliqué dans l’enquête, des secrets, des fausses pistes…voici un livre rempli de suspense.
Le personnage principal qu’est Fabien Risk, un policier qui vient s’installer dans la ville d’avec sa femme et ses enfants, il va s’apercevoir que l’enquête que l’on lui donne va le toucher de plus prés. C’est un roman addictif et l’on veut absolument ce besoin connaitre la fin. L’histoire offre plusieurs points de vu ce qui nous permet de suivre et apprendre à connaitre plusieurs personnages à la fois et surtout le point de vue du tueur ce que l’auteur s’amuse à nous amener sur de fausse piste et jouer avec le lecteur . Toute la mise en scène est bien orchestrée avec une écriture fluide, des chapitres sont courts et un dénouement auquel on ne s’attend pas et auquel le personnage principal nous entraine avec son équipe afin de démasquer le meurtrier.
Voici un très bon thriller avec une intrigue prenante. À lire !

Note : 9,5/10

 

  • Broché: 576 pages
  • Editeur : ALBIN MICHEL (30 mars 2016)
  • Collection : LITT.GENERALE

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Les Enfants d’Eden de Chris BECKETT

La race humaine s’est étendue sur Eden, la planète sans lumière : après s’être affrontés, les partisans de John ont fini par traverser Monde-Étang tandis que ceux de David occupent le continent originel. Parallèlement, certains groupes se sont écartés des combats pour former de nouvelles petites communautés sur des îles paisibles. Parmi eux, une jeune fille, Étoile, décide de rejoindre le continent. Là, elle découvre avec émerveillement une culture bien plus avancée que la sienne, mais tombe aussi amoureuse du descendant de John Lampionrouge, Pierreverte, qui souhaite l’épouser et lui offre l’anneau d’Angela, la  » Mère d’Eden « . Un anneau extrêmement convoité. Étoile n’a aucune idée des ennemis qu’elle va se faire en l’acceptant, et ne peut encore moins imaginer que viendra un temps où elle devra choisir entre tuer ou mourir..

Critique : Voici la suite de Dark Éden qui est résolument estampillé Science-Fiction. Et on le comprend car nous sommes sur une planète différente, visitée un moment par des Terriens. On bascule carrément dans un récit quasi biblique et si vous ne vous attendiez pas à une métaphore du paradis et d’Adam et Ève, eh bien vous aurez un air surpris.
L’idée de cette suite est plus que sympa. Elle est géniale. Car cela vous donne pleins de pistes de lecture pour un seul roman. Et c’est cette richesse nous fait emporter le coup de cœur. Chris Beckett donne la parole à plusieurs personnages dans ce romance qui illustre un nouveau regard sur la société et avec leurs mots quelques situations clefs du récit. Le lecteur a ainsi un tout petit tour d’horizon de cette micro-société et ce n’est pas plus mal.
Les chapitres sont donc rédigés à la première personne du singulier ce qui, en plus de leur relative brièveté, offre un rythme de lecture et une immersion assez forte. Les pages se tournent très très vite, on est pressé de connaître le dénouement :  Cette petite société va-t-elle prendre les bonnes décisions et évoluer positivement ou s’enraciner dans ses mauvaises habitudes ?
En effet, le schéma narratif joue énormément dans ce romanCette pépite avec son vocabulaire bien particulier et à la narration franche et simple vous ravira. C’est un livre à lire, à reprendre de temps en temps et à analyser. Dans tous les cas, il vous permettra de vous évader totalement. Un chef d’œuvre.

Note : 10/10

 

  • Broché: 496 pages
  • Editeur : Presses de la Cité (7 avril 2016)

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Carnets noirs de Stephen King

En prenant sa retraite, John Rothstein a plongé dans le désespoir les millions de lecteurs des aventures de Jimmy Gold. Rendu fou de rage par la disparition de son héros favori, Morris Bellamy assassine le vieil écrivain pour s’emparer de sa fortune, mais surtout, de ses précieux carnets de notes. Le bonheur dans le crime ? C’est compter sans les mauvais tours du destin… et la perspicacité du détective Bill Hodges. Après Misery, King renoue avec un de ses thèmes de prédilection : l’obsession d’un fan. Dans ce formidable roman noir où l’on retrouve les protagonistes de Mr. Mercedes (prix Edgar 2015), il rend un superbe hommage au pouvoir de la fiction, capable de susciter chez le lecteur le meilleur… ou le pire.

Critique: Comme tous les plus grands romanciers, le dernier King est toujours tant attendu avec grande impatience, et celui-ci ne fait pas défaut. Ce roman est une véritable déclaration d’amour à la littérature et au métier d’auteur, le livre est basé sur l’obsession et le fanatisme, ce qui n’est pas sans nous rappeler Misery. Les deux livres abordent un thème similaire mais d’une manière totalement opposée. On n’est pas dans un huis-clos ici, plutôt sur une chasse à l’homme mais les raisons sont les mêmes : l’amour inconditionnel pour un auteur. Ce livre est aussi une sorte de suite à Mr Mercedesoù l’on retrouve Bill Hodges et on y découvre des nouveaux personnages comme Pete mais aussi, et surtout, Morris Bellamy. Les personnages ne font pas tout, l’intrigue est aussi importante et ici, cette seconde partie n’est pas du tout un polar comme avait pu l’être Mr Mercedes, avec une enquête. King ne cherche rien d’autre que de distraire, et tant qu’à faire en le faisant de manière intelligente. Ce roman n’est sans doute pas à classer parmi ses écrits les plus majeurs. Effectivement, il a déjà abordé cette thématique. Et pourtant, il arrive encore à surprendre. Il arrive à se renouveler et à ne jamais radoter. Après toutes ces années et tous ces livres, ça tient réellement du miracle. La construction du roman est très intéressante car elle est en trois parties distinctes, un avant, un pendant et un après. Stephen King place des liens partout, que ce soit entre le tome précédent et celui-ci ou les personnages, dans un premier temps, on souhaite les comprendre puis on veut voir sur quoi cela va aboutir. La seconde partie se passe sur un même espace temporel mais les points de vue qui s’alternent, Stephen King nous embarque très vite dans son récit en nous faisant languir et prenant le temps de poser son récit et ses personnages pour ensuite accélérer le rythme.

A chaque livre on s’en étonne encore : l’auteur reste fidèle à lui-même tout en arrivant à se réinventer. C’est ça le pouvoir de la fiction. Stephen King en détient le pouvoir absolu.

Note : 9/10

 

  • Relié: 427 pages
  • Editeur : Editions Albin Michel (2 mars 2016)
  • Collection : LITT.GENERALE

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De force de Karine Giebel

Elle ne m’aimait pas. Pourtant, je suis là aujourd’hui. Debout face au cercueil premier prix sur lequel j’ai posé une couronne de fleurs commandée sur internet. Car moi, j’ai voulu l’aimer. De toutes mes forces. De force. Mais on n’aime pas ainsi. Que m’a-t-elle donné ? Un prénom, un toit et deux repas par jour. Je ne garderai rien, c’est décidé. A part le livret de famille qui me rappelle que j’ai vu le jour un 15 mai. De mère indigne. Et de père inconnu. Lorsque j’arrive devant la porte de mon ancienne chambre, ma main hésite à tourner la poignée. Je respire longuement avant d’entrer. En allumant la lumière, je reste bouche bée. Pièce vide, tout a disparu. Il ne reste qu’un tabouret au centre de la pièce. J’essuie mes larmes, je m’approche. Sur le tabouret, une enveloppe. Sur l’enveloppe, mon prénom écrit en lettres capitales. Deux feuilles. Ecrites il y a trois mois. Son testament, ses dernières volontés. Je voulais savoir. Maintenant, je sais. Et ma douleur n’a plus aucune limite. La haine. Voilà l’héritage qu’elle me laisse.

Critique : Karine Giébel fait partie des gros auteurs au sein du thriller français. De force est un roman bute et psychologique qui entraine le lecteur dans un torrent de haine au sein d’une histoire familiale.
Le début commence avec une mort  où l’auteur va sonder implacablement la vie d’un homme qui découvre que la réalité peut toujours être pire que ce qu’on imaginait. Le dévoilement progressif des origines d’une souffrance née d’une enfance malheureuse va déclencher une succession de conséquences sanglantes où le désespoir semble être le seul à pouvoir gagner toutes les batailles.
Giébel reconstitue une tragédie grecque à partir d’un acte qui résonne comme une insulte aux Dieux et déclenche irrémédiablement leur colère. À partir de là chaque circonstance est un pas de plus vers l’irrémédiable. C’est sans doute cette dimension inexorable qui fait la force de ce thriller où chacun doit payer sa dette même les innocents. La haine est un puits auquel on peut ne jamais toucher le fond. C’est ce que démontre ce roman qui ne laisse guère de place à la pitié ou peut être simplement quand tout est fini . Karine Giebel réussit une fois de plus à faire vivre de façon angoissante et palpitante un univers clos dans lequel se meuvent des personnages dissemblables mais qui ont tous en commun de traîner secrets et souffrances. Quels liens unissent ces personnages ? Quel danger plane sur eux ? Qu’est-ce qui les rapproche ? Qu’est-ce qui les oppose ? Les différents protagonistes de ce drame sont en permanence sur le fil du rasoir. Qui est avec qui ? Qui est contre qui ? La vérité ne surviendra que dans les dernières pages au terme d’innombrables péripéties et d’un suspense savamment construit comme Karine Giebel sait si bien le faire. Le dénouement ne faillit pas à la règle.

Note :9/10

 

  • Broché: 528 pages
  • Editeur : Belfond (3 mars 2016)
  • Langue : Français

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L’ENJEU de WENDALL UTROI

Élisabeth, femme sensible, se réveille droguée et à moitié nue dans un entrepôt en ruine, froid et humide. Elle va y découvrir trois autres personnes : José, jeune caïd de banlieue, Mary infirmière et Karl militaire en retraite. Pourquoi eux ? Qui est derrière tout ça ? Comment sont-ils arrivés là ? Mais surtout dans quel but ? Prisonnière de cet endroit et de ses peurs, elle va devoir trouver des réponses.

Critique:

Nous sommes ici face à thriller qui dès les premières pages pourrait laisser penser à un remake du film Saw, mais loin s’en faut et c’est tant mieux ! Plus on tourne les pages, et plus on se rend compte que l’on est dans une autre dimension.  L’histoire est racontée du point de vue d’Élisabeth, l’héroïne. On vit avec elle, au point de trembler pour elle, et de se demander comment on réagirait en pareille situation.Immédiatement happé par les premières pages, le lecteur est plongé aux côtés des protagonistes. On se demande, tout comme eux : pourquoi ? Qui les a placés là ? Comment ont-ils atterri là, dans quel but, et quelle est cette histoire d’enjeu ? Et tant d’autres questions… Le lecteur est toujours sous pression et ne peut s’empêcher de tourner les pages, se perdant de chapitre en chapitre, afin de savoir jusqu’où ils devront aller dans l’horreur, pour survivre…La construction du roman est parfaite, et lors du huis clos, il s’agit d’une prouesse remarquable.Ainsi, les points positifs sont nombreux, c’est un sans faute concernant le scénario. Pour ce qui est de l’écriture, il n’y a aucune lourdeur, le style de Utroi reste simple, rythmé et efficace. Aucun de ses personnages n’est stéréotypé, chacun a ses ambiguïtés, là aussi le travail est époustouflant.Quant aux décors et aux descriptions, on n’est pas déçu, malgré le peu d’horizons qui nous sont offerts dans cet espace clos. On visualise les scènes.Mais ce n’est pas tout, impossible de révéler un des gros rebondissements de l’histoire, mais il nous fait basculer dans une autre dimension, tel un triller paranoïaque, il nous fait vibrer et nous questionner encore plus.Le livre est un vrai turn-over, on le dévore d’une traite, pour assécher cette soif de savoir qui nous conduit vers la fin.`Les points négatifs, il y en a deux petits pour moi.Le premier, et c’est l’inconvénient de toute construction en huit clos (un lieu, peu de personnages, une seule intrigue) : si l’on devine rapidement l’élément clé qui explique tout, cela gâchera un peu le plaisir. Néanmoins, la mise en place de l’intrigue est tellement parfaite et bien ficelée qu’à la fin, même si vous veniez à deviner (chose qui m’étonnerait) il y a toujours les explications des différents indices semés tout au long du roman, et que l’on avait manqué.Ce qui est aussi frustrant, est que la seconde partie du roman est intense, mais je ne peux pas en parler et ça, c’est dur, sinon je risque de briser l’intrigue principale. Un super roman à lire, où on ne s’ennuie jamais. Hâte de lire le prochain livre de cet auteur.

Note : 9,5/10

 

  • Format : Format Kindle
  • Taille du fichier : 1404 KB
  • Nombre de pages de l’édition imprimée : 358 pages
  • Utilisation simultanée de l’appareil : Illimité
  • Editeur : WENDALL UTROI (3 février 2016)
  • Vendu par : Amazon Media EU S.à r.l.

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