Nous autres simples mortels (21 novembre 2016) de Ness,Patric

Et si vous n’étiez pas l’Élu ? Si vous n’étiez pas destiné à être un héros ? Celui qui est censé combattre les zombies, ou ce nouveau truc, là, complètement dingue, avec les lumières bleues. Il y a des choses tellement plus importantes que la énième fin du monde ! Si vous étiez comme Mikey ? Qui veut simplement avoir son bac, passer ce dernier été avec ses amis et, enfin, embrasser Henna (ou plus). Juste se sentir capable de découvrir l’extraordinaire dans sa vie si ordinaire…

Critique : Après son roman : » Quelques Minutes après minuit » Patrick Ness reviens avec un roman où l’on suite un groupe d’amis pendant la période qui précède juste le bac…nous sommes face à une histoire écrite avec une double narration qui met beaucoup l’accent sur les problèmes des adolescents teinté d’humour dans une histoire somme toute classique.Le récit met du temps à s’installer avant de démarrer mais cela nous permet à nous attacher aux personnages du livre.  Le livre nous plonge dans un univers dans lequel tous les repères sont bouleversés.
Ce qui étonne également, c’est la violence de l’histoire, alors qu’elle est destinée à des adolescents. Les protagonistes ont beaux être des ados rien ne leur est épargné de la cruauté et de la barbarie . L’intrigue ne cesse de monter en puissance, enchaînant les révélations et les rebondissements à un rythme effréné. Impossible pour le lecteur de rester de marbre, tant les personnages sont crédibles et attachants tel que Mikey, Mel, Jared, Henna. Ce sont des héros très attachants et humains. L’écriture est simple, épurée et les pages se tournent sans difficulté. Ces glissements furtifs dans l’étrange n’enlèvent rien à une réflexion juste sur le difficile passage à l’âge adulte.

Note : 9,5/10

  • Broché: 336 pages
  • Editeur : Gallimard Jeunesse (21 novembre 2016)
  • Collection : ROMANS ADO

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L’arbre et le fruit (17 mars 2016) de Jean-François Chabas

Jewel ne comprend pas. Où est passée Maman?
Devra-t-elle rester avec Papa, maintenant?
Cette perspective lui fait peur. Mais il ne faut pas qu’Esther le sente. C’est sa petite soeur, elle doit la protéger. En fait, Maman est à l’hôpital psychiatrique. Parce que Papa lui fait du mal. Parce que Papa les terrorise.
En grandissant, Jewel comprend peu à peu que si son père est malfaisant, d’autres personnes sur la terre méritent qu’on les aime et qu’on se batte.

Critique : Un roman sur la maltraitance et la violence faite aux femmes
qui raconte la vie perturbée de deux fillettes américaines dans les années 1980. le décalage dans le temps permet de prendre de la distance sans rien perdre de l’actualité de ces violences dont on sait qu’elles sont encore trop souvent tues et qu’elles s’affranchissent des classes sociales. le père de Jewel et d’Esther exerce justement une très honorable profession : il est notaire. Qui pourrait imaginer que cet homme affable, apprécié en société se transforme en monstre lorsqu’il passe la porte de son domicile . Dans un climat de violence quotidien, deux filles et leur mère subissent la tyrannie du père, figure autoritaire et brutale. Au regard de la société, cet homme est parfait, au regard de sa famille, il est un monstre. La mère se renferme, persuadée de ne pouvoir échapper à son sort et décide même de subir des enfermements volontaires en hôpital psychiatrique, où l’éloignement et les médicaments lui permettent d’oublier cet homme.
Ces filles elles, restent, et se construisent face à la peur que leur inspire ce père et l’absence réconfortante d’une mère. Choisiront-elles le même chemin que leur mère ? Céderont-elles face à la crainte, où choisiront-elles de s’émanciper pour se construire une autre vie ? Ce court roman est sans pitié dans ses propos, il est exactement le film des familles détruites par la violence gratuite.
Non ce n’est pas simple d’écrire une critique sur ce sujet, et pourtant ce sont des choses qui se passent au quotidien.Certaines femmes arrivent à se sauver, à sauver leurs enfants, mais pas toutes malheureusement. Ce livre offre la possibilité de délivrer une parole qui souvent reste enfermée et propose une solution finale à un public de jeunes adolescent qui pourrait être confronté à cette problématique. Sur le sujet difficile et ô combien casse-gueule des violences familiales, l’auteur livre un récit qui nous prend au coeur, au ventre et au cerveau. Un vrai moyen de faire comprendre la complexité de ces relations de domination aux lecteurs, jeunes ou moins jeunes, doublé d’un récit d’espoir, de bienveillance et de quête du bonheur.

Note : 10/10

 

  • Broché: 128 pages
  • Editeur : Gallimard Jeunesse (17 mars 2016)
  • Collection : Scripto
  • Langue : Français

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Moissons sanglantes (2 novembre 2016) de Peter Robinson

N°1 des ventes en Grande-Bretagne et au Canada, Peter Robinson s’impose avec sa série des enquêtes de l’inspecteur Banks (plus de 10 millions d’exemplaires dans le monde) comme une des références du polar britannique. La nouvelle chef de la police du Yorkshire ayant placé la sécurité des campagnes au sommet de ses priorités, Alan Banks et les flics de la Criminelle sont sommés d’élucider au plus vite un simple vol de tracteur ! Mais cette affaire banale en cache peut-être une autre. Alors que deux garçons d’un village voisin sont portés disparus, un promeneur découvre non loin de là une flaque de sang suspecte dans un hangar désaffecté. Un cadavre décapité, une jeune fille inquiétée par un faux policier, un accident de la route aux macabres révélations… l’enquête de routine bascule brutalement dans une dangereuse course contre la montre, contre la mort

Critique : Ce roman regroupe trois histoires qui ne semblent a priori pas mais dont on va comprendre qu’elles se recoupent pour ne conduire qu’à une seule et unique enquête.
Peter Robinson nous présente des personnages  enquêteurs victimes ou les suspects avec grand précision  afin d’entrer au vif du sujet qu’est l’enquête.
Le livre est violent et les lieux le sont d’autant plus que on est dans des abattoirs et
au fur et à mesure de l’avancement de l’enquête, les pistes explorées, les indices collectés vont conduire les enquêteurs à recouper tous les éléments,comme un puzzle qui nous offre une fin digne des meilleurs policier.
On se doute de pas mal de choses et notamment du fait que ce n’est pas si simple que ça. Malgré cela, le plaisir n’est jamais gâché et on tourne les pages très facilement. Les passages relatifs à la vie personnelle de l’inspecteur auraient pu être moins nombreux mais personnellement, cela gêne pas au contraire, on s’attache encore plus au personnage Ames sensibles s’abstenir. Pour les autres, l’énigme est bien ficelée et nous rappelle que les apparences sont parfois bien trompeuses.
Loin d’être un chef d’œuvre, ce polar se lit néanmoins facilement grâce à un rythme soutenu et des menus indices distillés au fil des chapitres.

Note : 9/10

 

  • Broché: 450 pages
  • Editeur : Editions Albin Michel (2 novembre 2016)
  • Collection : LITT.GENERALE

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La nuit de Peter Pan (7 septembre 2016) de Piero Degli-Antoni

Sur la côte ligure, au nord de l’Italie, la villa, construite à flanc de falaise, n’est accessible que par un long et lugubre tunnel ferroviaire désaffecté.
Y vivent seuls Leonardo, un garçon débordant d’imagination, mais introverti, rêveur et craintif, et son père David, un auteur compositeur interprète ayant connu la gloire vingt ans plus tôt.
Un soir, Leonardo, en descendant au salon, fait une terrible découverte : son père ligoté aux pieds d’un homme gigantesque, un « ogre » tout juste évadé de la prison située sur une île en face de la maison.
Qui est cet homme brutal et pervers, qui joue divinement bien du piano ? Qui semble connaître le moindre détail de la vie de Leonardo mais torture psychologiquement son père et menace de le tuer ?
Débute pour le garçon de dix ans, la nuit la plus longue de son existence, un huis-clos où l’angoisse va crescendo. Seule certitude, à l’aube plus rien ne sera comme avant…

Chronique: Ce roman de suspens mérite son prix. On entre dans une histoire glauque à souhait et dérangeant le lecteur se retrouvera avec une bille au ventre durant tout le roman, cela est que Piero Degli-Anton joue avec nos peurs enfantine en jouant avec les thèmes et lieux tels que l’obscurité, l’orage, etc. Vu que l’auteur nous fait suivre le parcours du petit garçon on s’enfonce avec lui peu à peu dans les ténèbres, l’angoisse et la violence sans jamais retomber et allant de situation en situation de pire en pire jusqu’à un véritable cauchemar sans jamais stopper ce qui rend le tout insoutenable mais l’angoisse qui résulte de lire est très fort et quand on arrive à la fin on peut enfin souffler face à un superbe livre mais aussi une expérience cauchemardesque.

Note : 9/10

 

  • Broché: 300 pages
  • Editeur : Archipel (7 septembre 2016)
  • Collection : Suspense

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Cours ! (7 septembre 2016) de Davide Cali et Maurizio Quarello

Les grands champions de boxe, Ray les connaît bien. Mais devenir comme eux, même pas en rêve ! Ce qui ne l’empêche pas de se battre à tout bout de champ… Une main tendue va le mettre sur un chemin imprévu – et transformer sa vie.

Critique :  Un album surprenant qui est plus destiné au grand enfant et aux adultes avec pour fond un univers que sont la boxe et la course. On est dans une histoire ou un proviseur va donner la chance à un enfant d’éviter de faire des bêtises par le sport et où ce garçon va trouver une figure paternelle inattendue et où il va donner le meilleur de lui-même. On comprend aussi le partenariat avec Amnesty International pour ce qui est de cette narration où il se passe une vraie rédemption. Le dessin de Quarello aide à nous faire entrer dans ce beau récit de transmission.

Note : 9/10

 

  • Editeur : Editions Sarbacane (7 septembre 2016)
  • Collection : ALBUMS (HORS CO

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Cavaliers de l’orage (3 juin 2016) de Chris Anthem

« C’était leur première grande sortie depuis des mois. Comme les fleurs et les animaux, Vincent et Agnès quittaient leur coque protectrice, le trou où ils venaient d’hiberner pour renaître à la faveur du printemps… Eux et leurs instincts engourdis par le froid, qui démarraient leur dégel. » Un frère et une soeur en route vers le Sud. La campagne isolée. Un aubergiste maniaque. Des morts violentes. Mais sous l’apparence du slasher, un imprévu choc des titans.

Critique : Ce livre part d’une idée intéressante, mais traitée trop rapidement, alors qu’elle aurait pu être développée un peu mieux en plus de page, le livre comporte des scènes bien enlevées.
200 pages qui passent tous seuls, qui filent par moments la gerbe. Mais voilà, on bascule dans le meurtre et la violence gratuits. Une froideur qui fait tout simplement froide dans le dos. Toutes les séquences de sauvagerie se multiplient et nous ne laissent pas le temps de souffler. On est littéralement embarqué dans un voyage en enfer. Adorateur de gore, vous allez être servis. En revanche, âmes sensibles s’abstenir absolument. À la fois sale et d’un esthétisme travaillé, Cavaliers de l’orage impressionne de par son propos radical et la souffrance brillamment retranscrite à l’écran. Une atroce mais authentique expérience de lecture, dont on ne ressort pas indemne.

Note : 8,5/10

 

  • Broché: 185 pages
  • Editeur : l’Atelier Mosésu (3 juin 2016)
  • Collection : SLASH
  • Prix : 10 euros

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Djihad : D’Al-Qaida à l’Etat Islamique, combattre et comprendre: Document (TEMOIGNAGE DOC) (1 décembre 2015) de Claude Moniquet

On croyait avoir connu le pire le 11 septembre 2001. On pensait qu’aucune organisation terroriste ne pourrait jamais égaler la dangerosité d’al-Qaïda. On s’inquiétait de voir des dizaines d’Européens rejoindre le Djihad. Mais tout cela, c’était avant l’irruption de Da’ïch, l’État islamique. Aujourd’hui, on a droit aux décapitations en direct, aux massacres médiatisés, aux prisonniers brûlés vifs, enterrés vivants ou crucifiés, aux femmes lapidées et aux homosexuels jetés du haut des toits. Aujourd’hui on a droit aux femmes esclaves dont les prix se discutent sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, ce ne sont plus quelques dizaines de djihadistes que l’Europe doit craindre, mais des milliers. Aujourd’hui nous assistons à des attentats à Bruxelles, Paris, Strasbourg, Tunis, Sousse, Sydney. Aujourd’hui, l’horreur djihadiste est omniprésente et l’islamofascisme continue à progresser. Et demain ? Ce livre explique ce qu’est Da’ïch, d’où vient son succès et ce qui pourrait provoquer sa chute. Sans concessions, il démontre surtout ce qu’ont été nos erreurs et ce que sont nos faiblesses. À lire d’urgence pour ne pas dire, demain,  » je ne savais pas !  » Et pour se préparer à une guerre qui sera longue.

Critique : A l’heure où beaucoup de personnes, journalistes ou politiques voire présentateurs tv, tentent de se profiler comme des experts sur le jihadisme, Claude Monique, lui, sait vraiment, de quoi il parle et fait une analyse crédible ,très bien argumentée et documentée.
Dans la synthèse finale , il pense que de l’action « purement » islamiste, les crimes commis au nom d’un islam inventé de toutes pièces par des psychopates, évoluent de plus en plus vers la violence pour .. la violence.  Très bon livre, qui explique bien les deux courant de l’Islam, et les guerre qui en découle.

Note : 9/10

 

  • Broché: 441 pages
  • Editeur : La boite à pandore (19 novembre 2015)
  • Collection : TEMOIGNAGE DOC
  • Prix : 19,90 euros

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Manhattan Carnage de Orcus Morrigan

Où étiez-vous le matin du 11 septembre 2001, quand le premier Boeing a embrassé la Tour Nord du World Trade Center ? Moi, je me souviens très bien. J étais dans la Tour. Même que j y suis mort. Jusqu à ce qu on me ressuscite, quelques jours plus tard, pour une drôle de mission punitive. J en connais certains en haut lieu qui ont du mouron à se faire… Ne croyez pas tout ce qu on vous raconte : les zombies existent, nous sommes parmi vous, nous avons soif de vengeance. Et vu le nombre de salopards sur Terre, on a du pain sur la planche. It s slaughter time !

Critique: Manhattan Carnage propose de découvrir un personnage complètement différent des héros habituels. Pas de classe, aucune émotion ou sensibilité sauf gustative. Orcus n’a vraiment pas de pitié, il est égoïste et n’agit que dans le but de rester en vie! C’est un roman drôle, volontairement trash et gore et bourré d’action. On savoure ce personnage atypique qui n’a que faire des conventions. Il agit comme il le veut. On assiste à un véritable combat du bien contre le mal, sauf qu’on suit la bataille du côté du mal . Tout au long de ce premier tome on assiste aux meurtres sans classe de personnalité importante pour l’équilibre de la Terre. Orcus passe donc son temps à tuer, à manger et à se reposer. Une vie palpitante qui ne serait rien sans la sublime Félicia ninja du côté lumineux qui passe son temps à vouloir tenter de le tuer. Comment ne pas aimer la plume fluide de l’auteur. Écrit la plupart du temps à la première personne et  nous retrouvons aussi le point de vue d’un ou deux personnages secondaires, histoire de nous montrer l’autre coté du miroir. On ne s’ennuie pas avec ce livre car il y a une bonne histoire entre les scènes gores. Un roman original, voire totalement déjanté, qui mêle des scènes dignes des meilleures séries de zombies et de l’humour totalement décalé, à ne pas mettre entre toute les mains.

Note : 8/10

 

  • Poche: 222 pages
  • Editeur : L’atelier Mosésu
  • Édition : Orcus Morrigan (1 mai 2014)

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