Le King et le prophète de Héloïse Guay De Bellissen

Achat : https://amzn.to/4ea13Z2

Un enfant issu d’un milieu modeste américain, que rien ne prédestinait à un destin exceptionnel, se révèle un chanteur au style et au talent hors du commun.

On croyait tout savoir sur Elvis Presley : le gamin du Mississippi devenu légende, le sex-symbol tremblant de gospel et de blues, le King éternel des salles de concert et des cœurs. Mais Héloïse Guay de Bellissen, elle, vient souffler un vent nouveau sur le mythe. Dans Le King et le Prophète, elle explore un pan méconnu et bouleversant de l’icône : sa passion secrète pour Le Prophète de Khalil Gibran, ce recueil de sagesse orientale qu’il a lu, annoté, offert, jusqu’à l’obsession.

Avec son écriture vive et nerveuse, l’autrice mêle les pulsations du rock’n’roll à la douceur mystique de Gibran, dans un roman hybride, sensoriel, parfois halluciné. Mais la vraie audace tient au narrateur : Jesse, le frère jumeau d’Elvis, mort-né, devenu la conscience invisible du King. À travers son regard flottant, on suit l’ascension d’un homme en quête de sens, écartelé entre la ferveur du public et le vide intérieur, entre la chair et l’âme.

Ce portrait d’Elvis, loin du strass et des clichés, dévoile un homme en perpétuel dialogue avec lui-même, nourri de solitude et de soif d’absolu. La littérature devient alors refuge, ancrage, peut-être même planche de salut. Et sous les projecteurs, le Prophète éclaire une autre scène : celle de l’intime.

Héloïse Guay de Bellissen livre un texte singulier, passionné, où la poésie le dispute au rock, et la spiritualité à la célébrité. Un roman qui ne fait pas que raconter Elvis : il le réinvente. À lire comme un chant intérieur, une confession posthume, un dernier souffle vibrant.

Éditeur ‏ : ‎ Rivages Date de publication ‏ : ‎ 2 avril 2025 Langue ‏ : ‎ Français Nombre de pages de l’édition imprimée  ‏ : ‎ 240 pages ISBN-10 ‏ : ‎ 2743666234 ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2743666231

Rue Daguerre de Élodie Llorca

Achat : https://amzn.to/4kBdvTP

Sarah habite avec sa famille rue Daguerre, adresse pittoresque du XIVe arrondissement de Paris. Rien ne la satisfait plus : ni son travail de casteuse pour des jeux télévisés ni son mariage avec Marin.

Sous les pavés tranquilles du XIVe arrondissement, Rue Daguerre dissèque les désordres invisibles de la vie ordinaire. Élodie Llorca y tisse un roman à la fois intime et acide, où chaque certitude se lézarde lentement, jusqu’à faire trembler l’édifice familial. Rien de spectaculaire, mais une tension feutrée, continue, comme un malaise qu’on ne nomme pas.

Sarah, héroïne en clair-obscur, mène une existence bien rangée, entre un emploi creux de casteuse et un mariage à bout de souffle. Elle habite une rue de carte postale, mais ses pensées sont ailleurs, plus sombres, plus troubles. Elle doute de son amour pour son mari, puis de celui pour son propre fils. La réapparition de Justine, ex-fantôme du passé conjugal, agit comme un catalyseur. D’autant que Justine semble bien décidée à se rapprocher de Germain, l’enfant.

Llorca excelle dans l’art d’ausculter les émotions contenues, les gestes automatiques, les silences lourds. Son écriture, fluide et affûtée, saisit avec précision la fatigue existentielle, les frustrations rentrées, les pensées inavouables. C’est un roman où l’on scrute plus qu’on agit, où l’intime devient suspense, où les sentiments sont des pièges.

Mais Rue Daguerre, ce n’est pas seulement l’histoire d’un effritement — c’est aussi celle d’un éveil brutal à soi-même. Le désordre, ici, devient révélateur. Élodie Llorca signe un drame psychologique d’une justesse mordante, qui interroge nos rôles de femme, d’épouse, de mère, avec une lucidité presque cruelle.

Un livre court, tendu, mais d’une densité remarquable. Et une autrice qui confirme, roman après roman, son talent à faire parler ce que l’on tait.

Éditeur ‏ : ‎ Rivages Date de publication ‏ : ‎ 7 mai 2025 Langue ‏ : ‎ Français Nombre de pages de l’édition imprimée  ‏ : ‎ 224 pages ISBN-10 ‏ : ‎ 2743667710 ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2743667719

Le Livre de mes émotions – Entre frère et sœur de Stéphanie Couturier (Auteur), Maurèen Poignonec (Illustrations)

Achat : https://amzn.to/3FRIfAX

Une histoire sur les relations entre frères et sœurs pour les plus petits !

Avec cette nouvelle aventure issue de la collection Le Livre de mes émotions, Stéphanie Couturier s’attaque à un terrain aussi universel que délicat : la relation entre frère et sœur. Et comme toujours, elle le fait avec une justesse admirable, en mêlant narration sensible et pédagogie douce.

Dès les premières pages, les enfants s’y reconnaîtront : Andrew rentre de l’école, prêt à jouer avec sa figurine préférée… mais celle-ci a disparu. Et le coupable n’est autre que sa petite sœur Emma, qui n’a rien trouvé de mieux que de la recouvrir de gommettes à paillettes. La scène est aussi drôle qu’authentique, et la dispute qui suit sonne terriblement vrai — entre cris, larmes, frustration et incompréhension.

Mais plutôt que de s’arrêter au conflit, l’autrice et la talentueuse illustratrice Maurèen Poignonec invitent à la compréhension mutuelle. Grâce à la voix bienveillante de l’histoire et aux dialogues simples, les enfants apprennent à mettre des mots sur ce qu’ils ressentent : la colère d’Andrew, la maladresse d’Emma, la tristesse, puis le besoin de réparer et d’aimer malgré tout. Car dans cette tempête miniature, c’est l’amour fraternel qui finit toujours par refaire surface.

Ce petit livre, conçu par une sophrologue et psychomotricienne, est bien plus qu’un récit : c’est un outil précieux pour accompagner les plus jeunes dans la reconnaissance et l’accueil de leurs émotions. Les illustrations pleines de tendresse ajoutent une dimension vivante et rassurante à cette exploration intérieure.

Éditeur ‏ : ‎ Grund Date de publication ‏ : ‎ 15 mai 2025 Édition ‏ : ‎ Illustrated Langue ‏ : ‎ Français Nombre de pages de l’édition imprimée  ‏ : ‎ 32 pages ISBN-10 ‏ : ‎ 232403669X ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2324036699

Ma mamie adorée T3 de Junko Honma

Achat : https://amzn.to/43BVH5a

Revoilà Ume et Koume dans leur quotidien si attachant que l’on s’empresse d’observer, mi-heureux, mi-nostalgique

Avec ce troisième et dernier tome, Junko Honma signe l’au revoir le plus doux-amer qu’on puisse imaginer. Ma mamie adorée s’achève, mais laisse en nous un écho tendre, une chaleur persistante, comme le souvenir d’un après-midi d’hiver passé sous un kotatsu, à parler de tout et de rien.

Ume, la grand-mère, et Koume, sa petite-fille, poursuivent leur quotidien fait de petits riens et de grandes émotions : préparer le dîner, soigner un rhume, faire une promenade, évoquer des souvenirs. Rien de spectaculaire — et c’est là toute la magie de ce manga. Junko Honma capte ces instants fugaces que la mémoire transforme en perles, ceux qui nous forgent, ceux que l’on transmet. Elle les dessine avec une simplicité désarmante, à hauteur de cœur.

Ce tome 3, plus que les précédents, prépare doucement au départ. Non pas une fin tragique, mais une fin naturelle, celle des choses qui ont été pleinement vécues. Le lien intergénérationnel entre Ume et Koume ne faiblit pas, bien au contraire : il se teinte d’une conscience nouvelle, d’un léger voile de mélancolie. La petite Koume grandit, regarde sa mamie avec plus de lucidité, d’admiration aussi. Et nous, lecteurs, devenons les témoins de cette transmission si précieuse.

La dernière page refermée, on reste là, un peu orphelin, le cœur serré mais reconnaissant. Car Ma mamie adorée n’est pas seulement un manga. C’est une ode à la douceur des liens familiaux, à l’attention portée aux autres, au soin donné, à la mémoire vivante. Un livre qu’on n’oublie pas. Un livre qu’on offre. Un livre qu’on garde près de soi, pour les jours de pluie.

Junko Honma, avec une pudeur et une grâce infinies, nous laisse un trésor. Et il est probable que bien des lecteurs, en fermant ce dernier volume, auront la même envie : appeler leur grand-mère

Éditeur ‏ : ‎ RUE DE SEVRES Date de publication ‏ : ‎ 18 juin 2025 Édition ‏ : ‎ Illustrated Langue ‏ : ‎ Français Nombre de pages de l’édition imprimée  ‏ : ‎ 160 pages ISBN-10 ‏ : ‎ 2810207844 ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2810207848

La Roche de Martin Lichtenberg

Achat : https://amzn.to/3T1VjGS

Dans un monde dystopique, l’art peut-il être la voie de la révolte ?

Avec La Roche, Martin Lichtenberg signe un roman dystopique à la fois sombre, poétique et intensément humain. Dans la lignée des grands récits d’anticipation sociale, l’auteur interroge la place de l’art dans un monde en ruine, où l’imaginaire est peut-être le dernier territoire de résistance.

La Roche, c’est une île-prison à ciel ouvert. Coupée du monde, écrasée sous le joug d’une société de castes, rongée par la pénurie d’eau, elle est un miroir déformant de nos dérives contemporaines. Là-bas, la vie se résume à survivre. Et espérer. Espérer faire partie des rares élus qui pourront monter un jour dans le train pour la Capitale, ce lieu mythique d’où nul ne revient. L’illusion d’un ailleurs meilleur maintient la population sous contrôle, dans un état de fatigue et de résignation quasi totale.

Mais au cœur de cette désolation surgissent des personnages qui refusent l’anesthésie générale. Il y a Dael, modeste artisan, qui s’acharne à faire scintiller les ruelles sombres de l’île pour émerveiller les yeux de sa fille Loo. Il y a la Fouisseuse, recluse dans un sous-marin rouillé, amassant objets et souvenirs pour tenter de recoller les morceaux de son histoire. Et puis Sol, porteur d’un souffle insurrectionnel, qui choisit la musique comme arme douce et radicale contre l’oubli.

En croisant les trajectoires de ces âmes brisées mais lumineuses, Martin Lichtenberg tisse un roman choral et sensible, où la poésie naît de la rouille, des silences et des gestes minuscules. Le récit avance par fragments, par bribes de vie, captant l’intime dans une langue ciselée, presque organique. On sent l’humidité des couloirs, la tension des regards, la puissance des rêves étouffés.

Ce n’est pas un roman d’action, mais un roman de frémissement. De résistance invisible. Ici, l’art n’est pas un luxe mais une nécessité : il ranime, rassemble, redonne forme à ce qui s’effondre. La Roche explore ainsi ce paradoxe magnifique : quand tout semble perdu, il reste encore la beauté. Celle qu’on fabrique avec les mains, avec les sons, avec les souvenirs.

Dans un paysage littéraire souvent saturé de dystopies formatées, La Roche se distingue par son humanité, sa densité émotionnelle et sa puissance évocatrice. Une fable politique, oui, mais profondément sensorielle, qui ne cherche pas tant à dénoncer qu’à réveiller. À dire que même dans les sociétés les plus abîmées, créer, c’est déjà se rebeller.

Éditeur ‏ : ‎ Pocket Date de publication ‏ : ‎ 15 mai 2025 Langue ‏ : ‎ Français Nombre de pages de l’édition imprimée  ‏ : ‎ 416 pages ISBN-10 ‏ : ‎ 2266345761 ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2266345767

Sous le ciel de Charlotte des Ligneris

Achat : https://amzn.to/3HoDKOI

C’est l’histoire d’un après-midi sous un ciel qui change, un après-midi dans une nature colorée, une nature habitée ; c’est l’histoire de deux enfants qui vont sur les chemins, jouent, s’ennuient, rêvent et inventent…

Avec Sous le ciel, Charlotte des Ligneris signe un album d’une grâce rare, où la simplicité apparente cache une véritable ode à l’enfance et à la puissance du quotidien. Dans cet après-midi suspendu entre lumière et nuages, deux enfants marchent, jouent, s’ennuient un peu, rêvent beaucoup. C’est tout, et c’est immense.

On retrouve dans ce livre l’essence même de l’enfance libre : celle qui ne se planifie pas, celle qui s’invente au fil du vent, des chemins de campagne, des cailloux ramassés, des jeux improvisés. Les deux petits héros n’ont pas de but, pas de quête spectaculaire. Et pourtant, ce qu’ils vivent est une aventure intérieure, une célébration de la lenteur et de l’imaginaire.

Les mots de Charlotte des Ligneris, à la fois sobres et musicaux, suivent le rythme des pas, des jeux, des pensées flottantes. Ils dessinent l’intime sans jamais le figer, évoquent sans expliquer, laissent au lecteur – petit ou grand – la liberté de ressentir, d’habiter cet après-midi comme on entre dans une clairière familière. On pense à ces livres de la contemplation comme L’Arbre sans fin de Claude Ponti ou Les Saisons de Blexbolex, où le temps devient matière à rêver.

Les illustrations, quant à elles, sont à la fois lumineuses et vibrantes, traversées de ciel changeant, de végétation souple, de textures sensibles. La nature n’est jamais décor : elle est personnage, présence, complice silencieuse des jeux et des rêveries. Chaque double page respire, invite à ralentir, à regarder. Un oiseau passe, une lumière tourne, un nuage change de forme… et le livre nous apprend à suivre ces métamorphoses avec des yeux d’enfant.

Sous le ciel n’est pas une histoire au sens classique du terme. C’est une expérience de lecture sensorielle et émotionnelle, une invitation à renouer avec cette manière d’habiter le monde propre à l’enfance : sans attente, sans urgence, avec le cœur ouvert. Le texte saute, se pose, s’émerveille. Il n’y a pas de morale, pas de chute, seulement la beauté du présent partagé.

Un livre qui s’adresse autant aux enfants qu’aux adultes nostalgiques d’un temps où l’on pouvait marcher sans fin, en s’inventant mille vies dans les herbes hautes. Un livre pour se souvenir de ce que c’est que vivre “sous le ciel”, libre et vivant, même juste pour un après-midi.

ASIN ‏ : ‎ B0DWSBGMQ2 Éditeur ‏ : ‎ SEUIL JEUNESSE Date de publication ‏ : ‎ 16 mai 2025 Édition ‏ : ‎ Illustrated Langue ‏ : ‎ Français Nombre de pages de l’édition imprimée  ‏ : ‎ 48 pages ISBN-13 ‏ : ‎ 979-1023520934

Robes en pixels strass de Lilidoll

Achat : https://amzn.to/4kR4h5U

Décore les robes de princesses en pixels strass !

Lilidoll, spécialiste des activités créatives à l’univers doux et poétique, signe avec Robes en pixels strass un coffret féerique qui invite les enfants à transformer des princesses en véritables icônes de lumière. Un mélange parfaitement dosé entre patience, précision et émerveillement visuel, à mi-chemin entre le pixel art et le loisir créatif traditionnel.

Le principe est simple mais captivant : il s’agit de décorer des tableaux de princesses à l’aide de strass colorés, en suivant un code couleur. À la manière du diamond painting, chaque petit strass est appliqué un à un avec un stylet et un carré de cire fourni, jusqu’à composer une robe flamboyante de détails et de reflets. Le coffret contient tout ce qu’il faut pour se lancer :
6 tableaux prédécoupés, aux dessins élégants et variés,
2 000 strass répartis en 5 couleurs,
– Un stylet d’application, un plateau tri et une cire spéciale,
– Et en bonus, 19 coloriages pour poursuivre l’activité autrement, en laissant libre cours à l’imaginaire.

Ce type d’activité séduit par sa valeur apaisante : il invite à la concentration tout en laissant une place à la rêverie. Les enfants (dès 6 ans environ) entrent dans un moment suspendu, presque méditatif, où chaque strass posé est une étincelle en plus. Les résultats sont spectaculaires et immédiats, ce qui renforce la fierté de l’enfant et l’envie de recommencer.

Les motifs de princesses, toujours très appréciés, sont ici revisités avec finesse et élégance, loin des clichés trop figés. Les tableaux deviennent de véritables petits bijoux décoratifs à afficher ou offrir. Quant aux coloriages ajoutés, ils prolongent l’expérience en variant les techniques et en stimulant encore davantage la créativité.

Robes en pixels strass s’impose comme un très beau coffret d’activités manuelles, idéal pour les week-ends pluvieux, les vacances ou les cadeaux d’anniversaire. Ludique, esthétique et gratifiant, il conjugue habilement l’univers enchanteur des princesses et la précision du pixel art, pour un résultat aussi scintillant que valorisant.

Éditeur ‏ : ‎ Grund Date de publication ‏ : ‎ 17 avril 2025 Édition ‏ : ‎ Illustrated Langue ‏ : ‎ Français Nombre de pages de l’édition imprimée  ‏ : ‎ 32 pages ISBN-10 ‏ : ‎ 2324036517 ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2324036514

Lilou la licorne et le dragon courageux de Lilou Macé (Auteur), Marie-Rose Boisson (Illustrations)

Achat : https://amzn.to/3FiUS84

Lilou la licorne rencontre un dragon !

Lilou Macé, figure bien connue du développement personnel et vidéoblogueuse suivie par des millions de personnes dans le monde, signe ici un premier conte jeunesse empli de douceur et d’encouragements. Avec Lilou la licorne et le dragon courageux, elle propose une fable tendre et accessible, portée par les illustrations délicates de Marie-Rose Boisson, qui s’adresse aussi bien aux enfants qu’à leurs parents. Un récit pour grandir, pas seulement en âge, mais en cœur et en confiance.

Nous faisons la rencontre de Lilou, une petite licorne vive, curieuse et pleine d’élan, qui ne craint ni l’inconnu ni l’ombre. Lors d’une escapade dans la mystérieuse Vallée des Ombres, elle découvre un dragon solitaire, Zéphyr, grand, impressionnant, mais triste et rejeté. Son apparence fait peur aux autres, bien qu’il n’ait jamais voulu faire de mal. Ce contraste entre l’image et la réalité, entre la peur et la vérité intérieure, est au cœur du conte : que se passe-t-il lorsqu’on prend le temps de voir au-delà des apparences ?

Lilou, avec son énergie solaire, devient alors la première à tendre la patte à Zéphyr. Elle ne cherche pas à le changer, mais à l’aider à se découvrir lui-même, à puiser dans son propre courage, à croire en sa capacité à aimer et être aimé. Ensemble, ils vont vivre une aventure symbolique où chaque étape, chaque échange, chaque geste compte. À travers cette amitié inattendue, c’est tout un monde de possibles qui s’ouvre : celui de la solidarité, de l’écoute, de la résilience.

Le texte, simple mais jamais simpliste, invite les jeunes lecteurs à apprivoiser les notions de différence, de rejet, de peur de soi, mais aussi de transformation intérieure. Lilou Macé met à profit son expérience en développement personnel pour semer des graines de confiance et d’estime de soi, tout en conservant un ton ludique, adapté à l’univers enfantin.

Les illustrations de Marie-Rose Boisson viennent sublimer ce récit avec des aquarelles tendres et poétiques, qui donnent vie aux personnages avec chaleur et légèreté. La Vallée des Ombres, loin d’être effrayante, devient un territoire d’émotions à explorer, un paysage de l’âme en mouvement.

Lilou la licorne et le dragon courageux s’inscrit dans cette nouvelle génération de livres jeunesse qui allient imaginaire et conscience, récit et accompagnement, magie et message. Il peut se lire à voix haute, le soir avant de dormir, ou servir de support à des discussions en famille autour des émotions, de la confiance ou de la différence.

Éditeur ‏ : ‎ Grund Date de publication ‏ : ‎ 17 avril 2025 Édition ‏ : ‎ Illustrated Langue ‏ : ‎ Français Nombre de pages de l’édition imprimée  ‏ : ‎ 32 pages ISBN-10 ‏ : ‎ 2324036681

La Grande Cradolasse: Princesse du Pays de Boue de Beatrice Alemagna

Achat : https://amzn.to/3Sz1Bh1

Où se déversent nos élans de rage ? Où vont les objets jetés par agacement, par jalousie?

Avec La Grande Cradolasse, Beatrice Alemagna nous emmène une fois de plus là où peu d’autrices osent guider les enfants : dans les tréfonds du ressenti, dans ce que la société tente de taire, de lisser, de ranger. Ici, c’est la colère qui prend toute la place – la vraie, la sale, la rugueuse, celle qu’on hurle, qu’on jette, qu’on ravale parfois. Et comme toujours chez Alemagna, l’exploration émotionnelle passe par l’imaginaire, par un monde à la frontière du rêve et du malaise, superbement incarné dans les pages brunes, épaisses, parfois grouillantes de ce Pays de Boue où tout ce que l’on croit avoir oublié finit par s’accumuler.

Tout commence par une dispute, une de celles qu’on croit anodines : Yuki, enfant sensible, explose après une remarque de son frère. Un cri, un geste, et voilà qu’elle se retrouve aspirée dans une faille du sol, projetée dans un monde souterrain où les cris, les objets cassés, les mots méchants et les coups de pieds sont la matière première du décor. Là vit la Grande Cradolasse, créature fascinante, ambivalente, mi-sorcière mi-princesse, régente de cette contrée tapissée de ressentiment et d’impulsions mal digérées.

Ce que Beatrice Alemagna parvient à capturer ici, c’est la matière émotionnelle de la rage. Non pas sa version policée ou éducative, mais son corps brut, son étrangeté, son pouvoir de transformation. Le Pays de Boue est fait d’objets jetés sous l’effet de la jalousie, de miroirs brisés par dépit, de miettes de phrases blessantes… tout un musée affectif du refoulé. Et au centre de tout cela, la Cradolasse, figure d’autorité autant que reflet de Yuki elle-même, incarne cette part sombre que l’on voudrait fuir mais qu’il faut, à un moment, écouter.

Le texte, d’une richesse poétique rare, alterne entre dialogues piquants et descriptions sensorielles, tandis que les illustrations d’Alemagna, toujours aussi puissantes et texturées, jouent sur les contrastes de matière : le lisse et le rugueux, l’éclat et le terne, le chaud et le gluant. On sent la boue sous les doigts, on entend presque les clapotis des émotions mal rangées. Le livre est une expérience, une immersion dans une psychologie de l’enfance que trop peu d’albums jeunesse osent aborder avec autant de sérieux et de liberté plastique.

Mais La Grande Cradolasse, c’est aussi une invitation à l’apaisement. Car pour sortir de ce royaume, Yuki devra comprendre ce que sa colère voulait lui dire, où elle est née, et comment elle peut la transformer sans la renier. Ce n’est pas une morale simple : c’est un apprentissage, un passage, une descente aux enfers qui mène à une remontée vers soi.

Ce nouvel album de Beatrice Alemagna s’inscrit dans la lignée de ses œuvres les plus marquantes (Un grand jour de rien, Les choses qui s’en vont, Je veux un chien et peu importe lequel) : une œuvre où l’intime devient mythe, où l’enfant n’est jamais pris de haut, et où l’on apprend que la beauté peut naître dans les coins les plus sombres de l’âme.

Éditeur ‏ : ‎ EDL Date de publication ‏ : ‎ 7 mai 2025 Édition ‏ : ‎ Illustrated Langue ‏ : ‎ Français Nombre de pages de l’édition imprimée  ‏ : ‎ 56 pages ISBN-10 ‏ : ‎ 2211345506 ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2211345507

Slum Kids T2 de Petit Rapace

Achat : https://amzn.to/3FmBRS9

Une petite fille portant un étrange médaillon est retrouvée inconsciente au milieu de détritus.

Avec ce deuxième tome de Slum Kids, Petit Rapace poursuit son récit coup-de-poing, viscéral et bouleversant, qui plonge ses lecteurs au cœur d’un monde dévasté, entre fable urbaine et critique sociale. Après un premier tome marquant, l’auteur enfonce le clou, délaissant tout romantisme pour une narration brute, tendue, parfois suffocante, mais toujours traversée par une lumière fragile : celle de l’entraide, de la résistance et de l’enfance cabossée.

Tout commence par un corps, celui d’une petite fille inconsciente, échouée comme un déchet parmi d’autres. Elle s’appelle Ruby, elle vient « d’en haut », de la ville, de ce monde lointain, inaccessible, presque mythique pour ceux qui vivent dans la puanteur des ordures. Mais Ruby n’est pas comme les autres : elle porte un médaillon étrange, à la fois indice et énigme, qui attire aussitôt toutes les convoitises. Dans les bas-fonds où la loi du plus fort règne en maître, chaque secret est une monnaie d’échange, et chaque faiblesse une proie.

C’est alors qu’apparaît Igor, un garçon des slums, mutique, maigre, vif, qui a fait des rats ses compagnons de survie. Il recueille Ruby, sans raison apparente, par instinct peut-être. Par humanité, surtout. Commence alors une fuite éreintante, un chemin semé d’embûches, où les deux enfants, que tout oppose, vont apprendre à s’apprivoiser. Leur lien se construit dans le silence, les regards, les gestes minuscules : un bol partagé, un abri trouvé, une morsure évitée.

Petit Rapace dessine ici une allégorie féroce de la marginalisation, mais sans jamais tomber dans le misérabilisme. Sa narration est tendue comme un arc, son trait nerveux, presque rageur, et chaque page suinte la sueur, le sang, la crasse… mais aussi l’espoir. Un espoir ténu, animal, qui prend la forme d’une solidarité sauvage entre enfants oubliés, et d’une détermination à fuir, coûte que coûte, cette décharge-monde qui engloutit les âmes.

L’univers graphique est à l’image du récit : sombre, dense, labyrinthique, peuplé de visages creusés, de corps griffés, d’ombres inquiétantes. On pense à Tekkon Kinkreet, à La Cité de Dieu, à Mad Max aussi, pour ce mélange de brutalité urbaine, de poésie diffractée et d’humanité à vif.

Mais au-delà du choc visuel et émotionnel, Slum Kids T2 est aussi une réflexion sur la frontière entre les mondes. La ville et la décharge, les nantis et les invisibles, les enfants des tours et ceux des tunnels. Ruby devient alors un miroir, une énigme politique à elle seule. Que fait-elle là ? Que cache ce médaillon ? Et pourquoi tant de monde veut-il mettre la main sur elle ?

Ce deuxième tome ne répond pas à toutes les questions, mais il élargit le territoire, complexifie les enjeux, et ancre définitivement la série dans le registre des bandes dessinées sociales puissantes et dérangeantes, à mi-chemin entre le récit d’initiation et la chronique de survie.

Éditeur ‏ : ‎ RUE DE SEVRES Date de publication ‏ : ‎ 4 juin 2025 Édition ‏ : ‎ Illustrated Langue ‏ : ‎ Français Nombre de pages de l’édition imprimée  ‏ : ‎ 112 pages ISBN-10 ‏ : ‎ 2810207089 ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2810207084