Carne de Julia Richard, À table !!!

Julia Richard a pensé à tous les amateurs de récits saignants. De sa plume trempée dans la sauce de l’humour noir elle leur a concocté un ouvrage succulent à la chair tendre et goûteuse.

Au premier abord Carne pourrait apparaître comme un énième ouvrage sur les mangeurs de chairs humaines qui ont envahi la pop culture ces dernières années. L’humanité dégringole du sommet de la chaîne alimentaire, les gouvernements sont impuissants et les cadavres s’entassent dans les fosses communes. Petit à petit la société occidentale moderne se fait grignoter par un nouveau courant aux dents longues.

Mais cette bacchanale apocalyptique nous est narrée par le prisme d’un homme, le narrateur, Simon qui voit ses désirs les plus carnassiers lui échapper. Un postulat original qui donne une profondeur au récit. La narration introspective offre une image du délabrement mental de Simon, la perte de tous ces repères, le naufrage incontrôlable de sa vie de quarantenaire lambda et le déchaînement de ses pulsions incontrôlables.

La descente aux enfers de Simon est l’occasion de se rendre compte que les films d’apocalypse nous mentent depuis des décennies. La fin du monde n’est pas un immense brasier qui ravage tout sur son passage mais plutôt un feu doux qui porte lentement à ébullition ses habitants. Carne nous montre que l’on peut s’habituer à l’inacceptable, que l’on peut s’adapter face à L’insoutenable et qu’il faut énormément de volonté pour reprendre le contrôle sur son mental.

L’originalité de l’ouvrage se ressent aussi dans la mise en page et les chapitres. Retour en arrière, décompte des chapitres à rebours, ellipses temporelles, l’autrice a recours à tous les stratagèmes pour reproduire la déliquescence mentale de son personnage dans les pages de son ouvrage. Accordant au récit une inventivité succulente.

Un récit à l’humour tranchant mais qui, au-delà, offre aussi un réflexion sur notre société uniformisée, âpre aux gains et sur la notion de prédateur. Car celui qui mange finit par être mangé.

Résumé :

OK GOOGLE, ÇA CORRESPOND À COMBIEN DE CALORIES UN CORPS HUMAIN ?

Simon ne va pas bien. D’ailleurs, depuis qu’il s’est mis à vouloir manger de l’humain, les choses ne tournent pas bien rond dans sa tête.
Face à une société qui les traite, lui et ses congénères, comme des zombies, il fait de son mieux pour garder sa dignité, s’occuper de sa famille et être professionnel au bureau. Mais comment rester soi-même quand la faim frappe à la porte avec autant de délicatesse qu’un tank sur un champ de mines ?
Contraint à gérer son état parasite en maintenant l’illusion de la routine, il décide d’en faire une histoire de famille. Et vous savez ce qu’on dit sur les histoires de famille ?
C’est toujours un sacré bordel.

DCEASED Hope at world’s end de Tom Taylor et Marco Failla(entre autres), bien maigre espoir…

Une trinité de belle gueule

La saga DCEASED initié par Tom Taylor prend une ampleur insoupçonnée que DC comics et son éditeur français Urban comics mettent beaucoup en avant. Il faut dire que les récits post-apocalyptique où l’on assiste à la chute de l’humanité on toujours le vent en poupe. Ce nouveau volume nous invite à suivre de nouveau les héros dans leur lutte désespérée contre l’équation d’anti-vie qui a transformé la population, et certains héros, en zombies déterminés à répandre l’épidémie. Ce troisième volume apporte-t-il du renouveau à la saga ou se contente-t-il de surfer sur la tendance du moment ?

C’est le moment de paniquer !

Le problème de ce troisième volume ne vient pas de la qualité du récit en soi, Tom Taylor parvient à maintenir une tension palpable et une angoisse pour les personnages bien connus de l’univers DC grâce à un rythme soutenu et une bonne utilisation des personnages. Même si l’on peut constater qu’il se répète dans certaines scènes. La scène entre Stéphanie Brown et Damian Wayne en  rappelera une autre entre Catwoman et Batman dans le comics Injustice qui raconte une autre itération dramatique de l’univers DC et qui est aussi scénarisé par Tom Taylor. Un autoplagiat que j’ai interprété comme une paresse d’écriture mais de manière globale l’auteur est toujours aussi doué pour mettre en scènes ses personnages et leur accorder de la profondeur en quelques pages. L’intrigue reprend le même schéma que dans les tomes précédents, l’épidémie se répand à une vitesse effrayante et les héros doivent faire face du mieux qu’ils peuvent.

Bis repetita

Au niveau des dessins il y a boire et à manger. Si Marco Failla et Renato Guedes sont les artistes principaux on peut aussi admirer le trait superbe de Carmine Di Giandomenico, un artiste que j’aimerais voir plus souvent mais aussi Dustin Nguyen sur les premières pages ainsi que Karl Master pour un court récit dont on se demande ce qu’il fait là. L’ensemble est suffisamment homogène pour que la lecture reste harmonieuse. Le trait dynamique de Failla est celui que l’on retrouve le plus au cours des épisodes. L’artiste a un trait fin et cartonny qui correspond plutôt bien au trio de héros que l’on suit durant une partie du récit, à savoir les héritiers de Batman, Superman et Wonderwoman. Il n’y a que sur certains visages que l’auteur n’accorde pas assez d’attention et qui paraissent du coup bâclé.

Talia Al Ghul a pris cher là

Mon problème sur ce volume tient au rapport qualité-prix. Le travail éditorial d’Urban comics n’a rien de déshonorant, l’ouvrage est de qualité mais il n’en reste pas moins que l’on a l’impression de lire une série de courts récits qui aurait pu être incorporé au premier volume de la saga. Le récit qui met en scène flash est tellement court et n’a rien à voir avec le reste de l’album qu’il aurait pu être inséré dans les volumes précédents. On a l’impression d’enchaîner la lecture de backs-up, de courts récits que les éditeurs insèrent à la fin d’un numéro mensuel pour mettre en avant des aspects secondaires de l’intrigue, et qui finissent par former un récit cohérent. Mais le fait est qu’à 17 euros les 176 pages ça fait cher le récit secondaire. La passion des comics reste une passion onéreuse et je vous conseillerais plutôt d’attendre une réédition en intégrale plutôt que de vous jeter sur ce tome de la saga DCEASED somme toute assez dispensable.

Résumé: L’équation anti-vie a infecté plus d’un milliard de personnes sur Terre. De chaque côté de l’échiquier, héros comme vilains, nombreux sont ceux qui lui ont succombé. Immédiatement après la destruction de Metropolis, Superman et Wonder Woman mènent un effort pour endiguer la vague d’infection, préserver et protéger les survivants et essayer d’entrevoir la lumière au bout du tunnel. À l’heure la plus sombre de la Terre, l’humanité fait face à son plus grand défi, ne pas perdre espoir, quand tout semble déjà perdu.

  • ASIN : B08Q6SQW9F
  • Éditeur : URBAN COMICS (9 avril 2021)
  • Langue : Français
  • Broché : 176 pages
  • ISBN-13 : 979-1026828549
  • Poids de l’article : 750 g
  • Dimensions : 18.7 x 1.7 x 28.3 cm

Voyage à Zorgamazoo (17 août 2017) de Robert paul Weston

Katrina Katrell voit des monstres partout. Mais personne de la croit jamais. Surtout pas sa tutrice, l’affreuse Mme Krabone.
Pour échapper au lavage de cerveau que celle-ci lui réserve, Katrina s’enfuit. Et dans le métro où elle a trouvé refuge, elle réalise qu’elle n’a rien inventé. Car là-dedans vit une créature étrange, cornue et pleine de poils.

Chronique : Voici un conte merveilleux dans l’esprit du Dr Seuss, très bien écrit où on entre dans l’histoire  d’une jeune fille curieuse nommée Katrina et Morty, qui est une zombie timide qui est entraînée dans une aventure par Katrina. Ils sont enlevés et emmenés dans la lune, où ils essaient de sauver la planète d’un mauvais plan d’ennui.
C’est une histoire fictive écrite en rime, et est très facile à lire et à suivre. La partie que le lecteur va aimer est lorsque Katrina est kidnappée et se faufile dans la machine à ennui et transforme l’ennui en gaz enchanté, ce qui est l’opposé de l’ennui., on se retrouve dans un univers à la Tim Burton.
Fiction, voyage dans le temps, trous de ver et créatures avec des fonctionnalités uniques … tout dans des versets sont bien connectés, faciles à lire … Une lecture émouvante, et avec de l’humour  Robert paul Weston nous montre l’amitié merveilleuse entre Katrina et Morty.

Note : 9/10

  • Broché: 272 pages
  • Tranche d’âges: 9 – 12 années
  • Editeur : Seuil jeunesse (17 août 2017)

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[Test DVD] Dernier train pour Busan de Yoo Gong ( 17 décembre 2016)

Un virus inconnu se répand en Corée du Sud, l’état d’urgence est décrété. Les passagers du train KTX se livrent à une lutte sans merci afin de survivre jusqu’à Busan, l’unique ville où ils seront en sécurité…

Contenu et spécification:

Making of
Featurette
Bande-annonce et teaser

Critique Film: Quand un énième film de zombies arrive à vous prendre les tripes durant deux heures et à vous émouvoir jusqu’aux larmes lors d’un final époustouflant, l’exploit vient tout droit de Corée du Sud. Le film s’intitule «Dernier train pour Busan» et fera date dans l’histoire d’un genre cinématographique rongé jusqu’à l’os. Séoul 2016, Seok-Woo, jeune père fraichement divorcé et sa fille Su-an embarquent dans le train express pour Busan retrouver la mère de la fillette. Le réalisateur insiste sur la difficile relation du père, jeune trader dans les biotechnologies  et sa fille qu’il délaisse au profit de son travail. Ce duo familial sera le fil conducteur de ce drame horrifique majeur. Après une présentation des différents protagonistes de l’histoire, le train peut démarrer et l’horreur aussi. Une personne contaminée ayant pu entrer dans un wagon, propagera le virus de rame en rame à une vitesse éclair. Les impressionnantes contorsions des infectés et leur rapidité sont autant d’atouts pour entretenir une horreur allant crescendo. Quelques flashs infos crépitent sur les écrans du train annonçant un chaos sans précédent dans le pays, alors qu’à l’intérieur du train s’annonce une course contre la mort. Ponctué de scènes au suspense ravageur et d’hallucinantes poursuites, le réalisateur nous plonge dans un trip oscillant entre «Zombie» de Roméro pour le côté claustro et son remake «L’armée des morts» pour la partie horreur. On connaissait la qualité du cinéma sud-coréen en matière de thriller («Memories of murder», «J’ai rencontré le diable») ou encore le fantastique («The Host», «Snowpiercer» drame ferroviaire lui aussi !) mais avec «Dernier train pour Busan», nous tenons là un pur chef-d’œuvre !

  • Acteurs : Yoo Gong, Kim Soo-an, Jeong Yu-mi, Ma Dong-seok, Choi Woo-sik
  • Réalisateurs : Yeon Sang-ho
  • Format : PAL
  • Audio : Français (Dolby Digital 5.1), Coréen (Dolby Digital 5.1)
  • Audio description : Français
  • Sous-titres : Français
  • Sous-titres pour sourds et malentendants : Français
  • Région : Région 2
  • Rapport de forme : 1.85:1
  • Nombre de disques : 1
  • Studio : ARP Sélection
  • Date de sortie du DVD : 17 décembre 2016
  • Durée : 113 minutes

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Félicity Atcock Crossover Les anges ont la mort aux trousses (12 mars 2016) de Sophie Jomain et Maxime Gillio

Felicity Atcock fait la connaissance d Orcus Morrigan, un zombie qui n’a pas la langue dans sa poche et un humour à faire frémir les morts et les vivants.

Critique : Voici une nouvelle qui se révèle être un crossover : quand Felicity (by Sophie Jomain) croise Orcus Morrigan (by Max Gillio).Cette histoire semble être un petit délire de la part des auteurs. Ici, on va un peu abandonner les anges et les vampires, pour laisser la place aux zombies. Violents, un sens de l’humour un poil douteux, et plutôt du mauvais côté de la morale. Orcus est un zombie amusant L’histoire est un clin d’oeil au deux séries des auteurs : il faut protéger Felicity et le patron d’Orcus l’a chargé du boulot. Tous deux vont se retrouver en plein coeur d’une aventure palpitante et franchement parfois, certaines « nouvelles » ne sont pas vraiment utiles à une saga mais celle-ci vaut son pesant d’or!

Note : 9/10

 

  • Broché: 134 pages
  • Editeur : Rebelle
  • Édition : 1e (12 mars 2016)

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Manhattan Carnage de Orcus Morrigan

Où étiez-vous le matin du 11 septembre 2001, quand le premier Boeing a embrassé la Tour Nord du World Trade Center ? Moi, je me souviens très bien. J étais dans la Tour. Même que j y suis mort. Jusqu à ce qu on me ressuscite, quelques jours plus tard, pour une drôle de mission punitive. J en connais certains en haut lieu qui ont du mouron à se faire… Ne croyez pas tout ce qu on vous raconte : les zombies existent, nous sommes parmi vous, nous avons soif de vengeance. Et vu le nombre de salopards sur Terre, on a du pain sur la planche. It s slaughter time !

Critique: Manhattan Carnage propose de découvrir un personnage complètement différent des héros habituels. Pas de classe, aucune émotion ou sensibilité sauf gustative. Orcus n’a vraiment pas de pitié, il est égoïste et n’agit que dans le but de rester en vie! C’est un roman drôle, volontairement trash et gore et bourré d’action. On savoure ce personnage atypique qui n’a que faire des conventions. Il agit comme il le veut. On assiste à un véritable combat du bien contre le mal, sauf qu’on suit la bataille du côté du mal . Tout au long de ce premier tome on assiste aux meurtres sans classe de personnalité importante pour l’équilibre de la Terre. Orcus passe donc son temps à tuer, à manger et à se reposer. Une vie palpitante qui ne serait rien sans la sublime Félicia ninja du côté lumineux qui passe son temps à vouloir tenter de le tuer. Comment ne pas aimer la plume fluide de l’auteur. Écrit la plupart du temps à la première personne et  nous retrouvons aussi le point de vue d’un ou deux personnages secondaires, histoire de nous montrer l’autre coté du miroir. On ne s’ennuie pas avec ce livre car il y a une bonne histoire entre les scènes gores. Un roman original, voire totalement déjanté, qui mêle des scènes dignes des meilleures séries de zombies et de l’humour totalement décalé, à ne pas mettre entre toute les mains.

Note : 8/10

 

  • Poche: 222 pages
  • Editeur : L’atelier Mosésu
  • Édition : Orcus Morrigan (1 mai 2014)

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